115
pages
Français
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2023
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Publié par
Date de parution
01 janvier 2023
Nombre de lectures
5
Langue
Français
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01 janvier 2023
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5
Langue
Français
Écrits spirituels
Charles de Foucauld
© Les Éditions Blanche de Peuterey. Visitez notre site www.peuterey-editions.com et abonnez-vous à notre newsletter pour être informé des nouveautés.
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ISBN : 978-2-36878-221-7
Nihil obstat
Lutetiæ Parisiorum
Die IV Maii Anno MCMXXIII
Y. DE LA BRIERE
Cens. dep.
Imprimatur
Parisiis, die I Junii 1923
E. THOMAS
vic. gen.
Présentation de la présenteédition
Alors que le bienheureux Charles de Foucauld seraprochainement canonisé par le Pape François, nous avons pensé qu’une ré-éditionde ses « Écrits spirituels » serait utile à beaucoup, avec uneversion numérique, peu chère, et une version papier en Impression à la Demande.
Nous avons repris les textes sélectionnés par René Bazin. Commeil le dit lui-même dans sa préface, Charles de Foucauld n’écrivait pas ses« notes de retraite », par exemple, dans le but de les publier.L’Académicien a réalisé un travail minutieux pour les rendre accessibles àtous. De même, il a fait une sélection des passages les plus édifiants dans lacorrespondance qu’il a pu rassembler. Les introductions au début des quatregrandes parties sont également de René Bazin.
Le résultat est, à notre avis, magnifique : on apprécieet on comprend la profonde vie intérieure du P. de Foucauld, et l’on est frappépar sa confiance en Dieu, son amour de Jésus, son désir de pauvreté, son zèlepour les âmes.
D’où notre désir de publier ce livre à nouveau, car, commetous les saints, la vie et l’exemple du P. de Foucauld peuvent nous aider,quelle que soit notre condition, à nous rapprocher du Père céleste.
Presque toutes les notes sont de René Bazin, sauf quelquestraductions du latin que nous avons cru bon ajouter.
Préface
Avant de raconter l’histoire mouvementée de Charles deFoucauld, je puis dire que j’avais suivi, jour par jour, l’explorateur duMaroc, le novice de Notre-Dame-des-Neiges, le trappiste d’Akbès, le serviteurdes Clarisses de Nazareth et de Jérusalem, l’ermite de Béni-Abbès celui desmontagnes du Hoggar, et que je l’avais vu mourir, tant étaient nombreux et sûrsles documents mis à ma disposition. ( 1 ↓ )Aujourd’hui que Charles de Foucauld a beaucoup d’amis par le monde, ceux-civoudraient connaître quelques-uns des écrits légués par lui aux Pères Blancs.Ils m’écrivent de tous côtés : « Pourquoi, dit l’un, ne pas éditerles quatre cahiers de la retraite faite à Nazareth en 1897 ? Est-ce que l’Essaipour tenir compagnie à Notre-Seigneur Jésus est déjà imprimé ? » Unautre demande les Méditations sur l’Évangile. Beaucoup souhaiteraient deconnaître le recueil dont le titre évoque toute la lumière du sud, toute samisère, et la douceur du Christ : l’Évangile présenté aux pauvres duSahara.
Non, autant qu’il m’a semblé, aucun de ces documents, aucunde ceux qui ont pu être cités aux dernières pages de la biographie, dans l’indexdes sources consultées, ne saurait faire l’objet d’une publication intégrale.Rien n’a été composé pour être connu du monde. Rien ne forme traité. Dans lapaix nocturne de la terre sainte ou des déserts de l’Afrique, lorsque FrèreCharles, dans sa cabane ou sous un toit de roseaux, approchait, de la fenêtreunique, la caisse de bois qui lui servait de table, et, pour ménager l’huile,écrivait à la lueur des étoiles, il se reprenait souvent à méditer un thèmeancien, dont il avait parcouru déjà les routes et les sentiers, et connu lagrandeur aux jours lointains de la Trappe. Bien souvent, par une pentenaturelle, la méditation devenait colloque. Nourri de la lecture des saints,particulièrement des œuvres de St Jean Chrysostome, de Ste Thérèse et de StJean de la Croix, il s’efforçait d’appliquer, à son état particulier, ce qu’iltrouvait là, en abondance, de doctrine et de conseils. Le nom de théologien nelui convient pas, mais, dans l’intelligence et l’amour de la croix, dans larecherche de la volonté de Dieu et de l’oubli de soi-même, il a été, sansdoute, l’égal de plusieurs maîtres de ces sciences difficiles, comme il fut lepremier, théoricien et praticien tout ensemble, à enseigner aussi parfaitementl’art d’apprivoiser nos frères musulmans, de vaincre par la charité leurspréjugés séculaires, de faire bénir le nom chrétien par ceux qu’il effarouche,de les amener peu à peu, avec une tendresse infinie, à cette vérité dont FrèreCharles était, parmi les tribus nomades, le témoin unique et l’unique voix.
À peine un ou deux recueils ont-ils été destinés auxsuccesseurs inconnus qu’il a, toute sa vie, inutilement appelés, et qui nevinrent jamais vivre avec lui, sur une route de caravane, à proximité d’un deces puits dont il notait, dans son diaire, la profondeur et la qualité de l’eau,ne manquant guère d’ajouter, si la nappe était pure et constante :« Une fraternité pourrait avantageusement être établie ici ».
