La maladie de Huntington (MH), décrite pour la première fois en février 1872 par George Huntington, comme forme héréditaire de chorée, est une affection neurodégénérative du système nerveux central, génétique de transmission autosomique dominante, rare, de prévalence 5 à 10 pour 100 000 individus (1/16 000) qui touche indistinctement les deux sexes. La MH atteint 5 000 à 6 000 personnes en France et 40 000 en Europe. Le gène responsable, HTT (IT15) (4p16.3), a été identifié en 1993 [13] et l’analyse moléculaire permet d’établir un diagnostic de certitude par la mise en évidence de la mutation, qui consiste en une expansion de triplets CAG (> 36). Le gène HTT code pour une protéine de 350 kDa, la huntingtine dont la fonction est encore inconnue. La physiopathologie de la maladie n’est donc pas complètement élucidée ; une des hypothèses serait un gain de fonction toxique de la protéine huntingtine mutée. La perte neuronale avec gliose réactionnelle débute au niveau des noyaux gris centraux (noyaux caudé et putamen) et est responsable des troubles moteurs, cognitifs et psychiatriques. Il n’existe pas de traitement curatif de cette affection à ce jour et le décès des patients survient en moyenne après 15 à 20 ans d’évolution.La maladie débute entre 30 et 50 ans en moyenne et associe des symptômes moteurs, cognitifs et psychiatriques en particulier des troubles du comportement. Moins de 10 % des formes, dites juvéniles, débutent avant l’âge de 20 ans. Le début est souvent insidieux, soit par des troubles moteurs (syndrome choréique), des troubles du caractère ou du comportement, voire des troubles psychiatriques (syndrome dépressif). L’hérédité autosomique dominante avec une expressivité complète et une pénétrance croissant avec l’âge rendent nécessaire le conseil génétique pour accompagner la confirmation diagnostique et informer les descendants et les collatéraux des conséquences du résultat.
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