Histoire de l’Église catholique au Sénégal Du milieu du XVe siècle à l’aube du troisième millénaire , livre ebook

618

pages

Français

Ebooks

2008

Écrit par
Joseph-Roger De Benoist

Publié par
Karthala éditions

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Publié par

Karthala éditions

Date de parution

01 janvier 2008

Nombre de lectures

EAN13

9782845868854

Langue

Français

Poids de l'ouvrage

4 Mo

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Date de parution

01 janvier 2008

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EAN13

9782845868854

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Joseph Roger de Benoist Histoire de l’Église catholique au Sénégal e Du milieu duXVsiècle à l’aube du troisième millénaire

mémoire d’Églises CLAIRAFRIQUE - KARTHALA

HISTOIRE DE L’ÉGLISE CATHOLIQUE

AU SÉNÉGAL

Librairie CLAIRAFRIQUEUniversité BP 2005 Dakar – Sénégal Tel. : (00 221) 33 864 44 29 – Fax : (00 221) 33 864 58 54 e-mail : clairaf@sento.sn

KARTHALAsur internet : http://www.karthala.com

Couverture : La cathédrale de Dakar en 2007 (Photo : Abdoulaye Camara).

Joseph Roger de Benoist

Histoire de l’Église catholique au Sénégal

e Du milieu duXVsiècle à l’aube du troisième millénaire

Préface du cardinal Théodore Adrien Sarr, archevêque de Dakar

Éditions Karthala 22-24, boulevard Arago 75013 Paris

Éditions Clairafrique Place de l’Indépendance Dakar

DU MÊME AUTEUR

Le Cri d’un continent(Amérique latine), postface de René Laurentin, Paris, Fleurus, 1972. Docteur Lumière, Quarante ans au service de l’homme en Haute-Volta (le Père Goarnisson), préface du cardinal Paul Zoungrana, Édition S.O.S. 1975, Minerve d’Or de la Société d’encouragement au bien. La Balkanisation de l’Afrique Occidentale Français, préface de Léopold Sédar Senghor, président de la République du Sénégal, Dakar, Nou-velles Éditions Africaines, 1979, réédité en 1994 avec le concours de la Coopération française. L’Afrique Occidentale Française de 1944 à 1960,préface d’Amadou Mahtar Mbow, directeur général de l’UNESCO, Dakar, Nouvelles Édi-tions Africaines, 1983, réédité en 1994 avec le concours de la Coopé-ration française. Église et pouvoir colonial au Soudan français : administrateurs et mission-naires dans la Boucle du Niger (1885-1945),préface de Catherine Coquery-Vidrovitch, Paris, Karthala, 1987 ; prix Robert Delavignette de l’Académie des sciences d’outre-mer. Le Mali,A la renconntre de...), 1989,Paris, L’Harmattan (collection « réédité, complété et mis à jour en 1998. Femmes africaines et démocratie,Dakar, Bureau régional de l’UNESCO, 1994. Gorée : guide de l’île et du Musée historique(avec Abdoulaye Camara), Dakar, IFAN Ch. Anta Diop, 1992, éditions française, anglaise, espa-gnole, allemande. Léopold Sédar Senghor, avec un témoignage de Cheikh Hamidou Kane, Paris, Beauchesne (collection « Politiques et Chrétiens »), 1998. Histoire de Gorée(avec Abdoulaye Camara), Paris, Maisonneuve et Larose, 2004.

