Le Bienheureux Père Daniel Brottier 1876-1936 Du Sénégal à l’Œuvre d’Auteuil , livre ebook

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Date de parution

01 janvier 2006

Nombre de lectures

4

EAN13

9782845867913

Langue

Français

Poids de l'ouvrage

2 Mo

Antoine Grach Le Bienheureux Père Daniel Brottier 1876-1936 Du Sénégal à l’Œuvre d’Auteuil
Églises d’
mémoire KARTHALA
LE BIENHEUREUX PÈRE DANIEL BROTTIER
Depuis trente ans, nous avons été les spectateurs et les acteurs d’une formidable mutation du panorama religieux mondial. Au milieu du e XXsiècle, un peu plus d’un catholique sur deux dans le monde vivait en Europe et en Amérique du Nord ; le nouveau millénaire n’en comptera bientôt plus qu’un sur trois et le temps est proche où l’Afrique aura presque autant de chrétiens que l’Europe occidentale. e Cette situation est le fruit de l’histoire : l’histoire missionnaire desXIX e etXXsiècles. Des colonisations aux indépendances, non sans douleurs, des communautés chrétiennes – catholiques, protestantes, orthodoxes – sont nées en dehors de l’Occident, puis de véritables Églises, qui se sont affirmées et témoignent autrement de l’Évangile du Christ. Elles se pen-chent aujourd’hui sur leurs origines et veulent en connaître les sources. La collectionMémoire d’Églisesentend se situer dans cette perspec-tive en recourant à uneapproche historique.Il faut multiplier les histoires particulières pour que deviennent enfin possibles les synthèses informées qui manquent sur les Églises du Sud. Cette collection est dirigée par Paul Coulon, directeur honoraire de l’Institut de science et de théologie des religions (Institut Catholique de Paris), Membre titulaire de l’Académie des sciences d’Outre-Mer.
KARTHALAsur Internet : http://www.karthala.com
Couverture : Portrait peint du Père Daniel Brottier, d’après photo-graphie, immédiatement reconnaissable à sa barbe et à ses décorations.
© Éditions Karthala, 2006 ISBN : 2-84586-791-3
Antoine Grach
Le Bienheureux Père Daniel Brottier 1876-1936
Du Sénégal à l’Œuvre d’Auteuil
Éditions Karthala 22-24, boulevard Arago 75013 Paris
Avant-propos
Une nouvelleViedu Père Brottier. Elle est la reprise d’articles publiés de mai 1985 à novembre 1991 dans laRevue de Saint-Josephd’Allex (Drôme). Ceux-ci s’inspirèrent d’abord de l’attachante biographie du Père Yves Pichon parue dès 1937 aux éditions de l’œuvre d’Auteuil. Ce livre fondamental est l’œuvre d’un collaborateur et confident qui accompagnera le Père durant son séjour à Auteuil. Réalisé en quel-ques mois, l’ouvrage laissait des zones inexplorées. D’autres essais s’attachèrent surtout au portrait ou à la spiritua-lité du Père : Monseigneur Cristiani, Madame Beslier, M. Gosselin, le Père Gilbert, le Père Jean Vast qui a dépouillé les archives du diocèse Saint-Louis du Sénégal. Le Père Albert Pouget a beaucoup enrichi les souvenirs et docu-ments en particulier aux archives de l’Armée. Le Père Delcourt a écrit l’Histoire religieuse du Sénégal aux éditions Clairafrique en 1976. Nous avons pensé nécessaire d’enquêter sur le milieu social, la famille et la formation du Père. Nous avons été guidé surtout par M. le Chanoine Boitard, archiviste du diocèse de Blois. Nous avons aussi consulté dans leur intégralité les dépositions des nombreux témoins au double procès de béatification. Ainsi a pu être complétée l’image du Père Brottier.
Antoine GRACH, spiritain.
Introduction
En cette matinée d’octobre 1880, Monsieur l’instituteur de La Ferté-Saint-Cyr attendait tranquillement que ses élèves fussent tous arrivés, pour donner le signal d’entrée en classe. Soudain, des cris perçants s’élèvent. Le maître presse le pas vers un groupe confus de bras et de jambes qui s’agitent dans la poussière. À la force des poignets, le brave homme extirpe d’abord le benjamin de l’école, Daniel, puis un garçon plus âgé, Gaston, et enfin deux gaillards, les victimes encore tout ahuries de ce qui vient de leur arriver. Après une enquête, rendue confuse par les revendications indignées des deux partis, il ressort que Gaston a été (injustement bien sûr !) attaqué par deux grands et que Daniel s’est porté, tête baissée, dans ce combat inégal, pour venger l’honneur familial ! Aussi loin que remontent les rares souvenirs conservés de l’enfance du futur bien-heureux Daniel Brottier, l’impression qui domine, c’est sa fermeté de caractère et son audace. De la même époque, date une autre anecdote : les deux frères avaient improvisé une balançoire, à l’aide d’une « chèvre » de