Sur le chemin du Pardon , livre ebook

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2020

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Rejeté à la naissance par sa mère qui a de la difficulté à vivre avec le fruit d’une relation incestueuse, d’un viol, Étienne grandit aux côtés de son grand-père et de sa femme. Auprès d’eux, les dix premières années de sa vie ne seront qu’une succession de chagrin et de peines. Il apprend très vite à faire la part des choses en se faisant tout petit, à anticiper les désirs de ses bourreaux qui sans scrupules lui font vivre diverses souffrances. Comme la plupart des enfants issus de telles unions en Afrique, il paie pour les péchés de ses géniteurs. Dans sa famille, il est qualifié de fils du Diable, une abomination qui n’aurait jamais dû voir le jour.


Alors qu’il essaye de se concentrer sur sa vie de famille et son travail, il est de manière soudaine rattrapé par son passé, celui-là même qu’il a essayé tant de fois de fuir. Et si pardonner était le premier pas vers sa liberté et qu’il était le moment pour lui de prendre une décision qui changera à tout jamais le cours de sa vie ?


Ce récit remet en question la moralité dans une famille africaine et pousse à se poser deux questions primordiales : l’inceste doit-il rester un sujet tabou ? L’intégrité d’une famille est-elle plus importante qu’un acte immoral ?

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Publié par

Date de parution

27 août 2020

Nombre de lectures

2

EAN13

9782381532073

Langue

Français

Sur le chemin du Pardon
 
 
 
La SAS 2C4L — NOMBRE7, ainsi que tous les prestataires de production participant à la réalisation de cet ouvrage ne sauraient être tenus pour responsables de quelque manière que ce soit, du contenu en général, de la portée du contenu du texte, ni de la teneur de certains propos en particulier, contenus dans cet ouvrage ni dans quelque ouvrage qu’ils produisent à la demande et pour le compte d’un auteur ou d’un éditeur tiers, qui en endosse la pleine et entière responsabilité
Jacky-Tamar Makon
Sur le chemin du Pardon
Roman

 
 
