514
pages
Français
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2013
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Publié par
Date de parution
21 février 2013
Nombre de lectures
2
EAN13
9782764420539
Langue
Français
Poids de l'ouvrage
3 Mo
Publié par
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21 février 2013
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EAN13
9782764420539
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Français
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3 Mo
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada
Tremblay, Martine
Derrière les portes closes : René Lévesque et l’exercice du pouvoir (1976-1985)
(Dossiers et documents)
Comprend des réf. bibliogr. et un index.
ISBN 978-2-7644-0453-9 (Version imprimée)
ISBN 978-2-7644-1640-2 (PDF)
ISBN 978-2-7644-2053-9 (EPUB)
1. Lévesque, René, 1922-1987. 2. Québec (Province) - Politique et gouvernement - 1976-1985. 3. Québec (Province) - Histoire - 1980 (Référendum constitutionnel) 4. Premiers ministres - Québec (Province) - Biographies. I. Titre II. Collection : Dossiers et documents (Éditions Québec Amérique).
FC2925.1.L5T73 971.4’04’092 C2005-942112-6
Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Programme d’aide au développement de l’industrie de l’édition (PADIÉ) pour nos activités d’édition.
Gouvernement du Québec Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres Gestion SODEC.
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Québec Amérique
329, rue de la Commune Ouest, 3 e étage
Montréal (Québec) Canada H2Y 2E1
Téléphone : 514 499-3000, télécopieur : 514 499-3010
Dépôt légal : 2 e trimestre 2006
Bibliothèque nationale du Québec
Bibliothèque nationale du Canada
Photo en couverture : René Lévesque en mission officielle à Paris, en novembre 1977 (ANQQ, MCQ, 77-855, photo : Jules Rochon/AMH).
Conversion au format ePub : Studio C1C4
Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés
©2006 Éditions Québec Amérique inc.
www.quebec-amerique.com
Martine Tremblay
À John
« La liberté n’est pas une chose dont on vous fait cadeau… On peut vivre en pays de dictature et être libre : il suffit de lutter contre la dictature. L’homme qui pense avec sa tête à lui est un homme libre. L’homme qui combat pour ce qu’il croit juste est un homme libre… »
Ignazio Silone, Le pain et le vin
« Donc, sa liberté, il faut la prendre. Mais c’est exigeant à maintenir, ce geste qui doit devenir une habitude. »
René Lévesque (commentaire ajouté à la citation) 1
Avant-propos
J’avais vingt-trois ans quand j’ai fait la connaissance de René Lévesque. C’était à la fin de l’année 1971 et je venais d’être engagée à la permanence nationale du Parti québécois pour occuper mon premier emploi à temps plein.
Tour à tour attachée à l’organisation des colloques et congrès et à la diffusion du programme, coordonnatrice générale des opérations et responsable des tournées du chef, j’ai eu la chance, entre 1972 et 1976, de parcourir le Québec de long en large, le plus souvent en compagnie de René Lévesque. Au cours de ces interminables journées de visite dans toutes les régions, j’ai pu observer à souhait l’homme politique dans ses contacts avec des gens de tous les milieux, de même que les longs déplacements en avion et en voiture m’ont permis d’échanger avec lui sur à peu près tous les sujets.
D’abord fortement impressionnée par ce personnage connu de tous et adulé par un bon nombre, qui, au surplus, avait le double de mon âge, j’ai appris à travailler à ses côtés, à comprendre à demi-mot ce qu’il voulait, à respecter les moments où il se renfermait dans sa bulle pour écrire, bref à me conformer à son rythme et à ses humeurs. Une sorte de complicité s’est installée entre nous à cette époque, qui ne s’est jamais démentie par la suite.
