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Français
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Publié par
Date de parution
20 février 2014
Nombre de lectures
32
EAN13
9782342020151
Langue
Français
« Qu'est-ce que l'éducation préscolaire ? Comment s'est-elle développée au Sénégal ? Quelle est son importance dans le processus de développement de l'enfant ? Qu'est-ce que l'enfant apprend dans un établissement préscolaire ? Comment créer, aménager et organiser un établissement préscolaire ? Voici un ensemble de questions que bon nombre d'acteurs et de partenaires du système éducatif sénégalais se posent sur l'éducation préscolaire et sur les établissements dans lesquels celle-ci est dispensée. Il était donc nécessaire et opportun de fournir à ces acteurs du développement un document qui apporte des réponses à leurs questions. C'est dans ce sens que ce livre, "De l'éducation préscolaire au Sénégal", a été conçu. Il constitue un support dont la lecture permettra, sans nul doute, d'informer et d'outiller suffisamment le personnel éducateur, les collectivités locales, les organismes non gouvernementaux et les parents d'élèves, dans le but d'améliorer la qualité de leurs interventions en vue d'une meilleure prise en charge de la petite enfance au Sénégal. » Concis et clair, accessible et balayant les principales dimensions de l'éducation préscolaire, l'opuscule de Pépin Faye s'adresse aux professionnels (en place ou futurs) de la petite enfance et leur rappelle les missions qui leur incombent. Élaboré dans la volonté de structurer solidement un secteur en plein essor, cet ouvrage aux vertus pratiques et didactiques souligne les enjeux d'un accueil éducatif des plus jeunes, enjeux qui n'ont d'ailleurs pas échappé aux dirigeants sénégalais qui en ont fait, depuis le début du millénaire, un axe de développement majeur.
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Date de parution
20 février 2014
Nombre de lectures
32
EAN13
9782342020151
Langue
Français
De l'éducation préscolaire au Sénégal
Pépin Faye
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Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
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De l'éducation préscolaire au Sénégal
À ma très chère épouse Fatima SENE et à ma fille bien aimée Ernestine Mossane-Nga FAYE
Mes remerciements les plus sincères vont à mes amis, inspecteurs de l’éducation, Albert Ngor Ndour et Emmanuel Guène Faye pour la relecture de ce document et leurs soutiens multiples et multiformes qui ne m’ont jamais fait défaut.
Introduction
Qu’est-ce que l’éducation préscolaire ? Comment s’est-elle développée au Sénégal ? Quelle est son importance dans le processus de développement de l’enfant ? Qu’apprend-on dans un établissement préscolaire ? Comment implanter, aménager et organiser un établissement préscolaire ?
Voici un ensemble de questions que bon nombre d’acteurs et de partenaires du système éducatif sénégalais se posent sur l’éducation préscolaire et sur les établissements dans lesquels celle-ci est dispensée. Il était donc nécessaire et opportun de fournir à ces acteurs du développement un document qui apporte des réponses à certaines de leurs questions. C’est dans ce sens que ce livre, De l’éducation préscolaire au Sénégal, a été conçu. Il constitue un support dont la lecture permettra d’informer et d’outiller le personnel éducateur, les collectivités locales, les organismes non gouvernementaux et les parents d’élèves, dans le but d’améliorer la qualité de leurs interventions en vue d’une meilleure prise en charge de la petite enfance au Sénégal.
De l’éducation préscolaire au Sénégal vient à son heure, dans un contexte propice à l’essor des systèmes éducatifs en Afrique et dans le monde. Pour rappel, le développement de l’éducation, au niveau mondial, a connu un regain d’intérêt particulier à partir de 1990 avec le Sommet mondial sur l’éducation de Jomtien (Thaïlande). Cette rencontre, qui a lancé le concept d’« éducation pour tous » (EPT), recommandait essentiellement la démocratisation de l’accès à l’éducation de base 1 , l’amélioration de la qualité des apprentissages et une gestion plus efficiente des systèmes éducatifs. Lors de ce sommet, 155 nations se sont engagées à offrir, entre autres, une éducation de base à tous les enfants du monde.
Dix ans après, lors du Forum mondial sur l’éducation qui s’est tenu à Dakar (Sénégal) en 2000, la communauté internationale s’est donnée quinze ans pour atteindre l’objectif d’une éducation pour tous qu’elle considère comme étant un droit humain et un enjeu fondamental pour la paix et le développement.
Le forum de Dakar a fait le bilan des actions menées au cours de la décade avant de déboucher sur l’adoption d’un cadre d’action pour les années à venir. L’une des décisions majeures de ce forum est l’élargissement du concept d’EPT qui prit désormais en compte le développement de la petite enfance (0-6 ans). Pour exprimer cette nouvelle orientation, le Cadre d’action de Dakar se fixa six objectifs dont le premier est de « développer et améliorer sous tous leurs aspects la protection et l’éducation de la petite enfance , et notamment des enfants les plus vulnérables et défavorisés . » (UNESCO, 2000 : 8).
Au Sénégal, le régime arrivé au pouvoir le 19 mars 2000 a exprimé une volonté politique d’impulser de manière décisive le développement de la petite enfance en lui accordant une attention particulière. Cette volition s’est manifestée au moment où le préscolaire se débattait pratiquement pour survivre. Pourtant, quelques années auparavant, dans le cadre de l’Initiative spéciale des Nations Unies pour l’Afrique, le Sénégal avait déjà élaboré un Plan décennal de l’éducation et de la formation (PDEF). Ce plan, en intégrant le projet EPT ainsi qu’une meilleure prise en compte du volet « développement de la petite enfance », est devenu le Programme de développement de l’éducation et de la formation tout en maintenant le même sigle : PDEF. Nouveau cadre de réalisation de la politique éducative du Sénégal, le PDEF s’est fixé trois objectifs majeurs : la démocratisation de l’accès à l’éducation de base, l’amélioration de la qualité des apprentissages et une gestion plus efficiente du système éducatif (ME, 2002 : 8).
