134
pages
Français
Ebooks
2020
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Publié par
Date de parution
20 janvier 2020
Nombre de lectures
5
EAN13
9782764439449
Langue
Français
Poids de l'ouvrage
1 Mo
Publié par
Date de parution
20 janvier 2020
Nombre de lectures
5
EAN13
9782764439449
Langue
Français
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De la même autrice
Sous la toge, tome 2 , Stanké, 2010.
Sous la toge, tome 1 , Stanké, 2009.
Projet dirigé par Stéphanie Durand, éditrice
Conception graphique : Nathalie Caron et Nicolas Ménard
Mise en pages : Marylène Plante-Germain
Révision linguistique : Isabelle Pauzé
En couverture : Photographie de Sébastien Ventura / www.sebastienventura.com
Conversion en ePub : Fedoua El Koudri
Québec Amérique
7240, rue Saint-Hubert
Montréal (Québec) Canada H2R 2N1
Téléphone : 514 499-3000, télécopieur : 514 499-3010
Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada.
Nous remercions le Conseil des arts du Canada de son soutien. We acknowledge the support of the Canada Council for the Arts.
Nous tenons également à remercier la SODEC pour son appui financier. Gouvernement du Québec – Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres – Gestion SODEC.
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada
Titre : Martine Ouellet : oser déranger / Nathaly Dufour.
Noms : Dufour, Nathaly, auteur.
Identifiants : Canadiana 20190037849 | ISBN 9782764439425
Vedettes-matière : RVM : Ouellet, Martine. | RVM : Femmes politiques—Québec (Province)—Biographies. | RVM : Femmes ministres—Québec (Province)—Biographies. | RVM : Chefs de parti politique—Québec (Province)—Biographies. | RVM : Québec (Province)—Politique et gouvernement—2012-2014.
Classification : LCC FC2928.1.O94 D84 2020 | CDD 971.4/05092—dc23
ISBN 978-2-7644-3943-2 (PDF)
ISBN 978-2-7644-3944-9 (ePub)
Dépôt légal, Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 2020
Dépôt légal, Bibliothèque et Archives du Canada, 2020
Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés
© Éditions Québec Amérique inc., 2020.
quebec-amerique.com
Tournées vers l’avenir, pour nos enfants Guillaume, Emmanuelle, Jérémy, Gabriel, Xavier et Alexandra
Martine et Nathaly
On va toujours trop loin pour ceux qui ne vont nulle part.
Pierre Falardeau
MOT DE L’AUTRICE 1
Ceux qui luttent ne sont pas sûrs de gagner, mais ceux qui ne luttent pas ont déjà perdu.
Bertolt Brecht
J’ai rencontré Martine pour la première fois en 2016, à l’occasion de la course à la direction au Parti Québécois. Je connaissais un peu son parcours de militante, puis de députée et de ministre. Je n’avais pas d’opinion arrêtée à son sujet. On me l’avait décrite comme une femme de tête, très intelligente, mais difficile à côtoyer parfois. Je me méfie toujours de ce genre de commentaire, car j’ai pu constater, de nombreuses fois, le double langage utilisé pour décrire les femmes et les hommes, particulièrement en politique. J’ai aussi rencontré beaucoup de faux gentils et de fausses méchantes… Bref, je préfère me faire ma propre idée sur les individus.
Pour comprendre où je me situais lorsque j’ai fait sa connaissance et que j’ai décidé de l’appuyer dans sa course à la chefferie, voici l’extrait d’un texte que j’ai publié en 2016 dans le HuffPost :
Je suis indépendantiste depuis bien avant que j’ai obtenu le droit de vote. J’ai toujours été convaincue que de devenir un pays était l’aboutissement logique de ce que nous sommes comme peuple.
C’est ce qui m’a amenée à Option nationale, en 2012. Enfin, je retrouvais un discours qui, sans gêne et sans détour, proposait de mettre de l’avant, d’abord et avant tout, l’indépendance du Québec. Pas tenter de prendre le pouvoir en balayant les questions difficiles sous le tapis. Pas gouverner une province en attendant que les conditions soient favorables à, peut-être, éventuellement, si on le sent bien et si Jupiter n’est pas en carré de Vénus, proposer aux Québécois de devenir officiellement un pays. Non, prendre le pouvoir avec comme objectif de faire l’indépendance dans un premier mandat.
Ce que ça peut avoir dérangé, l’arrivée d’ON dans le portrait de l’éternelle alternance PLQ/PQ ! Heille toé chose, on divisait le vote et on n’arrêtait pas de parler d’indépendance tout le temps, sur toutes les tribunes, le sourire aux lèvres et la confiance dans le regard. Pire que ça, on ne faisait pas que s’en parler entre crinqués convaincus, on voulait en jaser avec tout le monde ! Parce que voyez-vous, on n’a jamais cru que « les gens ne veulent pas entendre parler de la souveraineté ». Ce n’est pas parce qu’on répète la même chose ad nauseam que ça devient une vérité. Le fait est que les Québécois veulent entendre parler d’économie, d’environnement, de santé, d’éducation, etc., et que tous ces sujets sont inévitablement liés à notre capacité de décider de ce qui nous convient, avec tous les outils en main.
