179
pages
Français
Ebooks
2017
Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne En savoir plus
Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement
Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement
179
pages
Français
Ebooks
2017
Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne En savoir plus
Publié par
Date de parution
08 novembre 2017
Nombre de lectures
36
EAN13
9782764435465
Langue
Français
Poids de l'ouvrage
1 Mo
Publié par
Date de parution
08 novembre 2017
Nombre de lectures
36
EAN13
9782764435465
Langue
Français
Poids de l'ouvrage
1 Mo
De la même auteure
Romans et essais
J’t’aime encore, monologue amoureux, VLB éditeur, 2016.
Nous étions le sel de la mer , VLB éditeur, 2014.
En terrain miné, correspondance avec le caporal Patrick Kègle, VLB éditeur, 2013.
Crématorium Circus , VLB éditeur, 2012.
La Gifle , Coups de tête, 2007. Réédition, Typo, 2016.
Whisky et Paraboles , VLB éditeur, 2005. Réédition, Typo, 2007.
Nouvelles
Comme la fois où j’suis allée à ‘taverne , dans Comme la fois où , recueil de nouvelles autobiographiques, sous la direction de Geneviève Jannelle et Marie-Ève Leclerc-Dion, VLB éditeur, 2015.
Rififi à la bibli , dans Crimes à la bibliothèque , recueil de nouvelles policières, sous la direction de Richard Migneault, Druide, 2015.
Un moment d’égarement , dans NU , recueil de nouvelles érotiques, sous la direction de Stéphane Dompierre, Québec Amérique, 2014.
Spectacles
J’t’aime encore, monologue amoureux , présenté par la comédienne Marie-Joanne Boucher, lancé à l’église de Notre-Dame-des-Prairies, avril 2016.
Photosensible , collectif (six auteurs) de la troupe La Vierge folle, présenté à Québec, chez Premier Acte, en 2014 et à Montréal, au Prospéro, en 2016.
Bascule , spectacle, danse et littérature avec la chorégraphe Julie Pilon, Joliette, 2010.
Projet dirigé par Myriam Caron Belzile, éditrice
Conception graphique : Claudia Mc Arthur
Mise en pages : Marquis Interscript
Révision linguistique : Diane Martin et Chantale Landry
En couverture : Photomontage à partir des photos de verzellenberg / shutterstock.com et Watch_The_World / shutterstock.com
Conversion en ePub : Marylène Plante-Germain
Les photographies officielles ou sur le terrain figurant dans ce livre ont été aimablement fournies par les Forces armées canadiennes et sont une propriété de la Couronne ; les autres images proviennent des collaborateurs impliqués dans ce projet. Nous tenons à les remercier.
Québec Amérique
7240, rue Saint-Hubert
Montréal (Québec) Canada H2R 2N1
Téléphone : 514 499-3000, télécopieur : 514 499-3010
Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada pour nos activités d’édition.
Nous remercions le Conseil des arts du Canada de son soutien. L’an dernier, le Conseil a investi 157 millions de dollars pour mettre de l’art dans la vie des Canadiennes et des Canadiens de tout le pays.
Nous tenons également à remercier la SODEC pour son appui financier. Gouvernement du Québec – Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres – Gestion SODEC.
L’auteure tient pour sa part à remercier le Conseil des arts du Canada pour son soutien financier.
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada
Bouchard, Roxanne
5 balles dans la tête : récits de guerre
(Dossiers et documents)
ISBN 978-2-7644-3544-1 (Version imprimée)
ISBN 978-2-7644-3545-8 (PDF)
ISBN 978-2-7644-3546-5 (ePub)
1. Guerre en Afghᾱnistᾱn, 2001- - Récits personnels canadiens. 2. Guerre en Afghᾱnistᾱn, 2001- - Participation canadienne. I. Titre. II. Titre : Cinq balles dans la tête. III. Collection : Dossiers et documents (Éditions Québec Amérique).