Avant-propos

Au cours des cinq premiers siècles de son histoire, l’Église catholique s’est implantée dans tout le nord de l’Afrique, de l’Atlantique à la mer Rouge. Ce fut une période agitée où les conﬂits doctrinaux ont succédé aux persécutions pour menacer sans cesse l’unité et même la survie de l’Église. Ce contexte difﬁcile a vu de grands évêques et des théologiens éminents marquer de leur empreinte l’Église universelle : Cyprien de Car-thage, Athanase d’Alexandrie, Augustin d’Hippone pour ne nommer que ceux-là. Les conditions politiques et culturelles de la création de ces communautés ont pesé lourd dans leur histoire. L’expansion arabo-musul-e mane duVIIsiècle a balayé les chrétientés du Maghreb, nées dans un contexte colonial et insufﬁsamment enracinées dans les cultures locales. Par contre les communautés coptes d’Égypte et monophysites d’Éthiopie ont résisté jusqu’à nos jours parce que leur foi, même déviante, est un élément de leur conscience nationale. e Il fallut attendre leXVsiècle et les expéditions des navigateurs portu-gais pour que le message du Christ soit annoncé au sud du Sahara. Là encore les conditions de l’évangélisation, les rivalités entre les nations chrétiennes et parfois entre les ordres religieux, la dispersion des initia-tives missionnaires, la lenteur des communications, les rigueurs du cli-mat, le drame de la traite négrière ont été des obstacles à une action concertée poursuivie avec constance et prenant en compte les réalités locales. Le manque de voies de pénétration vers l’intérieur – encore tota-lement inconnu des Européens, à l’exception de quelques voyageurs soli-taires entrés dans le Sahara par le nord et des jésuites et dominicains dans la vallée du Zambèze – n’a pas permis aux fondateurs d’Église de s’éloi-gner des côtes de l’Atlantique et de l’océan Indien. Même si certaines communautés chrétiennes ont existé pendant près de trois siècles, elles n’ont été que des enclaves sans rayonnement effectif sur les pays environ-nants. Les révolutions qui ont marqué l’histoire de l’Europe à partir de la e ﬁn duXVIIIsiècles ont interrompu une évangélisation menée par des hommes souvent héroïques, mais sans plan d’ensemble, malgré la créa-tion, en 1622, de la Congrégation romaine pour la Propagation de la Foi. L’isolement des Églises locales et leur manque d’enracinement dans les civilisations africaines ont eu pour conséquence leur disparition momen-tanée. e Au milieu duXIXsiècle, l’Europe en pleine révolution industrielle part à la conquête du monde. C’est la deuxième vague d’une colonisation qui est cette fois beaucoup plus universelle, pénétrant jusqu’au cœur des

HISTOIRE DE L’ÉGLISE CATHOLIQUE AU SÉNÉGAL

continents. Les missionnaires suivent et, souvent, précèdent le mouve-ment. A partir de Grégoire XVI (1831-1846), de grands papes vont orga-niser l’évangélisation persévérante et méthodique de l’Afrique. Cette fois, du grain semé jusqu’au cœur du continent a levé une magniﬁque mois-son. Des Églises locales sont nées un peu partout. Et beaucoup d’entre elles ont célébré, au tournant du millénaire, leur premier centenaire. Une de ces Églises fait exception, car son histoire couvre plus de cinq siècles. Les premiers prêtres catholiques portugais ont célébré la messe dès 1444 en terre sénégalaise. Depuis, la présence chrétienne dans cette région d’Afrique est ininterrompue. C’est cette longue aventure que les pages suivantes vont essayer d’évoquer.

Préface

e e « AuxXVetXVIsiècles, l’exploration de la côte africaine par les Portu-gais fut bien vite accompagnée par l’évangélisation des régions de l’Afrique situées au sud du Sahara. Cet effort concernait, parmi d’autres lieux, les régions du Bénin actuel, de São Tomé, de l’Angola, du Mozambique et de Madagascar » (Ecclesia in Africa,n° 32). Comme il arrive, la plupart du temps, lorsqu’il est question de l’évan-gélisation des côtes africaines par les missionnaires portugais, les îles du Cap-Vert et la côte sénégalaise n’ont pas été mentionnées dans «la brève histoire de l’évangélisation dans le continent» qui a été faite à l’Assem-blée spéciale pour l’Afrique du Synode des Évêques d’avril-mai 1994, et qui a été reprise par le pape dans l’exhortation postsynodaleL’Église en Afrique. Et pourtant, c’est bien par cette partie occidentale qu’a débuté l’acti-vité des missionnaires portugais dans l’Afrique au sud du Sahara, et leur présence dans l’archipel du Cap-Vert ne s’est jamais interrompue. Aussi le diocèse de Praia a-t-il pu déjà célébrer ses 500 ans d’existence. En ce qui concerne le Sénégal, depuis la construction de la première chapelle à Gorée en 1481, toujours par les missionnaires portugais, la présence chrétienne et l’implantation de l’Église, si lente et modeste que e e fût cette dernière auxXV-XVIIIsiècles, n’ont jamais été vraiment inter-rompues. C’est ainsi que des communautés chrétiennes existent dès la ﬁn e duXVsiècle sur la partie de la côte située au sud de Gorée, communé-ment appelée aujourd’hui la « Petite Côte ». Il est même attesté l’ordina-e tion d’un prêtre wolof, le Père João Pinto, auXVIsiècle. Les paroisses de e Saint-Louis et de Gorée sont constituées auXVIIsiècle, surtout avec l’ar-rivée de prêtres français. e Il faut reconnaître que, jusqu’au début duXIXsiècle, l’évangélisation est très dépendante de la politique du roi de France et des ﬂuctuations des compagnies commerciales qui font la traite négrière. Néanmoins, dès le e e XVIsiècle, les jésuites, et, auXVIIsiècle, les franciscains, qui évangéli-sent la région, manifestent leur opposition à l’esclavage. e C’est auXIXsiècle que commence l’évangélisation plus systématique et plus étendue. Entre 1819 et 1848 arrivent au Sénégal les congrégations religieuses qui ont posé les bases solides de l’implantation de l’Église : les religieuses de Saint-Joseph de Cluny, les Frères de l’instruction chré-tienne de Ploërmel, les pères spiritains et les religieuses de l’Immaculée-Conception de Castres.

