Ernest Noirot Un administrateur colonial hors normes 1851-1913 , livre ebook

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Date de parution

01 janvier 2012

EAN13

9782811107239

Langue

Français

Poids de l'ouvrage

2 Mo

Philippe David
Ernest Noirot Un administrateur colonial hors normes 1851-1913
KARTHALA
ERNEST NOIROT (1851-1913) UN ADMINISTRATEUR COLONIAL HORS NORMES
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Couverture :
Ernest Noirot en costume dadministrateur vers 1905. Photo Archives Nationales.
Éditions KARTHALA, 2012 ISBN : 978-2-8111-0723-9
Philippe David
Ernest Noirot (1851-1913)
Un administrateur colonial hors normes
Éditions KARTHALA 22-24, bd Arago 75013 Paris
Note liminaire sur la transcription des noms
Dans tous les ouvrages du genre de celui-ci, on se heurte toujours au problème du choix dune bonne transcription, à la fois fidèle et pratique, des nombreux noms locaux , propres ou communs, à reproduire. Pour ceux qui, ici, concernent essentiel-lement le Sénégal et la Guinée daujourdhui, on a adopté les principes suivants : pour les noms propres de lieux ou de personnes, !dans toute citation dûment délimitée par ses guillemets, on a conservé la graphie réelle de lépoque ou du texte dorigine. Ex. : Alpha, Peuhl, Bambouc(k)... !dans les autres cas, on a utilisé une orthographe simplifiée à la française sans complications ni fantaisies ni lettres inutiles. Ex. : Fouta-Dialo, Peul(e)(s), Sori, Bari, Fougoumba, Bambouk, Mamadi, Alfa... pour les noms communs (hors citations) pris essentiellement aux langues poular, wolof et bamana/malinké, on a respecté du mieux possible la transcription telle que fixée au Sénégal, en Guinée et au Mali par les textes en vigueur (mais sans recourir, toutefois, à certaines lettres spécifiques inconnues de lalphabet français classique ni imposer cette règle à certains vocables déjà francisés par un usage ancien). On écrira donc : kurusi bo,bu nyuul,baleejo, et aussi :tierno,almamy(s), roundé,laptot,bour,tiédo.
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UN ADMINISTRATEUR COLONIAL HORS NORMES
Pour ses transcriptions du poular, langue des Peul du Fouta guinéen (et dailleurs), lhistorien Ismaël Barry (qui sera souvent cité) applique strictement et légitimement les règles en vigueur en Guinée, mais celles-ci déconcertent inévitablement le lecteur francophone qui ignore cette langue et notammen t la valeur des lettres emphatiques à crochet :ß,#,§, très fréquentes. Une autre difficulté surgit à propos du Fout a dit Djallon, Djalon, Diallon, Dialon ou encore Diallo et Jaloo, quon ne sait plus finalement comment écrire pour satisfaire à la fois les puristes et les lecteurs non spécialistes. Bien que Barry ait choisi pour son livre la graphieFUUTA-JALOO, on a préféré ici écrire « à la française » Fouta-Dialo (qui correspond dailleurs  écrit Elisée Reclus  à la prononciation des Foula de Timbo selon Noirot lui-même). À cette occasion, Ismaë l Barry souligne la distinction quil convient de faire entre le nom patronymique JALLO(=DIALLO, qui nous est plus familier) et le simple adjectifjaaloqui signifie : preux, majestueux. Signalons aussi, pour la petite histoire , que les premiers auteurs en quête dadjectifs concernant la région ont hésité entre « fouta-diallonké » et « fouta-diallonais » , quau Sénégal il y eut une époque où lon écrivait « Daccard » ou « Dacquard » et le « Fouta-Toreau », quon hésite encore parfois entre Kaolack et Kaolack, et quau début du siècle dernier Konakry a longtemps gardé, comme Kotonou, un K initial que lune et lautre nauraient jamais dû perdre. On va penser que laffaire est plutô t compliquée : on ne se trompera pas.
