113
pages
Français
Ebooks
2021
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Publié par
Date de parution
21 juin 2021
Nombre de lectures
2
EAN13
9782897930837
Langue
Français
ENFANTS-ADULTES
D’ALCOOLIQUES
Janet Geringer Woititz
ENFANTS-ADULTES
D’ALCOOLIQUES
Pour les enfants
de familles dysfonctionnelles
rendus à l’âge adulte
Édition revue et augmentée
L’édition originale de cet ouvrage a été publiée sous le titre
A DULT C HILDREN OF A LCOHOLICS
©1983, 1990, Janet G. Woititz
Publié par Health Communications, Inc.
ISBN 1-558474-112-7
Traduction de l’américain révisée par
Éditions Sciences et Culture
Réalisation de la couverture : Alexandre Béliveau
Tous droits réservés
©2002, Éditions Sciences et Culture
Dépôt légal : 1 er trimestre 2002
Bibliothèque et Archives nationales du Québec
Bibliothèque et Archives Canada
ISBN 978-2-89092-296-9
5090, rue de Bellechasse Montréal (Québec) Canada H1T 2A2 514 253-0403 Télécopieur : 514 256-5078
www.beliveauediteur.com admin@beliveauediteur.com
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Reproduire une partie quelconque de ce livre sans l’autorisation de la maison d’édition est illégal. Toute reproduction de cette publication, par quelque procédé que ce soit, sera considérée comme une violation du copyright.
Remerciements
J e désire d’abord remercier les enfants de parents alcooliques et les enfants de familles dysfonctionnelles. Ce sont ces nombreuses personnes de tout âge qui ont rendu ce livre possible.
À Diane DuCharme, qui m’a incitée à écrire ces lignes.
À Sue Nobleman, Debby Parsons, Tom Perrin et Rob, pour leur engagement indéfectible dans ce projet.
À Lisa, Danny et Dave.
À Kerry C., Jeff R., Irene G., Eleanor Q., Barbara P., Martha C., Loren S., mes étudiants à Montclair State, et ceux de la Rutgers University Summer School for Alcohol Studies, mon groupe d’études Advanced Techniques in Family Therapy (Westchester Council on Alcoholism), Sharon Stone, Harvey Moscowitz, Linda Rudin, Eileen Patterson, Bernard Zweben et James F. Emmert.
Avant-propos de l’édition revue et augmentée
Q uand j’ai étudié, il y a dix ans, la possibilité d’écrire un livre sur le devenir des enfants d’alcooliques au moment où ils grandissaient, je n’avais aucune idée de l’effet qu’un tel projet pouvait susciter.
J’ai toujours cru que, lorsqu’on perçoit le monde de façon différente des autres, on doit leur en faire part et partager avec eux. C’est ainsi que je me suis mise à l’œuvre. Mes amis et mes collègues ont haussé les épaules. Une fois de plus, selon eux, je me faisais une montagne d’un rien. Puisqu’il s’agissait là d’une position coutumière, je n’étais aucunement dérangée.
J’avais rédigé ma thèse de doctorat, Self-Esteem in Children of Alcoholics (L’estime de soi chez les enfants d’alcooliques), au milieu des années 1970. The Forgotten Children (Les enfants oubliés) de Margaret Cork constituait, à l’époque, le seul ouvrage dans ce domaine. Il semblait y avoir peu d’intérêt pour ce sujet. On était porté à croire dans le domaine de l’alcoolisme que, lorsque le principal intéressé s’éloignait de son problème, il en était de même pour les membres de sa famille. On se concentrait donc sur l’alcoolique. Après tout, n’est-il pas vrai qu’on considère plus intéressante la personne avec un abat-jour sur la tête que le partenaire blotti dans un coin ? Ce n’était pas ma façon de penser ; j’ai toujours été davantage fascinée par la réaction des spectateurs que par le jeu des acteurs.