La volonté exprimée par le pouvoir de poursuivre, dans le domaine du développement de la petite enfance, les objectifs (du reste parfaitement congruents) de l’EPT et du PDEF, va se matérialiser au Sénégal, à partir de 2001, par la création d’un nouveau type d’établissement préscolaire formel : la « case des tout-petits » (CTP).
La grande offensive médiatique orchestrée par le gouvernement sur la « case des tout-petits », qui au départ se voulait une structure communautaire de développement de la petite enfance, a engendré par effet de mode, dans beaucoup de villages et de quartiers, la création de structures précaires d’éveil de la petite enfance par les communautés. Ces lieux d’accueil pour enfants d’âge préscolaire sont gérés par les communautés elles-mêmes qui les appellent « cases des tout-petits » et que nous désignons sous le vocable « cases des tout-petits non formelles » 2 , pour les différencier des « cases des tout-petits formelles » créées et construites par l’Etat qui prend désormais en charge la rémunération du personnel éducateur 3 . En plus des « cases des tout-petits non formelles », le sous-secteur de l’éducation préscolaire enregistre une prolifération d’autres établissements privés ou communautaires, multiformes et peu règlementés, qui prennent des appellations diverses (école maternelle, institution préscolaire, jardin d’enfants, centre d’éveil communautaire, garderie d’enfants, etc.). Il s’agit d’établissements ouverts pour la plupart dans des locaux inadaptés, voire dangereux pour les enfants et tenus par un personnel éducateur peu ou pas du tout formé, qui ignore presque tout sur la psychologie de l’enfant et la pédagogie spéciale du préscolaire en dépit de quelques formations reçues au contenu souvent mal maîtrisé.
A cela, s’est ajoutée une grande instabilité institutionnelle. Les CTP qui dépendaient, au début de leur création, du ministère de l’Éducation (ME), furent par la suite confiées au ministère de la Famille et de la Petite enfance (MFPE). Elles allaient être rattachées de nouveau au ME quelques mois après, avant d’en être détachées pour être gérées par une nouvelle structure administrative dénommée Agence nationale de la case des tout-petits (ANCTP). L’ANCTP est créée par le décret n° 2004-669 du 2 juin 2004, abrogé et remplacé par le décret n° 2006-768 du 31 juillet 2006. Elle est directement rattachée à la Présidence de la République 4 .
L’ANCTP, devenue depuis 2011 l’Agence nationale de la petite enfance et de la case des tout-petits (ANPECTP), est quasiment un doublon de la Direction de l’éducation préscolaire (DEPS) qui dépend du ministère chargé de l’Education. Ces deux structures constituent alors les deux centres de décisions qui régissent simultanément le sous-secteur de l’éducation préscolaire dans une rivalité stérile et paralysante. Une rivalité engendrée entre autres par les querelles de personnes, les querelles de positionnement et renforcée par le manque de clarté et de précision des textes administratifs dans l’attribution des tâches à chacune de ces deux instances nationales. Ce qui augmente la confusion déjà présente chez le commun des sénégalais et même chez beaucoup d’enseignants qui ne faisaient aucune différence entre les différents types d’établissements préscolaires, ou en avaient tout simplement une perception très vague.
Le sous-secteur de l’éducation préscolaire devant relever les défis de l’accès, de la qualité et de la bonne gestion conformément aux orientations du PDEF 5 , une meilleure connaissance de ses structures d’éducation et de leur fonctionnement s’avère un impératif.
Mais qu’est-ce que l’éducation préscolaire ?
I. Eléments de définition
L’éducation préscolaire peut être considérée comme étant « la fréquentation de tout établissement éducatif extérieur à la famille par des enfants qui n’ont pas encore atteint l’âge de la scolarité obligatoire » (IPAM, 1999). C’est l’ensemble des valeurs, des savoirs, savoir-faire et savoir-être transmis sous forme de compétences par des méthodes appropriées et dans des établissements préscolaires ouverts à cet effet, à des enfants qui n’ont pas encore atteint l’âge de la scolarité élémentaire. Ces établissements préscolaires sont des lieux de transition entre l’univers familial et l’univers scolaire. A ce titre, ils doivent, tout en intégrant certains éléments de l’organisation scolaire, offrir un cadre de vie familier à l’enfant. Autrement dit, être en harmonie avec le milieu dans lequel ils sont implantés tout en opérant une rupture positive avec les tares de celui-ci.
Au Sénégal, le sous-secteur de l’éducation préscolaire est le premier palier du système éducatif. Recevant des enfants âgés de moins de 7 ans, les établissements préscolaires n’ont pas pour vocation propre d’enseigner, mais plutôt d’éduquer, c’est-à-dire d’éveiller les potentialités déjà existantes chez les enfants en vue de les canaliser vers les buts souhaités, c’est-à-dire :
- les « ancrer (…) dans les langues et valeurs culturelles nationales en vue de consolider leur identité et de les prémunir d’une aliénation précoce… » ;
- « favoriser le développement (de) leurs différentes aptitudes psychomotrices, intellectuelles et sociales, pour leur permettre d’épanouir leur personnalité propre et de construire les bas