Jean-Marc Éla et Séverin-Cécile Abega, un engagement scientifique , livre ebook

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Publié par

Date de parution

01 janvier 2012

EAN13

9782811106805

Langue

Français

Poids de l'ouvrage

1 Mo

trevuerroirs e africaine de sciences sociales et de philosophie Directeur : Fabien Eboussi Boulaga
JeanMarc Ela & Séverin Cécile Abega
Un engagement scientifique
Volume 8, Numéro 12/2012 é t ditions erroirs & KARTHALA
terroirs revue africaine de sciences sociales et de philosophie Directeur : Fabien Eboussi Boulaga
Vol. 8, 1-2 / 2012
Jean-Marc Éla et Séverin-Cécile Abega, un engagement scientifique
é t ditionserroirset KARTHALA
é t ditions erroirs& KARTHALA, 2012 ISBN : 978-9-8111-0680-5
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Sommaire
Editorial : l’Afrique réflexive Fabien Eboussi Boulaga
Dossier - Jean-Marc Ela et Séverin Cécile Abega : un engagement scientifique
Hommage à Jean-Marc Ela : le sociologue et le théologien en boubou Yao Assogba
Laudatiopour le Professeur Jean-Marc Ela René Devisch
Jean-Marc Ela, théologien Entretien avec Eloi Messi Metogo
Magistère et théologie en Afrique Eloi Messi Metogo Réinvestir les faits de population en Afrique Mohamadou Sall
Une sociologie des montagnes au Cameroun septentrional : sur les traces de Jean-Marc Ela Alawadi Zelao La refondation de la ville africaine selo n Jean-Marc Ela : le cas de Yabassi, une ville en crise M.P. Esse Ndjeng
Victimes non résignées. Jean-Marc Ela et la sociologie de la résistance Ambroise Kom Sexualité, pouvoir et société au Cameroun : sur l’imagination socio-anthropologique de Séverin Cécile Abega Claude Abé “Black Persephona” : pratiques magico-religieuses sur la mort et la naissance en Afrique et dans le monde gréco-romain Philippe Charlier
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Sommaire La violence symbolique comme facteur de la marginalisation des Pygmées chez Séverin Cécile Abega Aloys Mahwa
Cannibales et législateurs Séverin Cécile Abega
Séverin Cécile Abega et son temps Parfait D. Akana A propos deCannibales et législateurs Entretien avec Séverin Cécile Abega
Recherches et culture
Substance Use Prevention among Secondary School Students in Nairobi 161 Maurice O. J. Omollo
Annonces
Editorial : l’Afrique réflexive erroirsse reprend. L’endurance de la pensée est plus que jamais requise dotit d’« habiter son nom » et d’honorer sa « titulature » de revue africaine de de cette revue dans un contexte où, spontanément, la référence africaine n’évoque plus que la déroute, l’insignifiance ou l’universel alibi. Elle se sciences sociales et de philosophie, tout en un. Comment ? Par la mise en œuvre d’une réflexivité méthodique et constante. Celle-ci s’exercera sur l’« africanité » des appellations, des objets, des points de vue. Elle les consi-dérera toujours comme le contrecoup et la production d’une interaction ac-tuelle ou possible, le retournement d’un dehors en dedans , d’une objectivation en subjectivation, d’une hétéro-interprétation en auto-interprétation et réci-proquement. La réflexivité est une exigence transversale, qui se décline en « métaconcepts » définissant un niveau et des critères de second ordre ou méta-critères. Ceux-ci nous procurent les moyens de nous référer aux expressions, aux opérations et aux formations données et d’en apprécier l’effectivité (no-vation de formes et de structurations pertinentes, cohérence interne, adaptabi-lité ou capacité de se restructurer). D’où nous vient cette exigence ? De l’expérience, de celle qui assume (pose et présuppose) ce qui s’agite dans les question s et les débats majeurs qui s’ex-priment dans les « discours » (à prétention de vérité) et notamment dans les études académiques (à intention scientifique) sur l’Afrique dans les domaines de la politique, de l’économie, de la religion et de la culture… La Revue ne peut manquer alors de se faire l’écho de quelques-uns des thèmes de la longue liste des sujets que traitent les universitaires, les agents de l’Etat administratif et ceux de la coopératio n multilatérale. Citons en vrac et sans exhaustivité : - Historiographie africaine, anthropologie/ethnologie, tropicalisme géogra-phique et fin des paradigmes (hiérarchiquement évolutionnistes et racialisés des études africaines et absence de paradigmes nouveaux ou de substitution. - Esclavages (internes négro-africains, trans-sahariens ou arabo-musulmans,
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Fabien Eboussi Boulaga
