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Français
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2013
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Publié par
Date de parution
05 février 2013
Nombre de lectures
1
EAN13
9782764419076
Langue
Français
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Date de parution
05 février 2013
Nombre de lectures
1
EAN13
9782764419076
Langue
Français
Catalogage avant publication de la Bibliothèque nationale du Canada
Lamontagne, Yves
Confidences d’un médecin
(Dossier documents)
Autobiographie.
9782764419076
1.Lamontagne, Yves, 1941- . 2. Psychiatres - Québec (Province) - Biographies.
3.Médecins - Québec (Province) - Biographies I. Titre II. Collection : Collection
Littérature d’Amérique.
RC438.6.L35A3 2003 616.89’0092 C2003-940133-2
Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Programme d’aide au développement de l’industrie de l’édition (PADIÉ) pour nos activités d’édition.
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Les Éditions Québec Amérique bénéficient du programme de subvention globale du Conseil des Arts du Canada. Elles tiennent également à remercier la SODEC pour son appui financier.
Québec Amérique 329, rue de la Commune Ouest, 3 e étage Montréal (Québec) Canada H2Y 2E1 Téléphone : (514) 499-3000, télécopieur : (514) 499-3010
Dépôt légal : 1 er trimestre 2003 Bibliothèque nationale du Québec Bibliothèque nationale du Canada
Mise en pages : Andréa Joseph [PAGEXPRESS] Révision linguistique : Diane Martin
Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés
© 2003 Éditions Québec Amérique inc.
www.quebec-amerique.com
Sommaire
Page de Copyright Page de titre Dedicace Prologue - EXTRAIT D’UNE CHANSON COMPOSÉE Chapitre 1 - Les études Chapitre 2 - L’Hôpital Chapitre 3 - La pratique générale Chapitre 4 - L’Afrique Chapitre 5 - L’Angleterre Chapitre 6 - Les services psychiatriques Épilogue Dr Yves Lamontagne - Confidences d’ un médecin
à Céline, Simon et Miori et à tous les patients que j’ai rencontré au cours de ma carrière.
Prologue
EXTRAIT D’UNE CHANSON COMPOSÉE
EN PREMIÈRE ANNÉE DE MÉDECINE
O tu sais, les médecins Ce sont des gens très fins Ils pleurent aux enterrements Et vivent les accouchements. Tu auras la fortune Dit-on avec rancune Char neuf à tous les ans Faut suivre les événements.
Tu voudras voyager Tu te f’ras remplacer Par un jeune naveau Qui casse encore les pots. On m’a même enseigné Que lorsque je mourrai Je prendrai par malheur L’entrée des fournisseurs.
Oui mais en attendant Il faut d’l’acharnement Un jour sur mes papiers, Je signerai M.D. Je soignerai les enfants Les petits et les grands. Des comptes j’enverrai Pour avoir quoi manger.
Et puisqu’il faut mourir, On ne peut pas choisir, J’essaierai d’attendrir Saint-Pierre par les soupirs. Je dirai : « Mon ami Tu s’rais encore en vie Si t’avais eu la main D’choisir un bon médecin. »
La médecine demeure la plus belle des professions, car elle est un mélange de science et d’art, d’intelligence et de sagesse, de calme et d’émotions. Par contre, l’enseignement et la pratique de la médecine ont bien changé ces dernières années. Avec le développement de la technologie, la médecine est devenue davantage mécanisée. On se demande si les nouveaux médecins ne sont pas parfois des supertechniciens au lieu d’être d’abord et avant tout des guérisseurs.
Après vingt-huit ans de pratique (trois ans en médecine générale et vingt-cinq ans en psychiatrie), il m’est venu à l’idée de partager certaines expériences vécues autant lors de mon passage à l’université qu’au cours de ces nombreuses années de contacts avec les malades. Certaines histoires sont humoristiques, d’autres m’ont donné des leçons de vie et d’autres enfin soulèvent encore en moi des émotions très intenses. Ayant cessé mes activités cliniques depuis quelques années, je crois avoir maintenant la distance nécessaire pour pouvoir vous faire des confidences. Les personnages de chaque histoire portent des noms fictifs afin que soit préservé l’anonymat de tous ces gens que j’ai rencontrés au cours de ma carrière, qui m’ont fait rire ou pleurer, mais surtout qui m’ont tellement appris sur la vie.
