225
pages
Français
Ebooks
2015
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Publié par
Date de parution
01 mai 2015
Nombre de lectures
72
EAN13
9782923705446
Langue
Français
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Date de parution
01 mai 2015
Nombre de lectures
72
EAN13
9782923705446
Langue
Français
M O N T R É A L
CLAUDETTE RIVEST
DU MÊME AUTEUR, CHEZ LE MÊME ÉDITEUR (collection psychologie)
L’insécurité affective
L’empreinte de l’abandon
Les souvenirs occultés et la maladie
Aimer et comprendre son enfant
Le roman familial
Maternance ou garderie
Les Éditions du CRAM
1030, rue Cherrier, bureau 205
Montréal (Québec) Canada H2L 1H9
Téléphone : 514 598-8547
Télécopie : 514 598-8788
www.editionscram.com
Conception graphique
Alain Cournoyer
Photo de couverture © anjocreatif – Fotolia.com
II est illégal de reproduire une partie quelconque de ce livre sans l’autorisation de la maison d’édition. La reproduction de cette publication, par quelque procédé que ce soit, sera considérée comme une violation du droit d’auteur.
Dépôt légal – 1 er trimestre 2013 Bibliothèque et Archives nationales du Québec Bibliothèque nationale du Canada
Copyright 2013 © Les Éditions du CRAM
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Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada pour nos activités d’édition.
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada
Rivest, Claudette, 1948-
L’épreuve de l’abandon et l’état d’insécurité affective (Psychologie) Comprend des réf. bibliogr.
ISBN 978-2-923705-41-5 EPUB 978-2-923705-44-6 PDF 978-2-923705-43-9
1. Carence maternelle. 2. Enfants abandonnés - Psychologie. 3. Enfants - Psychothérapie. 4. Abandon d’enfant. 5. Sécurité chez l’enfant. I. Titre. II. Collection: Collection Psychologie (Éditions du CRAM).
BF723.M35R58 2013 155.45’67 C2013-940487-2
Imprimé au Canada
Merci,
À Julie et à Jasmin avec qui j’ai vécu l’exquise tendresse du lien symbiotique. Je n’ai jamais été si heureuse que lorsque je vous portais dans mes bras.
Merci,
À mon petit Guillaume qui m’a offert des moments de son enfance et qui, sans le savoir, de par la prodigalité de son sourire et de ses rires, m’a permis de revivre l’amour gratuit que savent donner les tout-petits.
Merci,
À Denise et à Lyne pour leur écoute chaleureuse et leur indéfectible amitié.
Introduction
Bien que la majorité des observations sur les enfants abandonnés aient été recueillies dans des institutions d’après-guerre, nombre d’enfants de notre époque vivent aussi des états d’abandon. L’abandon dont je traite dans cet essai ne concerne pas uniquement les nourrissons abandonnés à leur naissance et donnés en adoption, mais aussi les bébés qui manifestent de l’insécurité quand leur mère se sépare d’eux et les jeunes enfants qui protestent lorsqu’ils sont laissés en garderie sans préparation suffisante. Cet essai concerne également tous les adolescents abandonnés à eux-mêmes qui n’ont ni la maturité ni le soutien nécessaires pour s’intégrer à des groupes de pairs.
Il est vrai que les problématiques d’abandon sont moins visibles qu’au temps des enfants de Duplessis, mais le sentiment d’être abandonné existe encore. Je propose une compréhension de ce qu’est la difficulté de vivre des enfants aux prises avec des séparations, des ruptures, des blessures et tourmentés par des insécurités issues de leur passé d’abandon.