charron. Le jeu ne dura pas longtemps. Daniel se retrouva bien vite par terre, la main douloureusement écrasée. Gaston, qui se sentait responsable de l’accident, hurlait, épouvanté. Daniel, réprimant ses larmes pendant qu’on le pansait, ne cessait de répéter : « Mais ne pleure donc pas ! tu vois bien que c’est la main gauche. Cela ne m’empêchera pas de travailler quand je serai grand ! » Nous possé-dons une photographie de cette époque. Daniel a cinq ans. Dans ses mains, un beau fusil postiche pour faire « explorateur ». Déjà, dans ses yeux, luit cette flamme claire, que souligne la pose assurée du petit homme. Un regard étonnant ! Tout au long de sa vie, il subju-guera ses visiteurs d’un moment, comme ses amis les plus fidèles. Dans sa déposition au procès informatif de la béatification, Louis Delage, pionnier de l’industrie automobile, affirme :
« Je vis le Père Brottier une grande demi-heure, pas plus. Je 1e regardais au moins autant que je l’écoutais ; son regard me transper-çait, me bouleversait. […] J’estime que c’est un véritable miracle que
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LE BIENHEUREUX PÈRE DANIEL BROTTIER
d’avoir fait de moi, en quelques minutes, un homme si radicalement 1 changé . »
C’était peu d’années avant la mort du Père, à Auteuil. Mais, déjà au seuil de sa maturité, on relève, dans le portrait fait de lui à la veille de son départ pour l’Afrique, ce rayonnement que les ans accentueront. Ainsi le décrit Geneviève Beslier :
« Le Père Brottier n’avait pas vingt-sept ans. Il était grand, avec la sveltesse de la jeunesse. Ses cheveux bruns rejetés en arrière déga-geaient son front qu’illuminait l’intelligence. Sa barbe noire, légen-daire aussitôt qu’apparue, était éclairée déjà de quelques fils d’argent précoces. Son regard était splendide, son nez impérieux. Il avait l’air d’un paladin conscient de sa force et de sa douceur. Arraché du monde, il était fier de ne posséder pour tout bien qu’un crucifix en sa 2 ceinture . »
Quelques années plus tard, aumônier volontaire sur le Front, son tranquille héroïsme au service des blessés, lui vaudra de nombreuses citations :
e « Brottier Daniel, aumônier légendaire au 121 R. I. pour sa bravoure calme et réfléchie, son mépris du danger, son extraordinaire esprit de dévouement et d’abnégation. – A pris part avec le Régiment aux com-bats de Chaulmes les 4 et 6 septembre 1916, du Moulin de Tous-Vents 1e 13 avril 1917, partant en tête des vagues d’assaut et arrivant des premiers dans les lignes ennemies, s’est prodigué en toutes circons-tances et sous les plus violents bombardements pour apporter aux blessés le réconfort de sa présence et leur donner les soins nécessaires. 3 Est hautement estimé et admiré de tous au Régiment . »
1. Témoignage de M. Delage au procès informatif. Folio 39, questions 13 & 14. Archives OAA. 2. Geneviève Beslier,Le Père Brottier, Paris, Librairie Académique Perrin, 1946. 3. Cinquième citation du Père, datée du 13 septembre 1917, elle est signée du Lieutenant-Colonel Bourg.
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L’enfance
Daniel Brottier est né le 7 septembre 1876, à La Ferté-Saint-Cyr (Loir-et-Cher), petite commune d’un millier d’habitants (dont cinq cents au bourg). Le village se trouve à trois ou quatre lieues de Blois, Beaugency, Chambord, en bordure du Val-de-Loire, mais bien inséré en Sologne.
La Sologne
Comme tout homme, Daniel doit beaucoup à cette terre sur laquelle il a grandi. Qui serait indifférent à cet univers de landes parsemées d’étangs innombrables, qui alimentent des brouillards tenaces ; à ces forêts, où se mêlent chênes et pins, et dont la profon-deur semble infinie ? Elles abritent une végétation de sous-bois aux mystères toujours renouvelés, une faune étonnamment variée. Oui, les populations qui vivent en un tel pays en tirent les traits de leur caractère. Pourtant Daniel Brottier échappera pour une part à cet environnement. Ses parents y vivaient depuis peu lorsque l’enfant vit le jour à La Ferté-Saint-Cyr.
La mère : Herminie Bouthé
Il y eut Madeleine Fillion, fille d’un maçon de Lailly, dans le Val-de-Loire. Elle avait épousé un maçon limousin, Léonard Bouthé. Leur fils, René, naquit à Lailly en 1802 et prit la succession de son père. Il épousa Marie-Anne Quartier, de Beaugency. Ils eurent une fille, Herminie, qui naquit le 13 mars 1844. Les Bouthé avaient de la famille à La Ferté-Saint-Cyr, celle-ci possédait une maison sur la
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