Propos d'économique (Alain) , livre ebook

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Livre rassemblant les propos écrits par le philosophe français Alain (Émile Chartier), et publié sous le titre de "Propos d'économique".
Édition adaptée pour une lecture confortable sur les petits écrans : Texte aéré (interligne de 1.5), police de caractères "Bahnschrift".
I. LE DIMANCHE EST LE JOUR OU LE LABOUREUR
II. LE MARCHE COUVERT EST UNE INSTITUTION
III. COMME NOUS CONSIDERIONS UNE BANQUE
IV. IMAGINONS UN HOMME
V. L'ADMINISTRATION, DIT CASTOR, N'EST PAS
VI. JE NE CRAINS PAS LES AVARES
VII. HAMP NOUS PROPOSE UNE IDEE NEUVE
VIII. LE TRAIN ELECTRIQUE DEMARRA
IX. IL SE PEUT BIEN, DIT CASTOR
X. OBSERVEZ LE PLOMBIER CHEZ LE MARCHAND
XI. NOUS AVONS UN SOCIALISME TRES ELEGANT
XII. LA VITESSE EST UNE ARME DE GUERRE
XIII. LA COMMISSION RONGE TOUTES LES AFFAIRES
XIV. CRIER POUR AVOIR, C'EST LA METHODE
XV. ON DIT QUE SI NOUS ETIONS DELIVRES
XVI. LE RAPPORT DU MAITRE A L'ESCLAVE
XVII. L'ADMINISTRATION EST SEMBLABLE
XVIII. LE TREUIL EST UNE MACHINE
XIX. LORSQUE NOTRE CIVILISATION
XX. L'ADMINISTRATION, DIT CASTOR, EXCELLE
XXI. L'ORDRE EST BAS
XXII. IL N'Y A QUE LES MARXISTES
XXIII. QUELQU'UN ME DISAIT QUE L'AMOUR DU JEU
XXIV. LES CHEVAUX ONT UNE SORTE DE COURAGE
XXVI. J'AI PLUS DE BLE DANS MON CHAMP
XXVII. IL Y A DEUX ANS A PEINE ON ALLAIT
XXVIII. QUAND VOUS AVEZ REMONTE LE POIDS
XXIX. IL Y A, ME DIT CASTOR, UN PROBLEME
XXX. LA FONCTION DE DEPENSER SANS GAGNER
XXXI. ON VOUS TELEGRAPHIE L'IMAGE
XXXII. L'EPARGNE REÇOIT DE RUDES COUPS
XXXIII. J'AI SOUVENT SOUHAITE QUE L'ON ENTENDIT
XXXIV. J'AI VU NAITRE, DIT CASTOR
XXXV. ON DIT QU'EN CERTAINS PAYS ON SE SERT DU BLE
XXXVI. SI NOUS ENTRONS MAINTENANT DANS LES ANNEES
XXXVII. L'HISTOIRE HUMAINE, VUE DE HAUT
XXXVIII. L'ENFANT VIT DANS UN MONDE
XXXIX. LE PRODIGUE EST UNE TETE CREUSE
XL. L'ESPRIT BOURGEOIS NE SE SOUTIENT
XLI. L'ACTIONNAIRE RESTE PENSIF
XLII. LE SAUVAGE ME DIT : « TOUT EST CLAIR »
XLIII. LE SYNDICALISME OUVRIER EST RADICAL
XLIV. POUR UNE VITESSE DOUBLE
XLV. IL FAUT SAVOIR CE QU'ON VEUT
XLVI. J'AI VU HIER QU'UN GRAVE JOURNALISTE
XLVII. LORSQUE L'ALLEMAGNE LANCE UN PAQUEBOT
XLVIII. JE DONNE UN JETON DE VINGT SOUS
XLIX. JE PENSE A CE QU'ILS FIRENT
L. TOUS CES PAYS SONT FORT EMUS
LI. IL N'Y A PAS LONGTEMPS QUE L'ON CELEBRAIT
LII. L'HOMME FAIT GRAND
LIII. LE METIER DE CITOYEN EST DIFFICILE
LIV. LE JEU EST D'ESPRIT
LV. STELLA EST NEE DANS UN MONDE
LVI. LA RATIONALISATION VIENT TROP TARD
LVII. IL Y A TROIS AGES DU CAPITALISME
(...)
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Publié par

