Jean V , livre ebook

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« Aie foi Isabelle. Je ressens le même poids en te voyant. Tu n'es plus l'enfant que j'ai quitté en guerroyant. Je n'avais jamais aimé aussi passionnément, auparavant. Amour divin ou piège de Satan ? L'un ou l'autre, ce n'est pas de notre faute. » Inspiré d'une histoire vraie, Jean V dépeint d'une manière romantique et romancé la passion amoureuse que vécurent le comte Jean V d'Armagnac et sa sœur cadette, la belle Isabelle, entre 1450 et 1473. Aventure interdite qui entraîna un scandale retentissant en France et dans toute la Chrétienté ; dont l'excommunication et les menaces ne suffirent pas à rendre la raison au couple. Adrien Rossi retranscrit de façon saisissante les intrigues à la cour de France du XVe siècle, les manigances de la Papauté et l'importance du respect des normes religieuses, du moins dans la forme, y compris pour la noblesse, aussi prestigieuse soit elle. La poésie s'invite au théâtre, la fiction à la réalité pour une pièce résolument moderne. Jean V est la première œuvre prometteuse d'un auteur plein de talent.

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Publié par

Date de parution

02 septembre 2019

Nombre de lectures

1

EAN13

9782342167658

Langue

Français

Jean V
Adrien Rossi
Publibook

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Publibook
175, boulevard Anatole France
Bâtiment A, 1er étage
93200 Saint-Denis
Tél. : +33 (0)1 84 74 10 24
Jean V
 
Illustration de couverture de Laurent Joho.
 

Jean V d’Armagnac (1420-1473) Gravure sur acier originale dessinée en 1826 par J. Lecurieux et gravée par J. Thompson, 1826.
D’après une histoire vraie
Remise au frais
Celle d’un frère et d’une sœur qui s’aimaient
Celle d’un comte et d’un roi qui se détestaient
Celle d’une illustre famille qui pensait
Atteindre le sommet.
 
 
 