HISTOIRE DE L’ÉGLISE CATHOLIQUE AU SÉNÉGAL

De 1848 à 1872, le vicaire apostolique, monseigneur Aloys Kobès, fait ﬁgure de grand fondateur de l’Église. Non seulement il multiplie et étend les créations de poste de mission, mais il donne à l’Église ses racines locales, en promouvant la formation de prêtres autochtones dans le petit et le grand séminaire, et en fondant les deux congrégations autochtones féminine et masculine des Filles du Saint-Cœur de Marie et des Frères de Saint-Joseph, les premières, sinon parmi les premières en Afrique au sud du Sahara. Cependant la rigueur du climat, les épidémies, le manque de moyens humains et matériels freinent le développement de l’Église jusqu’après la seconde guerre mondiale. Dans ce contexte le clergé diocésain et les deux congrégations religieuses se maintiennent, mais sans connaître un grand essor. A partir de 1947, l’arrivée de nouveaux ouvriers apostoliques (hommes et femmes), l’utilisation judicieuse des moyens ﬁnanciers fournis par les Œuvres pontiﬁcales missionnaires, ainsi que par les pouvoirs publics pour les œuvres sociales (écoles, postes de santé, centres de formation), permettent à monseigneur Marcel Lefebvre, dernier vicaire apostolique et premier archevêque de Dakar, de transformer ce qui n’était qu’un terri-toire de mission en une Église en pleine expansion, au moment de la décolonisation et de l’accession du Sénégal à l’indépendance nationale. Ce développement de l’Église est poursuivi par le cardinal Hyacinthe Thiandoum, deuxième archevêque de Dakar. Il est concrétisé notamment par la croissance notoire du clergé diocésain et de la Congrégation des Filles du Saint-Cœur de Marie, l’entrée signiﬁcative des ﬁls et des ﬁlles du pays dans les congrégations missionnaires masculines et féminines, la création progressive de nouveaux diocèses, le rayonnement de l’Église, qui est bien estimée et écoutée des populations et des pouvoirs publics, bien qu’elle soit minoritaire devant une communauté musulmane large-ment majoritaire. L’audience dont jouit l’Église aujourd’hui au Sénégal a pu se mesurer lors de grands événements comme la visite du pape Jean-Paul II en février 1992, le décès du cardinal Hyacinthe Thiandoum et ses obsèques en mai 2004, la mort et les obsèques du pape Jean-Paul II en avril 2005. En communion profonde avec les évêques du Sénégal et tous les ﬁdèles du Christ de leurs diocèses, nous félicitons et remercions cordiale-ment le père Joseph Roger de Benoist pour la belle réussite de la mission que nous lui avons conﬁée : élaborer l’histoire de l’Église au Sénégal, depuis que les premiers missionnaires ont foulé le sol du pays jusqu’à e l’orée duXXIsiècle, aﬁn qu’elle soit mieux connue de ses ﬁls et de ses ﬁlles ainsi que de tous ceux et celles qui s’intéressent à ce qu’est et fait l’Église. Espérons que l’un des importants fruits de son travail sera la naissance d’historiens de l’Église engagés à poursuivre l’œuvre si bien enclenchée. Puisse Notre-Dame Pentecôte continue de

de Poponguine nous obtenir que l’Esprit de la pousser toujours plus loin les disciples de son

PRÉFACE

Divin Fils dans l’accomplissement de la Mission reçue du Père et conﬁée à l’Église : « Vous serez mes témoins... jusqu’aux extrémités de la terre » (Act. 1, 8).

Théodore Adrien Cardinal SARR Archevêque de Dakar

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