Contributions à une histoire du catholicisme Papauté, Aquitaine, France et Outre-Mer , livre ebook

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Publié par

Date de parution

01 janvier 2013

EAN13

9782811108748

Langue

Français

Poids de l'ouvrage

3 Mo

Nicolas Champ, Claire Laux et Jean-Pierre Moisset (dir.) Contributions à une histoire du catholicisme Papauté, Aquitaine, France et Outre-Mer
Églises d’
Mélanges offerts à Marc Agostino mémoiKARTHeALA
CONTRIBUTIONS À UNE HISTOIRE DU CATHOLICISME
Depuis trente ans, nous avons été les spectateurs et les acteurs d’une formidable mutation du panorama religieux mondial. Au milieu e duXXsiècle, un peu plus d’un catholique sur deux dans le monde vivait en Europe et en Amérique du Nord ; le nouveau millénaire n’en comptera bientôt plus qu’un sur trois et le temps est proche oùl’Afrique aura presque autant de chrétiens que l’Europe occidentale. Cette situation est le fruit de l’histoire des siècles passés, en par-e e ticulier de l’histoire missionnaire desXIXetXXsiècles. Des coloni-sations aux indépendances, non sans douleurs, des communautés chrétiennescatholiques, protestantessont nées en dehors de ’Occie, pi e véiabe Éie, qi e o afmée e émoi-gnent autrement de l’Évangile du Christ. Elles se penchent aujourd’hui sur leurs origines et veulent en connaître les sources. La collectionMémoire d’Églisesentend se situer dans cette perspective en recourantàune approche historique en lien avec les autres sciences sociales (anthropologie, sociologie).Il faut multi-pie e hioie paicièe po qe eviee e poibe les synthèses informées qui manquent sur lesÉglises du Sud. Cette collection est dirigée par Paul Coulon, directeur honoraire de l’Institut de science et de théologie des religionsàl’Institut Catholique de Paris, rédacteur en chef (2007-2012) de la revue Histoire & Missions Chrétienneséditée par les éditions Karthala, membre titulaire de l’Académie des sciences d’outre-mer.
KARTHALAsur Internet : http://www.karthala.com Paiement sécurisé
Couverture: Notre-Dame d’Aquitaine, statue qui surmonte le clocher de la cathédrale Saint-André, de Bordeaux (cl. S. Descoubes).
©ÉDITIONSKARTHALA, 2013 ISBN : 978-2-8111-0874-8
SOUS LA DIRECTION DE Nicolas Champ, Claire Laux et Jean-Pierre Moisset
Contributions à une histoire du catholicisme
Papauté, Aquitaine, France et Outre-Mer
Mélanges offerts à Marc Agostino
ÉditionsKARTHALA 22-24, boulevard Arago 75013 Paris
PARTIE INTRODUCTIVE
1
Historien du religieux
Jean-PierreMOISSET Maître de conférences en histoire contemporaine CEMMC – Université de Bordeaux 3
Faut-il se réjouir de l’arrivée d’un historien au seuil d’un dépôt d’archives ? A--o, a coaie, e aio ’êe méa ? A pemie abo, ’iéê q’i maifee e ae. Appaei à e iiio ie ’êe éevée au rang d’objet de recherche est valorisant. Savoir que l’on dispose d’archives qui suscitent la curiosité d’un historien témoigne de l’importance de l’institutionàlaquelle on se rattache. Néanmoins, celui qui exploite les archives pour faire de l’histoire dérobe aux institutions la maîtrise de leur récit. Moyennant quoi, il peut devenir gênant. Le constat vaut pour les confessions religieuses comme pour toutes les institutions. En suivant pasàpas l’élaboration progressive des formulations doctrinales, des règles liturgiques, ou de la discipline ecclésiastique, l’historien montre que ce ne sont pas des données immuables placées au-delà de toute discussion. Il relativise. Il explique pourquoi et comment le changement a fait sonœuvre, ce qui revientàle banaliser. Il empêche de vénérer les anciennes traditions comme si elles avaient toujours existé. Jadis, l’indépendance et la rigueur de Mgr Louis Duchesne (1843-1922) 1 dans son travail historique lui valurent bien des avanies . Non seulement
1. BrigitteWACHÉ,Monseigneur Louis Duchesne (1843-1922). Historien de l’Église, directeur de l’École française de Rome, Rome,École française de Rome, 1992.
8
CONTRIBUTIONSÀUNE HISTOIRE DU CATHOLICISME
’hioie eccéiaiqe q’i éai efai e acie à ’éicaio e a providentialisme, mais encore il ébranlait de pieuses légendes telles que celles qui faisaient remonter l’origine des diocèses françaisàl’action des apôtres ou de leurs disciples immédiats. En fait, Mgr Duchesne souhaitait réconcilier«l’histoire sérieuse et l’esprit ecclésiastique». Pour cela, il appliquait simplementàl’histoire de l’Église catholique les règles de la méthode historique. Ce parti dérangeait. Dès la soutenance de sa thèse sur leLiber Pontiïcalis, en 1877, des rumeurs d’Index coururent. En 1885, i  eoce à a chaie à ’Ii cahoiqe. E 1912 e, oHistoire ancienne de lÉglisefut miseàl’Index après une campagne de presse virulente mettant en cause son orthodoxie, et n’apportant aucun éclairage méthodologique : l’heure étaitàla chasse aux modernistes et il s’agissait de le faire passer pour tel. L’historien était jugé dangereux pour les clercs e e èe. Pour saisir le passé dans toute sa complexité, le regard de l’historien est aié pa e coaicio e homme e pa e coi qi e oppoe. Lorsque ce regard critique se pose sur les institutions, il brise l’image lisse que celles-ci souhaitent généralement donner d’elles-mêmes. Ainsi, dans l’Église catholique, le modèle organisationnel unanimiste qui prévalait ojo o e poica e Pie XII (1939-1958) maieai  appo défensifàl’information ainsi qu’àl’histoire. L’information interne était un outil au service des responsables, avec en point de mire l’impératif du 2 consensus . Ce qui mettait en péril la cohésion de l’institution était illégitime, tout autant que ce qui était dissonant par rapportàl’orthodoxie. Quantàla discipline historique, elle ne devait pas souligner les contradictions, les échecs et les fautes de l’institution ou de ses chefs : de tels positionnements auraient sonné comme des marques d’hostilité. L’institution qui produisait une culture de l’aveu (examen de conscience, confession, liturgie du pardon) s’interdisait l’autocritique. L’historien, quantàlui, n’est pas soumisàpareil tabou. Il peut s’aventurer sur les terrains sensibles tels que les méthodes de aceme o e coveio, e coce e ca échéa qe a  a pafoi jié e moye. Po compaie à ceaie iche famie aiocaiqe ou bourgeoises pourvoyeuses d’argent, il a fallu faire bon accueilàleurs idées ; pour convertir, les méthodes coercitives n’ont pas été négligées, et il n’est pas nécessaire de franchir les océans pour en trouver des exemples. E  e compe, pa o avai, ’hioie moe qe e iiio religieuses fonctionnentàbien des égards comme les institutions profanes en dépit du message plus élevé qu’elles veulent délivrer au monde. L’étroitesse d’esprit, la cupidité ou la soif de pouvoir ont sévi làaussi, même
2. JacquesPALARD,Pouvoir religieux et espace social. Le diocèse de Bordeaux comme organisation, Paris, Le Cerf, 1985, p. 57-73.
HIstOrIEn du rElIgIEuX
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si par ailleurs de nobles causes ont été défendues. Il n’y a aucune raison valable de l’occulter. Ici le problème se complique dans la mesure oùl’historien du religieux e ove afié à a cofeio o i expoe e paé, q’i ’aie  catholicisme, du protestantisme, du judaïsme, etc. L’étroitesse des liens ee ’afiaio  cheche (p o moi foe) e a ae e a religion étudiée reçut en 1996 une série d’attestations fort suggestives. Vingt-cinq historiens répondirent alorsàune double interrogation que leur soumettait leur collègue Jean Delumeau. La seconde question intéressait plus particuliè:rement le monde des croyants «Notre familiarité avec l’histoire religieuse influence-t-elle nos prises de position comme croyants ?». La première question, quantàelle, concernait directement les professionnels de la discipline historique :«Nos convictions religieuses 3 o-ee iecé oe paiqe e ’hioie?». Question sensible. En effe, a ’hypohèe où cee iece exieai, i eai êa e l’admettre : cela reviendraitàremettre en cause l’agnosticisme méthodologique sur lequel se fonde la recevabilité du discours savant. À moi q’i e ’aie qe ’e iece oiea e choix e je de recherche vers une dévotion particulière, une spiritualité ou une pratique précises. Mais s’il s’agit d’une influence qui conditionne le traitement des sujetsI fa bie e covei, ’hioie afié à o obje e echeche e exposéàdes tentations. La première est celle de la complaisance. Le chercheur qui interroge le passé de sa propre confession peutêtre tenté de maintenir sous le boisseau la lumière qui éclairerait certains aveuglements ou certaines attitudes peu glorieuses des croyants qui l’ont précédé. Consciemment ou non. Cette tentation, qui existe devant des auditeurs ou des lecteurs venus de tous les horizons, est peut-être plus grande encore oqe cex-ci o aembé pa a même afiaio, o i ’hi-oie e i-même co po o afiaio. À ce iqe  meoe par omission pur et simple s’en ajoutent d’autres, plus subtils. Par exemple, celui qui consisteàépouser des interprétations de l’histoire ménageant les autorités confessionnelles, ou celui qui conduitàsouligneràtoute force l’action bienfaisante de la religion. Contre ces dérives, la liberté de ton se défend au prix d’une ferme distinction entre le travail historique et l’appartenance confessionnelle. Il resteàs’y tenir, ce qui peut s’avérer plus facileàdire qu’àfaire. Il est une autre tentation : l’optimisme. Lorsqu’une religion perd du terrain, cette tentation-làpousseàéclairer les ferments de renouveau ’e mièe eeme epeiae q’ee i pa écipe e ie
3. JeanDELUMEAU(dir.),L’historien et la foi, Paris, Fayard, 1996.
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