Date de parution

04 juin 2023

Nombre de lectures

3

Langue

Français

Poids de l'ouvrage

1 Mo

Alain
Propos

d'économique

Mawarid Publishing
Propos d'économique

Alain (Émile Chartier)TABLE DES MATIERES
AVANT-PROPOS ............................................................................. 8
I. LE DIMANCHE EST LE JOUR OU LE LABOUREUR ......... 12
II. LE MARCHE COUVERT EST UNE INSTITUTION ............... 17
III. COMME NOUS CONSIDERIONS UNE BANQUE .............. 21
IV. IMAGINONS UN HOMME ...................................................... 26
V. L'ADMINISTRATION, DIT CASTOR, N'EST PAS ................ 31
VI. JE NE CRAINS PAS LES AVARES .................................... 36
VII. HAMP NOUS PROPOSE UNE IDEE NEUVE .................... 41
VIII. LE TRAIN ELECTRIQUE DEMARRA ................................ 47
IX. IL SE PEUT BIEN, DIT CASTOR ........................................... 53
X. OBSERVEZ LE PLOMBIER CHEZ LE MARCHAND ......... 59
XI. NOUS AVONS UN SOCIALISME TRES ELEGANT ......... 63
XII. LA VITESSE EST UNE ARME DE GUERRE .................... 68
XIII. LA COMMISSION RONGE TOUTES LES AFFAIRES ... 74
XIV. CRIER POUR AVOIR, C'EST LA METHODE ................... 79
XV. ON DIT QUE SI NOUS ETIONS DELIVRES ...................... 84
XVI. LE RAPPORT DU MAITRE A L'ESCLAVE ...................... 90
XVII. L'ADMINISTRATION EST SEMBLABLE ........................ 95 XVIII. LE TREUIL EST UNE MACHINE .................................... 100
XIX. LORSQUE NOTRE CIVILISATION .................................... 105
XX. L'ADMINISTRATION, DIT CASTOR, EXCELLE ................ 111
XXI. L'ORDRE EST BAS ............................................................... 116
XXII. IL N'Y A QUE LES MARXISTES ....................................... 121
XXIII. QUELQU'UN ME DISAIT QUE L'AMOUR DU JEU ..... 126
XXIV. LES CHEVAUX ONT UNE SORTE DE COURAGE ..... 132
XXVI. J'AI PLUS DE BLE DANS MON CHAMP .................... 144
XXVII. IL Y A DEUX ANS A PEINE ON ALLAIT ..................... 150
XXVIII. QUAND VOUS AVEZ REMONTE LE POIDS ............. 156
XXIX. IL Y A, ME DIT CASTOR, UN PROBLEME .................... 161
XXX. LA FONCTION DE DEPENSER SANS GAGNER ........ 167
XXXI. ON VOUS TELEGRAPHIE L'IMAGE .............................. 172
XXXII. L'EPARGNE REÇOIT DE RUDES COUPS .................. 177
XXXIII. J'AI SOUVENT SOUHAITE QUE L'ON ENTENDIT ... 183
XXXIV. J'AI VU NAITRE, DIT CASTOR ..................................... 189
XXXV. ON DIT QU'EN CERTAINS PAYS ON SE SERT DU
BLE .................................................................................................. 195
XXXVI. SI NOUS ENTRONS MAINTENANT DANS LES
ANNEES ........................................................................................ 200
XXXVII. L'HISTOIRE HUMAINE, VUE DE HAUT ................... 206
XXXVIII. L'ENFANT VIT DANS UN MONDE ........................... 212 XXXIX. LE PRODIGUE EST UNE TETE CREUSE .................. 217
XL. L'ESPRIT BOURGEOIS NE SE SOUTIENT ..................... 222
XLI. L'ACTIONNAIRE RESTE PENSIF ................................... 228
XLII. LE SAUVAGE ME DIT : « TOUT EST CLAIR »............. 234
XLIII. LE SYNDICALISME OUVRIER EST RADICAL .......... 239
XLIV. POUR UNE VITESSE DOUBLE ..................................... 244
XLV. IL FAUT SAVOIR CE QU'ON VEUT ................................ 249
XLVI. J'AI VU HIER QU'UN GRAVE JOURNALISTE ........... 255
