El Melhfa - Drapés féminins du Maroc saharien , livre ebook

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Edition bilingue français - espagnol
[Extrait] "Tout au long de la côte atlantique du Sahara, depuis les contreforts de l’Atlas marocain jusqu’aux rives du fleuve Sénégal1, les femmes maures2 se drapent d’une même mesure d’étoffe qu’elles agencent d’un semblable mouvement. La melhfa, dont le radical arabe signifie « couvrir », « envelopper » (Tauzin, 2006), s’enroule autour du corps pour être nouée aux épaules avant de recouvrir les cheveux, l’extrémité du tissu étant rejetée en arrière par dessus l’épaule gauche."
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Date de parution

23 octobre 2018

Nombre de lectures

60

Langue

Français

Poids de l'ouvrage

8 Mo

Maq. DRAPE5:Mise en page 1 15/04/11 16:54 Page 1
elmelha f
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Cet ouvrage a été réalisé avec le soutien de l’Agence pour la Promotion et le Développement Economique et Social des provinces du Sud du Royaume. Esta obra se ha realizado con al apoyo de la Agencia para la Promoción y el Desarrollo Económico y Social de Las Provincias del Sur del Reino de Marruecos.
el
H E R VÉ N È GR E CL A IR E CÉ CIL E MI TATRE mDrapeés félmininhs du Maaroc saharien f
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Sommaire
Introduction
L’époque des voiles bleus Les routes de l’indigo Un tissu précieux jusqu’au dernier fil Lamelhfaet les âges de la vie Fibules, capes et jupons : quelques auxiliaires de lamelhfa
Le déluge des couleurs À chaque femme samelhfa Les lendemains de l’indigo
En prolongement du corps, un tissu d’émotions Du nord au sud, variations autour des drapés Le visage voilé Lamelhfadans le regard des hommes. Une poésie des sens Lamelhfa« militante »
Rites et magie des voiles Le mauvais œil et le voile maternel Nouer son voile pour s’attacher le cœur d’un homme La danse desmelhfa Rituels de mariage : rixes autour du voile
Des ateliers de teinture aux boutiques des commerçantes Les techniques de teinture à la réserve « Khiâta », réserves par couture et ligatures « Sandel », réserves à la cire « Salade, livre, verre… », réserves par pliage ou froissage Le commerce desmelhfa. De l’échoppe aux sphères du luxe
Petit lexique des noms demelhfa Sources bibliographiques Notes
10
24 24 26 26 30
56 58 58
84 84 86 86 88
132 132 134 134 136
162 162 164 164 164 166
200 204 205
Sumario
Introducción
La era de los velos azules Las rutas del añil Un tejido precioso hasta el último hilo Lamelhfay las edades de la vida Broches, capas y enaguas : algunos complemetos de lamelhfa
El diluvio de colores A cada mujer sumelhfa Las mutaciones del añil
En prolongación del cuerpo, un tejido de emociones De Norte a Sur, variedades de drapeados La cara cubierta Lamelhfavista por los hombres, un poema de sentidos Lamelhfa”militante”
Ritual y magia de los drapeados El mal de ojo y el velo materno Anudar su velo para enamorar el corazón de un hombre El baile de lamelhfa Rituales de la boda: peleas alrededor del velo
Talleres de tinte en las tiendas de comerciantes Las técnicas de tinte a la reserva « Jiâta », reservas con costura y ligaduras « Sandel », reservas al lacre « Ensaladas, libros, vasos... », reservas para el pliegue o el arrugado El comercio de lamelhfa. Del tenderete a las esferas de lujo
Glosario de los nombres de lamelhfa Bibliografía Notas
11
25 25 27 27 31
57 59 59
85 85 87 87 89
133 133 135 135 137
163 163 165 165 165 167
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Introduction
