Esquisses de l'homme (Alain) , livre ebook
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Livre rassemblant les propos écrits par le philosophe français Alain (Émile Chartier), et publié sous le titre de "Esquisses de l'homme".
Édition avec une mise en page confortable pour la lecture : Texte aéré (interligne de 1.5), police de caractères "Bahnschrift".
TABLE DES MATIERES :
Avant-propos
I. Notre merveilleuse enfance
II. Crânes et mains
III. La République de Platon
IV. Le sac de Platon
V. La loi du sommeil
VI. Dormir
VII. Signes
VIII. Le culte des animaux
IX. Coutume et costume
X. Les droits de l'homme
XI. Famille
XII. La pensée féminine
XIII. Le génie féminin
XIV. Le couple humain
XV. L'école
XVI. L'ordre extérieur et l'ordre humain
XVII. Les contes
XVIII. L'esprit des contes
XIX. Légendes et saisons
XX. Divination
XXI. L'oracle
XXII. Persuasion
XXIII. Thaumaturgie et médecine
XXIV. Savoir et croire
XXV. La magie naturelle
XXVI. Pensées d'enfance
XXVII. Pensées crépusculaires
XXVIII. Préjugé, substance de l'homme
XXIX. Commémoration
XXX. Lamarck et Darwin
XXXI. Le racisme
XXXII. La comédie humaine
XXXIII. Philosophie couchée
XXXIV. Les gobe-mouches
XXXV. Pudeur d'esprit
XXXVI. Arnolphe
XXXVII. Fidélité
XXXVIII. L'homme de guerre
XXXIX. Un ministre des signes
XL. Métiers
XLI. La structure paysanne
XLII. Marins et paysans
XLIII. Prolétaires et bourgeois
XLIV. Le mathématicien
XLV. Technique et science
XLVI. La technique contre l'esprit
XLVII. L'orientation
XLVIII. Paralysie des assemblées
XLIX. Chasseurs d'horizons
L. Géographie humaine
LI. La mer institutrice
LII. Le poème du désert
LIII. Le temps cartésien
LIV. Saisons
LV. Les grandes saisons de l'histoire
LVI. Thalès
LVII. Les empreintes
LVIII. Gestes
LIX. La peur sans objet
LX. Le timide
LXI. La vanité
LXII. Orgueil et vanité
LXIII. Le langage naturel
LXIV. Le salut
LXV. La modestie
LXVI. Le jeu de l'ambitieux
LXVII. La vraie gloire
LXVIII. De l'envie
LXIX. L'humeur dans nos passions
LXX. L'humeur dans nos pensées
LXXI. L'humeur et le caractère
(...)
Voir
Édition avec une mise en page confortable pour la lecture : Texte aéré (interligne de 1.5), police de caractères "Bahnschrift".
TABLE DES MATIERES :
Avant-propos
I. Notre merveilleuse enfance
II. Crânes et mains
III. La République de Platon
IV. Le sac de Platon
V. La loi du sommeil
VI. Dormir
VII. Signes
VIII. Le culte des animaux
IX. Coutume et costume
X. Les droits de l'homme
XI. Famille
XII. La pensée féminine
XIII. Le génie féminin
XIV. Le couple humain
XV. L'école
XVI. L'ordre extérieur et l'ordre humain
XVII. Les contes
XVIII. L'esprit des contes
XIX. Légendes et saisons
XX. Divination
XXI. L'oracle
XXII. Persuasion
XXIII. Thaumaturgie et médecine
XXIV. Savoir et croire
XXV. La magie naturelle
XXVI. Pensées d'enfance
XXVII. Pensées crépusculaires
XXVIII. Préjugé, substance de l'homme
XXIX. Commémoration
XXX. Lamarck et Darwin
XXXI. Le racisme
XXXII. La comédie humaine
XXXIII. Philosophie couchée
XXXIV. Les gobe-mouches
XXXV. Pudeur d'esprit
XXXVI. Arnolphe
XXXVII. Fidélité
XXXVIII. L'homme de guerre
XXXIX. Un ministre des signes
XL. Métiers
XLI. La structure paysanne
XLII. Marins et paysans
XLIII. Prolétaires et bourgeois
XLIV. Le mathématicien
XLV. Technique et science
XLVI. La technique contre l'esprit
XLVII. L'orientation
XLVIII. Paralysie des assemblées
XLIX. Chasseurs d'horizons
L. Géographie humaine
LI. La mer institutrice
LII. Le poème du désert
LIII. Le temps cartésien
LIV. Saisons
LV. Les grandes saisons de l'histoire
LVI. Thalès
LVII. Les empreintes
LVIII. Gestes
LIX. La peur sans objet
LX. Le timide
LXI. La vanité
LXII. Orgueil et vanité
LXIII. Le langage naturel
LXIV. Le salut
LXV. La modestie
LXVI. Le jeu de l'ambitieux
LXVII. La vraie gloire
LXVIII. De l'envie
LXIX. L'humeur dans nos passions
LXX. L'humeur dans nos pensées
LXXI. L'humeur et le caractère
(...)
