Territoires durables en devenir , livre ebook

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Qu’entend-on par territoires durables? S’agit-il d’un nouveau modèle d’urbanisme ? D’une stratégie de verdissement ? D’un mode de gestion des biens communs ? D’une modernisation de l’action publique ? D’une transformation sociale ? D’une utopie ? Il n’existe pas de réponse unique et univoque pour qualifier la variété des démarches territoriales de développement durable (DD) qui ont émergé à l’international au cours des vingt dernières années. Une chose est sûre, toutefois, le territoire et les acteurs qui le construisent constituent le fondement de la gouvernance du DD.
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Date de parution

02 octobre 2012

Nombre de lectures

1

EAN13

9782760535411

Langue

Français

Poids de l'ouvrage

1 Mo

Préface

« Penser globalement, agir localement ». Ce slogan des années 1970 n’a rien perdu de sa pertinence. Parce que si les diplomates s’efforcent d’aboutir à des accords internationaux trop souvent minés par la défense des intérêts nationaux, c’est en réalité au niveau local que l’action est déterminante. Au niveau local, on se connaît et on connaît le terrain. On sait que la crue peut noyer une rive où il vaut mieux ne pas construire, on sait qu’il peut geler même en mai, on sait que l’équipe du village donne son maximum une demi-heure avant la fin du match, on sait que le premier adjoint du maire est un passionné d’oiseaux, bref, on peut agir plus facilement. De toute manière, une fois que l’encre des traités internationaux a séché, qui va faire le boulot si ce ne sont les collectivités locales et les entreprises ?
Au demeurant, les accords internationaux sur le développement durable ne sont possibles qu’une fois l’action commencée quelque part. Il faut que l’exemple ait été donné, par exemple un plan d’économie d’énergie, et que chacun se rende compte que c’est possible et même profitable. Sinon, on craint que l’engagement soit difficile, que ça coûte trop cher, que les entreprises délocalisent, que ça défavorise la commune, ou le pays, par rapport aux voisins. Et puis, lorsque les premiers se sont lancés et qu’un grand nombre a suivi, l’accord peut être conclu.
Aujourd’hui, nous avons besoin de créer un sentiment de citoyenneté planétaire. Nous avons déjà une gamme d’appartenances locales, régionales, nationales, voire continentales. Il manque le patriotisme terrestre. Que l’on se sente proche du pêcheur mauritanien ou du paysan andin. Que l’on saisisse qu’il peut faire exceptionnellement froid au Québec, un hiver, tandis que la moyenne mondiale des températures enregistre un accroissement général. Et bien sûr, que l’on accorde son comportement et celui de ses proches aux infléchissements nécessaires pour protéger la planète, aider un peuple dans le besoin ou respecter la cause planétaire choisie.
Voici un ouvrage qui peut nous inspirer dans cette recherche. Christiane Gagnon y a rassemblé une quinzaine d’exemples de cette citoyenneté terrestre incarnée dans un territoire par une communauté unie dans l’action. Les territoires décrits se trouvent autant dans les pays en développement que dans les pays développés. Les approches du développement durable sont multiples, l’important est de s’y mettre. En espérant que les délégués à la conférence de Rio+20 sur le développement durable auront lu ce livre.
Brice Lalonde
Coordonnateur exécutif de la Conférence des Nations unies sur le développement durable (Rio+20)
Démarches territoriales de développement durable au Brésil, au Québec et dans le monde
DES TERRITOIRES DURABLES ?
Lorsqu’il est question de territoires durables, de villes vertes, intelligentes, compactes, en transition, d’écoquartiers et de communautés viables, les interrogations fusent : de quoi s’agit-il au juste ?
Un nouveau modèle d’urbanisme ? Une stratégie de verdissement ? Une innovation technologique ? Un mode de gestion des biens communs ? Une opportunité d’affaires ? Un marketing territorial ? Une façon d’habiter ensemble ? Une modernisation de l’action publique et de reddition des comptes ? Une redynamisation de la démocratie locale ? Un espace de dialogue ? Une voie de réduction des inégalités, de la pauvreté ? Une transformation sociale ? Une utopie ? Un lieu d’articulation entre les enjeux locaux et globaux du développement durable ? Ou encore une adaptation renforçant un modèle dominant basé sur la croissance et la prédation des ressources ?