Le soleil se leva ce jour-là un peu plus tôt qu’à l’accoutumée et déjà, de manière souveraine, les premiers rayons s’infiltrèrent dans toute la maison, inondant celle-ci d’odeurs matinales.
Annie, notre fille, pour une première fois depuis des mois, nous avait offert une nuit calme. Elle faisait ses dents et cela avait un impact sur nos habitudes de sommeil. Entre ses cris et la nervosité de ma femme, dormir n’était pas un jeu d’enfant. Ma femme, qui se remettait à peine du syndrome post-partum, avait besoin de beaucoup de sommeil. À cet effet, j’évitais de laisser la petite la réveiller. Nous passions pratiquement tous les deux nos nuits à chanter, à lire ou quelques rares fois à traiter des dossiers. C’était un moment père et fille à la fois pénible et doux, une douceur qui effaçait le caractère astreignant de la tâche.
Il ne restait aucune trace de la relativement douce saison pluvieuse. En un mois et demi, le soleil avait tout balayé, asséchant toute trace de végétation pour ne laisser place qu’à une chaleur sans nom.
Je suis certes né dans cette ville, mais je n’ai toujours pas réussi à m’adapter à ces rudes saisons sèches.
La nuit n’avait pas été évidente pour moi, je n’avais pratiquement pas fermé l’œil. Cependant, elle n’avait pas été comme toutes les autres. Ma fille, en me donnant du répit, avait passé le témoin à ma conscience, à mon esprit, à ma tête.
Il est certes vrai qu’à chaque changement de saison, mon cycle de sommeil en prend un coup et que le stress du travail ne me laisse aucun moment de répit, cependant ces effets n’étaient pas la cause de mon insomnie. En effet la veille, le passé avait brutalement heurté la porte de mon bureau et m’avait obligé à le regarder droit dans les yeux, faisant remonter à la surface des souvenirs que j’avais décidé d’oublier pour préserver mon équilibre mental.
Je n’avais pas pu dormir, ma tête ne me l’ayant pas permis, mon cœur s’étant fait agresser par une pléthore d’émotions incontrôlables, et mon corps qui portait toujours les stigmates de mes malheurs me faisait atrocement mal. Je ne fermai point l’œil de la nuit. Pour pouvoir passer le temps, je me décidai à utiliser l’écriture comme un exutoire.
Au départ, je voulais juste coucher mes émotions sur un papier format et le brûler ensuite, mais au fur et à mesure que la nuit avançait, je me retrouvai à écrire quelques centaines de pages. Mes yeux embués de larmes d é verrouillaient toutes les caves de mon esprit où j’avais si longtemps gardé les malheurs de l’aube de ma vie. Jusqu’à un certain âge, je n’avais aucun souvenir joyeux en famille, aucun moment de tendresse maternelle. Chacun de mes instants heureux fut façonné par des gens qui n’appartenaient pas à ma famille, quelquefois par des inconnus.
Pendant que le jour s’imposait lentement, je ne m’arrêtais pas d’écrire. J’avais une hyperventilation de mots, je griffonnais et plus j’avançais dans mon écriture, mieux je me sentais. J’avais l’impression de déposer mon fardeau sur d’autres épaules. Je me sentais capable de prendre enfin une décision après m’être longtemps dérobé, apte à prendre une décision réfléchie, apte à expirer après avoir longtemps inspiré.
La veille dans l’après-midi, j’avais reçu un coup de fil assez bouleversant. Le fameux dicton « les plus grandes tempêtes se préparent quand tout semble calme » s’avérait vrai dans mon cas. Depuis mon retour au bercail, il y avait deux ans, tout avait semblé marcher comme sur des roulettes. J’avais une merveilleuse épouse, Linda, et notre rayon de soleil d’un an à peine. Linda et Annie-Noémie sont en fait les morceaux de sucre de ma tasse de café. Elles m’apportent chaque jour la portion de joie dans une vie où tout repos m’a été proscrit trop longtemps. C’est une image assez réaliste s’il faut considérer le quotidien de chaque individu comme une tasse de café, une saveur attirante au goût corsé.
J’étais jeune diplômé d’une prestigieuse école de commerce en Allemagne. Après avoir fini mes études et acquis une certaine expérience professionnelle, j’avais choisi de prendre ma jeune épouse et retourner vivre au Cameroun, le pays qui m’a vu naître. Une fois arrivés et installés, alors que mon bien-être était à son comble, ma femme m’annonça qu’elle attendait un enfant de moi. Décidément, je recevais le meilleur d é part qu’un homme puisse se souhaiter.
La famille de ma femme, notamment sa mère, accueillit la nouvelle avec emphase, décrétant qu’elle venait s’installer chez nous jusqu’au jour J, sous prétexte que ma profession exigeait de moi que je sois constamment en déplacement. Neuf mois plus tard, une petite fille vint agrandir la famille. En l’honneur d’une personne qui m’est très chère – et aux obsèques de laquelle je n’avais pas pu être présent –, je l’appelai Annie-Noémie. Lorsque je serrai ma fille pour la première fois dans mes bras, le souvenir de cette femme au cœur noble m’arracha à la fois des larmes de joie et de tristesse : l’allégresse de tenir dans les bras ce petit ange, et la mélancolie de ne pas avoir mon ange gardienne près de moi. Je fis secrètement un vœu : que ma fille ne se contenterait pas seulement de porter son prénom, mais devrait aussi avoir le charisme qui avait su caractériser cette femme toute sa vie.
En tant qu’expert-comptable disposant de son propre cabinet, je gagnais plutôt bien ma vie. J’arrivais à subvenir aux besoins de ma famille et comme je gagnais assez pour deux, j’encourageai Linda à prendre un long congé maternité pour pouvoir s’occuper à plein temps de notre petite Annie-Noémie. La proposition l’emballa et elle abandonna ses tailleurs et sa mallette de secrétaire pour revêtir le costume de maman à plein temps.
L’amour qu’un enfant reçoit durant les premières années de sa vie est très important, particulièrement pour moi qui n’ai pas eu la chance de profiter de l’amour de mes parents biologiques. Je répugnais à penser que ma fille puisse un jour vivre la même chose.
C’est donc la veille dans l’après-midi que mon quotidien se retrouva bouleversé par cet appel singulier.
Ce que je considérais comme cette partie effacée de ma vie resurgissait et me faisait face. Je venais de conclure un marché très important avec un de nos clients, lorsque ma secrétaire Brigitte m’annonça qu’il y avait quelqu’un à l’autre bout du fil. En premier lieu, je pensai que c’était un client souhaitant un rendez-vous de dernière minute.
Le mois d’octobre a toujours été assez bruyant. La plupart des entreprises bouclaient leurs livres de comptes et je n’avais aucun répit à cette période de l’année. C’était un mois inévitablement éprouvant et il arrivait que mes nuits s’écoulent au boulot à peaufiner des livres de comptes. Sauf que cette fois-ci je me leurrais, je n’avais pas affaire à un banal client. Mon interlocutrice déclina toute présentation malgré l’insistance de ma secrétaire. Précisant qu’elle me connaissait personnellement, elle me désigna par un de mes sobriquets d’enfance : Titi .
En entendant ce sobriquet de la bouche de Brigitte, je me résolus à prendre l’appel et qu’elle ne fut pas ma surprise de reconnaître cette douce voix à l’autre bout du fil. Je l’avais entendue pour la dernière fois il y a des dizaines d’années, mon esprit avait même commencé peu à peu à effacer son souvenir.
Je m’étais imaginé ce moment un nombre incalculable de fois, répétant la réaction que j’adopterai. Maintenant que je vivais mon rêve, la réalité était autre.
Cette voix qui ne s’était jamais élevée pour prendre ma défense. Cette voix qui me hantait pendant mes jeunes années : la voix de ma mère. Elle souhaitait me voir pour se confesser, car, selon ses dires, sa dernière heure était proche. Je la sentis très faible, elle arrivait avec peine à détacher les mots.
Pendant des secondes qui parurent une éternité, ce fut le silence. Quand elle reprit la parole, elle me répéta la même phrase avec un rythme plus fluide, le flux d’un temps des souvenirs enfuis dans mon incon

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