LES AÇORES Un archipel au cœur de l’Atlantique , livre ebook
258
pages
Français
Ebooks
2002
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Ebook
2002
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Publié par
Date de parution
01 janvier 2002
Nombre de lectures
0
EAN13
9782845862547
Langue
Français
Poids de l'ouvrage
4 Mo
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01 janvier 2002
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EAN13
9782845862547
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Français
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Christian Rudel
LES AÇORES Un archipel au cœur de l’Atlantique
LES AÇORES
KARTHALAsur Internet : http://www.karthala.com Paiement sécurisé
Couverture : Toutes les îles, à partir de Pâques, vivent au rythme des fêtes, religieuses et profanes. L’occasion de décorer et de fleurir villes et villages comme ci-dessus, les rues de Ponta Delgada, lors de la fête du Saint-Esprit ou du « Divino ». Photo C. Rudel.
Éditions KARTHALA, 2002 ISBN: 978-2-84586-254-8
Christian Rudel
Les Açores
Un archipel au cœur de l’Atlantique
Éditions KARTHALA 22-24, boulevard Arago 75013 Paris
DU MÊME AUTEUR
e La liberté couleur d’œillet. Histoire duXXsiècle portugais, Fayard, Paris, 1980. Guatemala, terrorisme d’État, Karthala, Paris, 1981. Mexique, des Mayas au pétrole, Karthala, Paris, 1983. Euskadi, une nation pour les Basques, Encre, Paris, 1985. Les Amériques indiennes, le retour à l’Histoire, Karthala, Paris, 1985. Rio Bravo, les « Dos Mouillés » à l’assaut des USA, Encre, Paris, 1986. Le Paraguay, Karthala, Paris, 1990. Les Combattants de la liberté(cinq cents ans d’Amérique latine), Les Éditions ouvrières, Paris, 1991. L’Équateur, Karthala, Paris, 1992. Les Enfants de la Lune, Gallimard-Jeunesse, Paris, 1993. Haïti, les chaînes d’Aristide, Éditions de l’Atelier, Paris, 1994. La Bolivie, Karthala, Paris, 1995. Le Mexique, Karthala, Paris, 1997. Le Portugal, Karthala, Paris, 1998. La République Dominicaine, Karthala, Paris, 2001.
Traduction :
1492 : l’occultation de l’autre ouvrières, Paris, 1992.
En collaboration :
(d’Enrique
Dussel),
Éditions
Les rendez-vous de Saint-Domingue. Les enjeux d’un anniversaire (1492-1992), Centurion, Paris, 1992.
LES AÇORES
DÉFINITION:au cœur de l’Atlantique, l’archipel des Açores est un ensemble de neuf îles s’échelonnant sur 615 km et sensiblement orientées d’est en ouest. Le groupe oriental est composé des îles de Santa Maria et de São Miguel. Le groupe central comprend les îles de Terceira, Graciosa, São Jorge, Pico et Faial. Les deux petites îles de Corvo et Flores forment le groupe oriental.
SITUATION:l’archipel est situé entre le 25° et le 30°40’ de longitude ouest et 37°40’ et 39°40’ de latitude nord. L’île la plus proche de l’Europe est à 760 milles marins (soit 1 400 km) de Lisbonne et la plus éloignée, à 2 110 milles (3 900 km) de New York. Autres distances : Ponta Delgada, la capitale, est à 1 444 km de Lisbonne et à 2 000 km de Terre-Neuve.
SURFACE:les neuf îles de l’archipel totalisent 2 335 km². L’île la plus grande est São Miguel (759 km²) suivie de Pico (447 km²) et de Terceira (381 km²). Avec 17,45 km², Corvo est la plus petite île. CLIMAT:océanique subtropical doux ; forte humidité. Les tempéra-tures moyennes varient peu, de 13°C en hiver à 23 en été – de même que la température moyenne des eaux, qui oscille entre 17 et 24°C. POPULATION:à la fin de l’an 2000, 247 230 habitants. RÉPARTITION DE LA POPULATION DANS L’ÉCONOMIE:22 % dans l’agriculture, 25 % dans l’industrie et 53 % dans les services. LANGUE OFFICIELLE:portugais. RELIGION:95 % des Açoriens se déclarent catholiques. MONNAIE :euro. RESSOURCES:élevage, d’où viande et produits laitiers (fromage, beurre, etc.), pêche et conserves de poissons, vins, tabac et tourisme. SITUATION POLITIQUE:depuis 1976, l’archipel est une région auto-nome du Portugal. Il y a donc une assemblée législative, un gouver-nement, un drapeau et un hymne açoriens. L’archipel envoie cinq représentants au parlement de Lisbonne. CAPITALE DE LA RÉGION:Ponta Delgada (île de São Miguel) environ 60 000 habitants. Siège du gouvernement régional et de 7 des 9 ministères régionaux. AUTRES VILLES IMPORTANTES:Angra do Heroísmo (Terceira) 23 000 hab. ; Horta (île de Faial) 8 000 hab. ; Praia da Vitória (Terceira) 6 500 hab. ; Ribeira Grande (São Miguel) 6 000 hab.