Tout au long de la côte atlantique du Sahara, depuis les contreforts de 1 2 l’Atlas marocain jusqu’aux rives du fleuve Sénégal , les femmes maures se drapent d’une même mesure d’étoffe qu’elles agencent d’un sem-blable mouvement. Lamelhfa, dont le radical arabe signifie « couvrir », « envelopper » (Tauzin, 2006), s’enroule autour du corps pour être nouée aux épaules avant de recouvrir les cheveux, l’extrémité du tissu étant rejetée en arrière par dessus l’épaule gauche.
À la manière du sari indien, le voile saharien sublime la femme plus encore qu’il ne la camoufle, en nimbant sa silhouette de plis harmonieux et en escortant le moindre de ses gestes d’une chorégraphie textile. Tout en s’accordant aux préceptes de pudeur, le voile sait se faire parure et, dans ces terres où la beauté des femmes ne cesse d’inspirer l’art poétique, la melhfaravit, depuis des siècles, les sens des chantres de l’élégance et du raffinement. Par sa couleur, ses motifs, son odeur, sa qualité, et sur-tout son drapé, chaque voile raconte quelque chose de la femme qui le porte ; il est émissaire de son statut, de sa personnalité, de ses inten-sions et de ses humeurs. En tant qu’objet situé au plus près des corps, lamelhfaest aussi sujette à de nombreuses pratiques magiques et rituelles. Dans les plis du drapé se cache toujours quelque préparation odorante, propice à attirer les regards, ou une poignée de sel apte à éloigner les esprits malfaisants.
10el melhfa
Depuis la généralisation de l’usage du vêtement textile au Sahara, coro-e laire à l’expansion de l’islam dans cette région auXIsiècle, l’histoire de lamelhfaest indissociable de celle de l’indigo, teinture végétale impri-mant ses reflets bleutés sur le corps et le visage des femmes. Pendant des siècles, le voile porté par les Maures était teint de cette couleur intense. Tissée et imprégnée aux Indes, en Europe ou en Afrique sub-saharienne, lamelhfafut, pendant des siècles une marchandise rare, de très grande valeur, que les nomades troquaient aux grandes foires com-merciales d’Atar, de Tombouctou ou du Oued Noun contre des quanti-tés colossales de gomme arabique, de sel, d’encens ou de dattes, et même parfois contre un ou plusieurs dromadaires. Entre le tissu ache-miné par voie maritime et la teinture d’indigo, transportée par caravanes dans toute l’Afrique de l’Ouest, bien des routes étaient sillonnées avant qu’un Saharien ne rapporte au campement le drapé aux reflets bleus tant convoité par ses filles et son épouse.
Introducción
A lo largo de la costa atlántica del Sáhara, desde los contrafuertes del 1 2 Atlas marroquí hasta las orillas del río Senegal , las moras se cubren del mismo volumen de tela y lo armonizan de forma similar. Lamelhfa, cuyo origen árabe significa « cubrir », « envolver » (Tauzin, 2006), se enrolla alrededor del cuerpo antes de anudarse en los hombros para luego cubrir el pelo; la extremidad de la tela que sobra se echa por encima del hombro izquierdo.
A la manera del sari indio, el velo sahariano en vez de encubrir a la mujer adorna su silueta con pliegues armoniosos y acompaña cada uno de sus gestos produciendo una coreografía textil. Acorde con los perceptos de pudor, el velo sabe adornarse y, en estas tierras donde la belleza de las mujeres es una fuente permanente de inspiración poética, lamelhfa, aviva, desde hace siglos, la imaginación de los cantos sobre la elegancia y el refinamiento. Por sus colores, sus motivos, sus olores, su calidad, y sobre todo, su drapeado, cada velo cuenta algo sobre la mujer que lo lleva; es emisario de su estatuto, de su personalidad, de sus intenciones y de su humor. En tanto que objeto tan cercano al cuerpo, lamelhfaestá sujeta a varias prácticas mágicas y rituales. En el pliegue del drapeado se esconden siempre algunas fórmulas aromáticas, que pueden atraer la atención, o un puñado de sal para alejar los espíritus maléficos.
