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pages
Français
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2022
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Publié par
Date de parution
09 novembre 2022
EAN13
9782312128917
Langue
Français
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Date de parution
09 novembre 2022
EAN13
9782312128917
Langue
Français
Le fabuleux destin de la Bibliothèque d’Alexandrie
Jean-Arcady Meyer
Le fabuleux destin de la Bibliothèque d’Alexandrie
LES ÉDITIONS DU NET 126, rue du Landy 93400 St Ouen
Du même auteur
Guillot, A. & Meyer, J.A. Des robots doués de vie ? Editions Le Pommier. 2004.
Guillot, A. & Meyer, J.A. La bionique . Dunod. 2008.
Guillot, A. and Meyer, J.A. Бионика . Когда наука имитирует природу . Техносфера. 2013. Traduction russe de La bionique .
Guillot, A. and Meyer, J.A. How to Catch a Robot Rat. When Biology Inspires Innovation. The MIT Press. 2010. Traduction anglaise de La bionique .
Guillot, A. & Meyer, J.A. Poulpe fiction. Quand l’animal inspire l’innovation. Dunod. 2014.
Meyer, J.A. Dei ex Machinis. La vie et l’œuvre des principaux facteurs d’automates et proto-robots, depuis les légendes anciennes jusqu’aux débuts de l’Intelligence Artificielle. Volume I – De l’antiquité à Hans Schlottheim. Les Editions du Net. 2015.
Meyer, J.A. Dei ex Machinis. La vie et l’œuvre des principaux facteurs d’automates et proto-robots, depuis les légendes anciennes jusqu’aux débuts de l’Intelligence Artificielle. Volume II – De Salomon de Caus à Johann Nepomuk Maelzel. Les Editions du Net. 2015.
Meyer, J.A. Dei ex Machinis. La vie et l’œuvre des principaux facteurs d’automates et proto-robots, depuis les légendes anciennes jusqu’aux débuts de l’Intelligence Artificielle. Volume III – De Jean-Baptiste Schwilgué au milieu du XX e siècle. Les Editions du Net. 2015.
Guillot,A & Meyer, J.A. l’Or vert. Quand les plantes inspirent l’innovation. CNRS Editions. 2020
© Les Éditions du Net, 2022 ISBN : 978-2-312-12891-7
Je dédie ce livre à Zsolt Kiss, mon ami retrouvé .
Avant-Propos
Dès mon année de 6ème au Lycée Montaigne, à Paris, j’ai été passionné par l’histoire de l’Antiquité. Je partageais cet engouement avec Zsolt Kiss, un ami de mon âge qui vivait avec sa mère dans le même immeuble que moi. Ils étaient Hongrois et avaient quitté leur patrie, après que le père de famille ait été assassiné par les communistes.
Je me souviens que Zsolt et moi fréquentions les bouquinistes des quais de Seine et les librairies du Quartier Latin pour dénicher des ouvrages d’auteurs grecs ou latins peu onéreux dont nous faisions chacun collection. Pour ma part, j’arrivais à gagner quelque argent pour cela, en revendant des vieux journaux aux commerçants du quartier ou en rapportant des bouteilles ou pots de confitures consignés. Je me souviens ainsi de l’extrême plaisir que j’ai ressenti le jour où j’ai pu revenir chez moi en transportant dans une valise les œuvres complètes de Cicéron en 30 volumes.
Je me souviens, surtout, qu’ayant choisi d’étudier le latin en 6ème, puis le grec à partir de la 4ème, j’arrivais, à l’occasion de la plupart des versions à faire à la maison, à retrouver dans mes livres l’auteur et la traduction du texte correspondant. J’adorais me livrer à ce genre de recherche et il m’arrivait d’y passer beaucoup plus de temps que si je m’étais attaqué directement à la traduction correspondante.
J’ai continué à étudier le latin et le grec lorsque je suis passé du Lycée Montaigne au Lycée Louis Le Grand, dans le cadre de ces merveilleuses classes A’ où sciences et lettres bénéficiaient de la même qualité d’enseignement et que des générations d’irresponsables ont ensuite laissé disparaître…
C’est à cette époque que Zsolt a quitté la France pour la Pologne, sa mère s’étant remariée avec un diplomate de ce pays. Nous nous sommes alors perdus de vue pendant plus de 50 ans, jusqu’à ce qu’une connaissance commune ne me donne son adresse email. J’ai alors appris de lui qu’il était devenu archéologue, qu’il avait travaillé à Alexandrie, à Palmyre et à Apamée et qu’il avait récemment participé au catalogue de l’exposition parisienne « Trésors engloutis d'Egypte ».
* *
*
Pour finir, les circonstances de la vie et la « jubilation des hasards » ont fait que je suis devenu ingénieur et non archéologue comme Zsolt. Pour autant, je continuais à me passionner pour l’Antiquité et à lire autant d’ouvrages que possible sur le sujet, me promettant à moi-même de me replonger, une fois la retraite venue, dans tous les textes d’auteurs latins et grecs que j’avais à tout prix conservés, malgré une douzaine de déménagements successifs.
C’est alors que - il y a de cela une dizaine d’années environ - à l’occasion d’un dîner au Pays Basque, la conversation avait porté sur la Bibliothèque d’Alexandrie. Un ami américain ayant soutenu qu’elle avait été incendiée par Jules César, j’ai répondu qu’il ne me semblait pas que ce soit le cas mais, faute d’arguments de part et d’autre, nous avons alors convenu d’un pari pour régler le différend.
