Alberto Ramento évêque des ouvriers et des paysans aux Philippines , livre ebook

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Publié par

Date de parution

01 janvier 2013

EAN13

9782811109257

Langue

Français

Poids de l'ouvrage

1 Mo

Franz Segbers et Peter Ben Smit (sous la direction de)
Alberto Ramento évêque des ouvriers et des paysans aux Philippines
mps Te
gnes des Préface de Jean-François Zorn Si Postface de John St-Helier Gibaut
KARTHALA
ALBERTO RAMENTO
Edition allemande Franz Segbers, Peter-Ben Smit (Hg.), Katholisch in Zeiten der Globalisierung Erinnerung an den Märtyrerbischof Alberto Ramento, den Bischof der Arbeiter und Bauern Edition Exodus, Luzern, 2010
Traduction française à partir de l’édition allemande par Michel Grab
KARTHALA sur internet : www.karthala.com
Couverture : Photo de l’évêque Alberto Ramento communiquée par Jean-Claude Mokry
© Éditions KARTHALA, 2013 ISBN : 978-2-8111-0925-7
SOUS LA DIRECTION DE Franz Segbers et Peter-Ben Smit
Alberto Ramento évêque des ouvriers et des paysans aux Philippines
Préface de Jean-François Zorn Postface de John St-Helier Gibaut
Éditions KARTHALA 22-24, boulevard Arago 75013 PARIS
Préface à l’édition française
Sans doute le public francophone d’Europe occidentale, plus encore français que suisse romand, ignore-t-il l’existence même de l’Église vieille-catho-lique. En effet, en France, elle ne rassemble que quelques centaines de personnes réparties dans des communautés en Alsace (à Marienthal), dans le Nord (à Prisches) et à Paris. Elle ne fait pas partie du Conseil des Églises chrétiennes en France qui rassemble les principales communions ecclésiales arménienne, catholique romaine, orthodoxe, protes-tante, et quelques évangéliques. En revanche, en Suisse romande, dans le canton de Genève particuliè-rement où elle compte trois paroisses, elle fait partie du Rassemblement des vingt-et-une Églises et Communautés chrétiennes de Genève, dont celles issues de l’immigration, qui veulent travailler active-ment à l’unité des chrétiens et donner un témoignage communautaire dans la ville et au-delà. Notons qu’en Suisse romande elle se nomme Église catholique chrétienne, ayant abandonné l’adjectif « vieille » qui
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historiquement la rattache à la tradition apostolique, mais aujourd’hui dessert quelque peu son identité. Bien que minoritaire, cette Église rencontre des sympathies dans certains milieux protestants français bien en vue. Tel est le cas du protestantisme libéral qui, en 2008, a publié dans son magazineÉvangile & Libertéune intéressante interview d’un membre de cette Église qui déclare :
« J’ai recherché une Église alternative au catholi-cisme romain, trop pyramidal à mon goût. On pourrait me qualifier de catholique critique. Je recherchais surtout une communauté chrétienne qui évolue avec son siècle, convaincu que c’est le Christ qui invite et non une confession particulière ; une Église qui ne pratique pas de prosélytisme agressif. J’ai trouvé dans l’Église vieille-catholique une liberté de conscience forte et l’absence de condam-nations morales des personnes. L’avortement, l’homosexualité, le concubinage ou la contraception ne font pas l’objet de discussions polémiques. Le fil conducteur en matière d’éthique reste toujours la conscience personnelle. Ainsi, par exemple, les couples homosexuels peuvent recevoir une bénédic-tion, les personnes divorcées ou remariées n’en sont pas exclues. C’est une Église fraternelle ouverte sur le monde, qui ne sacralise pas la tradition catholique, au contraire elle la fait évoluer. À telle enseigne que les prêtres peuvent se marier et les femmes ont accès au sacerdoce. J’ai été attiré aussi par la liberté d’organisation locale, par exemple les paroisses choisissent leur prêtre. En tant que laïc, je souhaitais
PRÉFACE À L’ÉDITION FRANCAISE
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avoir une place, être entendu et participer pleine-1 ment aux choix et à la vie de l’Église » .
