La vengeance de Kirby , livre ebook

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2023

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Ce livre décrit la vie de ces pionniers venus d’Europe, pour refaire leur vie au Farwsest. Courageux, pleins de bonne volonté, animés par une force implacable, ils sont confrontés, non seulement aux indiens qui défendent leur territoire, mais aussi à des outlaws, prêts à tout et, bien souvent, à massacrer des familles. Toutefois, à la vengeance implacable, par la loi du talion, se substitue la justice des Hommes et la justice de Dieu.

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Date de parution

14 juin 2023

Nombre de lectures

0

EAN13

9782381242194

Langue

Français

Poids de l'ouvrage

1 Mo

Table des matières Le drame Amazement Attaque de la Wells Fargo Bank Escarmouche cheyenne Carabine gravée « K » Invasion de barbelés Convoyage du bétail Dîner de noces aux chandelles L’orage Convoyage mouvementé Trahison Amours enflammés Simulacre et réincarnation La vengeance au bout d’une lance

Jean-Claude CECCARELLI
 
LA VENGEANCE DE KIRBY

Le drame
 
 
Tout au long du lugubre canyon de la Death Valley, à la tombée de la nuit, un cavalier blessé s’efforçait de maîtriser le mustang repris aux Apaches, dans des conditions dignes d’un western. La flèche plantée sur sa jambe droite le faisait horriblement souffrir. Parti en catastrophe, il n’avait pas eu le temps de l’arracher. Après avoir vérifié qu’il n’était pas suivi, il descendit de sa monture, s’assit sur un tronc d’arbre et d’un geste brusque arracha avec force, en serrant les dents, la flèche brisée, fichée dans sa jambe. Il saisit sa gourde à moitié remplie de whisky, versa une partie du contenu sur la blessure, légèrement béante. Le liquide désinfectant agit comme une braise incandescente, lui soutirant presque des larmes de douleur. Provisoirement, il se sentit protégé de la gangrène, toujours en embuscade. Son chapeau Utah, vissé sur le crâne, laissa suinter quelques perles de sueur.
L’homme portait les stigmates, non pas de la haine et de la souffrance, mais de l’amour passionnel pour ces deux êtres chers ; son visage, ses yeux ; pourtant doux et tristes, trahissaient son besoin de vengeance. Il ne pouvait pas pardonner les souffrances subies par sa femme et son fils.
 
Cet homme n’était autre que Kirby.
Jeune fermier courageux, il avait pour caractéristique un bras droit légèrement plus court que le gauche. Ce défaut, toutefois, lui permettait de dégainer son arme à la vitesse de l’éclair, alors que tout être normal aurait à peine eu le temps de toucher la crosse de son arme, quand lui avait déjà presque vidé son chargeur.
C’est au moment où, avec sa famille, il commençait à faire prospérer le ranch que le drame, en son absence, se produisit.
Son jeune fils, Tony, jouait à proximité des chevaux en maniant son Evil gun , sorte de colt d’enfant, pour imiter le tir des Outlaws, dont il lui avait raconté les actions néfastes. Sa cible imaginaire était un groupe de voleurs de banques qui tentait de s’enfuir après avoir emporté la caisse, tué plusieurs clients et employés de la Wells Fargo Bank.
Trop occupé par son jeu, il n’entendit pas les deux hommes pénétrer à l’arrière de l’enclos, pour entrer dans le ranch. Seuls les mouvements des chevaux auraient dû l’alerter d’une présence insolite, car le labrador qui réagissait à la moindre présence était parti au village avec Kirby. C’est en entendant le cri étouffé de sa mère qu’il réalisa le danger. En se trouvant face aux deux intrus, la jeune femme, quelque peu affolée, se précipita vers le fusil pendu au mur de la cuisine. Un grand coup frappé sur son dos l’empêcha d’atteindre l’arme. Pendant que le balafré tenait la jeune dame, son misérable acolyte, après l’avoir embrassée sur la bouche, lui enfonça, avec un sourire satanique, le blaireau rempli de mousse que son mari avait laissé sur la table près de la cuvette de toilette.
Étouffée, la belle martyre ne put sortir un son de douleur lorsque les deux hommes lui arrachèrent sa robe pour lui faire subir tous les outrages. C’est en regardant à travers la fenêtre que l’enfant, saisi par des tremblements de frayeur, vit sa mère allongée sur le sol, les deux hommes s’activant comme des animaux lubriques sur son corps inanimé.
Les atrocités ne leur ayant pas coupé la faim, les rough riders , repris de justice affamés comme des animaux prédateurs, se ruèrent sur le sideboard qui servait de garde-manger pour sortir tout ce qui pouvait se consommer et ils s’installèrent sur la grosse table en chêne. Comme des hyènes immondes, ils avalèrent tout ce qui leur tombait sous la main.
Ce comportement ne pouvait être que celui d’évadés du pénitencier de la ville voisine. « Les plus sauvages d’entre tous ». Ils n’avaient pas de chevaux, mais deux mules volées le matin même au brave propriétaire de la grocery . En fait, il s’agissait bien de dangereux évadés, capables de tout.
Avant de s’évader du pénitencier, ils avaient pris en otage l’assistante du directeur de la prison, lorsqu’un des garde-chiourmes, se prenant pour un tireur d’élite et voulant faire du zèle pour libérer la pauvre fille, visa la tête du hors-la-loi. Ce dernier poussa alors la malheureuse qui reçut le projectile au milieu du front, la tuant sur le coup. Avec la protection du fragile bouclier humain, il réussit à s’enfuir avec son compagnon de cellule, après avoir tué le garde, tétanisé d’avoir éliminé involontairement la jeune fille.
 
