502
pages
Français
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2011
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Publié par
Date de parution
07 juillet 2011
Nombre de lectures
872
EAN13
9782212001990
Langue
Français
"Gloire aux pays où l'on parle, honte aux pays où l'on se tait."
Georges Clemenceau, Chambre des députés, 4 juin 1888.
De la Gaule à la France contemporaine, ce livre parcourt l'Histoire en 1000 citations. Il donne ainsi la parole aux acteurs les plus divers : souverains, princesses, militaires, diplomates, militants, écrivains, philosophes... Chaque citation, authentifiée par sa source et mise en situation, est expliquée. C'est donc une histoire dialoguée, découpée en courtes scènes et plus vivante que jamais.
Agrippa d'Aubigné - Beaumarchais - Blum - Bossuet - Charlemagne - Clemenceau - Clovis - Danton - de Gaulle - François Ier - Gambetta - Henri IV - Hugo - Jeanne d'Arc - Lafayette - Louis XIV - Louis XVI - Madame de Maintenon - Malraux - Napoléon Ier - Napoléon III - Proudhon - Talleyrand - Zola
Retrouvez l'Histoire de France en 1000 citations sur le site Internet histoiredefranceen1000citations.com.
"C'est un très beau pari qu'a réussi Michèle Ressi : raconter l'Histoire de France en égrenant dans l'ordre chronologique mille notices plus curieuses les unes que les autres. L'historienne a déjà démontré ses qualités de plume et son érudition à travers plusieurs ouvrages. Elle tire ici de chaque citation le prétexte à un court exposé du contexte historique. En quelques mots, tout est dit et tout devient clair."
Herodote.fr
Publié par
Date de parution
07 juillet 2011
Nombre de lectures
872
EAN13
9782212001990
Langue
Français
Michèle Ressi
L’Histoire de France en 1000 citations
(Des origines à nos jours)
Groupe Eyrolles 61, bd Saint-Germain 75240 Paris Cedex 05
www.editions-eyrolles.com
À Élisabeth Vessillier Si absente, si présente entre ces pages
Le Code de la propriété intellectuelle du 1 er juillet 1992 interdit en effet expressément la photocopie à usage collectif sans autorisation des ayants droit. Or, cette pratique s'est généralisée, notamment dans l'enseignement, provoquant une baisse brutale des achats de livres, au point que la possibilité même pour les auteurs de créer des œuvres nouvelles et de les faire éditer correctement est aujourd'hui menacée. En application de la loi du 11 mars 1957, il est interdit de reproduire intégralement ou partiellement le présent ouvrage, sur quelque support que ce soit, sans autorisation de l'Éditeur ou du Centre Français d'Exploitation du Droit de copie, 20, rue des Grands-Augustins, 75006 Paris.
© Groupe Eyrolles, 2011 ISBN : 978-2-212-54304-9
Préface
Qui de nous n'a cité un jour une phrase célèbre sans même s'interroger ? D'où viennent ces mots ? Qui les a prononcés, quand et pourquoi ? Et que voulaient-ils alors exprimer ?
Certains de ces mots sont de circonstance. N'est pas à la portée de tous le « L'État, c'est moi » de Louis XIV. Le « Savent pas tirer » du général de Gaulle au Petit Clamart n'est pas d'usage courant. D'autres ont valeur éternelle, comme quand le même de Gaulle, voyant un calicot « Mort aux cons ! », laisse tomber : « Vaste programme ».
Il en est qui sont de leur temps. « Messieurs les Anglais, tirez les premiers » n'avait de sens que parce que, alors qu'il fallait deux minutes pour nettoyer les fusils et réapprovisionner, celui qui tirait le premier n'avait plus les moyens de répliquer à une charge. Et « Passer le Rubicon » n'a de sens que pour qui viole les lois de la République romaine. Mais le sens littéral est une chose, qui n'efface pas l'image.
D'autres, prononcés un jour, sont reconductibles à perpétuité. « N'avouez jamais ! » aura souvent servi et « Que d'eau ! » aura laissé le temps de réfléchir à celui que le cataclysme laisse sans voix.
Certains doivent plus à la renommée qu'à l'histoire. Un mot plus bref a sans doute été plus réel que l'affirmation par Mirabeau de la volonté du peuple ou celle, par Cambronne, de la garde qui ne se rendait pas.