On imagine aisément ce qu’aurait pu être cet Évangileprésenté aux pauvres du Sahara, si l’ermite voyageur, le « grand semeurdont nul n’a pu compter les pas », avait été, le moins du monde, un« auteur ». Nous aurions une suite de récits évangéliques contés à lamanière orientale, où la personne du conteur ne serait pas oubliée, non plusque le paysage, ni la physionomie des auditeurs, nomades ignorants, ardents etcauteleux, écoutant une histoire. Mais Frère Charles ! L’idée même d’unesemblable composition ne lui serait jamais venue ! Il ne pensait ni à lalibrairie, ni à la gloire. Il lui a suffi de mesurer, d’après son expérience,la dose de vérité que les « pauvres du Sahara » peuvent supporter, ceque ces âmes enténébrées peuvent recevoir de lumière, sans se contracter et sefermer, comme des prunelles violentées par l’éclat subit du jour, et de mettreen ordre les enseignements du Christianisme, pour les mieux présenter au mondemusulman. À la première page de ces vingt et une conférences, qui furentécrites en 1903, à Béni-Abbés, il a mis lui-même, au-dessous du titre :« Petite introduction au catéchisme ». C’est cela même. Tout l’intérêtde l’ouvrage consiste dans l’ordre des sujets traités. La première leçon estconsacrée à Dieu. En prononçant le nom de Dieu, entendu comme Toute Puissancespirituelle, on ne heurtera pas la foi coranique, et ainsi les hommes de l’Islamcomprendront d’abord qu’il y a, entre le catholicisme et leur religion, cecommun dogme de Dieu unique. Plus tard, à la huitième leçon, sera exposé ledogme de la Trinité, qui heurte l’esprit musulman ; à la neuvième, celuide l’Incarnation ; plus tard encore viendront les commandements de Dieu,les commandements de l’Église, l’explication de la Croix, et tout à la fin,devant des esprits qu’on suppose gagnés à la foi ou tentés par elle, le mystèredes mystères sera révélé, et le désert entendra parler de la sainteEucharistie. Là, je le répète, est l’originalité de l’Évangile présenté auxpauvres du Sahara. La forme est toute simple, toute semblable à celle d’uncatéchisme élémentaire, si ce n’est en un point, où se retrouve la hautecoutume de l’Orient : toutes les fois que le nom de Dieu est prononcé, l’auteur,libre du mouvement de son cœur et sur d’être compris, ajoute : « Qu’Ilsoit exalté ! Il n’y a de Dieu que Lui ! » Et c’est pourquoi,dans la neuvième leçon évangélique, ayant raconté la venue en ce monde du Filsde Dieu fait homme, il répétera, affirmant cette fois, tout ensemble, le dogmede l’Unité, celui des Trois Personnes, celui de l’Incarnation, celui de laRédemption : « Qu’il soit glorifié ! Il n’y a de Dieu queLui ! » Ces acclamations, toutes belles qu’elles sont, ne suffisaientpas à l’âme miséricordieuse de Charles de Foucauld. Craignant que les gens dudésert ne comprissent pas tout le sens qu’elles enferment, il en ajoutait uneautre, et commençait chacune des vingt et une leçons de catéchisme par cetteformule : « Mon Dieu, faites que tous les hommes aillent auciel ! » Indéniables beautés de détail mais l’ouvrage, à mon avis, nepeut faire l’objet d’une publication, en France, et de notre temps.
Il en va de même des cinq cahiers qui portent pourtitre : Essai pour tenir compagnie à Notre-Seigneur Jésus. Depuis saconversion, Charles de Foucauld n’avait cessé de méditer les Évangiles ;il les connaissait à merveille ; à Nazareth, dans sa cabane de bois, ilentreprit de copier, pour lui-même, les textes qui peuvent plusparticulièrement convenir à chaque jour de l’année, en commençant par lepremier dimanche de l’Avent. Souvent il les reliait l’un à l’autre, par decourtes phrases. La campagne de Galilée était devant ses yeux : il l’avaitplus d’une fois parcourue, et la connaissance qu’il avait de la géographie dela Terre Sainte apparaît dans la notation des itinéraires divins. Je lis cesmots, par exemple, à la date du 21 décembre : « La Sainte Vierge etSaint Joseph quittent, ce matin, Nazareth, pour aller à Bethléem. Ilstraversent la plaine d’Esdrelon, et reçoivent probablement, le soir, l’hospitalitédans la région d’Engannim, vers Djenin ou Zebabda... Comme ils contemplent etadorent Jésus, tout le temps, et en marche et au gîte, et le jour et lanuit ! »
On ne s’étonnera donc pas de ne voir ni l’Évangile présentéaux pauvres du Sahara, ni l’Essai parmi les sources du présent recueil. Levolume que nous publions, sous le titre d’Écrits spirituels, est composé defragments principalement empruntés aux Méditations sur l’Évangile, à lacorrespondance, aux cahiers de retraites. Les retraites furent un des grandsmoyens de persévérance et d’avancement dans la vie spirituelle auxquels eutrecours Charles de Foucauld. Il en fit quatre avant de se décider à quitter lemonde et à obéir à la voix qui l’appelait au service plus étroit duChrist ; il en fit à Nazareth, à Jérusalem, à Ephrem, à Béni-Abbés, à In-Salah,à Tamanrasset, autant dire chaque année. Moments qu’il désirait et qu’ilaimait, étant un passionné de la solitude, — les cahiers sont remplis destémoignages de la jubilation de l’ermite « enfin seul » : —temps nécessaire aussi de l’examen et de la résolution. Songez qu’il n’avaitaucun conseil ou secours moral à attendre des hommes ; qu’autour de lui ledéso