Lorsque, au moment du café, j’ai pu interroger Internet avec mon téléphone, dès que les premières informations sur la Bibliothèque d’Alexandrie se sont affichées à l’écran, une quantité invraisemblable d’autres informations me sont aussitôt revenues en mémoire. Comment avais-je pu oublier que j’avais lu - et même annoté - les ouvrages de Canfora et El-Abbadi sur le sujet, que j’avais appris que, non seulement César, mais d’autres Romains et même les conquérants arabes, avaient été accusés d’avoir détruit cette bibliothèque et que j’avais découvert que, de nos jours, son sort ultime commençait à faire l’objet d’un relatif consensus ? Choqué et vexé de ces oublis, je les ai en quelque sorte sanctionnés en annonçant que j’avais perdu notre pari, même si, objectivement, nous avions fait match nul. J’ai néanmoins savouré avec cet ami l’apéritif que je lui ai offert le lendemain matin, à la terrasse d’un des cafés entourant le kiosque à musique de Saint Jean de Luz.
* *
*
Et voilà qu’un jour, la retraite a sonné. Alors qu’une bonne partie de ma vie professionnelle avait consisté à concevoir des robots bio-inspirés, j’ai ensuite consacré huit années de ma vie à écrire un ouvrage sur les fondements historique de cette activité. Intitulé Dei ex Machinis , cet ouvrage traite de la vie et des œuvres des facteurs d’automates et proto-robots dont l’Histoire a conservé la mémoire.
Naturellement, lorsque j’ai ainsi eu à m’intéresser à Archimède, Ctésibios, Philon ou Héron, ma passion pour l’Antiquité, d’une part, et ma frustration à propos de la Bibliothèque d’Alexandrie, d’autre part, se sont réveillées…
Aussi, après huit années dédiées aux automates, j’en ai consacré quatre autres à cette Bibliothèque. Or, vers la fin de ce travail, je suis tombé sur la référence d’un ouvrage collectif publié par les archéologues du Centre Polonais d’Archéologie Méditerranéenne et portant sur les fouilles du quartier de Kom el-Dikka à Alexandrie. Zsolt en était le premier signataire. J’ai pu reprendre contact avec lui et lui envoyer une copie de mon manuscrit.
* *
*
L’écriture de ce texte s’est révélée beaucoup plus difficile que prévu et j’ai eu plusieurs choix à faire.
En premier lieu, je n’ai pas voulu me limiter aux questions habituellement soulevées à propos de cette Bibliothèque : où était-elle située, combien de livres contenait-elle, qui l’a fréquentée, qui l’a détruite, etc. ? Au contraire, j’ai voulu faire partager au lecteur le plaisir que j’ai eu à découvrir ou redécouvrir dans quel contexte historique et géographique son fabuleux destin s’était déroulé - ce qui revient à donner presque autant d’importance à Alexandrie, à ses bâtisseurs, à ses dirigeants et à ses habitants qu’à sa Bibliothèque et à ses lecteurs. Dès lors, il devenait extrêmement difficile de présenter en un discours linéaire les composants essentiellement multidimensionnels - histoire, géographie, architecture, sociologie, sciences, lettres - de ce destin. J’ai choisi de les distribuer dans des chapitres aussi homogènes que possible, mais relativement indépendants les uns des autres, au risque de devoir souvent rappeler que telle ou telle information a déjà été évoquée précédemment ou d’annoncer qu’elle sera développée plus loin.
J’ai voulu aussi faire partager au lecteur le plaisir que j’ai eu à découvrir certains détails ou anecdotes, parfois peu connus, considérant que les uns et les autres sont souvent très révélateurs du contexte dans lequel des événements en apparence plus importants se sont déroulés. Cela m’a notamment conduit à multiplier les notes en bas de page - une caractéristique qu’on retrouve dans un grand nombre des ouvrages cités dans la bibliographie, sans doute parce que le sujet s’y prête - et à me sentir mal à l’aise lorsqu’il m’est arrivé de critiquer l’excès d’érudition dont certains auteurs alexandrins ont fait preuve. Doctus cum libro rappelait souvent l’un de mes professeurs, ce qui signifie qu’il est facile d’avoir l’air savant quand on puise ses informations dans le livre d’un autre. Alors cum Internet …
Au nom des mêmes principes - au risque, ici encore, d’épuiser le pouvoir de concentration du lecteur - j’ai multiplié les citations d’auteurs anciens ou modernes. Pour les seconds, j’ai veillé à toujours fournir les références correspondantes. Pour les premiers, en revanche, lorsque les citations en question étaient extraites d’un ouvrage moderne, j’en ai également donné la référence. Lorsque ce n’était pas le cas, je précise ici que les citations en question sont tirées de l’excellent site du regretté Philippe Remacle (remacle.org), citations dans lesquelles j’ai, à l’occasion, modifié un mot ou une phrase lorsque le texte correspondant m’apparaissait trop « daté ». C’est la solution que j’ai choisie pour éviter d’ajouter d’autres notes et d’autres références à ce texte qui en comprend déjà beaucoup.
Un tel choix pose cependant problème lorsqu’une citation est censée éclaircir un point délicat, par exemple lorsqu’il s’agit de déterminer si, oui ou non, les livres de la Bibliothèque ont brûlé lors de la Guerre d’Alexandrie. Il est aisé de se rendre compte alors de l’incidence de la traduction sur l’interprétation à donner de la citation en question et de réaliser que, parfois, deux traductions d’un mêm