Mère Marie de l’Assomption Fondatrice du Cercle Saint Jean-Baptiste Marie Le Roy Ladurie (1896-1973) , livre ebook

icon

182

pages

icon

Français

icon

Ebooks

2008

Écrit par

Publié par

Lire un extrait
Lire un extrait

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne En savoir plus

Découvre YouScribe et accède à tout notre catalogue !

Je m'inscris

Découvre YouScribe et accède à tout notre catalogue !

Je m'inscris
icon

182

pages

icon

Français

icon

Ebooks

2008

Lire un extrait
Lire un extrait

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne En savoir plus

Publié par

Date de parution

01 janvier 2008

EAN13

9782811100346

Langue

Français

Poids de l'ouvrage

2 Mo

Françoise Jacquin
Mère Marie de l’Assomption Fondatrice du Cercle Saint Jean-Baptiste Marie Le Roy Ladurie (1896-1973)
Églises d’
mémoire KARTHALA
MÈRE MARIE DE L’ASSOMPTION MARIE LE ROY LADURIE (1896-1973)
Depuis trente ans, nous avons été les spectateurs et les acteurs d’une formidable mutation du panorama religieux mondial. Au milieu du e XXsiècle, un peu plus d’un catholique sur deux dans le monde vivait en Europe et en Amérique du Nord ; le nouveau millénaire n’en comptera bientôt plus qu’un sur trois et le temps est proche oùl’Afrique aura presque autant de chrétiens que l’Europe occidentale. Cette situation est le fruit de l’histoire des siècles passés, en particulier e e de l’histoire missionnaire desXIXetXXsiècles. Des colonisations aux indépendances, non sans douleurs, des communautés chrétiennes – catholiques, protestantes – sont nées en dehors de l’Occident, puis de véritables Églises, qui se sont affirmées et témoignent autrement de l’Évangile du Christ. Elles se penchentaujourdhui sur leurs origines et veulent en connaître les sources. La collectionMémoire d’Églisesentend se situer dans cette perspec-tive en recourantàune approche historique en lien avec les autres sciences sociales (anthropologie, sociologie...). Il faut multiplier les histoires particulières pour que deviennent enfin possibles les synthèses informées qui manquent sur lesÉglises du Sud. Cette collection est dirigée par Paul Coulon, directeur honoraire de lInstitut de science et de théologie des religionsàlInstitut Catholique de Paris, rédacteur en chef de la revueHistoire & Missions Chrétiennes éditée par leséditions Karthala depuis 2007.
KARTHALAsur Internet : http://www.karthala.com Paiement sécurisé
Couverture : Toumliline,été1956.
Éditions KARTHALA, 2008 ISBN : 978-2-8111-0034-6
Françoise Jacquin
Mère Marie de l’Assomption Fondatrice du Cercle Saint Jean-Baptiste
Marie Le Roy Ladurie (1896-1973)
Préface de Michel Sales, s.j. Avant-propos de Marie Fauroux
Éditions KARTHALA 22-24, boulevard Arago 75013 Paris
DU MÊME AUTEUR
1987,Histoire du Cercle saint Jean-Baptiste, Beauchesne. 1989, Abbé Monchanin,Lettresàsa mère, présentées par F.J., Cerf. 1995, AbbéMonchanin,Lettres au Père Le Saux, texteétabli et annoté par F.J., Cerf. 1996,Jules Monchanin, prêtre 1895-1957, Cerf. 1999, Henri Le Saux, Lettres dun Sannyasi chrétienàJoseph Lemarié, PréLemarisentation et annotation par J. éet F.J., Préface Jacques Dupuis, Cerf. 2003,Une amitiésacerdotale, 1919-1990 (J. Duperray)Monchanin / E. , Lessius. 2007,Louis Massignon / Jean Mohammed Abd el Jalil, de parrainà filleul, Correspondance présentée et annotée par Maurice Borrmans et Françoise Jacquin, Préface Maurice Borrmans, Cerf.
Ce nouvel ouvrage est le fruit de toutes les semailles reçues au Cercle saint Jean-Baptiste et dont mes précédents travaux ontéténourris. Je tiens à exprimer la dette immense que j’ai envers sa fondatrice, ses aumôniers, et tous ses membres dont l’amitiém’a si souvent soutenue. Sans eux, je n’aurais jamais rencontréces grands précurseurs, l’AbbéMonchanin, Louis Massignon, le P. Abd el Jalil, le P. Le Saux qu’ils m’ont appris à connaître et à faire connaître à mon tour. J’assure de ma vive reconnaissance toutes celles qui m’ont aidée dans la collation d’informations rassemblées ici, tout d’abord une consœur de Marie de l’Assomption, Sœur Chantal de Seysell, puis Christilla Taudière et de nombreux membres du Cercle, dont Yvonne Le Blaye, Anne-Marie Cochet, Catherine Munier, Marie-Josèphe Rondeau, Luce Lamy, Jacqueline de Proyart, etc.