Les Açores
PRÉSENTATION
Des îles minuscules dans l’immensité des vagues et des vents
Les Açores ? Ah oui ! l’anticyclone, l’anticyclone des Açores ! Pur réflexe verbal, fruit de la répétition, à longueur de journée, des bulletins météo. Et parfois une vague connaissance de ce phénomène – après tout, ce n’est que le centre d’une région de hautes pressions barométriques – dont dépend, à travers un mécanisme quelque peu mystérieux, le beau ou le mauvais temps de l’Europe ; pour un peu, on ferait de cet anticyclone une sorte de divinité antique, fantasque mais toute-puissante et son lieu de rési-dence, les Açores, deviendrait une sorte de contrée mythologique. Mais où situer les Açores ? puisqu’il s’agit d’une contrée bien réelle, puisqu’il s’agit d’îles. À répondre avec quelque précision – au cœur de l’Atlantique, entre Lisbonne et New York – il n’y a peut-être que les navigateurs plaisanciers dont les yachts et les voiliers parcourent l’Atlantique ou font le tour du monde et s’arrêtent à la marina de Horta, escale devenue presque obligatoire pour y laisser trace peinte de leur passage. Le souci de précision demanderait aussi d’indiquer les degrés de longitude et de latitude – mesures qu’ignorent les terriens – ou, au moins, quelques distances en « bons » kilomètres : 1 444 kilomètres de Lisbonne à Ponta Delgada, la capitale des Açores, et près de 2 000 kilomètres de cette ville à Terre-Neuve.
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LESAÇORES
Des îles, donc, au milieu de l’Atlantique. Neuf îles minuscules, la plus grande s’adjugeant 759 km² et la plus petite devant se contenter de 17,5 km². Au total, 2 335 km², soit à peine la moitié d’un petit département français, la Loire, par exemple. Pas étonnant qu’on ait mis longtemps à les apercevoir, sur les routes maritimes, et à les aborder : elles ne sont entrées dans l’Histoire mondiale, grâce aux Portugais, qu’il y a moins de six siècles. On murmure pourtant que les Phéniciens – ces hardis commerçants et navigateurs de l’Empire de la Pourpre dont la capitale, Tyr, apparaît vers 2700 avant notre ère – avaient peut-être fait escale dans une de ces îles, sur la route d’un hypothétique voyage aux Amériques ou, au moins, aux Antilles. Une légende, peut-être. Mais tous les océans sont pleins à ras bord de légendes, les unes fleuries et souriantes, les autres noires et angoissantes. Parmi ces dernières, on connaît celles qui, en peuplant l’Atlantique de monstres terribles et en assurant que les eaux bouillaient, aux approches de l’équateur, terrorisèrent pendant des siècles les marins européens. Les Açores n’ont pas failli à la tradition des mers et leur grande légende les présente comme les restes de l’Atlantide, le légendaire et vaste continent englouti au cours d’un cataclysme planétaire, il y a quelques milliers d’années. Le philosophe grec Platon situait cette catastrophe quelque 9 000 ans avant son époque. Ce qui est sûr, c’est qu’il y a toujours eu dans cette région de grands phénomènes telluriques : on sait aujourd’hui que les Açores se trouvent sur ce qu’on appelle la « dorsale atlantique », une sorte de ligne de failles ou, plus exactement, une zone de fractures des fonds sous-marins qui court de l’Islande au sud de la pointe australe de l’Afrique où elle rejoint une structure semblable de l’océan Indien. Le long de cette « ligne » se heurtent continuellement trois plaques tectoniques, la plaque nord-américaine, la plaque eurasienne et la plaque africaine ; leur point de rencontre se situe entre les îles Flores et Faial. Flores et Corvo reposent sur la plaque nord-américaine, Pico et Santa Maria sur la plaque africaine et les cinq autres îles appartiennent à la plaque eurasienne.
PRÉSENTATION
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Les frictions et les chocs des plaques tectoniques ont plusieurs conséquences. L’une d’elles, certes la moins spectaculaire dans l’immédiat, est la lente dérive vers l’ouest – 2,5 centimètres par an – des îles Corvo et Flores lesquelles se retrouveront, dans quelques millénaires, en face de New York ou de Terre-Neuve. La seconde conséquence est que toute la région est soumise à une intense activité tellurique se traduisant par des secousses sismiques, des convulsions et des éruptions volcaniques, la destruction de villages et de villes et la mort de populations plus ou moins importantes. En fait, les neuf îles de l’archipel açorien – ainsi que celles de Madère, des Canaries et du Cap-Vert – reposent sur un socle de matériaux d’origine volcanique – surtout basalte, andésite et trachyte – déversés par d’anciens volcans, aujourd’hui éteints dont le cratère est appelé « caldeira », littéralement chaudron. Ces îles sont de formation récente – récente par rapport à la date de naissance de l’univers ; ainsi Santa Maria émergea la première, il y a environ sept millions d’années mais fut rapidement submergée. Elle ne réapparut, à l’occasion d’une violente convulsion tectonique, qu’un million d’années plus tard, en même temps que São Miguel ; en fait, au départ, deux massifs montagneux avaient surgi de la mer, celui de Nordeste-Furnas et celui de Sete Cidades séparés par un bras de mer qui, comblé quelque 300 000 ans plus tard, est devenu la plaine centrale que nous connaissons. Terceira daterait de 4 millions d’années et Pico de 300 000 ans seulement. Les forces colossales qui ont présidé à la naissance des Açores se manifestent toujours et, depuis que l’archipel est entré dans notre histoire, on a enregistré une longue série d’éruptions volcaniques et de tremblements de terre plus ou moins violents, les derniers remontant aux années 1980. Plus tôt, en 1957-1958, un volcan surgi de la mer – appelé « volcan dos Capelinhos » – mit plusieurs mois, tout en émettant de lourds nuages de fumées et de cendres, pour créer un îlot finalement rattaché à l’île de Faial. Il faut aussi rappeler le curieux phénomène survenu en 1811 au large de la côte occidentale de São Miguel. Une éruption volcanique sous-marine mit quelques semaines pour créer une
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