transatlantiques ou chrétiens/européens), les formations étatiques. - Etat : formation, colonialisme et impérialismes forces et faiblesses, indépen-dance et dépendances, droit et non droit, réseaux d’ethnies et divers ; démo-cratie ; services publics : éducation, santé, infrastructures de base. - Développement et le sous-développement, causes endogènes ou exogènes, Etat et marché, économie libérale, ajustements structurels. Alternatives : agri-culture ; industrialisation, Nepad. - Identité culturelle (unité nativiste et culturelle, linguistique, diversité, hété-rogénéité) ; développement et sous-développement, Etat, marché, économie néolibérale, retour à l’Afrique des concessions, industrialisation. - Développement urbain, l’état des mœurs et des mentalités (archaïsmes et su-perstitions, traditions rétrogrades et modernité), excision, polygamie et ques-tions de genre, ethnismes et tribalismes , corruption, désordres et violences, migrations internes et externes. - Nationalisme, régionalismes, unité africaine, panafricanisme et diaspora, mondialisation et cosmopolitisme. A partir de quoi allons-nous opérer notre sélection, nos sujets préférentiels et notre hiérarchisation ? Ce lieu est un ensemble qui pourrait se formuler et s’élaborer en termes de projet (au lieu de programme), de topique probléma-tique, d’une perspective épistémologique et opératoire basée sur la réflexivité d’auto-implication allant jusqu’à la réduction anthropologique et la valorisa-tion du principe anthropique. Chacune des scansions appelle des explicitations et des justifications au moins cursives de sa formulation pour en faire une directive hypothétique d’in-vestigation, d’échange et de discussion. Ensemble, elles orientent vers des « solutions » qui sont de l’ordre du changement d’hypothèse, d’échelle , de po-sition ou de point de vue (perspective), du déplacement ou de la délocalisation. Elles concourent à des processus de reconfiguration, à des opérations de reca-drage qui rendent sans usage ni pertinence les termes opposés d’antinomies, d’antithèses et de dilemmes réputés mortels. C’est cette dernière manière de faire dont le chiffre est l’« anthropologie » qui vise et prétend à saisir ce phénomène historico-géographique en surmon-tant les obstacles préjudiciels, souvent dirimants, qui attribuent à l’Afrique soit l’unité d’une réalité nominale ou essentialiste soit d’être un « pur divers » qu’on intuitionne et que l’on vit seulement.
Editorial : l’Afrique réflexive
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Qu’est-ce que l’Afrique ? Existe-t-elle ? Comment existe-t-elle ? Comme une « simple expression géographique », la désignation ou le nom de l’un des cinq continents ? La géographie que nous considérons comme allant sans dire est objet de description des caractéristique s d’un pays, d’analyses spatiales, de recensement des populations, des ressources naturelles, des activités agri-coles, industrielles, des institutions et équipements qui canalisent et véhiculent des flux d’informations, de marchandises et de personnes. Elle construit ces phénomènes en représentations et outils techniques à des fins opératoires (cartes, vues aériennes, photographies satellitaires). Pourtant, elle n’a pas une valeur et des usages communs. Elle sert à faire la guerre, à exercer la domina-tion sur un complexe d’hommes et de choses et de leurs relations, à travers leur arrangement efficient et productif. Elle est celle d’une époque particulière, d’une couche sociale particulière. Il en est d’autres comme celle-l à que susci-tent et déploient d’autres savoirs, capacités d’action, projets, à d’autres échelles autant que d’autres nostalgies, aspirations et imaginaires. Selon une telle pers-pective, l’Afrique développe une géographie qui est image et idée, mythe et histoire, perception et argument, tour à tour ou simultanément. Elle est pro-blématique, objet d’appréhensions et de définitions multiples, d’évaluations, de perspectives et d’enjeux divers. Leurs particularismes hétérogènes ren-voient-ils soit à l’irréductibilité des points de vue soit à la pluralité « intrin-sèque » de leur objet que dissimule le singulier et que dévoile le pluriel de rigueur chez certains, les « Afriques » ? Comment s’opère le renversement de perspective ? Les fictions sur l’Afrique monstrueuse, sur son invention, celle de son nom, de ses coutumes, de ses caractères physiques et moraux par les autres, les Grecs, les Romains, le Moyen âge chrétien, l’Europe de l’esclava-gisme, l’impérialisme et du colonialisme sont vraies. Elles érigent l’Afrique en objet pour elle-même, donc en possibilité de transformation par la connais-sance objective de soi et par un travail sur soi. Par cette réflexivité , l’Afrique se ‘‘perçoit’’ en représentation comme jamais elle ne s’est jamais vue et ne peut se voir, un pur Dehors et une totalité. Elle se donne comme tâche de re-prendre cela de l’intérieur de soi comme son propre projet, de le retourner du dedans et de l’inscrire dans ce qui excède et déborde cet « enchâssement » dans des idéologies missionnaires de l’universalité, celles de l’« économie du salut » ou celles du « salut par l’économie » conjointe du capitalisme et de la démocratie libérale, proposée comme horizon indépassable. Elle se découvre comme une réserve d’autres possibilités, d’autres potentialités encore et tou-jours indéterminées. Par là même, il contribu e à cette communication des idiomes, cette réciprocité des lieux et des particularités , qui est au cœur de la condition humaine d’aujourd’hui.
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Fabien Eboussi Boulaga
Telle est l’une des perspectives queTerroirsse propose pour occuper et honorer son aire, son lieu d’enracinement et d’orientation sociohistorique et cosmobiologique tout ensemble. F.E.B
terroirs
Vol. 8 N°1-2/2012
Dossier- Jean-Marc Ela et Séverin Cécile Abega : un engagement scientifique Coordonné par Eloi Messi Metogo & Parfait D. Akana
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