114
pages
Français
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2016
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Publié par
Date de parution
23 mars 2016
Nombre de lectures
7
EAN13
9782312042633
Langue
Français
Mais où sont passés les lingots d’or du « Prince de Conti » échoué à Belle-Île en 1746 ?
Guy Lépinay
Mais où sont passés les lingots d’or du « Prince de Conti » échoué à Belle-Île en 1746 ?
LES ÉDITIONS DU NET 22, rue Édouard Nieuport 92150 Suresnes
© Les Éditions du Net, 2016 ISBN : 978-2-312-04263-3
À la mémoire de Jean-Claude L ESCURE .
De Susan Sontag :
« On écrit pour rendre justice à la vérité »
Et, où il est confirmé :
« qu’il ne faut pas mélanger torchons et serviettes »
Sommaire
Sommaire
L’aventure commence
L’unique voyage du « Prince de Conti »
Le commanditaire
La première équipée
Le premier accord
Deuxième accord. Déclaration d’un gisement homogène
Le pillage
Le déchaînement médiatique
La Procédure
L’analyse du jugement de 1983
Réponse aux interrogations légitimes de la Presse
Epilogue
Annexes
L’aventure commence
La fourgonnette blanche coupa la place de l’Étoile à vive allure et s’engouffra dans l’avenue de la Grande Armée en direction de la porte Maillot.
Je venais de la louer, rue Lamartine dans le neuvième arrondissement de Paris, chez Mon Auto, et de charger avec deux jeunes amis un compresseur thermique jaune des plus sophistiqués, réputé pour son débit et son silence.
Après être arrivés à Saint-Lubin-des-Joncherets, en Eure et Loir, près de Dreux, où j’étais notaire, nous rejoignîmes le petit groupe d’aventuriers qui s’affairait, sur le parking de ma propriété, à réunir les équipements nécessaires.
En cette fin de radieuse journée de début Septembre, un léger vent d’Ouest nous apportait la prégnante et chaude odeur du blé fraichement coupé.
Après de joyeuses congratulations, la petite équipe s’employa à charger le matériel dans la fourgonnette.
En plus du compresseur déjà en place, il fallut embarquer les bouteilles de plongée, tous les sacs d’équipement individuel, combinaisons, masques, palmes, détendeurs et affaires personnelles.
Et il ne fallait surtout pas oublier la suceuse !
C’était l’élément essentiel de l’entreprise qui se composait d’un tube d’acier d’environ un mètre de long, ouvert aux deux extrémités, d’un diamètre de vingt centimètres, bardé à l’extérieur de plusieurs poignées pour être manipulé dans toutes les situations. A vingt centimètres d’une extrémité, pénétrait dans ce tube un tuyau d’acier d’un centimètre de diamètre, qui devait insuffler l’air comprimé en provenance du compresseur.
L’air remontant naturellement à la surface, en plus de la pression exercée par la profondeur, allait créer une force d’aspiration qui permettrait de creuser le fonds marin sans trop de difficulté.
L’autre extrémité était destinée à être raccordée à un tuyau d’élastomère, léger et souple de vingt centimètres de diamètre également, qui devait rejoindre la surface et être attaché à un flotteur pour évacuer les rejets.
Il était convenu avec l’équipe que je ne plongerais pas.
Et pour cause.
Je ne m’étais jamais exercé à plonger avec des bouteilles et n’avais ni entrainement, ni matériel.
J’avais, par contre, à ma charge le rôle d’organisateur de l’équipée et de responsable de la logistique.
Je me devais donc de veiller à tout.
Avant ces préparatifs, au début du printemps mil neuf cent soixante-quatorze, monsieur Perrot, chirurgien-dentiste à Nonancourt avait reçu en rendez-vous Patrick Lizé, instituteur à Saint-Lubin des Joncherets, pour une rage de dents.
Ce dernier lui fit part, entre deux séances de roulette, de sa passion pour les navires naufragés du XVIII e siècle et lui narra ses plongées à la découverte de l’épave du Saint-Géran à l’île de la Réunion, dont il revenait après avoir passé six mois de son service militaire au deuxième RPIMa.