Desde la generalización del uso de la vestimenta textil en el Sáhara, con-secuencia de la expansión del islam en esta región desde el sigloXI, la historia de lamelhfavuelve indisociable de la del añil, tinte vegetal cuyos motivos azulados marcan los cuerpos y las caras de las mujeres. Durante siglos, el velo llevado por las moras fue teñido de este color intenso. La melhfa, tejida y teñida en las indias, en Europa o en Africa subsahariana, fue durante siglos una mercancía muy rara, preciosa, que los nómadas trocaban, en las grandes ferias comerciales de Atar, de Tombuctú o de Ued Nun, por enormes cantidades de goma arábiga, de sal, de incienso o de dátiles, e incluso, a veces, por uno o varios dromedarios. Entre el tejido conseguido por vía marítima y el tinte del añil transportada en caravanas por todo el Africa del Oeste, seguro que el sahariano que llega al campamento trayendo un drapeado con motivos azules tan deseado por sus hijas y su esposa, habría recurrido muchas rutas para conseguirlo.
Introduction .Introducción11
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Ce n’est que récemment, dans les années 1970, que sous l’impulsion créa-trice des teinturières maures lamelhfacommence à se décliner en une kyrielle de couleurs et à s’orner de motifs les plus divers. Devant l’en-gouement des Sahariennes pour cette nouvelle mode, les teinturières rivalisent de créativité jusqu’à lancer chaque semaine des prototypes inédits demelhfa. Usant autrefois jusqu’à la trame leur unique voile indigo, beaucoup de femmes maures détiennent aujourd’hui des dizaines voire des centaines de modèles différents leur permettant de changer de toi-lette au gré de leurs humeurs et des circonstances, parfois plusieurs fois par jour. La coquetterie des Sahariennes ne cesse d’ouvrir de nouvelles routes commerciales et lamelhfafait depuis peu son entrée dans les sphères du luxe et de la haute couture, de grands créateurs européens apposant leur griffe sur des voiles de soie destinés à être portés dans des occasions particulières, telles les cérémonies de mariage. C’est donc sans déroger aux attraits de la mode internationale, que les jeunes femmes du Maroc saharien perpétuent la tradition vestimentaire de leurs aïeules nomades et le port de lamelhfa, loin de perdre du terrain, se diffuse de nos jours au-delà du pays maure, tant dans les villes du nord du Maroc que dans les pays de l’Ouest africain.
12el melhfa
Cet ouvrage sur les drapés des femmes maures, réalisé sous l’initiative de l’Agence du Sud, est le fruit d’un travail de terrain itinérant mené au Sahara atlantique, c’est-à-dire au Maroc et en Mauritanie, avec le pho-tographe Hervé Nègre, d’avril à juin 2010. Des montagnes de l’Atlas maro-cain aux plaines alluviales du Sahel, lamelhfatisse un lien d’une rive à l’autre du Sahara, entre deux univers culturels et vestimentaires contras-tés, depuis les djellabas et les capes de laine du nord du Maroc, jusqu’aux boubous et aux robes bigarrées des Africaines de Mauritanie du Sud, du Mali et du Sénégal. C’est ce lien que nous avons suivi, en empruntant la route du nord au sud, et non du sud au nord, c’est-à-dire à contre-cou-rant du sens de diffusion historique et commercial de lamelhfa. Sur la piste des drapés féminins, le voyage a commencé à Tata, dans l’est du Royaume, pour rejoindre la côte atlantique par la route des oasis pré-sahariennes de Foum el Hisn, Akka, Assa, Tighmart, Asrir, jusqu’à Glay-mîm, et entreprendre un petit détour par les rues bleues et blanches de la bourgade marine de Sidi Ifni. Le circuit n’a cessé ensuite de nous mener plus au sud, en longeant l’Océan, parallèlement à l’itinéraire emprunté autrefois par les nomades caravaniers. Aujourd’hui, une large route d’as-phalte s’est substituée aux pistes caillouteuses, et les escales, bien que portant encore pour certaines le nom d’éléments naturels (« la source », « les petits joncs »), sont désormais de grandes villes tournées vers la modernité : Tan-Tan, Tarfaya, Laâyoune, Smara, Boujdour, Dakhla, où les jeunes femmes prennent soin de coordonner la couleur de leur drapé à celle de leur sac à main et de leurs chaussures à talons hauts. C’est fina-lement en Mauritanie, à Nouakchott, que notre périple s’est achevé.
