J'irai m'ancrer dans vos pas , livre ebook

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« Le soutien n'est pas un vain mot. Il est réel sans pour cela s'accorder à un hasard auquel je ne crois pas. Il se conjugue au passé, au présent et pourquoi pas au futur. Ces nouvelles ont pris leur source au cœur d'un soutien à nos soldats, à nos vétérans, à nos étoiles et à leurs proches. Elles lèvent ainsi le voile sur un vécu dont je reste fière par des actions menées et par des rencontres qui se sont fidélisées. Ces personnages fictifs ancrent leurs pas sur des chemins d'honneur, de respect et de reconnaissance. Je les ai voulus extraordinaires en leur permettant d'accéder à une dimension purement fantastique. Cela étant, gardons en mémoire que nul ne peut s'octroyer la vie, si ce n'est par procuration, de celui qui fut, est et sera... » Jouant avec les genres, ce recueil de nouvelles, qui flirte avec le fantastique, brosse à travers ses personnages touchants le portrait admiratif de l'armée et des interventions françaises à l'étranger. Un passé de guerres et de batailles dans lequel Perrine, Céline, Alice, Alexia ou encore Fabrice vont ancrer leur pas...

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Date de parution

28 septembre 2016

Nombre de lectures

0

EAN13

9782342056112

Langue

Français

J'irai m'ancrer dans vos pas
Corinne Bergero
Publibook

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


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J'irai m'ancrer dans vos pas
 
 
 
 
La vie nous donne parfois l’opportunité de tisser des amitiés dont les trames naissent de convictions. Au fil du temps, un soutien s’organise, donnant lieu à des partages… composés de clins d’œil, de sourires et parfois de larmes.
Le soutien n’est pas un vain mot. Il est réel sans pour cela s’accorder à un hasard auquel je ne crois pas. Il se conjugue au passé, au présent et pourquoi pas au futur.
 
Ces nouvelles ont pris leur source au cœur d’un soutien à nos soldats, à nos vétérans, à nos étoiles et à leurs proches. Elles lèvent ainsi le voile sur un vécu dont je reste fière par des actions menées et par des rencontres qui se sont fidélisées.
 
Ces personnages fictifs ancrent leurs pas sur des chemins d’honneur, de respect et de reconnaissance. Je les ai voulus extraordinaires en leur permettant d’accéder à une dimension purement fantastique.
 
Cela étant, gardons en mémoire que nul ne peut s’octroyer la vie, si ce n’est par procuration, de celui qui fut, est et sera…
 
Corinne Bergero
Montardon, le 19 juin 2016
 
Le facteur passera deux fois…
Longeant les rayons du supermarché, Perrine épiait quelques gourmandises. Elle porta un intérêt particulier à des gâteaux et à des bonbons conditionnés sous emballages individuels. Elle en sélectionna plusieurs en évitant toutefois des gourmandises au nappage chocolaté. Certes, elle aimait le chocolat, mais ces sucreries ne lui étaient pas destinées. Elles étaient promises à compléter des colis en partance pour divers pays, dont certains africains. Elle se résignait parfois à regarder les prix affichés tout en pensant aux destinataires qui recevraient ses cadeaux gourmands… Que n’aurait-elle fait pour choisir une qualité supérieure où le prix importait peu ? Néanmoins, la réalité de son budget la rattrapait souvent. Alors qu’une poignée de Français se gavait de mots tels que compétitivité ou productivité, le reste de la population s’asphyxiait, pris au piège d’une précarité et d’une insécurité croissantes. De nombreux systèmes de communication ramifiaient la planète pendant que l’humanité se sclérosait au cœur de sigles financiers tout à la fois impropres à la consommation et incitatifs à la surconsommation. Puis un court instant, elle se donna le loisir d’une pensée positive. Elle détenait une autre corde à son arc pour gâter ses destinataires. La créativité était son fer de lance donnant source à des dessins enfantins, à des messages de soutien et à des cartes se dotant d’une valeur sans prix. L’image d’un sourire accroché à un souffle de vie la surprit au cœur de ses pensées.
 
Au fur et à mesure, son caddy se remplissait aussi de charcuteries sous vide, de produits d’hygiène et de bouteilles d’alcool qu’elle se plaisait à nommer la « dose de moralex »… Et Dieu sait que ses destinataires étaient ravis de ces infimes attentions, agrémentant ainsi quelques rations de survie !
 
Perrine se laissa porter par la file d’attente d’une des caisses. Arriva enfin son tour où elle posa nonchalamment les produits sur le tapis roulant. D’un air détaché, la caissière lui demanda quel mode de paiement elle souhaitait. En guise de réponse, Perrine sortit sa carte bleue. Elle composa un code sur un clavier tout en répartissant ses achats dans des sacs. D’un regard détaché, elle perçut la tenue vestimentaire de la caissière. Elle portait certes une blouse à l’insigne du magasin. Cependant, il était aisé de remarquer un pantalon aux couleurs chamarrées et un tee-shirt kaki se parant d’une chaîne liée à une plaque rectangulaire. Était-il question d’une mode stylée ? Était-il question d’une affinité propice à défendre une mouvance engagée, si ce n’est à coller à la peau d’un être cher parti au loin ? En tournant son caddy vers la sortie, Perrine souhaita une bonne fin de journée à la caissière qui lui fit l’écho d’un sourire.
 