Monsieur Perrot l’incita alors à se mettre en relation avec son ami et voisin immédiat, Jean-Claude Lescure, plongeur amateur, qui l’été plongeait en compagnie d’un tropézien, Marius, dans les fonds marins des baies de la presqu’île, à la recherche de vestiges de bateaux grecs ou romains, victimes de nombreux naufrages intervenus par fort vent d’est.
Les deux plongeurs se rencontrèrent effectivement à plusieurs reprises et Patrick Lizé, fondu de recherches sous-marines, et après avoir mis en valeur ses plongées à l’Ile Maurice, fit état de plusieurs bateaux qui auraient fait naufrage sur les côtes du sud de la Bretagne, notamment à Belle-Ile et Mer et dont les épaves seraient intéressantes à rechercher.
Jean-Claude Lescure se dit aussitôt que ce devait être passionnant de se fondre dans le sillage des siècles passés et qu’il pourrait faire de cette île au climat privilégié la destination de prochaines vacances familiales.
L’instituteur dont la fonction intermittente, lui permettait, grâce aux journées pédagogiques, aux arrêts pour maladies et à des vacances scolaires à rallonge, de se consacrer à sa passion, la recherche d’épaves, fouillait sans relâche les Archives Nationales à Paris, et également les archives et les rapports des capitaines des galions abîmés, appartenant à la Compagnie des Indes.
Les rapports d’une précision étonnante, véritables carnets de bord, relataient tous les évènements survenus pendant les campagnes maritimes et comportaient également l’inventaire précis de tout ce qui se trouvait à bord, matériel, nourriture, équipage, animaux, marins, cargaison, etc.
Dans les archives apparaissait aussi l’inventaire de ce qui avait pu être retiré du fond de la mer après chaque naufrage, si celui-ci survenait près des côtes.
Il était donc possible de supputer approximativement, ce qui était censé rester sur les fonds marins.
Les deux plongeurs, jetèrent donc leur dévolu sur Belle-Île en Mer et poussèrent leur imagination jusqu’à jouer du pendule, qui se stabilisa sur Locmaria à l’extrême sud-ouest de Belle-Ile.
Au mois d’Août mil neuf cent soixante-quatorze, forts de leurs informations et de leurs exercices spirites, Jean-Claude Lescure et Patrick Lizé, en vacances familiales séparées sur l’île, plongèrent ensemble au départ de Locmaria, comme le pendule les y avait incités, se laissant dériver sur plusieurs kilomètres, le long de la côte sud-ouest, entraînés par de violents courants, devant les pointes du Beg Er Skeul, du Rozezew, de Bornor, les grottes des Vaches, aux Pigeons et de Porh Coter, s’attardant dans les anses du Pilor et de Guiniek, fouillant les fonds du regard, à la recherche des restes d’une épave quelconque.
Ils finirent par récupérer, à l’entrée de la crique de Porh Lost- Kah, deux boules d’un bois rouge ainsi qu’un petit fragment de faïence bleue.
Etaient-ce les restes d’un pique-nique ?
Sceptiques, ils poursuivirent leurs plongées estivales dans cette crique de Porh Lost-Kah, à la recherche d’autres débris pouvant faire penser qu’un échouage avait eu lieu en cet endroit, mais ne trouvèrent rien d’autre.
Le site était plat comme le dos de la main, recouvert de galets et d’algues vertes.
Ils n’aperçurent ni vestiges de mâts, de membrures, de berceau, ou d’étambot, rien qui ressemble à une quelconque empreinte de bateau.
Aucune trace visible à la surface du fond marin.
Cependant, quelques résidents locaux, rencontrés par hasard, se souvenaient que leurs ancêtres leur avaient raconté avoir entendu dire par leurs propres ascendants que ces derniers avaient remonté de la petite grève qui ferme la crique, des bois flottants, dont ils s’étaient servis pour construire à l’époque quelques habitations voisines.
Jean-Claude Lescure et Patrick Lizé consacrèrent la fin de leurs vacances à nettoyer le site supposé d’un naufrage des algues qui le recouvraient.
Sans plus de résultat.
Pugnaces et piqués au jeu, ils s’en allèrent, en repartant pour la région parisienne, faire des recherches dans les archives départementales de Lorient et dénichèrent trois lettres leur révélant