Figures d’Islam après le 11 septembre Disciples et martyrs, réfugiés et migrants , livre ebook

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Publié par

Date de parution

01 janvier 2006

Nombre de lectures

0

EAN13

9782845867549

Langue

Français

Poids de l'ouvrage

2 Mo

Coll.Terres et gens d'islam
Aminah Mohammad-Arif et Jean Schmitz (éds)
Figures d’Islam après le 11 septembre Disciples et martyrs, réfugiés et migrants
KARTHALA
FIGURES D’ISLAM APRÈS LE 11 SEPTEMBRE
IISMM
Créé en 1999 par le ministère de la Jeunesse, de l’Éducation nationale et de la Recherche au sein de l’École des HautesÉtudes en Sciences Sociales, l’Institut d’études de l’Islam et des Sociétés du Monde Musulman a pour vocation d’ouvrir un espace de colla-oration et d’échanges entre les chercheurs spécialisés dans l’étude du monde musulman, en synergie avec les autres éléments du maillage scientifique national et international. LocaliséàParis, l’IISMM s’attacheàcoordonner ses actions pédagogiques et de recherche avec les autres pôles scientifiques en France etàl’étranger.
EHESS-IISMM 96, oulevard Raspail 75006 Paris tel. : 01 53 63 56 00 fax : 01 53 63 56 10
iismm@ehess.fr http://www.iismm.ehess.fr
KARTHALA sur Internet : http://www.karthala.com Paiement sécurisé
Couverture :Un maître et ses disciples dans une madrassa de village (province de Zaul, Afghanistan). Photo de Mariam Aou-Zaha.
© Éditions KARTHALA, 2006 ISBN : 2-84586-754-9
AminahMohammad-Arif et Jean Schmitz (éds)
Figures d’Islam après le 11 septembre Disciples et martyrs, réfugiés et migrants
Éditions KARTHALA 22-24, oulevard Arago 75013 PARIS
Carte 1. Les espaces transfrontaliers desjihâd: Iran-Afghanistan-Pakistan-Inde
AVERTISSEMENT
Cet ouvrage est le résultat de deux journées d’études, organisées en mars 2002 à l’Institut d’études de l’islam et des sociétés du monde musulmans (IISMM), dont le point de départ était une volonté d’analyser les événe-ments du 11 septembre et la guerre en Afghanistan. Nos travaux aspiraient à faire état des points d’accord et de divergence, à travers les différents débats qui ani-ment chaque « aire culturelle », le Moyen-Orient, et plus précisément l’espace afghano-pakistanais. Nous avions privilégié l’interdisciplinarité, en faisant interve-nir outre des anthropologues et des historiens, des spé-cialistes de sociologie religieuse et politique. Depuis, un certain nombre d’ouvrages, de qualité variable, sont parus, tandis qu’évoluaient certaines de nos propres interrogations, jusqu’à revêtir la forme du présent recueil. Afin de mieux articuler les neufs contributions publiées dans ce livre, deux modes de présentations ont été mis en œuvre. D’une part, certaines références étant communes à plusieurs contributions, les biblio-graphies ont été unifiées et regroupées à la fin de
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l’ouvrage. Cette présentation offre l’avantage d’inciter le lecteur à pratiquer le comparatisme à l’échelle de l’inté-gralité du monde musulman, et à dépasser ainsi les cloi-sonnements hérités de la division en aires culturelles. D’autre part, les principales zones dont il est question – Asie du Sud (Afghanistan-Pakistan-Inde), Asie du Sud-Est (Indonésie-Malaisie-Philippines), enfin Afrique de l’Ouest (Sénégal-Mali-Mauritanie) – comportent trois éléments similaires : des aires de départ de migrations locales et de diasporas transnationales, des zones trans-frontalières entourées de camps d’entraînement et de camps de réfugiés formant des « espaces hors État », enfin dans les arrières pays des villes musulmanes ou des complexes islamiques (madrasaau Pakistan,pesantren en Indonésie,daaraen Afrique de l’Ouest... ). Les cinq cartes de ces zones transfrontalières ont été réalisées par Jean Claude Raynal (EHESS) pour les quatre premières, par Anne Le Fur (AFDEC) pour la cin-quième, grâce aux matériaux et aux conseils des auteurs des contributionsPierre Centlivres et Alessandro Monsutti (cartes 1 et 2), Mariam Abou-Zahab (carte 3), Rémy Madinier (carte 4), enfin Jean Schmitz (carte 5). Qu’ils soient tous sincèrement remerciés.
1 Introduction
Islam et Occident
Aminah MOHAMMAD-ARIF, Jean SCHMITZ, Gilles DORRONSORO