XLVII. LORSQUE L'ALLEMAGNE LANCE UN PAQUEBOT
........................................................................................................... 261
XLVIII. JE DONNE UN JETON DE VINGT SOUS ................. 266
XLIX. JE PENSE A CE QU'ILS FIRENT ................................... 271
L. TOUS CES PAYS SONT FORT EMUS ................................ 277
LI. IL N'Y A PAS LONGTEMPS QUE L'ON CELEBRAIT .... 282
LII. L'HOMME FAIT GRAND ...................................................... 288
LIII. LE METIER DE CITOYEN EST DIFFICILE ..................... 294
LIV. LE JEU EST D'ESPRIT ....................................................... 300
LV. STELLA EST NEE DANS UN MONDE ............................ 306
LVI. LA RATIONALISATION VIENT TROP TARD .................. 312
LVII. IL Y A TROIS AGES DU CAPITALISME ......................... 318
LVIII. J'ESSAYAIS DE NE PAS VOIR ..................................... 324 LIX. JE ME SOUVIENS DU JOUR OU UN GRAND HOMME
.......................................................................................................... 330
LX. VOICI UNE AUTRE FABLE DU SAVETIER .................... 336
LXI. ON N'APERCEVRA JAMAIS LA COUTURE ................. 342
LXII. CASTOR PARLAIT SUR LES MACHINES ................... 348
LXIII. ON ME DEMANDE SI JE SUIS ..................................... 355
LXIV. LA VITESSE N'EST PAS UN PRODUIT ........................ 361
LXV. LENINE ET TROTSKY ....................................................... 367
LXVI. LA JUSTICE EST UNE IDEE D'AVARE ....................... 373
LXVII. JE VEUX BIEN QU'ON DISE ......................................... 379
LXVIII. LE PLAN QUINQUENNAL SEMBLE ......................... 385
LXIX. L'IDEE DE TRICHER SUR LE TRAVAIL ....................... 391
LXX. QUELQU'UN ME DISAIT QUE LES AJUSTEURS ...... 397
LXXI. AU TEMPS OU L'ON BRULAIT FOLLEMENT ............ 403
LXXII. UN PAYSAN EN SABOTS ............................................. 409
LXXIII. J'AI VU DE JOYEUX ATHLETES .................................. 416
LXXIV. L'ÉTAT PERIT DE CENTRALISATION ....................... 422
LXXV. TOUT HOMME INVENTE ET ORGANISE ................... 429
LXXVI. L'ON SE FATIGUE ET L'ON SE CASSE LE NEZ .... 436
LXXVII. COMME ON PARLAIT D'UNE ELITE ........................443
LXXVIII. QUAND UNE INDUSTRIE S'ETEND ....................... 448
LXXIX. J'AI CONNU UN HOMME D'AGE ............................... 454 LXXX. TOUTES LES GRANDES ENTREPRISES .................. 460
LXXXI. LE MONDE N'EST PAS UN SPECTACLE ................ 467
LXXXII. DES QU'IL FAUT UN GUETTEUR .............................. 474
LXXXIII. L'INEGALITE QUI RESULTE DE LA LOTERIE .... 480
LXXXIV. LAURO DE BOSIS EST CE JEUNE ......................... 487
LXXXV. IL FAUT UN PEU D'ARGENT FRAIS ........................ 494
LXXXVI. TRES EVIDEMMENT C'EST LA CREDULITE ........ 500
LXXXVII. JE N'AMEUTE POINT CONTRE LES RICHES ..... 506
LXXXVIII. MA GRANDE OBJECTION A L'ARGENT .............. 512
LXXXIX. LES MILLIONS DE L'ECONOMISTE ........................ 517
XC. L'ÉCONOMIQUE MODERNE RESSEMBLE ................... 523 Propos d'économique
AVANT-PROPOS
Il arrive quelquefois que l'on va chez un illustre
marchand de plantes, chez lequel on ne trouve
pas même une plante, mais seulement des
bureaux et de pâles commis. Si l'on veut entrer
un peu dans les secrets, on apprend que la