Alain
Esquisses de l'homme
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Esquisses de l'homme Alain(ÉmileChartier)
TABLE DES MATIERES
AVANT-PROPOS ............................................................................. ɾ I. NOTRE MERVEILLEUSE ENFANCE...................................... ɷɶ II. CRANES ET MAINS .................................................................. ɷɼ III. LA REPUBLIQUE DE PLATON ............................................ ɸɸ IV. LE SAC DE PLATON .............................................................. ɸɾ V. LA LOI DU SOMMEIL .............................................................. ɹɺ VI. DORMIR ..................................................................................... ɺɶ VII. SIGNES ..................................................................................... ɺɼ VIII. LE CULTE DES ANIMAU2 .................................................. ɻɹ I2. COUTUME ET COSTUME ....................................................... ɻɿ 2. LES DROITS DE L'HOMME .................................................... ɼɻ 2I. FAMILLE..................................................................................... ɽɷ 2II. LA PENSEE FEMININE ........................................................ ɽɽ 2III. LE GENIE FEMININ.............................................................. ɾɹ 2IV. LE COUPLE HUMAIN .......................................................... ɾɿ 2V. L'ECOLE ................................................................................... ɿɻ 2VI. L'ORDRE E2TERIEUR ET L'ORDRE HUMAIN ...............ɷɶɷ 2VII. LES CONTES .......................................................................ɷɶɽ
2VIII. L'ESPRIT DES CONTES....................................................ɷɷɹ 2I2. LEGENDES ET SAISONS ...................................................ɷɷɽ 22. DIVINATION ............................................................................ɷɸɹ 22I. L'ORACLE .............................................................................. ɷɸɽ 22II. PERSUASION ......................................................................ɷɹɹ 22III. THAUMATURGIE ET MEDECINE ...................................ɷɹɿ 22IV. SAVOIR ET CROIRE..........................................................ɷɺɹ 22V. LA MAGIE NATURELLE ...................................................ɷɺɿ 22VI. PENSEES D'ENFANCE....................................................ɷɻɻ 22VII. PENSEES CREPUSCULAIRES ....................................ɷɻɿ 22VIII. PREJUGE, SUBSTANCE DE L'HOMME ....................ɷɼɻ 22I2. COMMEMORATION ............................................................ɷɽɷ 222. LAMARCK ET DAR1IN..................................................... ɷɽɽ 222I. LE RACISME.......................................................................ɷɾɹ 222II. LA COMEDIE HUMAINE.................................................ɷɾɿ 222III. PHILOSOPHIE COUCHEE............................................. ɷɿɽ 222IV. LE GOBE-MOUCHES....................................................ɸɶɸ 222V. PUDEUR D'ESPRIT.........................................................ɸɶɾ 222VI. ARNOLPHE ......................................................................ɸɷɹ 222VII. FIDELITE..........................................................................ɸɷɾ 222VIII. L'HOMME DE GUERRE..............................................ɸɸɺ 222I2. UN MINISTRE DES SIGNES .......................................ɸɹɶ
2L. METIERS ................................................................................ ɸɹɼ 2LI. LA STRUCTURE PA3SANNE...........................................ɸɺɸ 2LII. MARINS ET PA3SANS .....................................................ɸɺɾ 2LIII. PROLETAIRES ET BOURGEOIS ...................................ɸɻɺ 2LIV. LE MATHEMATICIEN ...................................................... ɸɼɶ 2LV. TECHNIQUE ET SCIENCE ............................................... ɸɼɻ 2LVI. LA TECHNIQUE CONTRE L'ESPRIT ............................. ɸɽɷ 2LVII. L'ORIENTATION............................................................... ɸɽɾ 2LVIII. PARAL3SIE DES ASSEMBLEES...............................