LA GUINÉE , livre ebook

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Publié par

Date de parution

01 janvier 2009

EAN13

9782811100766

Langue

Français

Poids de l'ouvrage

3 Mo

Muriel Devey Malu Malu
L A G U I N É E
Nouvelle édition revue et augmentée
LA GUINÉE
KARTHALAsur Internet : http://www.karthala.com Paiement sécurisé Couverture :Scène de baignade dans la Préfecture de  Forécariah. Photo Muriel Devey. ¤Éditions KARTHALA, 2009 ISBN : 978-2-8111-0076-6
Muriel Devey Malu-Malu
La Guinée
Éditions KARTHALA22-24, bd Arago 75013 Paris
La Guinée en chiffres Superficie: 245 857 km² Population: 9,4 millions d’habitants en 2006 Capitale: Conakry (1,5 million d’habitants) Villes principales: Kankan, Labé, Kindia, Mamou, N’Zérékoré, Boké, Faranah Langue officielle: le français Monnaie: le franc guinéen (cours flottant)
Fête nationale: 2 octobre
Religions: islam (85 %), christianisme (8 %) et animisme (7 %)Indicateurs économiques:PIB: 3,1 milliards de dollars (The Economist Intelligence Unit – EIU, 2005)PIB/habitant: 332 dollars (EIU, 2005)Taux de croissance: 3,3 % (Mission économique française – ME, 2005)Dette publique extérieure% du: 3,1 milliards de dollars, soit 99 PIB (ME, 2006)Taux d’inflation: 31 % (ME, 2005)Balance commerciale (FOB): – 26 millions de dollars (The EIU, 2005)Principaux clients: France (14,26 %), Espagne, Russie, États-Unis (ME, 2005)Principaux fournisseurs%), Côte: Chine, États-Unis, France (9 d’Ivoire (ME, 2005)Part des secteurs d’activités dans le PIB (FMI, 2004): agriculture (19,5 %) ; industrie (32,3 %) ; services (48,3 %)Indicateurs sociaux:e Indice de développement humainsur 177 pays: 0,445, soit 160 (PNUD, 2006)Espérance de vie: 53,9 ans (PNUD, 2006)Taux d’alphabétisation% des adultes de plus de 15 ans: 29,5 (PNUD, 2006)Croissance démographique: 2,2 % par an (Banque mondiale, 2005)
ESPACES ET SOCIÉTÉS
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À mon amie Halimatou Diallo, « petite princesse » de Yambéring et à tous mes autres amis guinéens
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LAGUINÉE
Introduction  Certains la surnomment « le château d’eau de l’Afrique de l’Ouest », d’autres « le pays béni des dieux »... Nous lui préférons l’appellation, plus poétique, d’immense croissant de lune – sa forme – recouvert d’un tapis de verdure, dont les pluies, si fréquentes dans la zone, rehaussent la majestueuse beauté. Car belle, la Guinée-Conakry l’est. Cela saute aux yeux. Beauté des cours d’eau, des forêts, des savanes, des montagnes, des champs et des villages. Des cases et des objets. Des femmes et des hommes. Beauté des scènes de la vie quotidienne, comme ces enfants s’ébrouant dans une rivière ou ces assemblées de sages, devisant sereinement à l’ombre d’un manguier, le visage habité par la paix qu’apporte la prière.  Beauté d’un passé vieux comme le monde dont témoignent les dernières forêts primaires du pays. Ou d’un passé plus récent que rappellent, ici et là, un tata, une ruine rouillée par le temps, une statue, un masque, une mosquée, un monument, un marigot, un baobab ou une ballade chantée par un vieux maître de la parole ou un jeune percussionniste talentueux, qui évoque les empires et les héros d’antan. De quoi faire oublier le visage moisi et délabré qu’offrent parfois les villes guinéennes, qui semblent avoir oublié que l’harmonie existe.  Ces images ne sortent ni de notre imagination, ni d’un guide touristique. Non. En avril-mai 2008, nous avons eu le privilège de sillonner le pays : quelque 4 000 kilomètres parcourus en 4X4 dans l’ensemble des quatre régions naturelles. Un long et fantastique voyage, d’autant plus passionnant que nous avions
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LAGUINÉE