Tony voulut porter secours à sa mère, mais paralysé par la peur, il n’osa pas bouger. C’est en se retournant que l’homme aperçut l’enfant. Il le saisit par sa longue chevelure d’ange pour l’approcher de sa mère, en espérant que l’enfant esquisserait un sourire en la voyant le visage couvert de mousse à raser et la bouche déformée, n'ayant pas pu rejeter le blaireau qui l’avait étouffée. L’enfant, qui poussa des hurlements, fut jeté à terre à grand renfort de coups de pied sadiques et monstrueux.
Au loin, une meute de coyotes poussait des jappements effrayants. On apercevait la cime enneigée des Rocky Mountains. Au pied de ces montagnes, les Indiens étaient installés en tribus depuis des siècles, vivant pauvrement en autarcie, de chasse, de pêche et de maigres cultures. Ils étaient le plus souvent sur le sentier de la guerre entre tribus apaches, cheyennes, sioux et autres cherokees ou arapahos, que fumant le calumet de la paix en travaillant le sol et l’élevage.
Le vent s’engouffrait avec violence en claquant une fenêtre qui les fit tous sursauter. Les deux hommes, la bouche dégoulinante d’huile, s’essuyant d’un revers, saisirent instinctivement leurs armes, prêts à canarder comme des damnés. Constatant que le souffle du vent n’était pas un danger, ils rengainèrent leurs revolvers, tout en dévorant comme des ogres, l’un, une cuisse de poulet et l’autre, une tranche de bison fumé. L’un d’eux saisit la corbeille de fruits posée sur la table, pour attraper une pomme et la jeter avec rage à travers la fenêtre innocente. Tous deux, tels des morts de faim, brandirent leurs grosses mains assassines, pour les plonger dans la corbeille en éparpillant le contenu.
Dès le festin terminé, les deux hommes, qui avaient perdu en prison la routine des repas copieux, leur ventrière prête à exploser, se dressèrent sur leurs jambes chancelantes. En titubant, ils inspectèrent l’intérieur de la maison. Des peaux d’animaux étaient suspendues sur des cordes. Des jambons prévus pour l’hiver pendaient du plafond de la cuisine. La tête d’un bison fixée au mur servait de décoration dans la pièce principale. Plusieurs revolvers étaient fixés au mur, comme le vieux Colt Navy, deux Remington modèle Army... Quant à la carabine Spencer, elle était restée au sol près de la jeune femme, toujours inconsciente et laissée pour morte.
Ils fouillèrent partout en vue de trouver des dollars, des pièces d’or ou des pépites.
Dans la cheminée, le feu crépitait gaiement comme un feu d’artifice, insensible au drame qui l’entourait. Les escarbilles qui s’agitaient follement dans le foyer étaient incapables d’atteindre les tueurs.
Après avoir tout remué, ils se rendirent compte qu’il n’y avait rien à voler, sinon les carabines fixées au mur, ainsi que des munitions. Avec colère et hargne, ils rendirent responsable la pauvre femme de l’absence de trésor caché.
C’est alors que, pris d’une folie meurtrière, ils s’acharnèrent sur la maman, pour la rouer de coups de pied et de crosse de leurs armes dérobées. Toujours anéantie sur le sol, la pauvre femme poussait des hurlements de douleur. Tony, en larmes, pénétra courageusement dans la maison, muni du colt que son père cachait dans le corral. Maladroitement, l’enfant tira à bout portant sans viser et miraculeusement atteignit à la cuisse l’un des comparses pseudocow-boys. Son acolyte, plus rapide, vida la moitié du chargeur de son revolver sur le jeune garçon, sans le tuer, pour le faire souffrir gratuitement. La mère dévastée, et malgré ses blessures, se leva pour le prendre dans ses bras, elle trébucha en agrippant désespérément une chaise qui tomba, elle n’eut même pas le temps d’apercevoir l’arme et de s’agenouiller qu’un projectile lui fracassa le crâne. Les deux hommes, habitués à la violence et condamnés à mort, ne furent nullement troublés par le drame fulgurant qui venait d’éclater, dont ils ne réalisaient pas qu’ils étaient les auteurs monstrueux. L’un d’eux, avec un sourire diabolique et carnassier, donnait l’impression de ressentir un plaisir presque charnel. Ils continuèrent à chercher fortune dans un fatras indescriptible, en renversant la plupart des objets qui pouvaient les gêner dans leur sordide razzia, digne des hordes des Huns du fléau de Dieu, Attila.
Dépités de n’avoir rien trouvé, ils décidèrent de partir, non sans emporter les armes et les munitions qui pouvaient toujours leur servir. Au passage, ils raflèrent le peu de nourriture épargnée.
Ils abandonnèrent leurs braves mules pour partir avec deux chevaux, dont un superbe gris louvet que Tony avait vu naître, le deuxième était un bel appaloosa tacheté, originaire de la région, de la rivière Palouse coulant comme un torrent, dans les Rocky Mountains de l’Idaho. Alors qu’on le croyait mort, Tony eut la force de se traîner, en rampant jusqu’à proximité de l’enclos aux chevaux. Tout en se cachant, il mit en joue, à bout de forces, l’un des voleurs ; l’arme tremblante modifia le tir qui n’atteignit pas le voyou, mais le pauvre cheval qu’il avait vu naître, qui reçut le projectile. Il n’eut pas le temps de pleurer son compagnon de jeu, dont les bons moments passés en sa compagnie défilèrent devant ses yeux comme dans un rêve que ses larmes

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