187
pages
Français
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2018
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IL FAIT TOUT À MERVEILLE!
Cinquante ans au service du Christ
Gérar
é
d Peilhon
ISBN 978-2-918629-08-5
© 2010, Gérard Peilhon
Aucun extrait de cette publication ne peut être reproduit ni transmis
sous une forme quelconque, que ce soit par des moyens électroniques
ou mécaniques, y compris la photocopie, l'enregistrement ou tout
stockage ou report de données sans la permission écrite de l'éditeur.
Sauf indications contraires, les textes cités sont tirés de la Nouvelle
Bible Segond.
Publié par Editions l'Oasis, année 2010.
Ce livre a été publié sous la division 'auto publication' des Editions
l'Oasis. Les Editions l'Oasis déclinent toute responsabilité concernant
d'éventuelles erreurs, aussi bien typographiques que grammaticales, et
ne sont pas forcément en accord avec certains détails du contenu des
livres publiés sous cette forme.
Dépôt légal: 3e trimestre 2010.
Couverture fait par Damien Baslé: www.damienbasle.com
Imprimé en France
Rte d'Oupia, 34210 Olonzac, France
tél (33) (0) 468 32 93 55
fax (33) (0) 468 91 38 63
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Introduction
L’ennemi public N°1 des premiers siècles
-« Entendez-vous ces hurlements? On dirait qu’on assassine quelqu’un!
Penses-tu Maître qu’il soit prudent d’accoster sur ce rivage inhospitalier?
D’ailleurs regarde ces berges, des centaines de cochons les ont transformées en bourbier infect. Il serait préférable de débarquer sur une plage plus
accueillante!
- Non Simon, n’évitons pas ces lieux même s’ils sont si peu accueillants. Les hurlements qui vous glacent viennent d’un homme tourmenté. Il clame son désespoir, sa révolte. Il n’a pu s’insérer dans le cadre étroit et étouffant de ses contemporains. Il vit en marge de cette société qui l’a rejeté après avoir essayé de le dompter. Sais-tu qu’il a déjà purgé des années de prison? Dès sa sortie, ses démons le reprennent et un nouveau délit le renvoie à sa geôle Il a une force peu commune, décuplée par ses passions qui brûlent dans ses membres. Souvent il est parvenu à briser ses chaînes. La société lassée a roulé la pierre sur lui. Les bien-pensants se cadenassent le soir pour éviter sa visite importune. Ils évitent de croiser sa route, faisant un détour de plusieurs kilomètres de peur de tomber nez à nez avec le forcené.
- Mais alors, raison de plus pour changer de cap, pour ne pas mouiller sur cette berge! Que ferons-nous s’il nous prend à partie?
- Ne craignez rien. Tenez, le voilà! Vous aurez le loisir de faire sa connaissance.
- Mais…Il est nu comme un ver! Sa tignasse hirsute cache son visage qui
semble tuméfié. Une traînée de sang balafre sa joue.
- Son attitude est menaçante. Vois les pierres qu’il tient dans sa main!
Embarquons en vitesse!
- Ecoute ses cris! Ce sont ceux d’un dément! Vite, mettons les voiles!
Ne craignez rien! Je suis venu pour de tels hommes. Si nous fuyons
lâchement qui pourra l’aider?
- Mais, Seigneur, il n’a plus l’aspect d’un homme! C’est une bête déchaînée.
Vois comment il saute, ne s’embarrassant pas des pierres qui déchirent ses pieds. Reste si tu veux, je préfère m’éloigner!
Jésus calmement s’avance à la rencontre du « streaker ». Pierre a ramassé un bâton, c’est plus prudent- pense-t-il. Quelques mètres à peine, séparent
encore les deux hommes. Va t-il saisir Jésus à la gorge?
3
Le forcené lance un cri déchirant, renvoyé en écho par les falaises escarpées.
