La France d’outre-mer (1930 - 1960) Témoignages d’administrateurs et de magistrats , livre ebook
914
pages
Français
Ebooks
2003
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Publié par
Date de parution
01 janvier 2003
EAN13
9782845864238
Langue
Français
Poids de l'ouvrage
14 Mo
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01 janvier 2003
EAN13
9782845864238
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SOUS LA DIRECTION DE Jean Clauzel
La France d’outre-mer (1930 - 1960) Témoignages d’administrateurs et de magistrats
KARTHALA
LA FRANCE DOUTREMER (19301960)
Collection « Hommes et Sociétés »
Conseil scientifique: JeanFrançois BAYART(CERICNRS) JeanPierre CHRÉTIEN(CRACNRS) Jean COPANS(Université ParisV) Georges COURADE(IRD) Alain DUBRESSON(Université ParisX) Henry TOURNEUX(CNRS)
Directeur: Jean COPANS
KARTHALAsur Internet : http ://www.karthala.com Paiement sécurisé
Couverture: Abidjan, août 1958. Le général de Gaulle, entouré de Félix HouphouëtBoigny et de Pierre Messmer. Service Information Côte dIvoire. Cliché Kouassi.
© Éditions KARTHALA, 2003 ISBN : 284586423X
SOUS LA DIRECTION DE Jean Clauzel
La France doutremer (19301960)
Témoignages dadministrateurs et de magistrats
Préface de Pierre Messmer
Éditions Karthala 2224, boulevard Arago 75013 Paris
PRÉFACE
e e Les historiens de la colonisation française moderne, celle desXIXetXXsiècles, se sont surtout intéressés à la conquête et à la décolonisation. La conquête, avec ceux qui lont préparée par leurs explorations on disait alors missions Brazza au Congo, Lamy qui vint mourir sur les bords du Tchad après avoir traversé le Sahara venant dAlgérie, Binger en Côte dIvoire, Marchand qui atteignit le Nil à Fachoda au prix dincroyables efforts, Pavie au Laos, et tant dautres, oubliés aujourdhui. La conquête, ce sont les combats contre les chefs africains qui voulaient créer des empires, El Hadj Omar, Samory et Rabbah pour ne citer que les plus célèbres. Les aventures extraordinaires de ces explorateurs dans des pays lointains, leurs souffrances, leurs découvertes, les rendaient sympathiques et célèbres. Les vic toires remportées grâce au courage, à lhabileté des conquérants excusaient leurs excès et même leurs coups de folie, comme ceux de Voulet et Chanoine. Pour lopinion publique de ce temps, la colonisation était justifiée puisquelle apportait la civilisation, celle de lEurope, la seule jugée digne de respect et bonne pour le monde entier. Un demisiècle plus tard, cest la décolonisation qui fera une grande partie de lactualité. Les guerres coloniales, avec leur cortège de malheurs, soulèveront les passions ; les réformes politiques et administratives, plus ou moins heureuses, se succèderont à un rythme rapide jusquà lindépendance. Dans le tapage média tique, le travail des historiens était nécessaire mais difficile : il nest pas encore achevé. Dès lors, on comprend que le demisiècle qui sétend entre la fin des conquêtes et le début de la décolonisation ait été relativement négligé, bien quil soit essentiel pour comprendre lAfrique contemporaine. De ce temps, on a surtout retenu le travail forcé et les sanctions disciplinaires, labandon ou la destruction, au contact des Européens, des coutumes qui constituaient larmature de vieilles civilisations, les abus dadministrateurs ou dofficiers isolés qui nétaient ni conseillés ni contrôlés par des autorités lointaines. Mais, dès 1945, le travail forcé est supprimé et les syndicats autorisés, un code du travail promulgué, le droit pénal français appliqué dans tous les territoires doutremer, les fonctionnaires inspectés ; les élus parlementaires et élus locaux reçoivent les moyens de proposer et de critiquer : ils ne sen privent pas. Et, aussi, la métropole apporte un concours financier considérable par le Fonds dinvestisse ment économique et social.