Préface
Le grain pourrit quand on lentasse et fructifie quand on le sème Saint Dominique
L’annéRoy Ladurie, la revuee même de la mort de Marie Le Axes, succédant depuis 1968 auBulletin du Cercle saint Jean-Baptiste, avait consacréun numéro spécial en 1973 à cette femme d’exception sous le nom qu’elle avait choisi au moment de sa consécration comme religieuse Auxiliatrice du purgatoire : Mère Marie de l’Assomption. Elleétait née en effet le 15 août 1896. Sous son nom de famille ou de religion, sans parler de noms d’emprunt dont elle signait certains de sesécrits (tel le symbolique Marie Moissonnière), cette figure apparaissait à de très nombreuses pages de l’Histoire du Cercle saint Jean-Baptistepubliée en 1987 par l’auteur de ce nouvel ouvrage. Elle restait néanmoinséclipsée et, pour ainsi dire, rejetée dans l’ombre de la personnalité éclatante de l’aumôJeanmai 1974, le P. nier du Cercle de 1946 à sa mort le 20 Daniélou, créécardinal par Paul VI en 1968. Ayant pris une conscience plus vive que tout autre de ce fait, Luce Lamy, préursidente du Cercle saint Jean-Baptiste de 1995 à 2005, eut à cœ de mettre au premier rang des préoccupations de ses membres, parmi d’ailleurs bien d’autres initiatives, de retrouver en leur teneur germinale encore vivante, pour les réactualiser et les transmettre, les véritables racines historiques du Cercle. C’est ainsi que, pendant plusieurs années, des réunions spéciales se tinrent, regroupant la plupart des membres parisiens du Cercle, beaucoup en rapport avec de plus anciennes, depuis longtemps enfouies en mission dans d’autres pays, tandis que le passage à Paris de telle ou telle, italienne notamment, le téléphone et la correspon-danceécrite faisaient le reste. Cette manière de faire s’avérait d’autant
6
MÈREMARIE DE L’ASSOMPTION
plus nécessaire que, soit négligence, soit plutôt mode habituel de procéder chez une femme active, plus soucieuse de faire l’histoire que de l’écrire ou d’accumuler les documents pour l’écrire, Marie de l’Assomption avait, dans ses dernières années, détruit toutes ses archives. Une partie non négligeable du livre de Françoise Jacquin trouve sa source, souvent inédite, dans ce recueil collectif de renseignements de première main. Ceux-ci font de cet ouvrage le complément, non seulement indispensable, mais pour ainsi dire indissociable, de l’Histoire du Cercle saint Jean-Baptiste. Par-delà ses multiples développements, peut-être vaudrait-il même mieux dire son essaimage successif ou ses divers marcottages, une fondation mystique, théologiquement très sûre et très originale, a pris corps dans la réalitédu Cercle saint Jean-Baptiste dans son expression native et la plus complète. Il s’agit d’un grand projet, exaltant, mûri pendant les années sombres de l’Occupation,L’Avent, et présentéau cardinal Suhard ànovembre 1945, jourNotre-Dame des Victoires, le 21 de la fête liturgique de la présentation de Marie au temple. Suzanne Siauve (1919-1975), ancienne normalienne, membre de l’École française dExtrême-Orient etéditrice,àcôtéde ses propres travaux sur lhin-douisme de Madhva, desécrits indiens de lAbbéMonchanin, avait déjà donnéen 1973 une présentation précise de ce projet, mais on ne disposait pas, comme on la aujourdhui dans le chapitre II de cet ouvrage pour la première fois, de la teneur intégrale du texte rédigépar Marie Le Roy Ladurie. On trouve dans ce texte prémonitoire, qui ne put jamais aboutir complètementàla communautéreligieuse que projetait Mère Marie de lAssomption, tous leséléments qui, sous une forme ou sous une autre, sincarneront dans les personnes, les relations, les activités daccueil, de formation, déchange, de recherches, de dialogue, dentraide, soutenues par une forte vie de prière contemplative personnelle, qui, depuis lorigine ouàun moment donnéde leur itinéraire spirituel, seront la caractéristique de tous ceux qui feront partie du Cercle saint Jean-Baptiste. Marie Le Roy Ladurie devaitàla formation reçue dans sa congré-gation religieuse, fortement marquée par lesExercices spirituelsde saint Ignace de Loyola, un goût privilégiépour la lettre même de l’Écriture Sainte, spécialement des psaumes, desévangiles et desépîtres de saint Paul. On se rend compte, enétudiant de près ce projet deL’Aventémaillé de références bibliques, liturgiques, patristiques et jusquaux deux citations de laSomme théologiquede saint Thomas dAquin très bien choisies (en particulier IIa IIae q.2 a.7), que, plus que tout autre, lauteur de ces lignes a non seulementétédirigée spirituellement, mais remarqua-