Arrivée chez elle, Perrine déposa ses achats sur une table afin de les répartir soigneusement pour chacun des destinataires. Non loin de là, des colis postaux ouvraient leur gueule béante en vue d’être remplis. La sonnerie de son portable l’obligea à tourner les talons afin de prendre l’appel. Charlène souhaitait la confirmation de la prochaine date d’un atelier créatif programmé en vue de finaliser les colis en attente. Ils garantissaient ainsi un soutien amical et fidèle à quelques Français. Pas n’importe quels Français… Ceux qui s’engagent à servir et à user d’abnégation au risque de s’afficher sur des listes étoilées.
 
Les générations précédentes de Perrine avaient souffert, en leurs corps et âmes, de conflits guerriers datant d’un autre temps. Elle en avait pris conscience… Elle portait en elle une de ces mémoires du sang où les notions de syndromes post-traumatiques et d’abandon d’une nation avaient franchi des frontières no limit  ! Des souvenirs se ravivèrent à l’idée de deux photos qu’elle avait pris grand soin de conserver dans un album familial. Il y avait celle de son grand-père, prise au lendemain de la guerre d’Indochine… Il n’était que l’ombre de lui-même sur cette photo. Outre le fait de discerner une maigreur hors du commun, son regard se bordait d’un épuisement doublé d’un sentiment d’abandon. Son dernier souffle de vie s’était planté dans le cul d’une bouteille hantée par des fantômes hurlant à la mort. La deuxième photo était celle de son père non loin d’un bled près d’Alger… Elle soulignait la silhouette d’un jeune homme d’une vingtaine d’années. Fier d’un engagement volontaire à un drapeau, il était parti soldat au cœur d’une Algérie française. Il en revint paria, en 1962, alors qu’une indépendance se conjuguait au rythme de massacres humains effrénés. Il disparut peu après la naissance de Perrine et sans grand bruit…

Ainsi, la reconnaissance portée à un soldat par sa nation se résumait-elle à une seule condition, qu’il reste ancré dans un hexagone ? Franchir des frontières laissait supposer être oublié par les siens ou banni par les autres. Seuls ceux qui avaient survécu à des conflits extérieurs pouvaient-ils donc être à même d’honorer leurs morts ? Quelques sympathisants venaient de temps en temps étoffer des rangs patriotiques sous le regard médusé d’autres citoyens affichant une indifférence. Fallait-il aussi en conclure que des opérations militaires extérieures donnaient systématiquement crédit à un mot, hautement banni de nos jours, à savoir colonisation ? Triste mot que celui de colonisation alors que la protection de peuples démunis sous le joug d’un obscurantisme restait la définition, à ce jour, la mieux appropriée. Perrine vivait ces sentiments en son cœur et sa conscience malgré le mépris qu’ils pouvaient engendrer.
 
Toute philosophie est à même de prouver que chaque être humain est unique par ses différences. Encore fallait-il que ces différences soient une richesse et non une source génératrice de conflits sur un même territoire. Chacun était libre de croire en une planète bleue mais il était puéril de réfuter l’existence de caniveaux rougis par des guerres ou des attentats meurtriers. Perrine avait ainsi guidé ses pas vers des choix et des engagements personnels. Ils étaient libres de se taire ou de se confirmer selon ses interlocuteurs. E lle avait appris à donner un coup de fouet à toute idée reçue et niaise de surcroît… Elle avait pris le temps de s’informer d’un point précis. Pour garder la paix, encore fallait-il savoir préparer la guerre. Mépriser la guerre n’impliquait pas systématiquement l’absence d’ennemis. Les conflits actuels l’avaient amenée à réfléchir sur le fait que la défense d’un pays ne s’arrêtait pas à ses frontières, mais vers l’aide apportée à des peuples en souffrance. Il n’était plus question de défendre un territoire, mais des valeurs humaines indéniables.

Perrine s’était informée sur les rôles et missions de ces Français quittant leurs propres familles piégées dans l’angoisse d’un jour sans lendemain. Elle avait grandi au point de laisser son regard se perdre dans quelques pays où la France démontrait sa puissance de paix et de démocratie. Qu’avait-elle à gagner dans ce soutien méconnu par bon nombre de Français ? Qu’avait-elle à perdre parmi ces Français soucieux de médias burlesques et insipides ? Rien à perdre, rien à gagner, si ce n’est d’avoir le plaisir d’agir sur des actions qui lui tenaient à cœur… Avoir le sentiment d’être là, au bon moment et au bon endroit était un objectif qu’elle s’était fixé, à l’image d’un ruban jaune… À ce sentiment s’ajoutait parfois un privilège qu’elle s’accordait en compagnie d’amis, celui de porter le drapeau français lors de pèlerinages militaires.
 
La notion de politique faisait blêmir Perrine alors que les questions de géopolitique titillaient ses sens afin d’en savoir plus et encore ! Une curiosité qu’elle avait appris à contrôler selon les discussions auxquelles elle participait. Une curiosité aussi, qui l’avait amenée à gérer une liste d’amis qu’elle prenait plaisir à peaufiner dans un réseau social d’Internet. Rien n’était suffisant, car tout était à parfaire dans le respect de chacun. Durant plusieurs années, des rencontres avaient donné le jour à des amitiés avec des personnes soulevées d’un même élan fidèle et généreux. Au cœur de ce réseau composé de familles de soldats, de soldats ou de vétérans… des sympathisants aussi étaient accueillis afin d’apporter un soutien autant moral que concret. L’exp

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