218
pages
Français
Ebooks
2020
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Publié par
Date de parution
11 septembre 2020
Nombre de lectures
1
EAN13
9782764438824
Langue
Français
Projet dirigé par Éric St-Pierre et Marie-Noëlle Gagnon, éditeurs
Conception graphique : Nathalie Caronr
Mise en pages : Nathalie Caron et Nicolas Ménard
Rédaction : Élyse-Andrée Héroux, en collaboration avec Laurent Émond
Révision linguistique : Sabrina Raymond
Photographie en couverture : Pierre Dury
Conversion en ePub : Fedoua El Koudri
Québec Amérique
7240, rue Saint-Hubert
Montréal (Québec) Canada H2R 2N1
Téléphone : 514 499-3000, télécopieur : 514 499-3010
Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada.
Nous remercions le Conseil des arts du Canada de son soutien. We acknowledge the support of the Canada Council for the Arts.
Nous tenons également à remercier la SODEC pour son appui financier. Gouvernement du Québec – Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres – Gestion SODEC.
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada
Titre : Pauline Marois : au-delà du pouvoir / Élyse-Andrée Héroux.
Autres titres : Au-delà du pouvoir
Noms : Héroux, Élyse-Andrée, auteur.
Collections : Biographie (Éditions Québec Amérique)
Description : Mention de collection : Biographie
Identifiants : Canadiana (livre imprimé) 2020007315X | Canadiana (livre numérique) 20200074210 | ISBN 9782764438800 | ISBN 9782764438817 (PDF) | ISBN 9782764438824 (EPUB) Vedettes-matière : RVM : Marois, Pauline | RVM : Femmes ministres—Québec (Province)—Biographies. | RVM : Premières ministres—Québec (Province)—Biographies.
Classification : LCC FC2926.1.M37 H47 2020 | CDD 971.4/05092—dc23
Dépôt légal, Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 2020
Dépôt légal, Bibliothèque et Archives du Canada, 2020
Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés
© Éditions Québec Amérique inc., 2020.
quebec-amerique.com
Pour mes parents, Marie-Paule et Grégoire, mes enfants, Catherine, Félix, François-Christophe et Jean-Sébastien, et mes petits-enfants.
Pour Claude.
C’est le rêve qui nous fait avancer, mais on n’avance pas en rêvant.
René Lévesque
Le 8 mars 2020, au moment de terminer la rédaction de ce livre, le jour même où les presses avaient été réservées pour l’imprimer, Québec demandait aux établissement du réseau de la santé de gérer rigoureu sement leurs réserves de masques de protection : la pandémie était à nos portes. Le 14 mars, le gouvernement déclarait l’état d’urgence sanitaire.
Les activités liées au lancement étaient prêtes, ma participation au Salon du livre de Québec confirmée et les entrevues avec les médias en préparation. Évidemment, tout cela a été annulé. Il aurait été inap proprié d’attirer l’attention sur le récit de ma vie au moment où, sur le qui-vive, nous nous préparions au pire. Malheureusement, le pire est arrivé. Le succès des mesures sanitaires n’a pas empêché la mort de milliers de personnes.
Aujourd’hui, bien que fragile, la situation paraît sous contrôle. Le coronavirus SARS-CoV-2, ennemi commun de l’humanité, est toujours là, mais il semble que nous ayons réussi à en prendre suffisamment le contrôle pour retrouver une vie à peu près normale.
Mon éditrice et moi avons convenu de permettre à ce livre de reprendre la route de l’imprimerie et de ne rien ajouter au texte origi nal au sujet des événements dramatiques que nous venons de vivre.
Pauline Marois 1 er juillet 2020
Introduction
Montréal, décembre 2018
Une nouvelle maison. Un nouveau milieu de vie. Un environnement à redécouvrir. Avec ses parcs et son lac, ses paysages boisés, tout près de la ville pourtant. Cet hiver, mon mari et moi passerons du temps au Mexique. À notre retour au printemps, nous nous installerons à nouveau à L’Île-Bizard, pour vivre près de la nature.
