ClassificationLes cardiomyopathies sont des maladies du muscle cardiaque. Elles comprennent différents types d’anomalies myocardiques, entraînant des phénotypes extrêmement variés. Il s’agit habituellement d’une atteinte primitive, et les principales causes cardiovasculaires, telles que l’hypertension, la cardiopathie ischémique ou les valvulopathies, doivent être éliminées avant d’affirmer la présence d’une cardiomyopathie.Cardiomyopathie dilatéeDepuis une vingtaine d’années, les outils diagnostiques et thérapeutiques ont permis un progrès considérable dans la prise en charge et le pronostic de la cardiomyopathie dilatée. Il y a encore quelques années, le diagnostic étiologique de cette atteinte structurelle était limité par les moyens dont les médecins disposaient. Actuellement, un bilan étiologique de plus en plus précis permet de trouver une origine, éventuellement génétique, d’affirmer le diagnostic de cardiomyopathie dilatée et d’éliminer une origine secondaire telle qu’une maladie coronarienne.Cardiomyopathie hypertrophiqueLa cardiomyopathie hypertrophique (CMH) est une maladie myocardique primitive pouvant revêtir plusieurs aspects cliniques et anatomiques [4]. C’est une maladie génétique monogénique hétérogène qui est une cause importante de mort subite, d’insuffisance cardiaque, d’arythmie atriale et ou ventriculaire compliquée parfois d’accidents emboliques [9].Cardiomyopathie restrictiveDe toutes les cardiomyopathies, les cardiomyopathies restrictives (CMR) sont celles que l’on rencontre le plus rarement. Elles sont caractérisées par une paroi ventriculaire rigide qui entraîne une gêne secondaire à une dysfonction diastolique, responsable d’une élévation des pressions de remplissage et d’une dilatation bi-auriculaire. En revanche, la fonction systolique est longtemps conservée et le ventricule gauche est en règle non dilaté [7].Dysplasie ventriculaire droite arythmogèneLa dysplasie ventriculaire droite arythmogène (DVDA), ou cardiomyopathie arythmogène du ventricule droit ou encore cardiomyopathie arythmogène, est une cardiomyopathie du ventricule droit caractérisée par une infiltration adipeuse du myocarde avec persistance de fibres myocardiques survivantes entourées de fibrose. Elle entraîne une dilatation ventriculaire droite, localisée puis diffuse et parfois tardivement des manifestations d’insuffisance cardiaque. Elle peut être associée à une atteinte ventriculaire gauche, grevant le pronostic. Elle est susceptible de se compliquer d’une mort subite due à une arythmie ventriculaire. La DVDA serait à l’origine de 3 à 10 % des morts subites inexpliquées avant l’âge de 65 ans.Cardiomyopathies inclassablesD’après les recommandations européennes sur les cardiomyopathies [210], il existe cinq types de cardiomyopathie : la cardiomyopathie hypertrophique, la cardiomyopathie dilatée, la cardiomyopathie restrictive, la dysplasie arythmogène du ventricule droit et les cardiomyopathies inclassables. Actuellement, ces dernières sont essentiellement au nombre de deux : la cardiomyopathie de Tako-Tsubo et la non-compaction isolée du ventricule gauche. Elles ont été récemment décrites (années 1990 et début des années 2000) et leurs définitions vont probablement évoluer dans le futur avec une meilleure connaissance de leurs caractéristiques.Cardiomyopathies et génétiquesInitialement qualifiées d’idiopathiques, les cardiomyopathies sont désormais définies par la Société européenne de cardiologie [233] comme des maladies du myocarde avec anomalies structurales et fonctionnelles, en l’absence de maladie coronaire, d’hypertension, de valvulopathie ou de cardiopathie congénitale suffisante pour l’expliquer. Contrairement à la classification américaine [220], la dernière classification européenne des cardiomyopathies [233] conserve la subdivision classique, selon le phénotype morphologique et fonctionnel (Figure S05-P03-C03-33), en cardiomyopathie hypertrophique (CMH), dilatée (CMD), restrictive (CMR), ventriculaire droite arythmogène (CVDA/DVDA) et non classifiée (telle que la non–compaction du ventricule gauche [NCVG]). Elles sont ensuite subdivisées en cardiomyopathies familiales/génétiques ou non familiales/non génétiques, puis dans le premier cas, en fonction du gène ou du sous-type, témoignant de l’origine fréquemment génétique de ces pathologies.
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