puissante maison n'a jamais tait pousser un chou
ni un dahlia, mais qu'elle est seulement en
rapport avec ce qu'il y a de mieux comme chou et
dahlia. Plus avant, je trouverai le grand maître
lui-même, homme bilieux et qui peut-être n'aime
pas les fleurs. L'objection que je fais à ce genre
de commerce, c'est qu'il est triste. Celui qui gagne
des millions ainsi est disposé à les jouer ait
casino, sinistre usage, certes, des biens que la
nature nous apporte à pleines corbeilles.
Toutefois la Maison des signes de bien loin la plus
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Mawarid Publishing Propos d'économique
triste, c'est un traité d'Économique. Où les raisons
des raisons sont dans de profonds tiroirs,
pendant que les virements décrivent leurs
cercles fermés.
D'humeur contre ces commerces
académiques, j'ai voulu pousser ma petite voiture,
chargée de fraises ou de melons, contre les reins
des curieux serrés comme des poissons, et tous
tournés vers une même chose. Car, comme les
comptoirs nus m'annoncent la ruine, et d'abord
l'ennui, au rebours le tumulte de la rue et le
commerce qui s'écroule sur le trottoir me
représentent la prospérité pour demain et la joie
pour aujourd'hui. Espoir et désir s'empoignent ;
on se sent pris dans le tissu vital, et l'on entend
de l'éloquence vraie. J'ai plus réfléchi sur cette
surface de frottement que sur les comptes
abstraits. Mon objet, si j'en ai un, est de ramener
9
Mawarid Publishing Propos d'économique
le lecteur à considérer toujours les travaux et les
produits, et la forme humaine telle qu'elle se
débat dans le monde, c'est-à-dire toujours à l'état
paysan. Quant aux changeurs, escompteurs,
peseurs d'or, et diseurs de droit, j'aurais voulu me
passer de leurs visages pharmaceutiques, mais
on ne le peut pas tout à fait. Le plaisant c'est
qu'eux me liront, et les autres non. Car tout
changeur rêve de finir à la campagne, et tout
paysan envie l'état de notaire.
Les préjugés, rustiques ou non, ne trompent
point si l'on s'en sert comme de lunettes.
Peut-être y a-t-il des moments où il faut secouer
la routine paysanne, ce qui est célébrer le chèque
et le coupon. En d'autres temps il faut penser
poulets, poireaux et camemberts. En tout temps
il faut que l'animal métaphysicien soit secoué de
son rêve et rendu à la doctrine contraire. Ce qui
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Mawarid Publishing Propos d'économique
ne peut se faire dans les temples, où chacun ne
trouve jamais que son idée fixe. Ce qui en
revanche se fera très bien dans la cohue même,
si chacun pousse sa petite voiture à idées, et
invente le cri qui lui convient. C'est ce que j'essaie.

ALAIN
Le 21 juin 1934
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Mawarid Publishing Propos d'économique
I. LE DIMANCHE EST LE JOUR OU
LE LABOUREUR
Le Dimanche est le jour où le laboureur
contemple son œuvre et la juge. Non point d'après
le repos qu'elle lui promet, mais plutôt d'après le
travail qu'elle lui promet. Je n'ai jamais connu de
paysan qui travaillât en vue d'une existence plus
douce, avec loisirs et plaisirs ; il ne rêve jamais
autre chose que de conquérir une terre qui soit à
lui, s'il n'en a point, ou d'agrandir celle qu'il a. Ces
acquisitions espérées lui plaisent par une
immense suite de travaux pénibles, mais libres,
c'est-à-dire selon le plan q

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