C’est au-delà du pré-carré francophone d’Europe occidentale qu’il faut regarder pour découvrir que, non seulement cette Église n’est plus aujourd’hui isolée de la communauté chrétienne mondiale, mais qu’elle est aux prises avec les dures réalités de la mondialisation économique, aux Philippines particu-lièrement dont ce livre parle avec beaucoup de force. C’est ainsi que, dès sa fondation en 1948, le Conseil Œcuménique des Églises, qui rassemble la majeure partie de la chrétienté non catholique, apparut à l’Église catholique indépendante des Philippines, proclamée en 1902 sous la conduite du prêtre autoch-tone Gregorio Aglipay devenu son premier évêque, comme l’espace naturel et privilégié d’une commu-nion chrétienne mondiale qui la sortirait de son isole-ment. Le chemin de cette reconnaissance fut long, un demi-siècle exactement, pour que cette Église décolo-nisée et excommuniée puisse retrouver une famille d’adoption. À partir de là, les portes s’ouvrirent : comme le rappellent Franz Segbers et Peter-Ben Smit, une délégation de l’Église Indépendante des Philippines prit part pour la première fois à la deuxième Assemblée mondiale du Conseil Œcuménique des Églises à New Delhi en 1961 qui l’accueillait comme membre à part entière. Précisons que c’est à cette assemblée que les principales Églises
1. Propos recueilli par Olivier Guivarch,Évangile & Liberté, n° 217, mars 2008.
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anglicanes et protestantes africaines et océaniennes, nées de la mission et devenues autonomes à la fin des années 1950, ainsi que quatre Églises orthodoxes bulgare, polonaise, roumaine et russe, entraient égale-ment au CŒ. Puis en 1963, cette Église est fondatrice, aux côtés d’autres Églises − baptiste, épiscopalienne, luthérienne, méthodiste, unie − du Conseil national des Églises aux Philippines. Dans cette communion ecclésiale rattachée au CŒ, elle représente une sorte de « catholicité évangélique », pour reprendre une formule chère au christianisme social, l’un des mouvements constitutif du CŒ. En 1965, c’est enfin au tour de la Conférence internationale des évêques vieux-catholiques d’accueillir en son sein l’Église indépendante des Philippines. Face à la mondialisation fraternelle et protectrice des Églises, se dresse la mondialisation concurren-tielle et destructrice de l’Économie. Non qu’il faille diaboliser cette dernière et encenser la première, mais nous savons que le monde économique ne se construit plus aujourd’hui selon le credo des premiers écono-mistes libéraux (et souvent chrétiens) qui pensaient que le commerce légitime entre les riches et les pauvres renverserait naturellement le négoce infâme produit par la colonisation et l’exploitation sous toutes ses formes. Ni même peut-être selon le credo des premiers économistes socialistes qui croyaient à la capacité des exploités de renverser les exploiteurs. Pourquoi ? Parce qu’entre ces deux mondialisations ne se dresse plus un État indépendant devant à la fois protéger le droit et réaliser la justice. La situation aux Philippines est sur ce point éclairante. De sa création
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en 1898 comme première Église autonome dans un État indépendant à ses prises de positions dans les années 2000 en faveur des ouvriers agricoles de la grande plantation de cannes à sucre de Tarlac, l’Église indépendante des Philippines a choisi d’appeler à la renaissance de cet État de droit. En dénonçant la corruption du gouvernement Aroyo et en encoura-geant les fidèles « à trouver le courage de s’élever contre les forces obscures qui existent au sein de la nation et d’avancer sur le chemin étroit qui mène à une société juste sous un gouvernement qui soit au 2 service des intérêts et du bien-être des Philippins », son principal pasteur, l’évêque Alberto Ramento, a été assassiné le 3 octobre 2006 deux mois après le prêtre William Tadena. C’est cette histoire dramatique que nous sommes invités à découvrir à travers les articles analytiques de ce livre et les prédications et déclara-tions de l’évêque Alberto Ramento, en notant combien l’Église indépendante des Philippines a payé cher sa mission prophétique.
Jean-François ZORN, professeur émérite d’histoire du christianisme et de missiologie. Institut Protestant de Théologie, Faculté de Montpellier.
2. Extrait du Communiqué de l’Église indépendante des Philippines après le meurtre de Mgr Alberto Ramento, le 4 octobre 2006.
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