-« Attention Pierre! Sois prêt- lance Jean, il ne faut pas laisser le Maître aux prises avec une telle brute! »
A la surprise générale, l’homme se jette sur le sol, aux pieds de Jésus. Une voix grinçante, écorchée, jaillit du torse velu de l’homme étendu dans la poussière: « Que me veux-tu Jésus, Fils du Dieu très Haut? Je t’en supplie ne me tourmente pas! »
Le geste autoritaire de Jésus souligne un ordre impérieux: « Démons, esprits impurs quittez cet homme dont vous avez fait votre demeure depuis
longtemps, le conduisant à cette déchéance, cette solitude, cette bestialité, ce tourment perpétuel. Je vous ordonne de le libérer »
La voix adoucie du Maître questionne l’homme dont la face menaçante
inspire la peur et la pitié: « Quel est ton nom? » C’est à dire quelle est ta vraie personnalité? En Orient on donnait un second prénom à l’enfant
lorsque son caractère s’était affirmé. Ce second prénom collait si bien à celui qui le portait qu’il ne voulait pas le révéler à un ennemi car celui-ci aurait ainsi connu les points faibles du prénommé.. La réponse a jailli, spontanée, violente, troublant profondément les disciples: « Légion ! » Une franchise repoussante pour les « bien-pensants ». Ainsi il avoue être bourré de vices, de passions honteuses, de méchanceté, une légion de démons le possède.
Une telle franchise, une confession honnête, totale, crue, prélude à une
délivrance totale et non à un châtiment exemplaire comme le pensent et le souhaitent les propres justes.
A nouveau la voix autoritaire du Maître s‘élève: « Légion de démons sortez de cet homme, je vous autorise à habiter dans ce troupeau de porcs! »
Tout à coup le troupeau de cochons qui paissait dans la région se mit à
dévaler la pente de la colline, comme mû par une folie collective. Vont-ils s’arrêter au bord de la falaise? En auront-ils le temps, la volonté? Les
gardiens hurlent, courant en tous sens, essayant vainement de les stopper, de dévier leur course. Emporté dans leur élan, les porcs se bousculent,
trébuchent et tous sans exception, basculent dans le vide, s’écrasant sur les rochers et s’engloutissant dans les eaux du lac.
Les gardiens atterrés, s’éloignent vers la ville en gémissant.
Les disciples médusés se regardent. Ils comprennent tout à coup le pourquoi de la déchéance de l’homme encore étendu, brisé.
A présent il sanglote doucement recouvert d’une pièce du vêtement de Jésus.
4
Voilà donc ce que ces démons cherchaient à faire dans l’homme: l’asservir, l’avilir, le ramener au rang d’un animal impur, symbole de la souillure, pour définitivement le détruire inexorablement!
La nouvelle telle une traînée de poudre, a rassemblé les propriétaires du troupeau. Ils accourent, glapissant leur colère devant un tel désastre financier.
Qui a provoqué une telle panique? Quel est le fauteur de trouble?
Ils s’arrêtent interdits à proximité d’un petit groupe d’étrangers penchés sur un homme assis qui leur tourne le dos. L’un des gardiens du troupeau
désigne celui qui paraît être le meneur, le responsable de la catastrophe:
« C’est lui qui a commandé aux démons de quitter le gars Légion, leur donnant comme cible les porcs. D’ailleurs, regardez, la brute est encore là! »
Ce n'est pas possible! Ça ne peut être lui! Vois, il est vêtu, l’autre était nu. Il est assis! L’autre ne pouvait rester dix secondes en place, il parcourait la montagne sans arrêt en hurlant. Il a un visage calme, paisible, il écoute, l’autre roulait des yeux furibards. Il était bourré de tics et écumait tout en lâchant un flot d’insanités. Tu dois te tromper!
Mais non, je vous assure que c’est lui! Regardez-le de plus près et vous serez convaincus!
- En effet, ça a l’air d’être lui, il a encore du sang sur le visage, mais quel contraste! C’est incroyable!...
- Mais en attendant, lui ou pas lui, on est ruiné à cause de ce Jésus! Sa présence est dangereuse pour notre commerce. Sa présence nuit à nos
affaires. Disons lui de s’en aller. On préfère avoir nos « durs », nos
« loubards », nos Légions; lesquels s’accommodent de nos cochons (et nos
cochonneries!) Les porcs, ça rapporte, c’est un commerce florissant, alors pas de Jésus chez nous car ce serait la mort du métier!
Mais attention les gars, allons-y