Enseignant en saignant - Prométhée triomphant regrettant les beautés perdues de l'Olympe , livre ebook

icon

208

pages

icon

Français

icon

Ebooks

2020

Écrit par

Publié par

Lire un extrait
Lire un extrait

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne En savoir plus

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
icon

208

pages

icon

Français

icon

Ebooks

2020

Lire un extrait
Lire un extrait

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne En savoir plus

Pourquoi médire tant de l'enseignant ? Pourquoi l'entortiller tant d'étiquetages méphistophéliques et de superfluités cabalistiques ? Qu'a-t-il vraiment fait d'inexpiable pour mériter un tel sort ? "Chevalier plénipotentiaire de l'ordre de la craie", "Grand commandeur national de l'ordre de la noirceur du tableau noir", "Éminentissime chancelier national de la règle graduée", "baron de la boîte académique", "marquis du compas", "duc du registre d'appel", "prince de la fiche pédagogique", "officier de la règle graduée", "baron de l'équerre", "duc de la gomme", "archonte du cahier de texte", "roi du bic rouge", "comte des exercices à domicile", "vicomte du crayon à bille", "Majesté des classes à effectif pléthorique". Quelles richesses de la pauvreté ! Ainsi se présente l'identité de l'enseignant dans le système de sécularisation de son essence, c'est à dire de la transformation de sa vocation quintessentielle en profession contingencielle. En rupture de ban, la conscience enseignante, la plus tsunamisante qui soit,dit non à l'ordre calamiteux de ce sophisme blasphématoire. L'enseignant : ce thaumaturge des âmes sublimes, ce coryphée des esprits subtils, cet orfèvre des destins transcendants, est la vicaire de Dieu sur terre. L'enseignant en tant que tel et dans son ensemble est un accoucheur de l'humain. Voilà qui est dit. Voilà qui est clair. Afin que nul n'en ignore. Et justice est ainsi faite. Malheur à qui se trompera encore. Cet ouvrage entend remettre à ce Prométhée victorieux, mais retenu dans la défaite de ce monde ingrat, la couronne de la persévérance, le prix de l'encouragement dans l'oeuvre irremplaçable d'édification de l'humanité souverainement entreprise. Ce qui est à César lui est remis.
Voir icon arrow

