L'art de l'Asie Centrale , livre ebook

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Dans les pays d’Asie centrale, la stricte interdiction de représenter la figure humaine a permis de développer la création architecturale et son ornementation. Ce livre invite à un voyage magique dans cette région réunissant des civilisations anciennes (Kirghizistan, Tadjikistan, Turkménistan et Ouzbékistan), dépositaires des arts islamiques et bouddhistes. Les cités abandonnées de Merv, Urgench et Khiva sont présentées grâce à des photographies en couleur de qualité, qui emmènent le lecteur sur la « Route dorée de Samarcande », la mythique cité bleue.
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Date de parution

04 juillet 2023

Nombre de lectures

2

EAN13

9781783108954

Langue

Français

Poids de l'ouvrage

3 Mo

Auteurs :
Vladimir Loukonine et Anatoli Ivanov

Mise en page :
Baseline Co. Ltd
61A-63A Vo Van Tan Street
4 e étage
District 3, Hô-Chi-Minh-Ville
Vietnam

© Confidential Concepts, worldwide, USA
© Parkstone Press International, New York, USA
Image-Bar www.image-bar.com

Tous droits d’adaptation et de reproduction, réservés pour tous pays.
Sauf mentions contraires, le copyright des œuvres reproduites appartient aux photographes, aux artistes qui en sont les auteurs ou à leurs ayants droit. En dépit de nos recherches, il nous a été impossible d’établir les droits d’auteur dans certains cas. En cas de réclamation, nous vous prions de bien vouloir vous adresser à la maison d’édition.

ISBN : 978-1-78310-895-4
Vladimir Loukonine et Anatoli Ivanov




L’Art de l’Asie centrale
Mausolée de Qazi Zadeh Roumi,
Samarcande, Ouzbékistan.
Sommaire


Bref Regard sur l’histoire
Le Développement de la culture urbaine
Frapper le Regard et le cœur
Entre Faste et déclin
L’Architecture
L’Art du décor
Prédominance de l’Art religieux
L’Âge d’or des bâtisseurs
Tradition et Modernité
La Sculpture
La Statuaire
Apport Hellénistique
L’Influence bouddhique
Les Sculptures du Kharezm
Les Sculptures sogdiennes
Les Sculptures bactriennes
Le haut Moyen Âge
L’Art bouddhique
L’Art mythologique
L’Art mégalithique
Les Figurines
Les Déesses
Les Hommes et les déesses
Les Ossuaires
La Renaissance de l’art indépendant
Peinture Murale et enluminure
La Peinture monumentale
La Peinture profane
Les Fresques de palais
L’Enluminure
Les Styles
Les Écoles
Les Miniaturistes modernes et leurs successeurs
Les Arts appliqués
La Céramique
L’Antiquité
Le Moyen Âge
L’Époque moderne
Les Métaux
Le Moyen Âge
Animaux fantastiques et Scènes de chasse
La Toreutique du Tokharistan
La Toreutique du Kharezm
La Toreutique de la Sogdiane
La Toreutique du nord-est
L’Époque post-mongolienne
L’Époque contemporaine
L’Orfèvrerie
L’Antiquité et le Moyen Âge
L’Époque moderne
Les Écoles d’orfèvrerie
L’Époque contemporaine
Les Parures féminines
L’Artisanat
Le Travail du verre
Le Travail de l’ivoire
Le Travail du bois
Le Travail du feutre
Le Tissage des tapis
Les Tissus imprimés
Les Travaux de broderie
Le Travail du cuir
Regard sur un Artisanat populaire en devenir
Les Traditions des écoles
De l’utilitaire à l’Œuvre d’art
Trois Perles sur la route de la soie
SAMARCANDE
La « Cité Bleue »
Boukhara
L’Ark (Citadelle)
Khiva
Capitale culturel l e du Kharezm
Carte de l’asie centrale
Liste des Illustrations
Madrasa Abdul Aziz Khan, fresque,
Boukhara, Ouzbékistan.
Bref Regard sur l’histoire


L’Asie centrale, territoire historique où la nature joue de contrastes sans commune mesure ailleurs dans le monde, regroupe traditionnellement quatre républiques de la Communauté des Etats Indépendants : le Kirghizistan, le Tadjikistan, le Turkménistan et l’Ouzbékistan, qui s’étendent de la mer Caspienne aux frontières de la Chine.

On y rencontre d’immenses déserts de sable, des vergers florissants, des vignobles, des montagnes enneigées et des vallées verdoyantes. On peut également y admirer d’antiques cités abandonnées, des villages traditionnels ainsi que des villes modernes fières de leur passé plusieurs fois millénaire et qui comptent de célèbres monuments. Foyer de civilisations successives et de cultures multiples, cette vaste région possède aujourd’hui un exceptionnel patrimoine architectural, artistique et artisanal. Déjà à l’âge de bronze et au début de l’âge de fer, l’Asie centrale rivalisait avec l’Orient classique, qui s’étendait de la Mésopotamie à l’Inde, par son savoir-faire et l’adresse artisanale de ses peuples.

Au VI e siècle avant notre ère, elle fut en grande partie conquise par la puissante dynastie des Achéménides puis, au IVe siècle, par l’armée d’Alexandre le Grand. Deux invasions qui lui donnèrent un élan artistique considérable.

La période comprise entre le I e -III e siècle avant notre ère et le I e -III e siècle de notre ère fut alors marquée par l’apparition de puissants royaumes : celui des Gréco-bactriens, celui des Kushâns, qui comprenait la Bactriane et les terres s’étendant au-delà de l’Amou-Daria jusqu’à l’Indus et au Gange, et celui des Kangas, qui réunissait le Kharezm, la Sogdiane et les territoires se trouvant au nord de celle-ci. Le développement social et intellectuel de ces royaumes jeta les bases d’un essor culturel complètement nouveau sur l’ensemble des terres qu’ils contrôlaient.