Mes expériences de thérapie avec les mères et leurs enfants m’ont convaincue que l’insécurité affective et les difficultés d’adaptation que manifestent les plus jeunes individus de notre société découlent de dilemmes reliés à des expériences de séparation et d’abandon. J’ai pu observer que le comportement de plusieurs enfants est profondément marqué par la séparation précoce et par la rupture de leur relation d’attachement. Après quelques ouvrages à réfléchir sur la relation mère enfant, j’ai pu observer que tous les enfants ressentent le non-désir de grossesse de leur mère et plusieurs deviennent malades de ne pas savoir. Tôt ou tard, les silences finissent par faire du bruit. Ce qui n’a pas été dit sur les sentiments de la mère envers l’enfant est symboliquement déstructurant. Reconnaître le non-désir et permettre à l’enfant de sceller de nouveaux liens avec une autre mère est sans doute ce qu’il y a de mieux à faire. Aussi, même s’il y a quelques maladresses, il vaut mieux reparler de la petite enfance que de laisser planer la violence continuelle du silence. J’ai acquis la certitude que les enfants et les adolescents à la personnalité abandonnique* et aux réactions troublées par l’insécurité ont été impuissants à se servir de leur mère comme objet de satisfaction et ont, en grandissant, été piégés par les attitudes sociales des adultes qui les ont pris en charge. Je ne sais toujours pas la manière parfaite d’élever les enfants, mais je pense que le noyau de leurs difficultés est à rechercher dans les séparations survenues dans le cours du processus d’attachement ; je suis maintenant convaincue que plusieurs inadaptations sont reliées au sentiment d’abandon.
Il y a quelques décennies, l’enfant avait un seul père et une seule mère, quatre grands-parents, des oncles, des tantes et des cousins et cousines qu’il connaissait bien. L’enfant actuel a deux maisons, une maman, une seconde maman, un papa, un second papa, six grands-parents, des frères, des sœurs, des demi-frères et des demi-sœurs qu’il connaît parfois beaucoup plus que ses cousins et ses cousines. À cause des manières de vivre et des désunions plus fréquentes des parents, les enfants doivent s’adapter à des situations familiales qui exigent d’eux plusieurs compromis. Devant ce constat, pour mieux comprendre la personnalité abandonnique de l’enfant et de l’adolescent, il faut tenir compte des déséquilibres causés par les séparations précoces et les situations insécurisantes de sa vie familiale et se préoccuper des conflits psychiques qui ont pu survenir au cours du processus d’attachement.
Dans la société actuelle, la relation entre la mère et l’enfant est souvent vue comme un détournement regrettable d’une activité de travail productive sur le plan social et rentable sur le plan économique. Ainsi, pendant que leur mère est dans la course du retour au travail, plusieurs enfants entre 0 et 5 ans sont privés de l’expérience légitime de l’intimité avec elle ; plusieurs enfants vivent toute leur petite enfance à la garderie parce que leurs deux parents sont au travail. Pendant que leur mère participe à la compétition pour la carrière et l’avancement social, plus d’un enfant est obligé de vivre très tôt sans sa mère et est ainsi privé de la satisfaction de la présence maternelle. Ces enfants de la garderie entrent à la maternelle après avoir connu cinq ou six gardiennes, parfois plus, et sans avoir eu le temps d’intégrer une sécurité affective. Malheureusement, pour eux, l’important processus de l’attachement a été écourté par la séparation et ils ont dû vivre trop tôt de multiples adaptations.
Aujourd’hui comme hier, pour ne pas se sentir abandonné, le jeune enfant a besoin d’avoir près de lui la seule personne qu’il connaît vraiment et avec qui il a un lien affectif. Pour s’adapter à son environnement, l’enfant immature dépend entièrement de la disponibilité émotive et de la présence affectueuse de sa mère et ensuite du soutien des adultes qui en prennent soin. Pour développer l’estime de lui-même et trouver la meilleure solution aux petits et grands problèmes qui parsèment, au quotidien, son histoire d’enfant, il a besoin d’être aidé affectueusement. Les enfants d’aujourd’hui ne sont pas différents de ceux d’hier et aujourd’hui comme hier, il y a des conséquences psychologiques à vivre les tensions d’une précoce séparation.
Pour les enfants des garderies et des maternelles, il y a une demande croissante de psychologues et d’éducateurs spécialisés, et des services d’assistance dispensent de plus en plus de cours et d’aide aux parents. Malgré le constat que de plus en plus d’enfants de garderie et de maternelle ont des difficultés de socialisation et d’adaptation et qu’ils vivent mal avec l’autorité et avec leur groupe de pairs, les dirigeants du Québec continuent d’offrir des programmes qui privilégient les garderies. Dans les écoles secondaires, on constate une délinquance juvénile toujours plus importante et de plus en plus de solutions palliatives voient le jour. On commande des études gouvernementales pour tout et pour rien et pourtant, lorsqu’il s’agit des enfants, on ne tente même pas d’explorer les effets psychologiques qu’ont sur eux des expériences de séparation et de so