Je tiens à remercier sincèrement Diane Iezzi et Lorraine Alepin Dutil pour leurs commentaires et leur travail sur le manuscrit.
Yves Lamontagne, M.D.
Décembre 2002
«Guérir parfois, soulager souvent, consoler toujours.»
ANDRÉ SOUBIRAN
Chapitre 1
Les études
LE DOCTEUR COMEAU
En deuxième année de médecine, le docteur Comeau nous enseigne la neurologie. Je crois que je suis allergique à cette matière et encore plus à celui qui nous l’enseigne. Bardé de diplômes, pédant à souhait, cet homme ne sait pas transmettre sa matière de façon dynamique. Voilà pourquoi, à tort, je me mets à faire le pitre pendant ses cours. Me regardant du coin de l’œil, il ne m’avertit jamais de cesser d’amuser mes camarades, mais il me le fera bien payer. À la fin de l’année, même si j’ai étudié comme un défoncé, j’obtiens cinquante-neuf pour cent à l’examen final de neurologie. Quand je compare ma copie avec celles de mes collègues, il me semble que mes réponses sont pourtant aussi bonnes que les leurs.
À cette époque, les étudiants n’ont aucun droit; aujourd’hui, ce sont les professeurs qui n’en n’ont plus. Je reprends donc mon examen sans dire un mot. Résultat : la même note, cinquante-neuf pour cent. Toujours selon mes collègues, je ne mérite pas cette note. Je suis alors prêt à monter aux barricades, car je me sens dans le pétrin : en effet, même si j’ai une moyenne générale au-dessus de quatre-vingts pour cent, je dois avoir soixante pour cent dans chacune des matières pour ne pas couler mon année. Je m’informe de ce que je peux faire auprès du frère d’un de mes amis, également professeur à la faculté de médecine. Celui-ci me rapporte que le professeur Comeau veut me donner une leçon et que, si je désire continuer mon cours de médecine à l’Université de Montréal, je dois me taire et recommencer mon année.
Les vacances d’été aidant à calmer ma colère et à penser sérieusement à mon avenir, je décide donc de recommencer ma deuxième année de médecine. Évidemment, je démontre une sagesse exemplaire pendant les cours de neurologie au point de ne faire aucun commentaire et de ne poser aucune question au professeur. Ayant bien compris la leçon, j’obtiens quatre-vingt-dix-huit pour cent à l’examen final et je suis promu en troisième année.
Deux ans plus tard, à la collation des grades à l’Université, dès que je reçois mon diplôme, je quitte immédiatement le salon d’honneur et je me précipite au bureau du docteur Comeau. Je frappe énergiquement à sa porte et, dès qu’il ouvre, je lui livre sans équivoque le fond de ma pensée. Après trois ans d’attente, je suis enfin soulagé.
Malgré tout, après toutes ces années, si je rencontrais de nouveau le docteur Comeau, je le remercierais de m’avoir donné deux bonnes leçons: premièrement, il ne faut jamais braver un plus fort que soi et, deuxièmement, il faut respecter l’autorité. J’estime néanmoins que j’ai payé bien cher pour apprendre ces deux principes.
«Il y a un art de savoir et un art d’enseigner.» CICÉRON
LA CONFRÉRIE
Les choses ont bien changé. Lorsque je suis interne à l’Hôpital Notre-Dame de Montréal, à la fin des années soixante, nous vivons à l’hôpital presque en permanence. Étant de garde aux deux jours, nous avons peu de temps pour retourner à la maison. Cela veut dire que nous travaillons toute la journée, que notre garde commence à seize heures pour se terminer à huit heures le lendemain matin et que nous devons par la suite faire notre journée régulière jusqu’à seize ou dix-sept heures avant d’aller nous reposer chez nous. Selon les gardes, nous réussissons parfois à dormir quelques heures, mais la plupart du temps nous sommes complètement épuisés à la fin de la deuxième journée. Point besoin de dire que, lorsque nous retournons à la maison, nous n’avons ni le g