De la subversion en religion , livre ebook

icon

314

pages

icon

Français

icon

Ebooks

2010

Lire un extrait
Lire un extrait

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne En savoir plus

Découvre YouScribe et accède à tout notre catalogue !

Je m'inscris

Découvre YouScribe et accède à tout notre catalogue !

Je m'inscris
icon

314

pages

icon

Français

icon

Ebooks

2010

Lire un extrait
Lire un extrait

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne En savoir plus

Publié par

Date de parution

01 janvier 2010

EAN13

9782811103040

Langue

Français

Poids de l'ouvrage

2 Mo

mps Te
Tangi Cavalin, Charles Suaud Nathalie Viet-Depaule sous la direction de
De la subversion en religion
gnes des Si
KARTHALA
DE LA SUBVERSION EN RELIGION
Collection Signes des Temps dirigée par Robert Dumont
Cette collection veut consigner des témoignages d’acteurs du mouvement missionnaire qui s’est déclenché et développé pendant ou après la Seconde Guerre mondiale (les prêtres-ouvriers, les chercheurs et les passeurs dans plusieurs domaines : théologiens, liturgistes, exégètes, scientifiques de diverses disciplines...). Mais ce qui était novateur hier l’est-il encore aujourd’hui ? Il suffit peut-être de rappeler que les signes des temps selon l’Évangile sont là pour discerner et comprendre non pas le temps qu’il faisait hier, mais celui qu’il fera demain. Les cieux ne sont-ils pas changeants et par conséquent jamais identiques ? La collectionSignes des Tempsa pour ambition de rester attentive, sans esprit de système, à la complexité du monde où pérégrine l’Église.
Titres parus dans la collection
Bernard Gardey,La foi hors les murs. Grappillage de la Saint-Martin(2001) Paul Anglade,Prêtre-ouvrier forgeron. Ce que c’est qu’obéir(2001) Paul Collet,L’amour du Christ nous presse(2002) Jean-Marie Marzio, Marie Barreau, Yvonne Besnard, Jean Olhagaray, Jean Desailly. Récits rassemblés par Nathalie Viet-Depaule,La Mission de Paris. Cinq prêtres-ouvriers insoumis témoignent(2002) Jeannette Dussartre-Chartreux,Destins croisés(2004) Charles Suaud et Nathalie Viet-Depaule,Prêtres et ouvriers. Une double fidélité mise à l’épreuve(2004, deuxième édition 2005) Thierry Keck,Jeunesse de l’Église, 1936-1955(2004) Guy Goureaux,Cercle Jean XXIII. Des catholiques en liberté : 1963-1980(2004) Robert Dumont,Mémoires d’un prêtre-ouvrier. Regard sur le monde et l’Église(2006) Tangi Cavalin et Nathalie Viet-Depaule,Une histoire de la Mission de France, 1941-2002. La riposte missionnaire(2007) Bernard Cagne,Prêtre-ouvrier à la Courneuve : un insoumis de 1954(2007) André Mandouze,Un chrétien dans son siècle : de résistance en résistances(2007) Paul Valet,Prêtre-ouvrier : itinéraire d’un ancien jociste(2008) Jean Raguénès,De Mai 68 à LIP. Un dominicain au cœur des luttes(2008) Jean-Marie Swerry (dir.),Transmettre la foi est-ce possible ? Histoire de l’aumônerie catéchuménale 1971-1997(2009) Dominique Avon, Michel Fourcade (dir.),?Un nouvel âge de la théologie 1965-1980(2009)
Dans la collectionChrétiens en liberté
Michel Lémonon,Laurent ou l’itinéraire d’un prêtre-ouvrier(2000)
© ÉDITIONSKARTHALA, 2010 ISBN : 978-2-8111-0304-0
SOUS LA DIRECTION DE Tangi Cavalin, Charles Suaud, Nathalie Viet-Depaule
De la subversion en religion
ÉditionsKARTHALA 22-24, boulevard Arago 75013 Paris
Couverture: Ces deux photos ont été réalisées le même jour dans le studio d’un photographe professionnel à la demande d’un prêtre-ouvrier belge. Elles ont été offertes à l’archevêque de Cambrai, Mgr Chollet, sans doute en 1946, en témoignage de « respect et reconnaissance », avec pour signature : « abbé Albert Lauwaert, prêtre-ouvrier ». Leur juxtaposi-tion fait apparaître la force, mais également les ambiguïtés des ruptures religieuses passant par le langage du corps. Avant que le travail ouvrier de la mine ne transforme profondément le corps, et à travers lui l’esprit, de ce prêtre, ce sont ici les dispositions corporelles du prêtre qui s’impo-sent à travers la photographie du mineur. Qu’il s’agisse du maintien du buste, du casque porté comme une barrette ou de la lampe de fond mise en valeur comme un saint-sacrement, tout rappelle que ce mineur est habité par un prêtre. Source : Archives diocésaines de Cambrai.
LES CONTRIBUTEURS