Publié par

Date de parution

01 juillet 2020

Nombre de lectures

39

EAN13

9789956636013

Langue

Français

Poids de l'ouvrage

6 Mo

ENSEIGNANT EN SAIGNANT
PROMETHEE TRIOMPHANT REGRETTANT LES BEAUTES PERDUES DE L’OLYMPE
Jean Jacques Ayotta
ENSEIGNANT EN SAIGNANT
PROMETHEE TRIOMPHANT REGRETTANT LES BEAUTES PERDUES DE L’OLYMPE
Tous droits de représentation, de traduction ou de reproduction, réservés pour tous les pays. © Éditions de Midi 2020, Tél: +237 697 44 90 82 / 680 17 51 50 Yaoundé-République du Cameroun /Juillet 2020 editionsdemidi@yahoo.com ISBN :978-9956-636-01-3
À toi enseignant dur à la tâche mais perdu dans l’anonymat indifférencié de ce monde ingrat.
INTRODUCTION GENERALE 1 L’enseignant, le « serviteur inutile », cet être exceptionnel venu des cieux, choisi par le Très-Haut, oint du Seigneur, parce qu’il incarne l’esprit de Dieu, est 2 otage sur terre, de tous les risques possibles . Tout se passe comme si la lumière des lieux plus hauts est venue s’éteindre en ces bas lieux. De par sa nature divine, il est triomphant dans son action inspirée de Dieu dont il a reçu le don de faire de l’homme ce qu’il doit être. Mais, cela lui vaut-il d’être reconnu comme tel et d’être ménagé spécifiquement ? Mais, en est-il récompensé pour autant ? Mais, se sent-il à l’aise dans son être, son faire ? Ce n’est pas évident. Il ne peut ni s’en réjouir ni s’enorgueillir. Il devrait pouvoir plutôt regretter le fait d’être enseignant, c’est-à-dire l’élu de Dieu, car à quoi cela sert-il d’être « oint du seigneur » : « le champion du dieu », comme dirait Socrate et n’être pas « nourri au Prytanée » ; c’est-à-dire n’être pas reconnu et traité comme tel par les siens ? Et, ne pas pou-voir jouir des grâces, des béatitudes, des commodités, des avantages, des frairies, bref des beautés dues à son identité spécifique et à son rang primordial, n’est-ce pas un crime de lèse-majesté ? Et l’humanité de rejeter son sauveur ! Et le monde de le traiter de « fou à lier » ! Au finish, l’enseignant, devrait-il toujours être admis à « boire la ciguë » : être détesté, déconsidéré, molesté et piétiné comme un moins que rien ? Ainsi, se résume-t-il, son destin ? Qu’a-t-il fait d’inexpiable
1 Terme tiré de la Bible emprunté au vocabulaire de l’apôtre St-Paul et qui traduit ici le degré d’humilité incommensurable de l’enseignant. 2 Risque de ne pas être, de ne pas avoir, de ne pas pouvoir, de ne pas agir, de ne pas penser, de ne pas réfléchir, de ne pas enseigner, de ne pas devenir.
9
pour mériter un tel sort ? Enseignant en saignant : Prométhée triomphant, regret-tant les beautés perdues de l’olympe : l’enseignant le sera-t-il toujours ou alors jusques à quand ? L’ingratitude que la terre réserve à cet orfèvre des destins su-blimes ne connaîtra-t-elle jamais de fin ? Qu’y a-t-il lieu de faire ? Qui ne connaît l’enseignant, cet homme inclassable ? Prosaïquement, l’en-seignant, c’est monsieur tout le monde. L’homme dont on parle. On peut en dire tout ce que l’on veut. On peut même se retenir et ne rien en dire si l’on veut, mais cela change-t-il quelque chose à ce qu’il est ou devrait être, à ce qu’il fait ou de-vrait faire ? On peut le considérer, le déconsidérer, l’instrumentaliser, le marty-riser, le manipuler n’importe comment sans avoir de compte à rendre à personne. Pour certains, il est un personnage ambigu, emmerdant, qui, par ses ruses impru-dentes et ses interventions impertinentes provoque la brouille entre l’homme et la nature (ou mieux dénature l’homme), l’arrache à la moite intimité de son être naturel, le travaille à devenir un être culturel, le soumet à la rude épreuve de l’as-cension dialectique. Sous ses soins, l’homme va, bon gré mal gré, de ce qu’il est à ce qu’il doit être. La transformation de l’être en devoir-être provoque la rupture naturelle que beaucoup ne supportent pas, pour autant qu’il est plus aisé de vivre en suivant la pente de la nature ou mieux en descendant que d’entreprendre la voie inverse, de prendre le risque d’assumer le devenir culturel de son être en faisant des efforts souvent contre sa nature. Quelle peine inutile ! Quelle débauche d’énergie ! Commet-il alors ainsi un crime inexpiable ? Les esprits malveillants, les défaits de la vérité, les vaincus de la raison, ont tôt fait de le condamner sans appel. L’enseignant est impardonnable. Il a droit à un châtiment exemplaire. Il mérite le fouet à défaut de la chaîne. Pour d’autres, on peut lui pardonner son emmerdement et fermer les yeux sur son imprudence et sa naïveté. On lui accorde des circonstances atténuantes, mais à condition qu’il n’aille pas au-delà des li-mites. Y a-t-il donc des limites que l’enseignant ne devrait pas franchir, et au-delà desquelles il cesserait d’être considéré comme un homme ? On est alors libre de lui coller toutes les étiquettes et surtout les plus fulminantes : « seigneur de la craie », « soldat du tableau noir ». Il peut toujours aller chercher la connais-sance, la vérité et même l’enseigner, s’il le veut, mais sans bousculer les menta-lités, sans discréditer ou confondre l’esprit conservateur du statu quo
1
0
Voir icon more
Alternate Text