Des prêtres noirs s’interrogent Cinquante ans après... , livre ebook

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Publié par

Date de parution

01 janvier 2006

Nombre de lectures

0

EAN13

9782845868106

Langue

Français

Poids de l'ouvrage

8 Mo

Desprêtres noirs s’interrogent Cinquante ans après...
présentépar LéonardSantedi Kinkupu Gérard Bissainthe et Meinrad Hebga
mémoire d’Églises KARTHALA - PRÉSENCE AFRICAINE
DES PRÊTRES NOIRS S’INTERROGENT CINQUANTE ANS APRÈS
KARTHALAsur Internet : http://www.karthala.com Paiement sécurisé
¤KARTHALAet Présence Africaine pour l’édition 2006 ISBN : 978-2-84586-810-6
Des prêtres noirs s’interrogent
Cinquante ans après...
présenté par Léonard Santedi Kinkupu Gérard Bissainthe Meinrad Hebga
KARTHALA 22-24, bd Arago 75013 Paris
Présence Africaine bis 25 rue des Écoles 75005 Paris
Ce livre est publié avec le concours de l’Institut de Missiologie d’Aix-la-Chapelle
Introduction
Il est des ouvrages qui ne vieillissent pas. Quel que soit leur âge avancé, ils gardent toute leur jeunesse, leur fraîcheur et aussi toute leur actualité. On peut à juste titre leur appliquer cette parole du Psalmiste : « Vieillissant, il fructifie encore, il garde sa vie et sa verdeur » (Ps.91,15). L’ouvrageDes prêtres noirs s’interrogentdont j’ai l’honneur et le bonheur de présenter la réédition est de ceux-là. Publié en 1956 dans le contexte du vaste mouvement de la négritude et de la revendication de l’identité culturelle des peuples noirs, le Manifeste des prêtres noirs devrait être rangé aujourd’hui — alors que le paysage socioculturel du monde noir s’est considérablement transformé —, dans les armoires du passé. Or, rien de tel. Cinquante ans après, il suscite encore débats passionnants et passionnés, colloques, critiques diverses, si bien que des éditeurs s’empressent d’en publier une nouvelle édition. Je remercie donc sincèrement l’attention des amis de Paris qui m’ont associé à cette noble entreprise. Je me sens moi-même dans une réelle communauté de pensée et d’action avec les héros de cet ouvrage. En effet, j’appartiens à la génération des disciples immédiats des auteurs de l’ouvrageDes prêtres noirs s’inter-rogent. Les débats autour de ce livre ont nourri notre enfance théologique et ont constitué le vivier d’où ont jailli de nombreux théologiens soucieux de contribuer à l’éclosion d’un christianisme authentiquement africain et à la construction d’une Afrique de la Vie, d’une Afrique de l’Espoir, d’une Afrique de l’Humain authentique.
II
DES PRÊTRES NOIRS S’INTERROGENT.50 ANS APRÈS
Mon propos sera simple. Je voudrais relire, cinquante ans après, cet ouvrage et, à la faveur de cette relecture, souligner les points qui m’importent, ceux qui ont, à mes yeux, valeur de fil conducteur pour les héritiers et qui peuvent fertiliser leur vision dans leurs tâches d’aujourd’hui. Mieux que des thèmes à inventorier et à recueillir, ce sont des pas à accompagner, une démarche qui montre une orientation. Il me suffira pour cela d’indiquer en quelques points en quoi cet ouvrage nous parle encore et mérite une place d’honneur dans les écoles théologiques du continent africain.
Un ouvrage historique
La valeur d’une théologie ne se mesure pas seulement à la portée des réponses données aux questions historiquement posées mais aussi et d’abord à la pertinence et à la profondeur des questions agitées. Vu dans cette perspective,Des prêtres noirs s’interrogent est un ouvrage capital et historique. Historique, c’est-à-dire que sa portée est définitivement fixée. C’est l’une des prises de conscience parmi les plus vives et les plus significatives de l’intelligentsia africaine autour des années cinquante. Cela vaut d’être explicité. Replacé dans son contexte historique, le Manifeste des prêtres noirs pose un des graves et éternels problèmes de la théologie chrétienne, d’hier à aujourd’hui : le problème du sens et de la spécificité du christianisme considéré comme religion historique et révélée. Certes, ce problème n’était pas nouveau dans les années cinquante. Le christianisme a toujours été mis en demeure — et il le sera toujours — de se justifier, c’est-à-dire de réfléchir sur sa nature profonde, sur ce qu’il implique du point de vue méta-physique et théologique, de repousser les compromis et les concor-dismes faciles qui consistent à confondre le « donné révélé » avec des courants de pensée qui ont servi à l’exprimer ; bref à confondre lafides quae credituravec lafides qua creditur.
INTRODUCTION
III
Telle est — il nous semble — la vérité profonde du livreDes prêtres noirs s’interrogent. Il s’agissait de réclamer, pour l’Afrique, le droit à une théologie propre exprimée à travers le concept de théologie de « l’adaptation » telle qu’elle s’élaborait dans les 1 instituts missionnaires autour des années cinquante . Pour comprendre en son objectivité historique la théologie africaine de l’adaptation, il faut la situer dans le contexte de l’Afrique coloniale et, dès lors, ne pas oublier que, par rapport aux théologies du « salut des âmes » et de « l’implantation », l’adaptation 2 était dans les années cinquante un concept révolutionnaire . Ajoutons que la théologie africaine de l’« adaptation » s’explicite et s’approfondit tout naturellement dans le débat de principe sur « la possibilité d’une théologie africaine caractérisée ». Ce débat s’est déroulé à partir des années soixante, au sein de la Faculté de Théologie catholique de Kinshasa, fondée en 1957. C’est le débat entre Tshibangu et Vanneste. Fait digne d’être remarqué, ce débat représente la première étude critique du Manifeste des prêtres noirs. Th. Tshibangu est partisan décidé d’une « théologie africaine » nettement caracté-3 risée, à l’instar des théologies de pensées bien connues . Sans s’en douter, et même en s’en défendant, le professeur A. Vanneste estime que la théologie africaine, si elle peut exister, ne peut être que l’incarnation dégradée d’une théologie sûre d’elle-même — entendez la scolastique missionnaire —, qu’il s’agisse de la théologie des infidèles ou de la théologie de l’adaptation. Comme on le sait, le théologien belge se trouvera de plus en plus isolé dans sa position et l’histoire ultérieure donnera raison au Manifeste des 4 prêtres noirs qui porte en germe la question d’une pensée théo-logique africaine différente de la tradition théologique occidentale.
1. Sur la portée et les limites de cette théologie, voir le magistral ouvrage de O. BIMWENYI Kweshi,Discours théologique négro-africain. Problème des fondements, Paris, Présence Africaine, 1981, p. 172-189. 2. Voir sur ce point, A. NGINDU Mushete,Les thèmes majeurs de la théologie africaine, Paris, l’Harmattan, 1989. 3. On lira avec intérêt son ouvrage :Théologie positive et théologie spéculative. Position traditionnelle et nouvelle problématique, Louvain/Paris, 1965. 4. C’est en tout cas l’avis de A. Ngindu Mushete. Voir sur ce point sa contribution au congrès international de Missiologie « Tertio Millennio » tenu à Kinshasa du 11 au 17 juillet 2004 : cf. A. NGINDU Mushete, « Défis de la mission et voies des recherches théologiques en Afrique », dans Th. TSHIBANGU (éd.),
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