DS371.413.B68 2017 958.104’7 C2017-941595-6
Dépôt légal, Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 2017
Dépôt légal, Bibliothèque et Archives du Canada, 2017
Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés
© Roxanne Bouchard et les Éditions Québec Amérique inc., 2017.
quebec-amerique.com
« La règle de base du fantassin ? Simple : si ça court, tire ! Et si ça tire, cours ! »
— Steeve Bolduc
ÇA N’INTÉRESSE PERSONNE
Quand l’histoire entre en toi
— Imaginez : ça fait quatre mois que vous êtes en mission en Afghanistan. Vous êtes au camp de Kandahar Airfield. Mettons à l’été 2009, sur la pire rotation. Ça brasse, vous vous faites attaquer souvent, vous êtes épuisé, vous en avez plein votre casque. Un jour, vous apprenez que vous avez gagné une super permission : vous aurez droit à une bouteille de champagne que vous pourrez boire dans une tente de luxe aménagée à l’écart des bombardements. Pour cette soirée, vous aurez même la possibilité d’être « bien accompagné », comme on dit. On vous offre le choix entre deux femmes. Vous ne pouvez pas les voir, mais on vous donne leurs noms. Ce sera soit Rita Bergeron, soit Lily « Cherry Lips ». Qui choisissez-vous ?
Les hommes, une centaine de militaires, éclatent de rire. Nous sommes à l’auditorium de la base militaire de Bagotville. Ce sont les services de santé de la base, en collaboration avec le Salon du livre du Saguenay-Lac-Saint-Jean, qui m’ont invitée à donner cette conférence.
— Le nom de chaque personnage, dans un livre, est important, car il indique potentiellement un âge, une nationalité, voire un tempérament, mais il évoque aussi quelque chose, dans la tête du lecteur, en fonction des connaissances de ce dernier, de son histoire, de ses préjugés, etc. C’est la même chose avec un métier.
Visuellement, c’est un peu étrange de donner une conférence devant des militaires parce qu’ils sont tous habillés « en camouflage », vêtement qui les camoufle assez peu merci dans cette salle de béton gris, mais qui les rend indistincts les uns des autres, qui les transforme en une masse visuelle compacte.
— Vous êtes venus à cette conférence en vous disant : « Pff. Une romancière ! Encore une paresseuse qui passe sa vie à flâner devant un ordinateur avec un verre de vin pendant que nous autres, on sauve le monde ! » Imaginez ce que moi, une civile travaillant dans le domaine des arts, je pense de vous...
Mais ce qui nous différencie, eux et moi, dépasse évidemment l’aspect vestimentaire et concerne, disons-le ainsi, nos façons d’intervenir dans le monde. Cette différence, entre les militaires et les civils, est si importante qu’elle a fini par ériger un mur de silence entre les deux parties. C’était d’ailleurs pour témoigner de l’importance de la parole et de la communication que les gens de la base m’avaient invitée.
— Pour entrer dans un dialogue, aujourd’hui, nous devons nécessairement passer par-dessus nos idées préconçues. Choisissons donc Rita Bergeron.
Depuis que nous avions publié notre correspondance, le caporal Kègle et moi, nous étions devenus un exemple de communication efficace entre les deux clans. L’invitation m’avait quand même étonnée : qu’est-ce qu’une romancière peut dire à des militaires pour les inciter à parler avec des civils ?
— Laissons de côté la tente de luxe en Afghanistan, et imaginons ce que pourrait être la vie d’un personnage baptisé Rita Bergeron. Rita a quoi ? Environ 68 ans. Elle enseignait dans une école de rang, aujourd’hui fermée, d’un petit village en banlieue de nulle part. Elle est retraitée. Dans ses temps libres, elle fait du tricot, regarde les rediffusions d’ Un homme et son péché et, deux fois par semaine, elle est bénévole à la bibliothèque du village.
Le mutisme, commun chez les vétérans des deux Grandes Guerres, est toujours présent, m’a-t-on informée. Il demeure entier particulièrement chez les jeunes militaires, chez ceux qui sont allés en Somalie, en Bosnie, en Afghanistan. Ce silence est problématique parce qu’il s’accompagne souvent d’une détresse psychologique dont je comprenais mal les causes : que se passe-t-il donc, en guerre, pour que ces hommes et ces femmes qui en reviennent choisissent de se taire ?
— Un soir, Rita Bergeron revient tranquillement de son bénévolat du mardi et voit quelque chose suspendu à la rampe de son balcon du deuxième étage. Elle accélère le pas et constate, en approchant, l’horreur qui l’attend : son petit chien qu’elle adore est pendu par la laisse ! Quelqu’un a assassiné le chien de Rita Bergeron ! Or, Rita Bergeron n’est pas femme à pardonner un tel acte. Arrivée chez elle, elle ressortira la liste de tous les enfants que, jadis, elle a fait couler, de tous les usagers de la bibliothèque qui refusent de payer les retards, de tous ceux qui pourraient lui en vouloir au point d’avoir tué son animal de c