ɸɾɺ 2LI2. CHASSEURS D'HORI7ONS ........................................... ɸɿɶ L. GEOGRAPHIE HUMAINE...................................................... ɸɿɼ LI. LA MER INSTITUTRICE........................................................ɹɶɸ LII. LE POEME DU DESERT .....................................................ɹɶɼ LIII. LE TEMPS CARTESIEN......................................................ɹɷɸ LIV. SAISONS................................................................................ɹɷɽ LV. LES GRANDES SAISONS DE L'HISTOIRE ....................ɹɸɷ LVI. THALES ................................................................................. ɹɸɽ LVII. LES EMPREINTES .............................................................ɹɹɷ LVIII. GESTES............................................................................... ɹɹɽ LI2. LA PEUR SANS OBJET.....................................................ɹɺɹ L2. LE TIMIDE ..............................................................................ɹɺɿ L2I. LA VANITE............................................................................ɹɻɹ
L2II. ORGUEIL ET VANITE ........................................................ɹɻɿ L2III. LE LANGAGE NATUREL ................................................ɹɼɻ L2IV. LE SALUT............................................................................ɹɽɷ L2V. LA MODESTIE .................................................................... ɹɽɽ L2VI. LE JEU DE L'AMBITIEU2 ...............................................ɹɾɹ L2VII. LA VRAIE GLOIRE ..........................................................ɹɾɾ L2VIII. DE L'ENVIE......................................................................ɹɿɺ L2I2. L'HUMEUR DANS NOS PASSIONS ........................... ɺɶɶ L22. L'HUMEUR DANS NOS PENSEES ...............................ɺɶɼ L22I. L'HUMEUR ET LE CARACTERE ....................................ɺɷɸ L22II. LE CARACTERE ...............................................................ɺɷɼ L22III. DIEU2 DEGUISES ..........................................................ɺɸɸ L22IV. LA CONFIANCE ET LA FOI .........................................ɺɸɾ L22V. PETITS MAU2 ..................................................................ɺɹɺ L22VI. DOULEURS ET MALHEURS ...................................... ɺɺɶ L22VII. MECHANTS ....................................................................ɺɺɼ L22VIII. LES NEGOCIATEURS................................................. ɺɻɷ L22I2. FOUS .................................................................................ɺɻɽ L222. NAISSANCE DE NOS PENSEES ................................ɺɼɹ L222I. VERTUS DE L'ESPRIT ..................................................ɺɼɿ L222II. FANTOMES ....................................................................ɺɽɼ L222III. PS3CHOLOGUES.........................................................ɺɾɸ
L222IV. FAUSSES PERSPECTIVES DU PROGRES...........ɺɾɽ L222V. DEU2 MORTS ................................................................ɺɿɹ L222VI. L'E2ISTENCE................................................................ɺɿɿ L222VII. ASTRONOMIE .............................................................ɻɶɻ L222VIII. RAISON .......................................................................ɻɶɿ L222I2. LA DIALECTIQUE DANS NOS PENSEES NATURELLES ...............................................................................ɻɷɻ 2C. P3RRHON ...............................................................................ɻɸɷ 2CI. ROSEAU PENSANT ........................................................... ɻɸɽ 2CII. PORTRAITS D'EMPIRE ....................................................ɻɹɹ 2CIII. CROIRE ...............................................................................ɻɹɿ 2CIV. ESPRIT CONTRE ESPRIT...............................................ɻɺɻ 2CV. SINGES .................................................................................ɻɻɷ
Esquisses de l'homme
AVANT-PROPOS
« J'ai un terrible ennemi, me dit-il. Regarde.