Il en est enfin qui n'appartiennent à l'histoire que par la place que celle-ci leur a réservée. Qui n'a un jour dit ou pensé « T'as de beaux yeux, tu sais » et qui, verre en main, n'a déclaré « Y en a aussi ! »
Tout cela forme un arsenal. Chargé d'histoire autant que de sens, teinté d'ironie délibérée ou d'humour involontaire, il est notre première ou notre dernière cartouche. Il peut dispenser de penser. Il peut ponctuer. Il peut en dire plus long qu'une phrase. On s'en sert quand on veut ou quand il vient et, que le mot ait été ou non bien placé, ce n'est pas dans l'action le moment de réfléchir à son origine. Il n'est pas interdit, après, de flâner dans ce florilège où se mèlent les temps, les lieux, les occasions.
S'exprimer par citations, ce serait voler. Ajouter à sa propre prose ce petit éclair où l'histoire se teinte d'humour, c'est souvent introduire le propos d'aujourd'hui dans la continuité du temps. C'est aussi s'offrir le plaisir de voir sourire ou grimacer l'interlocuteur. Et l'on ne peut que se réjouir si lui prend, le soir venu, l'idée d'en savoir plus sur un mot saisi au vol.
J EAN FAVIER Membre de l'Institut
Sommaire Préface 3 Gaule (VI e siècle av. J.-C.- 481 apr. J.-C.) 7 Moyen Âge (481-1483) 13 Renaissance et guerres de Religion (1483-1589) 55 Naissance de la monarchie absolue (1589-1643) 85 Siècle de Louis XIV (1643-1715) 113 Siècle des Lumières (1715-1789) 145 Révolution (1789-1795) 189 Directoire (1795-1799) 255 Consulat (1799-1804) 265 Empire (1804-1814) 279 Restauration (1814-1830) 301 Monarchie de Juillet (1830-1848) 327 Deuxième République (1848-1852) 341 Second Empire (1852-1870) 357 Troisième République (1870-1939) 373 Seconde Guerre mondiale (1939-1945) 429 Quatrième République (1945-1958) 449 Cinquième République (1958-) 461 Index des noms 509 Bibliographie 517 Table des matières 519
Gaule ( VI e siècle av. J.-C.- 481 apr. J.-C.)
« Malheur aux vaincus. »
BRENNUS aux Romains, 390 av. J.-C.
1 Histoire romaine , Tite-Live (historien romain né en 59 av. J.-C.).
Brennus est le chef des hordes gauloises qui déferlent sur l'Italie du Nord : conquise, elle devient la Gaule cisalpine. Rome est prise, pillée, incendiée. Catastrophe nationale et stupeur de toute l'Antiquité : pour la première et dernière fois (avant sa chute finale, mille ans après), la capitale de l'Empire romain tombe sous les coups d'une armée étrangère.
Brennus, vainqueur, jette son épée dans la balance où se pesait la rançon de la ville, pour augmenter le poids d'or réclamé comme prix de son départ. Aux protestations des Romains, il répond : « Vae victis . » L'expression, devenue proverbe, signifie que les vaincus n'ont droit à aucune justice de la part des vainqueurs.
« Nous ne craignons rien, sinon que le ciel ne tombe sur nos têtes. »
Un guerrier gaulois à Alexandre le Grand, 335 av. J.-C.
2 Géographie , livre VII, Strabon (géographe grec né en 58 av. J.-C.).
Fière réplique, également citée par Arrien, historien romain.
Les Gaulois, tribus nomades, ont traversé l'Europe et poursuivi leur expansion jusqu'aux rives du Danube. Alexandre, roi de Macédoine, a convié à sa table ces guerriers. Âgé de 20 ans, déjà conquérant dans l'âme et prêt à devenir le héros mythique de l'Antiquité, Alexandre demande durant le repas aux Gaulois ce qu'ils craignent le plus, s'attendant naturellement à ce qu'ils répondent que c'est lui. Eh bien, non, ces Gaulois ne craignent véritablement rien, ni personne.
Un siècle après, « le javelot romain brisa la fierté gauloise », selon Polybe, historien grec contemporain de ce revers de fortune. La fougue anarchique des Gaulois ne pouvait résister durablement à la discipline des Romains, dont l'Empire s'étendait sur l'Europe et au-delà. L'histoire est d'abord une interminable suite de guerres.