Sólo recientemente, en los años 70, gracias al impulso creativo de las tin-toreras moras, lamelhfaempieza a hacerse con variedad de colores y a adornarse con diferentes ornamentos. Ante el entusiasmo de los saha-rianos por esta nueva moda, las tintoreras compiten lanzando cada semana modelos inéditos de lamelhfa.Si antes las mujeres utilizaban su único velo de añil hasta la consulisión, actualmente, muchas moras poseen decenas o hasta centenares de diferentes modelos que les permiten cambiarse cuando les da la gana o según las circunstancias, y, en casos, varias veces al día. El coqueteo de las saharianas no cesa de abrir nue-vas vías comerciales y lamelhfa, no hace mucho tiempo, llega a las esfe-ras de lujo de alta costura, de los grandes creadores europeos que se distinguen por sus firmas en el velo de seda destinado a llevarse en oca-siones particulares, como en las ceremonias de boda. Así pues, las seño-ritas del Marruecos sahariano, sin faltar en la atracción de la moda internacional, perpetúan la tradición indumentaria de sus antepasados nómadas y lamelhfa, se difunde actualmente más allá del país moro, tanto en las ciudades del norte de Marruecos como en los países del oeste de Africa.
Esta obra sobre los drapeados femeninos de las moras, realizada gracias a la iniciativa de la Agencia del Sur, es el fruto de un trabajo de terreno itinerante llevado a cabo en el Sáhara atlántico, desde Marruecos hasta Mauritania, en compañía del fotógrafo Hervé Nègre, entre abril y junio de 2010. Desde las montañas del Atlas marroquí hasta las mesetas alu-viales del Sahel, lamelhfatiende puentes entre una orilla y otra del Sáhara, entre dos universos culturales y vestimentas contrastadas, desde las de elabas y capas de lana del norte de Marruecos, hasta las bubús y ropas abigarradas de las africanas de Mauritania del Sur, de Mali y de Senegal. Este es el hilo conductor que hemos seguido surcando las rutas de norte a sur y del sur al norte, es decir a contracorriente de las desti-naciones por donde se ha difundido histórica y comercialmente lamelhfa. En esta aventura por la ruta de los drapeados femeninos, el viaje comenzó en Tata al este del Reino, para luego dirigirnos a la costa atlántica por la ruta de los oasis presaharianos de Fum el Hisn, Akka, Assa, Tighmart, Asrir, hasta Glaymim, y desviarnos un poco hacia las calles azules y blan-cas de la aldea de pescadores de Sidi Ifni. El itinerario sigue, entonces, más hacia el sur, bordeando el océano, paralelamente al itinerario seguido antaño por los nómadas caravaneros. Hoy en día, las pistas pedregosas están sustituidas por asfaltos, y las escalas, aunque algunas siguen lle-vando nombres de elementos naturales (“la fuente”, “los pequeños jun-cos”) ya se han transformado en grandes ciudades modernizadas: Tan-Tan, Tarfaya, Laayún, Smara, Bu dur, Dajla, donde las mujeres coordinan con mucho cuidado los colores de sus drapeados con los de los bolsos y de sus zapatos con tacones altos. Nuestro viaje acabaría en Mauritania, en Nuakchott, esta gran ciudad barrida por los vientos de arena que, esconde en sus múltiples talleres de tinte, todos los secretos de la fabricación de lamelhfatradicional.
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