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LA FRANCE DOUTREMER (19301960)
En France, les médias sy intéressent peu, sauf quelques périodiques spéciali sés. Leur attention se concentre sur les guerres coloniales, en Indochine et en Algérie, passagèrement à Madagascar. Mais lAfrique noire est en paix et personne nen parle car cela semble naturel : la génération qui a connu la conquête a dispa ru et ceux qui sont nés plus tard vivent en paix. Pour eux, les guerres mondiales furent des « affaires de Blancs ». Ils y ont été entraînés mais leurs familles, leurs villages et leurs villes nen ont pas souffert. La paix française est acceptée et non imposée : la présence militaire est peu nombreuse, concentrée dans quelques garnisons et les unités formées en majorité dAfricains. Sauf dans les chefslieux, pas de police et peu de gendarmerie. Ladministration est partout légère et déconcentrée. Elle est aussi dune qualité exceptionnelle. Les administrateurs aiment lAfrique et leur métier. Ils sillonnent en tous sens leur circonscription, pour rencontrer les chefs de village, tenir des palabres, mettre à jour le recensement. Ils sont plus sou vent en brousse que dans leur bureau et tous les Africains connaissent leur « com mandant ». Sur les trois décennies précédant lindépendance, un groupe dadministrateurs et de magistrats, sappuyant sur lAssociation des anciens élèves de lENFOM, a réuni les souvenirs dadministrateurs, de magistrats, dinspecteurs du travail. Son ambition na pas été décrire lhistoire mais de mettre à la disposition des histo riens des témoignages qui, nétant ni rédigés ni réunis, auraient certainement dis paru. Si ce livre avait porté un soustitre, jaurais choisi : « Apprendre à vivre en paix ».
Pierre Messmer
LES AUTEURS
André BACCARD: Promotion 1947 de lENFOM. Magistrat de la France doutremer. CHEAM. 1956. De 1951 à 1992, sert dans sept pays dAfrique : Guinée, Conakry : juge dins truction ; Mali, Bamako : conseiller à la cour dappel ; Gao : juge de paix à compé tence étendue ; Congo, Brazzaville : président du tribunal du travail ; Côte dIvoire, Abidjan : président du tribunal du travail ; Tchad, Ndjamena : procureur général ; Centrafrique, Bangui : conseiller juridique à la présidence de la République ; Djibouti : conseiller technique au ministère de la Justice. Termine avocat général honoraire près la cour dappel de Paris. Effectue des missions au Tchad, en Côte dIvoire, au Cambodge.
Jean CLAUZEL: Promotion 1943 de lENFOM. Administrateur de la France doutremer. A servi de 1946 à 1959 en zone sahélienne et présaharienne du Soudan français à Goundam, Tombouctou, GourmaRharous, Kidal, puis, de 1960 à 1961, au Sahara français à Tamanrasset. De 1962 à 1989 a été fonctionnaire du ministère de lIntérieur (administrateur civil, secrétaire général, préfet). A terminé sa carrière comme préfet de la région ProvenceAlpesCôte dAzur. A effectué de nombreuses missions sur le thème de ladministration territoriale dans les pays africains deve nus indépendants.
Alain DESCHAMPS: Promotion 1947 de lENFOM. Administrateur des services civils dIndochine. Né à Manakara (Madagascar) en 1928. Au Laos de 1951 à fin 1953. Adjoint du délégué du commissaire de la République française au Laos à Luang Prabang puis délégué à Xieng Khouang. A Madagascar de 1954 à 1959 : au service politique de la province de Tananarive ; chef du poste administratif de Faratsiho, chef de cabinet du chef de province de Majunga. Intégré au Quai dOrsay (« Affaires de la Communauté ») en 1960, a notam ment été conseiller dambassade à Saïgon pendant la guerre américaine (1971 1973), ambassadeur aux Comores (19831987) puis au BurkinaFaso (19871992), « représentant spécial » en Somalie pendant lopération « Restore Hope » (1993), médiateur au Niger pendant la rébellion touarègue (1995), « conseiller spécial » à limmigration malienne (1996 et 1997).