« Quand nous ne formerons en Gaule qu'une seule volonté, le monde entier ne pourra nous résister. »
VERCINGÉTORIX à ses troupes, mai 52 av. J.-C., à Gergovie.
3 La Gaule (1947), Ferdinand Lot.
Les tribus gauloises, victimes de leur désunion, viennent d'élire ce jeune noble, chef suprême d'une coalition contre les Romains qui se veulent maîtres de l'Europe. Quand César marche vers la Loire, Vercingétorix ordonne de brûler tous les villages pour affamer l'ennemi. Mais on ne peut se résoudre à incendier Avaricum (Bourges), seule grande et belle ville de Gaule, puissamment fortifiée. Après deux mois de résistance, elle tombera, le 20 avril. Dans sa Guerre des Gaules , César parle de 40 000 morts – il a décuplé le chiffre. Mais il note, en bon observateur : « Si l'adversité diminue d'habitude l'autorité des chefs, elle grandit de jour en jour le prestige de Vercingétorix. »
Le mois suivant, le Gaulois remporte la plus grande victoire de sa courte carrière : Gergovie (près de Clermont-Ferrand). César doit lever le siège, minorant ses pertes à 700 légionnaires. Les statistiques truquées nourrissent la légende ou la propagande, et l'histoire de Vercingétorix nous est surtout connue par le récit de son adversaire, César.
« Prends-les ! Je suis brave, mais tu es plus brave encore, et tu m'as vaincu. »
VERCINGÉTORIX jetant ses armes aux pieds de César, fin septembre 52 av. J.-C., à Alésia.
4 Guerre des Gaules (à partir du IX e siècle, multiples éditions et traductions de ce grand texte historique et littéraire), Jules César.
Ces mots du vaincu rapportés par le vainqueur servent d'épilogue à la brève épopée du guerrier gaulois, face au plus illustre des généraux romains. En grand stratège, César est parvenu à enfermer Vercingétorix et son armée à Alésia (en Bourgogne). L'armée de secours, mal préparée, est mise en pièce par César qui exagère encore les chiffres : 246 000 Gaulois, dont 8 000 cavaliers. Vercingétorix juge la résistance inutile, et se rend, pour épargner la vie de ses hommes – quelque 50 000, mourant de faim après quarante jours de siège.
Le vaincu, jeté dans un cachot, exhibé six ans après comme trophée lors du triomphe de l'empereur César, finira décapité : « Vae Victis ! » .
La chute d'Alésia marque la fin de la guerre des Gaules et l'achèvement de la conquête romaine. Mais le mythe demeure bien vivant, en France : Vercingétorix, redécouvert par les historiens au XIX e siècle et popularisé jusque dans la bande dessinée, est notre premier héros national.
« La Paix, cette Cité qui assure les mêmes droits aux vaincus et aux vainqueurs, aimez-la, honorez-la. Puissent les leçons de la bonne comme de la mauvaise fortune vous enseigner de ne pas préférer la résistance qui perd à l'obéissance qui sauve ! »
Légat Petilius CEREALIS, 70.
5 Histoires (nombreuses éditions et traductions), Tacite (historien romain du I er siècle).
La Gaule est une colonie de l'Empire romain, depuis Auguste ( I er siècle av. J.-C.)
Parent de l'empereur Vespasien et chargé de pacifier la Bretagne, ce général romain s'adresse aux représentants de tribus gauloises. Il leur vante la fameuse pax romana , et ajoute : « Vous partagez l'Empire avec nous. C'est souvent vous qui commandez nos légions, vous qui administrez nos provinces. Entre vous et nous, aucune distance, aucune barrière. »
Les Gaulois peuvent en effet prétendre à toutes les charges et tous les honneurs romains : procurateur, officier, légat. Cependant que s'épanouit la civilisation gallo-romaine : « Ces théâtres, ces cirques, ces aqueducs, ces voies que nous admirons encore, sont le durable symbole de la civilisation fondée par les Romains, la justification de leur conquête de la Gaule. » (Jules Michelet, Histoire de France )
La Gaule romaine fut une Gaule heureuse.
« Je suis chrétienne et chez nous, il n'y a rien de