Mais je n’ai pas suivi immédiatement René Lévesque après l’élection de novembre 1976, des raisons familiales m’obligeant à m’éloigner pour un temps. J’ai plutôt travaillé avec le ministre d’État au développement social, Pierre Marois, avant de me joindre au cabinet du premier ministre, au début de l’automne 1978, où je fus plus particulièrement chargée de la préparation des périodes de questions et de l’ensemble des interventions faites à l’Assemblée nationale. En avril 1981, au début du deuxième mandat, j’ai été nommée directrice de cabinet adjointe, responsable de l’analyse des politiques gouvernementales, avant de devenir directrice de cabinet, en juin 1984, après le départ de Jean-Roch Boivin.
Je devais de nouveau collaborer de façon régulière avec l’ex-premier ministre en 1987, l’assistant dans la recherche et la scénarisation de ses projets d’émissions télévisées.
Ce sont donc quinze années professionnelles que j’aurai vécues au contact de René Lévesque. L’occasion m’a ainsi été fournie de faire équipe avec plusieurs autres personnes qui ont accompagné pour un temps ce politicien atypique, imprévisible, exigeant et fascinant.
Le livre qui suit n’est pas une biographie de René Lévesque, dont la vie a déjà fait l’objet d’un certain nombre d’essais et articles.
Il s’agit plutôt d’un récit des neuf années de pouvoir de René Lévesque, assorti d’une analyse des rapports que ce dernier a alors entretenus avec ceux et celles qui ont vraiment compté pour lui. La situation de proximité dans laquelle j’ai été placée, avec quelques autres personnes, me permet d’apporter un éclairage additionnel qui aidera, je l’espère, à mieux comprendre l’histoire de cette période.
Pour y arriver, il fallait le recul du temps. Deux décennies plus tard, il est plus facile de mettre les événements et les comportements en perspective et de relativiser de manière plus juste les contributions des uns et des autres. Il y a en effet une utilité certaine à s’éloigner sensiblement de son objet pour retrouver la juste mémoire des gens et des choses, interpréter les « silences » et donner enfin la parole à quelques oubliés. Bref, à prendre du temps pour que le temps reprenne tout son sens.
Beaucoup de choses ont déjà été dites et écrites sur le gouvernement Lévesque, comme sur le personnage lui-même. Du meilleur et du pire, du sérieux et du fantaisiste. Certains ont trop mythifié l’ancien premier ministre, d’autres ont cherché à déboulonner sa statue. Alors qu’on écrit encore aujourd’hui des biographies de Napoléon, on n’a pas fini de disserter, au Québec, sur René Lévesque.
Quant à mon livre, on y verra, bien sûr, le récit d’un témoin direct. Mais c’est aussi comme historienne de formation que je l’ai conçu et construit. Ce qui m’amène à faire un certain nombre d’observations.
À propos de la mémoire rétrospective
Parmi les sources qui permettent de faire revivre une époque ou de relater un événement, la mémoire des différents acteurs occupe habituellement beaucoup de place. Bien qu’incontournables, ces sources doivent être utilisées avec une infinie précaution. La mémoire des témoins d’une époque est à la fois défaillante et sélective, nourrie de l’histoire personnelle de chacun et tributaire de la dynamique souvent cruelle des rapports de pouvoir.
Certains témoignages font même quelquefois penser à ce passage succulent du roman Le Tarbouche de Robert Solé : « Chez-nous les faits avaient peu d’importance. Ce qui comptait, c’était la manière de les raconter et de les commenter. Une chose dite valait une chose vraie, pourvu qu’elle le fût avec éclat 1 . »
Qu’on se situe tout près ou de nombreuses années après les événements rapportés n’y change pas grand-chose. Les commentaires de l’ex-premier ministre Jacques Parizeau à propos du troisième tome de la biographie qui lui est consacrée, sous la plume du journaliste Pierre Duchesne 2 , font ressortir la difficulté d’interpréter correctement la version des uns et des autres. « Parmi les commentaires qu’il va recueillir, écrit l’ancien premier ministre, parmi ceux qu’il a retenus, il y a un peu de tout : du beau, du laid, du vrai, du faux… Certains cherchent à enjoliver leur rôle, d’autres en profitent pour régler leurs comptes ; d’autres encore ont d’étonnants blancs de mémoire, d’autres veulent se donner des postures avantageuses devant l