[…]
Martine Ouellet tient depuis le début un discours assumé et clair, en parfaite adéquation avec ce que je préconise comme approche. Qu’on le veuille ou non, les troupes de sieur Couillard feront de l’élection de 2018 une élection quasi référendaire. Nous devons donc commencer à travailler dès maintenant à la préparation de notre attaque, car il n’est pas question qu’on se place en mode défense comme en 2014, avec les résultats catastrophiques que l’on connaît. Cette offensive serait d’autant plus efficace si l’on réussissait à faire parler d’une même voix, le temps d’une élection, les divers partis indépendantistes. Pour cela, ON et QS souhaitent un engagement clair dès le premier mandat. Soyons donc limpides !
Martine Ouellet propose une Constitution initiale de la République du Québec qui sera soumise à la consultation des Québécoises et des Québécois de toutes les régions, à travers la Commission préconstituante. C’est selon moi, l’approche la plus sensée, la plus prometteuse et surtout, la plus clairement assumée. J’en suis.
Nous étions donc à la même place et, dès les premières minutes de notre conversation à l’été 2016, j’ai su que je venais de trouver mon alter ego politique. Ce que je ne savais pas encore à ce moment, c’est que Martine deviendrait une amie très chère dont la présence s’avèrerait déterminante dans ma vie. Comme elle le dit souvent, ce fut une rencontre magique.
Martine est une femme entière, dans tout ce qu’elle fait. Elle ne se contente jamais des à-peu-près. Ces traits de personnalité, alliés à sa grande intelligence, en font quelqu’un qui a quasiment toujours deux ou trois pas d’avance sur la parade. Combien de fois l’ai-je vue mettre en lumière un aspect nébuleux d’un dossier, des semaines, des mois avant que les autres « allument ». Ce qui m’a mise hors de moi – je suis pas mal plus sanguine qu’elle –, c’est cette fichue habitude qu’ont les commentateurs de ridiculiser, en la déformant plus souvent qu’autrement, la pensée de Martine. Pour ensuite acquiescer benoîtement aux mêmes propos prononcés par quelqu’un d’autre…
Au moment où j’écris ces lignes, nous sommes au lendemain du congrès de « refondation » du Parti Québécois. Les journalistes ont été prompts à relever que les intentions exprimées par ce PQ 2.0 se résumaient à mettre en avant la position que Martine a défendue durant ses deux courses à la chefferie. (À ce sujet, je vous invite à consulter l’ensemble de sa plate-forme, sur son site Internet martineouellet.quebec. Ça donne un aperçu de la cohérence des mesures proposées pour une future République du Québec. On est loin, très loin, des incantations…)
Visionnaire avec les deux pieds bien ancrés dans le réel, Martine a été dépeinte de manière tellement déformée que lorsqu’elle a commencé à envisager d’écrire ses mémoires, je lui ai immédiatement offert ma plume. Je voulais que la population connaisse cette femme comme moi j’ai eu la chance de la découvrir : pédagogue, motivante, généreuse et attachante. Elle a ses défauts, comme tous. Elle est parfois si concentrée sur le but à atteindre qu’elle peut sembler lointaine. Elle a aussi une timidité qui peut la rendre, à l’occasion, maladroite dans ses échanges avec les autres. Mais, à part ma famille immédiate, Martine est la seule personne que je n’hésiterais pas à appeler en cas de besoin, peu importe le jour ou l’heure. Et je sais qu’elle serait là.
Lors de nos conversations autour de ce livre, elle s’est livrée sans pudeur. Certains chapitres de sa vie politique sont plus difficiles que d’autres pour elle, et j’ai souvent senti à quel point elle avait dû « se parler » pour ne pas craquer face à l’adversité. Cette femme a une résilience époustouflante. Je souhaitais lui donner la possibilité de se faire entendre, et la narration à la première personne s’est imposée d’elle-même. Ce fut un défi de taille. Nous sommes complémentaires, mais différentes. Mais j’ai très bien vécu ma schizophrénie pendant tous ces mois…
Mon souhait pour ce livre, c’est qu’il réussisse à lever le voile sur ce qui se passe parfois – souvent – dans les coulisses du pouvoir. Comment une personne peut être démonisée, ridiculisée, voire dénaturée, pour des fins qui n’ont strictement rien à voir avec le bien commun. Comment, aussi, nous sommes traitées différemment en tant que femmes lorsque l’on exerce un certain pouvoir.
Et surtout, j’espère que plusieurs comprendront à quel point Martine Ouellet a à cœur l’avenir du Québec. Que ses propositions, en matière d’environnement, d’économie, de culture ou autres, sont inspirées et inspirantes. Et que le Québec a tout à gagner à avoir Martine Ouellet dans son camp pour le tirer vers le haut !
Merci pour ta confiance, mon amie.
Bonne lecture.
Nathaly Dufour 12 novembre 2019
1 . Au sujet du mot « autrice », un choix personnel qui fait parfois sourciller certains, je vous suggère la lecture de cet article : GALIPEAU, Silvia. « Autrices et fières de l’être », La Presse , 24 février 2019.
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