Les années 1970, au moment où je m’affairais à ma recherche, constituaient une période de grande exploration individuelle. C’était l’époque des groupes de rencontre, d’expérience avec des drogues et de la liberté sexuelle. Jusqu’à nouvel ordre, c’était l’époque du Moi - Moi - Moi. Donc, l’idée qu’il y a eu des millions de gens profondément choqués par le comportement et les attitudes des autres, et qui n’avaient pas un Moi à satisfaire, allait à contre-courant de l’époque.
Je n’avais pas mâché mes mots au sujet de la guerre du Vietnam, au moment où John Kennedy était président, et j’avais manifesté en faveur des droits civiques bien avant les sit-in. Comme j’étais très consciente de l’influence accablante de l’alcoolisme de mon époux dans ma vie privée et dans celle de mes enfants, il fallait que j’exprime ma position de la façon que je la sentais. Comme je m’y attendais, on ne partageait pas mon point de vue.
Mon intérêt sans bornes pour le bien-être de la famille m’a amenée à écrire Marriage on the Rocks (Mariage au bord de la rupture). J’ai découvert que, en faisant part à mes clients des expériences vécues avec l’alcoolisme par d’autres personnes que je connaissais, je réduisais leur déni. Lorsque je m’exprimais avant eux, ils étaient ébahis, voire soulagés. J’en ai donc conclu que, si quelqu’un pouvait identifier ses sentiments et expériences dans un texte imprimé, il en deviendrait plus conscient et la démarche du processus thérapeutique en serait grandement améliorée. Il fallait que quelqu’un fasse jaillir cette réalité – l’information devait être partagée.
Au moment de la parution de Marriage on the Rocks, j’ai fait une tournée de promotion, visitant tous les marchés importants du pays. L’importance d’une influence que maintenant nous appelons codépendance n’était pas d’intérêt général. Bien que le besoin fut immense, le déni était nettement plus fort.
Ironiquement, à toutes les stations de radio et de télévision, ou presque, j’ai été accueillie avec des excuses : mon livre avait mystérieusement disparu. Je savais ce que cela voulait dire : quelqu’un, avec un problème d’alcoolisme, avait été trop gêné pour l’emprunter. J’ai aussi découvert qu’on m’invitait non pas parce qu’il s’agissait d’un « sujet bouillant », mais plutôt parce qu’un journaliste ou un producteur affecté par le problème sollicitait une session privée avec quelqu’un qui comprenait.
Le programme Al-Anon a toujours été et continue d’être une ressource de base pour les membres d’une famille. Je serai toujours reconnaissante pour l’appui personnel et l’encouragement professionnel dont j’ai bénéficié dans leurs salles de réunions. C’était le seul endroit où les gens croyaient que la famille pouvait se rétablir, indépendamment du comportement de la personne alcoolique. Puisque le programme est avant tout conçu pour aider les nouveaux membres, ce qui est bien d’ailleurs, les autres, faisant face à des circonstances de vie différentes, doivent interpréter ce que l’on dit et l’adapter à leur propre existence pour en tirer des avantages. Les enfants-adultes, enfants d’alcooliques rendus à l’âge adulte, qui ont aussi besoin d’aide, ne parviennent pas facilement à s’intégrer. L’élaboration de groupes d’entraide visant spécialement les enfants-adultes d’alcooliques (EADA) comble cette lacune.
En 1979, j’ai été invitée à participer à un symposium concernant les services aux enfants d’alcooliques. Ce symposium était commandité par la National Institute for Alcoholism and Alcohol Abuse (L’Institut national d’alcoolisme et d’abus d’alcool) qui avait invité douze personnes. Nous avons appris que le choix des représentants avait été fait parmi les seules vingt-quatre personnes reconnues au pays. Pour la première fois de ma vie, j’ai senti que je faisais partie d’un groupe de professionnels qui appréciaient l’importance du travail.
En 1980, j’ai été invitée à concevoir et présenter un cours pour aider les enfants d’alcooliques, à la Rutgers University Summer School of Alcohol Studies (Session d’été d’études sur l’alcool à l’Université Rutgers). C’était alors – au meilleur de ma connaissance, ce l’est toujours – le seul cours de ce genre dans le monde entier. Il est bien évident, et il