Tangi Cavalin Agrégé d’histoire, chercheur associé du Centre d’étude des mouvements sociaux (CNRS-EHESS) Olivier Christin Professeur d’histoire à l’université Lyon 2, laboratoire de recherches historiques Rhône-Alpes (LARHRA) Antoinette Guise-Castelnuovo Agrégée et docteur en histoire, chercheuse associée du laboratoire de recherches historiques Rhône-Alpes (LARHRA) Isabelle Kalinowski Chercheur (CNRS-ENS) au laboratoire « Pays germaniques : histoire, culture, philosophie » Thierry Keck Agrégé et docteur en histoire, professeur au lycée Lamartine de Mâcon Michèle Rault Conservateur en chef du patrimoine (archives municipales d’Ivry-sur-Seine) Mohamed Brahim Salhi Professeur à l’université Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou, (Algérie) Hervé Serry Chercheur au Centre de cultures et sociétés urbaines (CSU – CNRS/université Paris 8) Charles Suaud Professeur à l’université de Nantes, membre du Centre nantais de sociologie (CENS)
6
DE LA SUBVERSION EN RELIGION
Joseph Tonda Professeur à l’université Omar Bongo de Libreville (Gabon), chercheur associé au Centre d’études interdisciplinaires des faits religieux (CEIFR) Daniel Vidal Directeur de recherche au Centre d’étude des mouvements sociaux (CNRS-EHESS) Nathalie Viet-Depaule Ingénieur au Centre d’étude des mouvements sociaux (CNRS-EHESS)
Brève histoire du livre
Introduction
Ce livre doit son origine à un colloque qui s’est tenu à l’université de Nantes les 17 et 18 décembre 2004 sur le thème « Les religions face aux 1 contestations internes : des conflits de fidélités ». Ce colloque entendait donner un prolongement et un élargissement au livrePrêtres et ouvriers paru quelques mois plus tôt chez Karthala dans la collection « Signes des 2 Temps » . À travers ce livre, la mise en contexte du parcours d’une trentaine de prêtres-ouvriers, appartenant essentiellement à la première génération, c’est-à-dire « passés au travail » avant que Rome ne leur enjoigne de er quitter usines ou chantiers le 1 mars 1954, avait été l’occasion de montrer la genèse d’une innovation pastorale, perçue par la hiérarchie comme radicale et, à ce titre, comme dangereuse et condamnable. Ces prêtres en étaient venus à penser que la voie la plus efficace pour accom-plir leur mission consistait à rejoindre la classe ouvrière, groupe social le plus éloigné de l’Église, à la fois exploité et organisé pour résister à la domination dont il était l’objet. Leur intention n’était pas de la convertir, mais d’en assumer complètement la condition au point de se faire eux-mêmes prêtres et ouvriers, « sans esprit de retour ». De cette socio-histoire des prêtres-ouvriers dans le contexte du catholi-cisme français, il ressortait que formuler des propositions théologiques non convergentes avec celles officiellement reconnues du magistère n’était pas la 3 seule voie de contestation religieuse . En effet, le caractère subversif de
1. Ce colloque s’est tenu à l’invitation de trois laboratoires, le CENS (université de Nantes), le CEMS (CNRS/EHESS) et le LARHA-RESEA (CNRS, universités Lyon 2 et 3) et avec le concours de la MSH Ange Guépin de Nantes. 2. Charles Suaud, Nathalie Viet-Depaule,Prêtres et ouvriers. Une double fidélité mise à l’épreuve, 1944-1969, Paris, Karthala, 2004. 3. Voir le récit qui est fait, de la crise moderniste à Vatican II, par Pierre Colin (L’audace et le soupçon, Paris, Desclée de Brouwer, 1997) et par Étienne Fouilloux (Une Église en quête de liberté, Paris, Desclée de Brouwer, 1998).
8
DE LA SUBVERSION EN RELIGION
l’engagement des prêtres-ouvriers venait surtout d’un choix de conditions de vie centrées sur le travail manuel que la hiérarchie s’était empressée de juger incompatibles avec la condition immuable du prêtre, homme, par excel-lence, consacré et séparé des autres. Pour rappeler brièvement la conclusion du livre, les prêtres-ouvriers avaient réalisé une « subversion par corps » en étant à la fois prêtres et ouvriers. Ils avaient mis en cause l’équilibre du corps sacerdotal, en transformant eux-mêmes radicalement la dimension incorporée de la culture sacerdotale acquise selon des principes quasiment inchangés depuis le concile de Trente. C’est après avoir analysé la force de contestation des prêtres-ouvriers que nous avons décidé d’organiser un colloque avec pour objectif de préciser, rectifier et approfondir des hypo-thèses sur les changements survenus dans les Églises. Le questionnement entendait porter sur le fait de savoir comment des hommes et des femmes, formés pour se mettre au service d’institutions dont la raison d’être est de préserver et de propager une orthodoxie, en viennent à se transformer eux-mêmes pour changer leur Église au nom de principes intangibles qu’ils ont acquis. Le projet était de dépasser l’alternative exclusive entre l’éternelle reproduction d’un système de croyances et de pratiques ou la rupture radi-cale ne devant plus rien à l’état antérieur de l’institution. Le colloque devait opérer une triple ouverture : à des disciplines autres que la sociologie, à des sociétés autres que celles de l’Europe occi-dentale et à des religions autres que le catholicisme. Ces différents élar-gissements se lisent dans le présent ouvrage, mais leurs effets n’ont