Peu importe la longueur des années, déménager, c’est toujours un grand dérangement. Ce moment propice à faire le tri, à choisir les objets à garder et ceux dont on se départit, nous amène souvent à revisiter des chapitres de notre vie. En vidant les armoires, des souvenirs et des visages nous apparaissent. Notre propre visage aussi, celui du temps passé. Tous ces visages qui ont été nôtres, que les années tannent ou enluminent. C’est la somme d’une vie qu’on place chaque fois dans des cartons. C’est le moment de constater, dans le tourbillon du départ, la somme de ce que l’on est, et de se déraciner pour se refaire un nid ailleurs.
Partout où je m’installe, j’aime prendre racine. C’est vrai pour les lieux où j’ai vécu, et c’était vrai aussi pour les fonctions que j’ai eu le privilège d’occuper. Prendre racine, c’est pour moi apprivoiser l’espace, l’habiter, y vivre des joies et des peines, y recevoir les gens que j’aime. Créer des liens avec le voisinage et avec les personnes qui lui donnent vie.
L’automne dernier, j’ai rassemblé mes pénates et orchestré notre déménagement vers la maison que nous faisons construire à l’île. J’ai fait le deuil de notre condo de la rue Saint-Jacques. J’ai adoré vivre entre ces murs, y convier la famille et les amis à des fêtes animées, profiter de la grande terrasse qui occupait le toit. J’ai fait le deuil du Vieux-Montréal aussi, ce quartier où le passé tient le présent entre ses mains. Chaque édifice y porte la beauté de son histoire, la lourdeur des époques, l’aplomb, intimidant, des leçons apprises ou oubliées et de mémoires qui persistent.
Dans ce quartier historique, la dame qui tenait le resto-traiteur où je m’arrêtais souvent se montrait toujours heureuse de me voir. Elle me faisait la bise quand j’arrivais. L’épicier, un jeune Burkinabé aux longues tresses, me donnait l’accolade, me tutoyait en me racontant sa vie. Il en allait de même du poissonnier, du boucher… Faire les courses, c’est faire des rencontres. Que ce soit Montréal, L’Île-Bizard ou Charlevoix, je m’approprie mes environs en fréquentant les commerces, en arpentant les rues. Je me familiarise avec les gens qui feront partie de mon quotidien, du nettoyeur au cordonnier en passant par le dépanneur, le resto du coin, la pâtisserie ou l’épicerie.
Je trouve douloureux de quitter un endroit que je me suis approprié. Chaque fois, je meurs un peu. Je dois me déraciner de ces lieux qui me plaisent, couper des liens, renoncer à des personnes auxquelles je m’étais attachée, au confort que j’y trouvais.
Je vivais la même chose dans ma vie professionnelle. Lorsqu’on me confiait un nouveau ministère, de nouvelles fonctions, je me faisais un devoir et une joie d’aller à la rencontre de mes nouveaux collaborateurs, d’apprendre à les connaître, de m’approprier les politiques, les programmes… J’éprouvais toujours une envie très forte d’établir un ancrage.
Ainsi, chaque fois que j’ai dû partir, j’ai souffert de rompre ces liens. Bien souvent, ce n’était pas par choix ; déménager, changer de ministère… quitter mes fonctions de première ministre après une défaite difficile. De petits et grands deuils.
Au cours des cinq dernières années, le Vieux-Montréal a été mon chez-moi, mon village. J’aimais y marcher pour me rendre à des rendez-vous, pour faire mes emplettes, pour voir et revoir ces visages qui m’étaient devenus familiers, pour en découvrir de nouveaux…
C’est aussi dans ses rues que j’ai eu très souvent le plaisir de vous croiser.
Depuis mon retrait de la vie publique en 2014, vous ne m’avez pas quittée. Vous venez vers moi sur le trottoir, au restaurant, pour me dire bonjour, pour me dire merci. Le temps d’une conversation au passage, vous m’offrez un bout de votre vie, un aperçu de qui vous êtes, de ce que j’ai représenté pour vous. Vous me témoignez, encore, votre appui et votre gratitude. Vous m’exprimez vos vues sur la politique d’aujourd’hui, sur les décisions de nos dirigeants, sur les avenues que pourrait envisager notre nation.
Toute ma vie, avec toute mon énergie, j’ai travaillé pour que nous vivions dans une société plus humaine, plus juste, plus équitable. Aujourd’hui, j