L’éosinophilie, tant périphérique que tissulaire, est fréquente en dermatologie [14], [15]. Les principales dermatoses comportant une éosinophilie tissulaire sont pour la plupart allergiques, parasitaires, néoplasiques ou auto-immunes. Le caractère transitoire de l’éosinophilie périphérique explique qu’elle ne soit pas observée systématiquement. Le rôle pathogène de l’éosinophile est désormais bien établi, à travers de nombreux arguments directs et indirects, dans la dermatite atopique, l’urticaire, la pemphigoïde, la dermatite herpétiforme et dans les toxidermies, telles que les nécrolyses épidermiques toxiques et le syndrome d’hypersensibilité médicamenteuse ou DRESS (drug rash with eosinophilia and systemic symptoms), dans lequel le taux d’éosinophiles supérieur à 1 500/mm3, est un des critères diagnostiques.À côté de ces dermatoses associées à une éosinophilie et nosologiquement bien individualisées, on distingue un groupe hétérogène d’affections pour lesquelles l’éosinophilie tissulaire représente le dénominateur commun et constitue un critère diagnostique essentiel. Ces affections ont la particularité d’être des syndromes réactionnels survenant secondairement à une activation du système immunitaire en réponse à divers antigènes souvent non identifiés et induisant la production préférentielle de cytokines de profil TH2, dont l’interleukine (IL) 5, principal facteur impliqué dans le chimiotactisme, l’activation et la survie des éosinophiles.
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