 
Pièce écrite par Adrien Rossi
 
Introduction
Sujet difficile à traiter quelle que soit la manière, l’inceste a été et reste un tabou dans nos sociétés, occidentales ou non. Claude Lévi-Strauss disait ainsi que son interdiction était le trait commun, universel, des civilisations humaines qui se sont succédé 1 .
Aujourd’hui, ce mot revient souvent dans l’actualité pour évoquer des faits divers, des comportements inacceptables de la part de parents (au sens large) sur des enfants ou jeunes adolescents, des drames qui se passent à l’intérieur de vase clos, au sein des cellules familiales, loin des regards extérieurs.
Mais il y a aussi, plus rarement, des cas d’union entre gens de la même famille, malgré le risque de consanguinité connu depuis longtemps et l’interdit religieux au sein de sociétés très chrétiennes. Cela existait de manière plus ou moins acceptée, pour raisons d’État, entre cousins germains ou entre oncles et nièces, comme le montre le cas des mariages intra-dynastiques entre les Habsbourg autrichiens et espagnols au xvi e et xvii e  siècle et plus récemment, notamment au xix e et xx e  siècles, des unions d’amour comme le montre le cas de Charles et Emma Darwin ou Albert et Elsa Einstein.
Il revient aussi sur la scène avec des cas plus troublants, dus notamment aux avancées génétiques permettant de se rendre compte des cas de fausses paternités à cause de relations cachées, des dons, des enfants privés de leurs vrais parents pour des raisons sociales (maltraitance, placement à l’adoption) ou politiques (comme ceux des prisonniers et opposants politiques aux dictatures franquistes en Espagne et militaire en Argentine) qui se retrouvent amoureux, voire en couple 2 avec des membres de leurs familles sans le savoir.
L’histoire de Jean V et de sa sœur Isabelle d’Armagnac, racontée ici de manière théâtrale, romancée et osée, avec quelques libertés d’auteur, n’a pas vocation à prendre débat.
Il s’agit d’une histoire que j’ai trouvée par hasard, en lisant un article d’une revue historique 3 . Elle est moins connue que l’affaire des enfants Ravalet 4 qui a été reprise dans plusieurs ouvrages historiques ou romancés, ainsi que dans des films. Étrangement d’ailleurs, car la vie de Jean V, tumultueuse et chaotique, mêlant sentiments amoureux et guerre, aurait dû inspirer des dramaturges imitant Shakespeare et ses œuvres historisantes majeures ( Richard III par exemple), mais aussi des réalisateurs de films.
Si je peux aider à faire connaître un homme si extraordinaire, ce serait pas mal.
Je voulais d’abord écrire un roman inspiré du personnage, mais un ouvrage récent 5 a déjà été fait. J’ai donc choisi d’écrire une pièce de théâtre, en cinq actes, en me rapportant à des informations trouvées dans les livres et sur Internet 6 , et en changeant certains passages.
L’histoire se déroulant sur vingt-trois ans (1450 à 1473, mort de Jean V), voire un peu plus pour ce qui concerne des personnages secondaires (Jacques d’Armagnac, exécuté en 1477) ; il m’était difficile de faire quelque chose de compréhensible pour les lecteurs et futurs spectateurs en respectant la chronologie des faits. Ceux-ci sont nombreux dus aux revirements des alliances, fréquents à cette époque troublée de l’histoire française, entre la fin de la Guerre de Cent Ans, donc du Moyen-Âge, et du début de la Renaissance.
Il s’agit donc d’une œuvre romancée, inspirée dans ses bases par des faits historiques, comme le sont de nombreux films ou séries biographiques, qui prennent de sérieuses, et parfois dérangeantes, libertés.
L’intérêt de cette histoire est aussi d’actualité. L’inceste mis à part, Jean V est un seigneur soucieux du maintien de son autonomie et pouvoir face à une monarchie capétienne qui, après avoir frôlé la disparition quelques décennies plus tôt, se renforce fortement sous Charles VII et plus encore sous Louis XI.
On peut ainsi opposer lors des derniers grands conflits féodaux de l’histoire française, une opposition entre centralisme et autonomisme que l’on retrouvera plus tard entre les Jacobins et les Girondins lors de la Révolution française ou plus récemment entre les partisans et opposants de la réforme régionale de 2016 et lors des mouvements « Bonnets rouges » et « Gilets jaunes » qui montre également un agacement de la « Province » face aux choix imposés sans concertation par des élus éloignés de leurs préoccupations.
 
Personnages
Personnages historiques
Bernard 7 (comte/Connétable)
François 8 (comte)
Jean 9 (comte)
Jeanne de Foix  10 (comtesse)
Jacques 11 (duc)
Robert 12 (duc)
Isabelle 13 (princesse/comtesse)
Charles 14 (roi)
Louis  15 (roi)
Pierre de Borgias, parfois Le Borgias, selon les sources 16  (soldat)
Personnages inventés
Ambroise 17 (évêque/connétable)
Marie  : Servante d’Isabelle 18 .
Bégon  : Compagnon de route de Jean 19 .
Personnages mineurs
Alexandre 20 , quelques soldats armagnacs et français, des paysannes et bourgeoises jouant les commères et des messagers.
Personnages évoqués mais non présents
Calixte 21 (pape)
Pie 22 (pape)
roi d’Aragon 23
 
Acte premier Naissance d’un amour interdit
 
 
 
 
 
L’acte premier se situe dans le château familial de Lectoure, capitale des territoires armagnacs.
Sous nos yeux ébahis est en train de se dérouler une tragédie que personne n’avait vue arriver.
Le comte François, seul dans son lit, au bord de la mort, appelle à son chevet sa fille benjamine, Isabelle.
Il est plein de torts et de remords. Elle est sa merveille.
La scène se passe, dans la chambre comtale, en 1450. Une fin banale en attente.
 