Avant-propos
Pour reprendre la très belle formule du président Senghor autrefois lors de ses messages à la nation, qui, des Sénégalaises-Sénégalais-ou-hommes-et-femmes-de-bonne-volonté-qui  vivaient (et vivent encore)  parmi eux, n a pas un jour ou lautre, à laube dune randonnée vers le Delta du Saloum, paradis aquatique, ou, par-delà le bac redouté su r la Gambie, jusquà la lointaine Casamance, franchi, à la sortie sud de Kaolack, le vieux pont Noirot ? Sans forcément savoir depuis quand et de qui cet ouvrage tient son nom. Un «toubaab», probablement, un Blanc du « temps colonial » comme on dit maintenant , mais encore ? Dans les années 50, pour de nombreux jeunes du Sine-Saloum et du Sénégal Oriental, ce mystérieux pont Noirot évoquait avant tout un échec à lexamen du permis de conduire : en effet, lingénieur des Mines de Kaolack chargé de cette épreuve prenait, paraît-il, un malin plaisir à y amener les candidats, leur ordonnait de stopper au beau milieu et, satisfait de les avoir piégés, leur assénait sa sentence : « Recalé ! on ne doit jamais sarrêter sur un pont ! ». À Tambacounda en 1954, plus à labri de la circulation et de ses contrôles, javais commencé à conduire san s permis. Ce nest donc pas tout à fait à cet endroit-là ni à cette époque que jai vraiment croisé pour la première fois la route dErnest Jean-Baptiste Noirot mais plutôt, douze ans plus tard, simultanément à Foundiougne où mavaient amené mes enquêtes sur les
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UN ADMINISTRATEUR COLONIAL HORS NORMES
1 navétanes du Log et du Diognik et aux Archives de Dakar. Stupéfait, je découvrais alors, au fil de rapports fleuves long s de quinze, vingt ou quarante pages, sa prose divagante, fantaisiste, insolente, désordonnée mais étonnamment documentée, certai-nement propre à indisposer ses chef s mais révélatrice dun étrange personnage... que je métais bien promis de retrouver plus tard.
1.
Voir bibliographie :David, 1980, chap. 1.2.3.
Famille - armée - jeunesse
Jean-Baptiste Ernest NOIROTnaît à Bourbonne-les-Bains (Haute-Marne) le 18 août 1851 à 10 heures du matin, au foyer de Charles-Eugène, « marchand-drapier » âgé de 23 ans et de Marie LESIGNEson épouse, 22 ans, qui se sont mariés dans cette même ville le 22 octobre 1850 et dont cest le premier enfant. Si Marie, la mère, est Bourbonnaise, fille de Louis LESIGNE, marchand-drapier, et dAnne SAUVAGE, et compte parmi ses oncles un vigneron et un marchand quincaillier également bourbonnais, en revanche le père est originair e de Baigneux (les-Juifs) en Côte-dOr où il est né en 1827 et où vivent ses parents, Jean-Baptiste NOIROT, marchand, et Catherine GUENON. Les Noirot, aujourdhui encore, sont nombreux dans toute cette région devenue à la fois nord-bourguignonne et sud-champenoise mais il nen demeure pas moins qu à vol doiseau 90 kilomètres séparent Baigneux de Bourbonne et quon ne sait pas quand et pourquoi Noirot père est venu sy installer. Son second fils, Prosper, né le 2 août 1853, mourra jeune, à 34 ans, dans les circonstances que nous verrons, et lui-même décède, toujours à Bourbonne, le 10 février 1858, âgé de trente ans tout juste, laissant donc deux orphelins de 7 et 5 ans. Rien natteste que Marie Lesigne, devenue veuve, ait eu un troisième ou un quatrième enfant. Pourtant, il arrivera à Ernest, en avri l 1881 puis encore en janvier 1882, de mentionner la présence à Paris de sa mère et de ses « frères » au pluriel. Par ailleurs, son jeune
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