PRÉFACE
7
blement formée théologiquement par la lecture et la méditation des œuvres du P. Jules Lebreton (1873-1956). Une lettre du P. Yves de er Montcheuil au P. de Lubac du 1 novembre 1939 nous permet de savoir qu’elle a lu la premièreédition deCatholicisme(1938) et«en aété enthousiasméelque chose dans ses cercles d’e / ... / il en passera qu études aux J.C.S. (Jeunes Catholiques de la Société)». Mais si ces lectures témoignent de l’ampleur et du sérieux de sa formation théologique, elles n’expliquent ni ne contiennent, en son originalitéfoncière, doctrinale et concrète, l’intuition contemplative et missionnaire d’«inculturation»du christianisme sous la forme deL’Avent, avant la lettre, qu’a recueillie le Cercle saint Jean-Baptiste. Sans l’enseignement développéen son sein et la présence incessante du P. Daniélou, constamment relancépar Mère Marie de l’Assomption, de 1946 à 1974, le Cercle n’aurait pasétéce qu’il est. Mais c’est à Marie Le Roy Ladurie, de presque dix ans plus âgée que le P. Daniélou et morte un an avant lui, que le Cercle a dû, non seulement de naître, de se déve-lopper, mais de continuer de vivre, fût-ce en diaspora autour de son noyau parisien, plus de trente ans après la mort du P. Daniélou et de celle qui l’avait appeléà être son premier théologien et son animateur spirituel. Les ouvrages du P. Daniélou rédigés à l’origine pour les membres du Cercle saint Jean-Baptiste ne constituent, certes, qu’une part de son œuvre théologique, mais une part importante, non seulement en volume, mais aussi en raison de son contenu. Aussi conviendrait-il d’examiner en quoi son œuvre de théologien, d’expert au concile du Vatican II, de cardinal a étéinfléchie par sa présence au Cercle saint Jean-Baptiste, voire par le projet même deL’Avent. Une brochure polycopiée, intituléeContem-plation et croissance du royaume. Divers aspects de la spiritualité du Cercle saint Jean-Baptiste(retraite prêchée par le P. Daniélou au Bec-Hellouin du 29 juin au 4 juillet 1963, 147 p.), longtemps réservée aux membres du Cercle saint Jean-Baptiste et jamais publiée en livre, de son vivant, par le P. Daniélou, pourrait servir de point de départ à cetteétude. Il s’agit du livre intituléContemplation, croissance de l’Église, publiéen 1977 dans la collection«Communio», attachée à la revue du même nom fondée par Hans Urs von Balthasar. C’est sur la suggestion d’une sœur augustine hospitalière de l’Hôtel-Dieu de Paris, la Mère saint Gervais, qui, à cause de la clôture de son premier ordre contemplatif, avait suivi les cours par correspondance du Cercle et s’était beaucoup enrichie spiri-tuellement de l’enseignement du P. Daniélou, que j’avaiséditéce livre. Mais, à sonétude, il faudrait joindre plus encore l’analyse rigoureuse des différentes versions et, si possible , la recherche des sources du fameux texte«D’une extrémitéà l’autre».
8
MÈREMARIE DE L’ASSOMPTION
«Quandle corps se défait, l’essentiel se montre : l’homme est un nœud de relations». Quand ilécrivait ces lignes, sans doute A. de Saint-Exupéry ne songeait-il pas, sans peut-être les exclure, aux plus mysté-rieuses de toutes les relations : celles de l’Esprit de Dieu quand, après avoir pris corps grâce auFiatd’une vocation consentie, il défie l’espace et le temps en continuant de vivre et de rayonner dans une communautéqui survit à celle qui l’a fondée comme à celles et ceux qui, bien des années après sa fondation, l’animent. Tel est bien, reproduit dans le groupe historique minuscule que constitue aujourd’hui encore le Cercle saint Jean-Baptiste, le grand phénomène de la Tradition de la plénitude du Mystère du Christ à toutes les nations que réalise toujours et partout l’Église, en commençant en Israël. Comme toute vocation chrétienne authentique,L’Aventn’exclut rien de la Révélation et de la Tradition du Mystère, indissolublement divin et humain, de la théologie comme de l’économie trinitaires. Mais en associant à cette vue de foi