La prise en charge des tumeurs pleurales n’est pas rare en pratique clinique. Parmi les pleuresies malignes, les métastastases pleurales sont plus fréquentes que les tumeurs primitives de la plèvre (mésothéliomes, sarcomes, lymphomes…).Les pleurésies malignes (PM) affectent plus de 15 % des patients présentant un cancer et le révèlent dans plus de la moitié des cas, le plus souvent un cancer bronchique (± 30 % des cas) ou un cancer du sein (± 10-15 % des cas) et plus rarement un carcinome (ovaire, estomac…) ou une prolifération non carcinomateuse (lymphome, sarcome, mélanome, séminome…). L’augmentation de leur incidence est liée à celle des cancers et l’augmentation de l’espérance de vie des patients cancéreux. Une pleurésie maligne est cependant le reflet d’une maladie métastatique et donc d’un stade avancé ce qui grève la survie qui se situe entre 3 et 12 mois en fonction de facteurs liés au patient et aux caractéristiques de la tumeur primitive. Le projet de soin est le plus souvent axé sur l’amélioration des symptômes et la qualité de vie du patient. L’atteint néoplasique pleurale peut résulter soit d’un envahissement direct à partir des structures adjacentes (poumon, paroi thoracique…), d’une dissémination par voie hématogène ou le plus souvent d’emboles tumoraux au niveau de la plèvre viscérale qui secondairement s’implantent au niveau de la plèvre pariétale (cancer du poumon). L’épanchement pleural liquidien qui en résulte est à la fois dû à un blocage lymphatique au niveau médiastinal, à la tumeur elle-même et à une augmentation de la perméabilité vasculaire et de l’angiogenèse en rapport avec une interaction entre les cellules tumorales et les cellules mésothéliales sous l’effet de la secrétions de cytokines [1].Le mésothéliome pleural malin (MPM) est une tumeur maligne rare, agressive, qui dans plus de 90 % des cas intéresse la plèvre. Il s’agit le plus souvent d’une maladie qui apparait chez les sujets de plus de 40 ans le plus souvent exposés professionnellement aux fibres d’amiante (> 80 % des hommes, < 40 % chez les femmes). Un MPM peut aussi résulter d’une exposition environnementale comme par exemple le lavage d’habit de travail de personnes exposées à l’amiante ou au voisinage d’usines ou de sites présentant de l’amiante. Le MPM est le fait de la concentration de fibres longues d’amphiboles, les plus cancérigènes étant celles de longueur supérieure à 5 mm et de diamètre inférieure à 0,25 mm. Les fibres inhalées peuvent migrer vers la périphérie du poumon dans les ganglions lymphatiques médiastinaux et la plèvre. En cas de MPM, les fibres atteignent la cavité pleurale à certains endroits de la plèvre pariétale au niveau de pores lymphatiques faisant communiquer la cavité pleurale avec le réseau lymphatique sous-mésothélial, territoires pleuraux riches en macrophages et lymphocytes.Les tumeurs pleurales bénignes enfin sont exceptionnelles, représentées essentiellement par les fibromes pleuraux localisés dont quelques centaines de cas seulement ont été rapportés dans la littérature.
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