Autant peut-être que la colère, le 11 septembre a soulevé l’incompréhension. Les hommes politiques, les spécialistes des questions sécuritaires, les experts du Moyen-Orient ont donc été sommés de répondre en urgence à une forte demande sociale. Parce que les auteurs de l’attentat se réclamaient de l’islam, les interrogations se centrèrent autour du rapport entre l’Islam et l’Occident. Le livre devenu célèbre de Samuel Huntington,The Clash of Civilizations, paru en 1996, devint alors une référence incontournable. Dans cet ouvrage, l’Islam apparaît comme le principal challengeur de l’Occident, la plupart des conflits récents étant, selon l’auteur, situés à la frontière entre les deux civilisations.
1. Nous remercions sincèrement Hamit Bozarslan, Marc Gaborieau et Rémy Madinier pour leur relecture très attentive de l’introduction.
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FIGURES D’ISLAM APRÈS LE 11 SEPTEMBRE
Dans la même veine, des orientalistes et des historiens, sensibles à la grandeur passée de la civilisation islamique, questionnèrent le rapport de cette dernière à la modernité occidentale, tout en glorifiant leur propre passé, comme le 2 fit Bernard Lewis dans son ouvrageQue s’est-il passé ?Ces mêmes questions agitaient d’ailleurs les mémorialistes e ottomans dès les premières défaites du XVI siècle face à la chrétienté, ces derniers établissant des comparaisons et 3 proposant des réformes . Enfin, les chercheurs qui avaient 4 diagnostiqué le déclin de l’islam politique et sa « social-5 6 démocratisation » furent amenés à réviser leurs analyses .
Les discours globalisants sur l’islam
La limite de ces approches est qu’elles supposaient généralement une homogénéité, même relative, voire, dans certains cas, une linéarité historique et sociolo-gique, du monde musulman. Ainsi, il n’est pas inutile de prendre la mesure des espaces islamiques mis de côté pour valider les discours globalisants : dans l’ouvrage de Gilles Kepel, ce sont les Philippines et le 7 Maroc, comme le souligne Alain Roussillon ; dans
2. La version américaine,What Went Wrong?,était sous presse au moment de l’événement. 3. Lewis, 2002 : 38. 4. Kepel, 2000. 5. Roy, 1992 : 9. 6. On emploie ici « islam politique » au sens le plus large : notons en effet avec Malika Zeghal que les événements du 11 septembre n’ont pas contredit l’analyse d’Olivier Roy et de Gilles Kepel sur l’échec des islamistes (modérés et radicaux) à mettre sur pied un État islamique dans le monde musulman sunnite. Cf. Zeghal, 2002. 7. Roussillon, 2001.
INTRODUCTION
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8 celui de Samuel Huntington, constate David Robinson , c’est l’Afrique noire, soit près du quart des musulmans, qui parce qu’elle représente une civilisation « faible », ne peut faire partie du monde musulman. Plus large-ment, la définition du monde musulman, condition de l’entreprise comparative, renvoie, entre autres (mais pas seulement), au partage des « aires culturelles » au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, partage qui s’inscrit dans le paradigme philologique ou linguis-tique privilégiant la langue comme support de la culture. Aussi, l’aire culturelle a été rapidement identifiée à un centre où l’on parlait arabe, le Moyen Orient, identifica-tion qui s’est cristallisée dans le monde académique en termes de disciplines et de centres de recherche. Il en a résulté que de vastes ensembles géographiques, comme le sous-continent indien et l’Afrique sub-saharienne, ont été relégués à la « périphérie » des études isla-miques. Cette marginalisation découle notamment du rapport à la langue, ou négativement à l’oralité, des tra-ditions savantes. En Afrique, le déni de l’Islam, qualifié d’« Islam noir » dans les années 1920, provient de l’hégémonie de l’anthropologie de terrain par rapport aux autres disciplines (archéologie, histoire jusque dans les années 1980), au nom du stéréotype de l’oralité afri-9 caine . Le préjugé d’une Inde essentiellement hindoue dérive, lui, du fait que celle-ci a principalement été étu-diée à partir d’une langue ancienne, le sanskrit, de la e fin du XVIII siècle auxArea Studiesaméricaines des années 1950. Cette construction, éminemment orienta-liste, a eu pour effet de reléguer l’étude des musulmans du sous-continent indien dans des centres se consa-crant à la civilisation islamique, où dominent les spé-
8. Robinson, 2004. 9. Schmitz, 1998.
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