Les médicaments antitumoraux ont pour objectif commun de réduire la quantité totale de cellules tumorales dans l’organisme, via une action systémique. Cette action sur le syndrome tumoral peut s’accompagner d’un bénéfice clinique lié à la réduction des volumes tumoraux, d’une augmentation de la durée sans progression tumorale, d’un gain en survie globale, voire d’une guérison. L’effet sur le syndrome tumoral est lié à l’induction d’une mort cellulaire, consécutive à trois grandes classes de mécanismes d’action que nous passons en revue ci-dessous.Interaction avec le métabolisme de l’ADNCet effet antitumoral est le mécanisme d’action des agents cytotoxiques conventionnels. Provoquer des lésions de l’ADN, directes (alkylants, platines) ou médiées par une ADN topo-isomérase (anthracyclines, épipodophyllotoxines, camptothécines) est particulièrement efficace dans les tumeurs très prolifératives, par exemple les tumeurs germinales ou les carcinomes bronchiques à petites cellules. L’inhibition de la synthèse de l’ADN (antifolates, antipyrimidiques, antipuriques) est un mécanisme d’action permettant un effet cytotoxique souvent au moins additif voire synergique avec celui des médicaments qui endommagent l’ADN. Ainsi beaucoup de bichimiothérapies associent-elles les deux actions (FOLFOX, anthracycline-Ara-C, gemcitabine-platine…). Enfin, un effet cytotoxique peut être consécutif à une interaction avec la mitose et la séparation des chromosomes en perturbant le cytosquelette (taxanes, alcaloïdes de la vinca, halichondrines).
Voir