un véritable humanisme chrétien doubléd’une théologie chrétienne de l’histoire, implicite plus que développée,L’Avent ouvrait en outre, non seulement à l’intelligence chrétienne, mais au dialogue interreligieux et interculturel des voies missiologiquement nouvelles et fécondes que reprendraient non seulement le concile du Vatican II, mais aussi Paul VI dans son exhortation apostoliqueEvangelii nuntiandi(1975). Ce ne sont point seulement des individus, mais toutes les communautés humaines, des plus petites aux plus grandes, avec toutes leurs particu-larités linguistiques et culturelles, qui, aspirant au Christ, sont travaillées de l’intérieur par son Mystère, sont appelées un jour ou l’autre à y participer en plénitude, c’est-à-dire jusqu’au martyre effectif ou spirituel. Il n’est, dans cette perspective, non seulement la figure de Jean-Baptiste, mais aussi celle de Marie qui n’aient leur place dans le projet de L’Avent. Une place d’autant plus spirituellement fondamentale que doctrinalement approfondie et fondéRoy Ladurie a anticipe. Marie Le é dans une certaine mesure le chapitre VIII de la constitution dogmatique Lumen gentiumdu concile du Vatican II sur«La bienheureuse Vierge Marie, Mère de Dieu, dans le mystère du Christ et de l’Église», déclarée «Mère de l’Église»par Paul VI en présence des observateurs orthodoxes, anglicans et protestants, dans l’aula même du concile, le 8 décembre 1965. Un an à peine après le concile du Vatican II et vingt et un ans jour pour jour après la présentation deL’AventàNotre-Dame des Victoires, Marie Le Roy Ladurieécrivait au P. Yves Raguin le 21 novembre 1966 : «Pour moi, je pense que si le Cercle [saint Jean-Baptiste] nest pas une école de saintetépar la contemplation, la mission, il ne suit pas sa vocation».
PRÉFACE
9
Ce n’était là que faireécho au message le plus indéniable de Vatican II au chapitre VI de la constitutionLumen gentiumsur«L’appel universel à la saintetédans l’Église». Mais, si la saintetéqui fait le fond de l’Église dépend de part en part de sa communion au Mystère du Christ, unique «Lumière desNations»,àproprement parler (cf. le chapitre I deLumen gentiumsur«Le mystère de l’Église»), si tous lesêtres humains, dIsraël ou de quelque nationàlaquelle ils appartiennent, quelle que soit leur situation thétique ou non thétique par rapport au Christ Jésus, sont ordonnés et appelés par Dieuàcette Sainteté(cf.Lumen gentium, chapitre II :«Le peuple de Dieu»),àcombien plus forte raison tous les baptisés, laïIV decs (cf. chapitre Lumen gentium), prêtres etévêques (chapitre III deLumen gentium) y sont-ils tous appelés, pour ne rien dire des religieux«consacrés pour en témoigner sans glose»(Lumen gentium, chapitre VII). Cest lappel personnel, en sa propre chair, dont Marie Le Roy Ladurie avait pressenti le prix, lorsquelleécrivait au P. novembreRaguin, le 21 1961, au sortir de sa retraite annuelle :«Jaiétéhuit jours en contem-plation continue de la Sainte Vierge et nettement appeléeàsa suiteàune pauvretédesprit, un holocauste bien plus radical de monêtre. Jai compris que sa virginiténétait pas un retour auParadis terrestre, mais une entrée dans lordre nouveau, celui de la Rédemption, surtout par les souffrances de lesprit et du cœur,àla Passion. Jai entrevu que lépouse était appeléeàassumer la part ténébreuse de la Croix. Jai eu assez peur de cet attrait nouveau, impérieux, qui me sortait dune ligne assez paisible dadoration, je dirais de repos dans le mystère de Dieu.» Cette confidence me donne surtout loccasion de renvoyeràlensemble de la correspondance publiéYves Raguin dans le nume par le P. éro spécial de la revueAxesde juin-juillet 1973. En ce début du troisième millénaire de l’ère de lIncarnation, la voie de L’AventesquisséRoy Ladurie reste plus que jamaise par Marie Le ouverteàl’Église, pourvu que lon ne méconnaisse pas que l’Église nest, en son fond, que la présence historique réelle, dans lhistoire, de Jésus-Christ lui-même«répandu et communiqué ». Comme le confiait les yeux ferméGaston Fessards le P. àune enfant qui, devenue grand-mère, sen souviendrait,«la vraieÉglise reste cachée»(cf.Lumen gentiumn°8).
Michel SALES, s.j. Aumônier du Cercle saint Jean-Baptiste mercredi 31 octobre 2007
Voir icon more
Alternate Text