Si le développement des arts de l’Asie centrale fut étroitement lié à celui des régions voisines, cette époque fut marquée par une conjonction d’influences : hellénistique, indo-bouddhique et persane au sud tandis que, dans le nord-est et les territoires du centre, les Saces et les Scythes laissaient l’empreinte de leurs propres traditions. Mais les artistes locaux ne se contentaient pas de copier des formes et des motifs qui leur étaient étrangers : modifiant au gré de leur sensibilité les images et les sujets issus de cultures étrangères, ils les retravaillaient selon leurs procédés ancestraux et conformément à leur sens de l’esthétique et à leur idéologie.

C’est ainsi qu’ils donnèrent naissance à un art neuf et profondément original, au seuil du IV e siècle de notre ère. L’effondrement des empires antiques de l’Asie centrale et leur invasion aux IV e -V e siècle par les nomades venus du nord prédéterminèrent l’établissement d’un système social nouveau, une féodalisation intensive et la constitution d’un grand nombre de principautés semi-indépendantes. Ce fut l’époque de la domination des riches propriétaires terriens, dont les innombrables forteresses étaient dispersées dans les plaines et les montagnes.

Une des particularités de ce nouveau système social fut la formation d’une culture médiévale spécifique : dans les villes, encore peu nombreuses, se développèrent des métiers artisanaux touchant aux divers domaines de l’art. Le morcellement politique favorisa la conquête de la contrée par les Arabes et sa soumission, à partir des VII e et VIII e siècles, au pouvoir du califat. C’est à cette époque que toute la région comprise entre l’Amou-Daria et la Sémirétchié (Le pays aux sept rivières) prit le nom de « Mareva-un-nahr ». Le sud du Turkménistan actuel forma une partie de la province du Khorassan et seul le Kharezm conserva son ancien nom. Une partie du patrimoine fut détruite pendant cette période : peintures murales, sculptures et représentations figuratives contraires aux lois des ornements à arabesques. Mais, en même temps, bien des aspects de la vie artistique furent influencés par la culture musulmane.
Ark (Citadelle) : porte d’entrée et murs d’enceinte, Boukhara, Ouzbékistan.


Le Développement de la culture urbaine

Aux X e -XII e siècle, l’art connut une fois encore de brusques changements. Les traditions antiques furent délaissées, le développement de la peinture monumentale et de la sculpture se trouva stoppé et l’on vit apparaître un style ornemental-décoratif commun à tous les pays islamiques. L’architecture et les arts appliqués devinrent les supports principaux de la création, tandis que, sur le plan politique, les seigneurs locaux, bien que soumis nominalement au califat, s’étaient mis à gérer leurs états en toute indépendance dès les IX e -X e siècle.

Enfin, au début du XIe siècle, à la suite d’une vague d’invasions turcomanes, les dynasties turkmènes s’affirmèrent dans ces régions. Cette période favorisa la croissance des villes et le développement de la culture urbaine, dont Merv, aujourd’hui abandonnée, Samarcande, Khiva et Boukhara restent quelques-uns des symboles. Jusque vers 1150, l’architecture de l’Asie centrale était restée monochrome.

Au milieu du XII e siècle, la brique bleue glaçurée commença à être utilisée et des progrès considérables furent faits dans l’art de la construction et de l’ornementation décorative. Mais une nouvelle parenthèse, ouverte par l’invasion tartaro-mongole du début du siècle suivant, vint tarir ce développement pendant une centaine d’années.
Madrasa Tilakari (La Dorée), détail,
Samarcande, Ouzbékistan.
Ark (Citadelle), Boukhara, Ouzbékistan.
Gour Emir , mausolée de Tamerlan,
Samarcande, Ouzbékistan.


Frapper le Regard et le cœur

Après une longue période s’ébaucha un renouveau artistique qui aboutit, au XV e siècle, sous le règne de Tamerlan et des Timourides, à la construction de ce que le patrimoine d’Asie centrale connait aujourd’hui de plus fastueux : les édifices qui nous sont parvenus se caractérisent par leur aspect décoratif et la richesse des couleurs des ornements vernissés. La palette de ces revêtements de céramique devint de plus en plus variée, avec une prédominance bleue turquoise. Sous Tamerlan, pendant la décennie 1470, Samarcande connut un grand développement dans le domaine de la construction, ce qui témoigne de la puissance du gouverneur. Les édifices de cette époque se distinguent par une conception monumentale, destinée à frapper le regard et le cœur du peuple. La gamme des techniques décoratives - briques vernissées, carreaux de majolique et terre cuite sculptée - relevait d’une grande maîtrise artistique.

Parallèlement aux édifices destinés au culte, on éleva également des bâtiments destinés au confort de la population : tims et takis (galeries à coupole) pour le commerce, caravansérails, bains publics, ponts et sardobas (réservoirs d’eau). Ces édifices sont de taille plus modeste et le revêtement décoratif qui leur est appliqué plus sobre. Cette tradition se poursuivit pendant deux siècles, sous les dynasties ouzbèkes des Chéibanides et des Ashtarkhanides. Mais l’affaiblissement des liens économiques et politiques extérieurs de l’Asie centrale, par ailleurs en proie à des guerres féodales intestines, conduisit à une grave crise sociale à la fin du XVIII e siècle. L’activité culturelle

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