La coqueluche a été une cause importante de mortalité infantile qui a chuté brutalement dès la fin des années 1950 avec la généralisation de la vaccination dans l’enfance. Le germe continue néanmoins de circuler tant chez l’enfant que chez l’adulte car l’immunité spécifique, qu’elle soit due aux vaccins ou à la maladie naturelle, est limitée dans le temps. L’infection à Bordetella pertussis n’est plus un problème seulement pédiatrique mais concerne aussi l’adulte qui, même avec une symptomatologie clinique atténuée, contribue à transmettre le germe.L’effet de la vaccination a été spectaculaire sur la mortalité et la maladie dans sa forme classiquement décrite et enseignée. Aux États-Unis, le taux d’attaque des coqueluches typiques passait de 150 à 200/10 000 dans les années 1940 à 0,5 à 1 dans les années 1970. En France, on estimait en 1950, le nombre des coqueluches cliniques à 7 000 par an avec 120 décès, alors qu’en 1970, les chiffres étaient tombés respectivement à 1 500 et 20. En 1986, année où la France a décidé d’interrompre la surveillance active de la coqueluche, on n’observait plus que quelques dizaines de cas de formes typiques par an avec moins de 5 décès.En se basant sur la clinique classique, on sous-estime la réalité de l’infection à Bordetella pertussis. Les formes peu symptomatiques avec une toux modérée, ont toujours existé, y compris avant l’ère vaccinale, comme l’ont montré les enquêtes familiales autour d’un cas-index. Avec la généralisation des vaccins qui contribue à l’augmentation du taux global d’immunité dans toute la population, les formes atténuées et atypiques sont devenues la règle. Les patients avec une toux peu marquée apparemment banale ne sont pas identifiés comme infectés par Bordetella pertussis car on ne pense pas à la coqueluche, et aucune confirmation bactériologique n’est demandée ; pourtant ils peuvent être contagieux et jouent un rôle majeur dans la transmission du germe.
Voir