pas été nécessairement ceux qui étaient attendus. Parmi les contributeurs, on compte quelques sociologues pour une majorité d’historiens sans que, pour autant, ce livre dans son ensemble engage un point de vue à domi-nante historique. Nous nous sommes refusés à mettre en perspective une évolution des changements religieux dans l’optique de trouver d’aventu-reuses lois de transformation des institutions religieuses. Certes les études de cas s’enracinent dans des contextes précis qui sont décrits, mais nous ne les avons pas placées dans un ordre strictement chronologique. Incontestablement, la logique de construction sociologique du livre a pris le pas sur la mise en ordre historique. Par ailleurs, seules trois contribu-tions ayant trait à des sociétés non occidentales – indiennes et africaines – s’intéressent à des religions non chrétiennes (hindouisme, islam, animisme). Plutôt que d’une logique comparative qui aurait exigé une mise en contexte plus large et plus systématique, mieux vaut parler d’opérations de décentrage culturel. Ainsi, la communication d’Isabelle Kalinowski qui propose une lecture de la rupture entre hindouisme et bouddhisme selon Max Weber, trouve sa place au début de la seconde partie qui étend le propos aux transactions qui se jouent entre les agents religieux et les laïcs durant les moments de changement religieux. Ce texte est utilisé comme exemple d’une religion, l’hindouisme, qui a
INTRODUCTION
9
poussé à son comble la rupture entre ces deux communautés, d’une manière qui dévoile, plus que d’autres, le caractère social d’une déposses-sion religieuse des fidèles par les Brahmanes. Au final, la grande majorité des textes sont consacrés aux crises successives qu’a connues l’Église 4 catholique des années 1930 à aujourd’hui . Comment faut-il donc lire ce livre ? Résolument comme une construc-tion théorique concernant des transformations religieuses survenues à partir de contestations internes aux Églises. Si les études de cas dont nous disposions grâce aux participants au colloque de 2004 ont servi de matériaux à partir desquels nous avons cherché à penser le changement religieux, la mise en cohérence de l’ensemble provient d’une double opération : en amont à travers le choix des contributeurs et en aval avec l’organisation des textes visant à faire ressortir ce qui fait la force et les limites des contestations religieuses. Toutefois, et il convient de le souli-gner, les contributions ont été retravaillées en fonction de l’argumentaire 5 que nous avons proposé . Ce livre est à prendre comme un essai sociologique, fondé sur des études de cas limitées en nombre et, nécessairement, arbitraires dans leur sélection. Progressivement, l’ordre des textes que nous présentons s’est dégagé et imposé comme le plus propice à comprendre les processus de changements religieux surgis à l’intérieur des Églises. C’est à travers l’ensemble des contributions que le lecteur trouvera le modèle d’explica-tion que nous proposons et dont nous donnerons, plus loin, les grandes lignes. Le mode de construction du changement religieux avancé dans ce livre s’est enrichi de travaux réalisés depuis le colloque. Tangi Cavalin et Nathalie Viet-Depaule ont publié un ouvrage de nature historique à
4. La grande homogénéité des contextes évoqués dans ce livre qui se réfèrent presque tous à l’histoire récente de l’Église catholique nous a conduits à faire des choix différents de ceux qu’ont effectués Dominique Iogna-Prat et Gilles Veinstein dansHistoires des hommes de Dieu dans l’islam et le christianisme(Paris, Flammarion, 2003), soucieux de désigner les agents religieux étudiés par eux d’un terme générique,hommes de Dieu, qui convienne aux deux religions comparées, l’islam et le christianisme : « Sous quelle étiquette commune rassembler des éléments aussi disparates pour en faire l’objet d’une comparaison ? Le terme “clerc” ne convient qu’au monde chrétien ; ceux de “religieux”, de “lettré”, voire d’“ascète” sont trop restrictifs. Il nous a semblé que les expressions “hommes de Dieu” ou “hommes de religion” étaient suffisamment larges (au point d’ailleurs d’y faire entrer les femmes !) et labiles pour répondre au besoin. C’est ainsi à une comparaison entre les “hommes de Dieu” dans l’islam et le christianisme que nous avons tenté de nous livrer. »,op. cit., p. 10. Dans les rares contributions qui l’exigent, nous rappe-lons la nécessité de se distancier d’une problématique trop chrétienne, voire catholique. 5. Nous tenons tout particulièrement à remercier les auteurs invités d’avoir accepté de se plier à la discipline collective à laquelle nous les avons contraints en leur demandant d’intervenir sur des objets relativement bien délimités.
Voir icon more
Alternate Text