l’impression de vivre un moment historique. Cinq mois plus tard, le 2 octobre, la Guinée fêterait ses cinquante ans d’indé-pendance. Nous étions donc là, en cette année si particulière, et c’était un bonheur.  Nous n’en étions pas à notre premier séjour. Notre première visite remonte à février 1988, quatre ans après la mort de Sékou Touré, le premier Président de la Guinée indépendante. Le pays, qu’il était alors difficile de visiter, faute de routes dignes de ce nom, était marqué au fer rouge par vingt-six ans de dictature et d’isolement. Ce qui lui vaudra le surnom de « sixième continent » donné par la Conférence épiscopale de Guinée en décembre 1996.  D’autres séjours – et particulièrement ce dernier voyage – nous ont permis, à intervalles réguliers, d’observer les chan-gements. Qu’en dire ? S’ils sont incontestables, ces derniers ne sont toutefois pas à la hauteur du potentiel du pays et des enjeux mondiaux. D’où un sentiment de surplace, sinon de recul sur bien des plans.  S’il y a davantage de liberté politique et d’expression aujour-d’hui qu’au temps de Sékou Touré, si tout le monde peut circuler librement, la répression n’est pas absente et plus d’une manifestation se termine dans le sang. Alors que nombre de Guinéens veulent panser les plaies ouvertes par le régime de Sékou Touré, à condition que soient reconnus les crimes de ce dernier, le régime de Lansana Conté, le deuxième président, a longtemps renâclé à le faire. Et quand il a fini par mettre en place une Commission « Dialogue et réconciliation » en avril 2008, ce fut du bout des lèvres. Peur que ses propres méfaits ne soient aussi passés au crible ?  Après 1984, l’économie a été libéralisée. Un soulagement pour les populations, dont les initiatives avaient été muselées ère pendant la 1 république. Mais cette libéralisation s’est faite à la va-vite et sans balise. La corruption et la mauvaise gouvernance règnent en maîtres, décourageant celui qui veut entreprendre et ouvrant la voie à la petite délinquance. Les richesses minières n’ont guère été transformées. Au final, peu de valeur ajoutée, donc moins de recettes fiscales et moins d’emplois. L’agri-
INTRODUCTION
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culture produit davantage qu’il y a trente ans, mais encore insuffisamment. D’où le recours aux importations, qui mettent en péril la sécurité alimentaire du pays.  Du coup, alors que le potentiel du sol et du sous-sol pourrait faire de la Guinée un pôle agricole, industriel et minier sous-régional, la pauvreté est là. Criante. Dans les villes, elle déploie son côté le plus lugubre : amas de tôles qui servent d’abris plus que de maisons ; murs lépreux et lézardés ; ruelles remplies d’immondices ; lueur blafarde des ampoules qui éclaire le dénuement des foyers. Dans les villages, la pauvreté existe aussi, même si elle y prend une forme moins sinistre. Car si le visiteur se pâme devant la rondeur des cases et le tressage savant des toits de chaume mordorés, s’il admire les petits foyers posés à même le sol, où mijote le repas familial, il ne doit pas oublier que les femmes font parfois de longs trajets pour aller puiser l’eau ou ramasser du bois dont la coupe entame dangereusement le patrimoine forestier. Dans certains villages reculés, on vit comme il y a un siècle.  La pauvreté, c’est aussi le manque d’eau potable, de routes, de bibliothèques, d’écoles, de centres de santé. Et de bien d’autres choses. Un déficit palpable partout et au premier coup d’œil. Bien sûr, la Guinée a davantage de ponts et de routes goudronnées qu’il y a vingt ou cinquante ans. Mais des zones entières restent enclavées. Hors des routes nationales – toutes ne sont pas ou pas entièrement revêtues – la mauvaise piste reste la norme. Pourtant, dès qu’une bonne piste est ouverte ou une route goudronnée, tout change. En mieux. La préfecture, l’hôpital et l’école sont enfin accessibles. Biens et idées peuvent s’échanger.  Le manque d’électricité est peut-être le scandale le plus notoire. Près des trois quarts de la Guinée – préfectures comprises – sont plongés dans le noir, la nuit. Un peu de courant entre 19 heures et 23 heures, c’est tout. À condition d’avoir un groupe électrogène, bien sûr. Pourtant, les cours d’eau sont nombreux et, dans maintes régions, l’eau des rivières forme de fougueuses cascades, quand la pluie est à son maximum.
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