Un abcès pulmonaire est une forme de suppuration pulmonaire d’origine infectieuse définie par l’apparition, au sein du parenchyme pulmonaire, d’une collection de pus ou de débris nécrotiques liquéfiés, conduisant à la formation d’une néo-cavité, circonscrite par une coque fibreuse périphérique, mesurant plus de 2 cm de diamètre et occupant habituellement moins de 50% du lobe atteint. Par la suite, la formation d’une fistule bronchopulmonaire conduit à l’apparition d’un niveau air-liquide au sein de l’abcès, ce signe radiologique étant très évocateur du diagnostic [2].Dans la majorité des cas, la contamination bactérienne est aérogène, par inhalation de sécrétions d’origine buccodentaire, elle-même favorisée par des troubles de la conscience ou des troubles de la déglutition. Elle sera plus exceptionnellement d’origine hématogène, lors d’un épisode de bactériémie, ou consécutive à une propagation suppurée locorégionale. Ceci explique la prédominance de germes anaérobies d’origine buccodentaire dans ce type d’infection mais la majorité des agents bactériens susceptibles d’induire une pneumopathie aiguë infectieuse peuvent être à l’origine d’une suppuration pulmonaire. Une suppuration pulmonaire peut ainsi prendre d’emblée la forme d’un ou de plusieurs abcès pulmonaires, mais peut également se présenter sous la forme d’une pneumopathie nécrosante suppurée, compliquant l’évolution d’une pneumopathie aiguë et se caractérisant par l’apparition, au sein de cette pneumopathie, de foyers de nécrose pouvant conduire à une véritable fonte purulente du parenchyme atteint et laisser place à des séquelles fibreuses souvent étendues.
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