Scène première
FRANÇOIS et sa fille ISABELLE.
FRANÇOIS
D’une voix faible – Isabelle, ma tendre fille, viens au plus près de moi. Je veux t’admirer une dernière fois avant de partir rejoindre ta mère, ma tendre épouse, si dévouée envers notre famille. 24
ISABELLE
Inquiète – Père, ne dites pas cela. Vous avez toujours été un roc. Telle une montagne vous avez toujours résisté aux aléas et aux caprices que la Nature nous réserve.
Vous avez été mon protecteur, mais aussi celui du peuple. Vous étiez le seul garant de nos libertés face à une Couronne qui cherche à limiter les privilèges de la noblesse et accroître son pouvoir à notre détriment.
Vous êtes mon père et mon héros. Le prince que tout peuple espère, honnête, valeureux, charitable, chrétien…
FRANÇOIS
Il l’interrompt en l’implorant – Le temps presse Isabelle. La fin approche.
Accorde-moi une faveur s’il te plaît ? Que je parte sans le cœur mauvais.
ISABELLE
Bien entendu, père. Tout ce que vous voudrez. Je vous écoute.
FRANÇOIS
Loin d’être le héros que tu décris, j’ai été autrefois vil et arrogant.
J’ai commis une erreur qui a failli me coûter mes fiefs quand, en désirant l’indépendance de mes terres, je me suis opposé au roi Charles 25 , pourtant sacré par Dieu. Ce Dieu que je vais bientôt rejoindre s’il veut de ma présence auprès de lui.
J’ai ainsi été privé de presque tout ce que mon père 26 avait gagné. Il avait obtenu de nombreux titres, des terres fertiles et un prestige incomparable, que toutes les familles nobles de France, de Navarre ou de Castille nous enviaient.
Mes châteaux ont été détruits, mes paysans tués, mes villes pillées et ruinées… Par chance ou par charité, le roi m’accorda son pardon et me restitua mes titres et mes terres alors que j’étais à genoux et pris au coup.
Ceci n’était pas le plus important, ce qui comptait le plus à mes yeux ; je n’ai pas perdu, au cours de ce conflit, mon seul vrai trésor, vous, ma famille.
Ma lignée n’a pas été menacée dans son droit de vivre par la grâce royale que j’ai obtenue.
J’ai encore mes trois filles. Les deux aînées sont avec leurs maris, dans des lieux forts éloignés, mais la plus belle et la plus honnête est ici en ma présence, au pire moment de ma vie.
ISABELLE
Merci père. Je ne m’attendais pas à cela. Vous cachez tellement vos sentiments par pudeur que je ne m’attendais pas à telles marques d’affection de votre part.
FRANÇOIS
Mourant – Il est temps de mettre mes affaires en ordre. Si j’ai gardé mes filles, j’ai perdu mon fils et héritier. 27
Il n’est pas mort heureusement mais tout comme. Ceci par ma faute. Je le reconnais maintenant, à l’heure de la confession suprême. Celle que tout le monde attend et craint à la fois.
Je lui en ai voulu, Dieu seul sait à quel point.
Il avait un choix que je pensais simple. Choisir entre son père, qui l’avait élevé pour devenir l’homme qu’il devait être, et son roi, qui était aussi son ami, son compagnon de route et de guerre. 28
Il a choisi le roi. Je ne l’ai jamais accepté. Il a participé à ma défaite et je lui en ai voulu tout le restant de ma vie.
Pris d’une amertume qui le prive progressivement de ses dernières forces, il énonce les paroles suivantes, les larmes à l’œil.
Je ne l’ai jamais remercié d’avoir pris ma défense auprès du roi et de ses conseillers de pacotilles, flatteurs sans aucune valeur, qui voulaient placer ma tête sur une pique pour que je serve d’exemple car j

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