DES QUESTIONS SANS RÉPONSE UNIQUE
Toutes ces questions détiennent une partie de la réponse, selon les lunettes de lecture portées. Il n’existe pas de réponse unique et univoque pour qualifier la variété des démarches territoriales de développement durable (DD) qui ont émergé internationalement au cours des vingt dernières années. Les caractéristiques sociales, culturelles, environnementales et économiques du territoire, le contexte politique ainsi que la dynamique endogène des acteurs influencent le choix de démarche territoriale de développement durable : agenda 21 local, animation territoriale, planification stratégique, écologie industrielle et territoriale, protection patrimoniale d’espaces naturels, plan directeur participatif, etc.

Qu’il s’agisse de quartiers, de villages et de villes, de regroupements de municipalités, de communautés de communes et de régions, une myriade de pratiques et d’initiatives ont émergé, inspirées du développement durable (DD), et soutenues soit par la société civile, des élus ou encore des professionnels du développement local ou territorial.
L’APPROCHE TERRITORIALE DE LA GOUVERNANCE DU DÉVELOPPEMENT DURABLE : LE PRISME DU LIVRE
L’hypothèse fondatrice du présent livre s’appuie sur l’idée que le territoire, construit par les acteurs, s’avère « la brique de base » de la gouvernance du développement durable (Calame, 2003 ; Theys, 2002). Cette thèse, largement soutenue par les auteurs de la revue Développement durable et territoires , inclut aussi les rapports entretenus à toutes les échelles. Par exemple, la pollution atmosphérique demande des stratégies et des accords internationaux, tout autant que des modifications dans l’offre locale et régionale de transport en commun de même qu’une conscientisation des individus par rapport à leur choix d’utiliser ou non leur voiture comme moyen de déplacement au quotidien.
Cet exemple démontre à quel point le global et le local sont inextricablement liés. Toutefois, si on y ajoute la déterritorialisation des économies, les rapports inéquitables Nord/Sud et les changements climatiques planétaires, la question des gestes individuels sur un territoire donné a presque l’air anodin ! Pourtant, c’est à l’échelle combinée de l’individu, de la communauté, des organisations et des territoires que se manifestent les impacts, les risques et les contradictions d’un mode de développement insoutenable. C’est à l’échelle des humains, incluant leurs rapports à la nature, que se vivent, parfois dramatiquement, les conséquences d’une croissance non solidaire du développement. Ainsi, la facture des conséquences négatives et non souhaitées des décisions est refilée à d’autres communautés, à d’autres territoires ou, pernicieusement et imperceptiblement, aux générations suivantes. Pensons seulement à l’élimination des matières dangereuses qui se retrouvent le plus souvent dans des communautés dévitalisées ou dans des pays du Sud. Notons aussi l’exploitation des ressources par les multinationales privées qui laissent souvent le fardeau des impacts sociaux et environnementaux à la société tout en privatisant les profits. Il y a là, indéniablement, un enjeu d’équité et de gouvernance incontournable : comment se prennent les décisions et au détriment de qui et de quoi ?

C’est aussi à l’échelle des territoires infranationaux que l’articulation/ désarticulation des dimensions économique, sociale et environnementale est visible. Là, dans les microterritoires et les villes à l’échelle humaine, les populations locales peuvent plus facilement agir, mobiliser des ressources et s’approprier des lieux de vie. Cela demande toutefois une adaptation éclairée, une modification du mode de consommation au nom du bien-être de l’ensemble et des générations futures. Dépasser les logiques sectorielle, organisationnelle et individuelle ainsi que la conception du territoire-support devient un défi auquel nous convie notamment l’approche territoriale du développement durable.
Ce livre propose un prisme, une entrée par les territoires dits durables. Il nous importait d’illustrer, de l’intérieur et avec les acteurs, comment divers types de territoires, du quartier à la zone transfrontalière, abordent les enjeux de la durabilité sociale et environnementale, à travers des démarches territorialisées et contextualisées. Inspirées du paradigme de DD comme cadre d’action, innovent-elles tant dans l’approche que dans le choix des solutions ? Adoptent-elles un mode de fonctionnement plus intégré, réticulaire et transparent, voi

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