Partout il se montre,
aussi puissant, aussi
attentif, aussi vif que moi. Que me vienne la
pensée qu'il me guette, et que je me dresse, je le
vois debout. J'en suis à ne plus dormir ; mais lui
non plus ne dort pas. Tranquille et résolu autant
que moi. J'attends qu'il attaque ; mais je ne puis
attendre ; je ne puis lui laisser cette avance ; je
lève le bras ; regarde ; il était temps ; lui lève
aussi le bras. Toutes mes pensées, je croirais
qu'elles naissent en lui en même temps qu'en moi.
Il me craint, je le vois bien, et, comme je sais ce
que c'est que craindre, je sais qu'il me hait. Tous
les projets que je forme pour me défendre, il les
forme ; et comme je me veux étendre, ce qui est
un moyen de me garder, lui le veut aussi. Il est
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Esquisses de l'homme
mon semblable, je le savais ; je le sais encore
mieux depuis que nous sommes en querelle.
Peut-on aimer son semblable ? Bien plutôt n'est-
il pas sage de le craindre ? Ce qui est désirable à
moi ne l'est-il pas à lui ? On m'a dit autrefois que
c'était paix entre ceux qui pensent les mêmes
choses. Mais si nos pensées sont nos désirs, et
au fond nos besoins, n'est-ce pas guerre, au
contraire, si l'on pense les mêmes choses. Ô mon
frère ennemi, tu m'as appris d'amères vérités !
Encore maintenant tu me les confirmes. Par cette
allure, par cette attitude, par ce geste désespéré
que tu viens de faire, désespéré et en même
temps
menaçant,
fraternité » !
je
le
vois
bien.
Adieu,
Ainsi parlait l'homme en me montrant l'homme.
« Mais, lui dis-je, c'est ton ombre. »
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Mai ɷɿɸɽ.
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Esquisses de l'homme
I. NOTRE MERVEILLEUSE ENFANCE
Si un enfant pouvait retrouver son passé le plus
ancien, il n'y croirait pas. Car un enfant qui joue
est déjà un petit homme ; il use d'industrie quand
il bâtit des remparts de sable contre la mer, ou
quand il essaie de ramener à lui son ballon
accroché dans l'arbre. Or, quand il était bien plus
petit, et porté à bras, il ne faisait rien, il ne pouvait
rien, et par conséquent ne comprenait rien. On le
changeait de lieu. Couché dans son hamac
suspendu en travers du wagon, il dormait et
parcourait des kilomètres ; après quoi il voyait
paraître
la
plage,
la
mer,
les
bateaux ;
il
s'émerveillait, quand, sur un mouvement de sa
mère ou de sa nourrice, soudain la capote de sa
petite voiture lui cachait tout. Ainsi les biens et
les
spectacles
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du
monde
dépendaient
de
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Esquisses de l'homme
quelques personnes aimées et puissantes, dont
les caprices étaient inexplicables. Un volet fermé
supprime le jardin. Et sait-il ce que c'est qu'un
volet ? Point du tout, tant qu'il ne l'a pas fermé et
ouvert lui-même. Aussi, dès qu'il a pu saisir et
manier les choses, il ne s'est point lassé de les
faire paraître et disparaître. Il a fait à son tour le
magicien. Toujours est-il qu'il n'a pas commencé
par là. Tout au plus arrivait-il à faire paraître les
choses par des cris variés. Il rirait maintenant de
cette méthode d'appeler les choses au lieu d'aller
les chercher. On ne le prendra pas à prier son
ballon de vouloir bien descendre.
Cependant on lui fait des contes, d'Ali Baba,
d'Aladin, de Cendrillon, où les choses se montrent
ou s'effacent au commandement ; où tout dépend
d'enchanteurs
et
de
sorcières.
Des
portes
s'ouvrent, des trésors se montrent, des palais
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