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LA FRANCE DOUTREMER (19301960)
Daniel DOUSTIN: Promotion 1939 de lENFOM. Administrateur des Services civils dIndochine. De 1945 à 1954. En Indochine, à part une année à Saïgon comme adjoint au direc teur de linformation et de la radiodiffusion du haut commissaire, a fait toute sa car rière chez les populations montagnardes du Sud indochinois comme chef de province successivement à Djiring (HautDonnaï), BanMeThuot (Darlac), Kontum. De 1954 à 1961. En Afrique, chef du Service de linformation et de la radiodif fusion à Abidjan (Côte dIvoire) ; chef de la région du Nyong et Sanaga à Yaoundé (Cameroun) ; délégué du haut commissaire pour le SudCameroun à Douala ; secrétaire général de lAEF à Brazzaville ; haut commissaire à FortLamy (Tchad) ; gouverneur de la FOM. De 1961 à 1982. En France, carrière préfectorale pour finir comme directeur de cabinet du Premier ministre (Raymond Barre). Président de la Compagnie nationa le du Rhône.
Serge JACQUEMOND: Promotion 1943 de lENFOM. Administrateur des services civils de lIndochine. De 1946 à 1949 occupe différentes fonctions au NordLaos (Luang Prabang, Sayaboury, Phong Saly). Poursuit sa carrière dadministrateur dans les cercles sahéliens du Soudan français (Yélimané, Bourem), puis au Cameroun, à la Délégation du Haut Commissariat pour le Nord (Garoua). Après un passage au ministère des Affaires économiques, rejoint en 1960 le groupe Caisse des dépôts au sein de sa filiale ScetInternational puis comme directeur général de SCDC.
Jacques LARRUE: Promotion 1940 de lENFOM. Administrateur de la France doutremer. En poste au Sénégal, en Côte dIvoire, au Soudan, au Togo, en HauteVolta, en Guinée. Assistance technique internationale en Sardaigne, Grèce et Kosovo. Acteur dans laménagement du LanguedocRoussillon, au Plan, puis sous la tutelle de la Caisse nationale des marchés de lÉtat, promoteur de 41 centres commerciaux, enfin souspréfet de Castelsarrasin.
Guy MAILLARD: Promotion 1950 de lENFOM. Administrateur de la France doutremer. De 1955 à 1960 en Mauritanie (cercles de lAssaba, de lAdrar, du Hodh occi dental et du Brakna). A partir de 1960, souspréfet, puis préfet en métropole et outremer (Guadeloupe).
Gabriel MASSA: Promotion 1944 de lENFOM. Administrateur de la France doutremer. Services outremer (19471960) : Mauritanie (19471950) ; HauteVolta (1950 1960). Ministère de la Coopération. Assistance technique (19601969). HauteVolta : directeur de cabinet du ministre de lIntérieur. Madagascar : conseiller technique du ministère de lÉconomie. Mission de coopération (19691985) : conseiller à la Mission : Togo, Côte dIvoire. Chef de Mission : Burundi, Bénin, HauteVolta, Tchad, Mauritanie.
LES AUTEURS
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Jean MICHELIS: Promotion 1936 de lENFOM. Administrateur de la France doutremer. A servi de 1941 à 1952 au Niger, sous les drapeaux, au ministère de la France doutremer, au Soudan français (chef de subdivision de Macina) ; de 1952 à 1959 au gouvernement général de lAOF (directeuradjoint aux Affaires économiques) ; de 1959 à 1963 au ministère des Territoires doutremer (Affaires économiques) ; de 1963 à 1979 comme secrétaire général de la Compagnie française pour le déve loppement des fibres textiles (CFDT).
André ORTOLLAND: Promotion 1948 de lENFOM. Magistrat de la France doutremer. De 1951 à 1967 sert à Madagascar : juge à Tananarive, juge de paix à compé tence étendue dAnalalava, président du tribunal de Tuléar. En 1962, se voit confier la responsabilité du service de législation du ministère de la Justice de la République malgache Termine sa carrière avocat général à la cour de cassation.
Bernard VIOLLIER: Promotion 1944 de lENFOM. Administrateur de la France doutremer. Chef de subdivision en Mauritanie (19461949) ; adjoint au commandant de cercle puis chef de subdivision au Niger (19501952) ; chef du service détudes de la fonction publique au Haut Commissariat de lAOF à Dakar (19531957) ; chef de cabinet du haut commissaire au Cameroun (19581960). Ensuite, dans le groupe Air France, chef du département planification, puis directeur général de la Société des hôtels Méridien (19611984).
Les livres publiés par plusieurs de ces auteurs figurent dans les deux bibliogra phies jointes, celle des ouvrages écrits sur le métier, celle des ouvrages à caractère scientifique.
