Travail et entreprise en Afrique Les fondements sociaux de la réussite économique , livre ebook

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Date de parution

01 janvier 2008

Nombre de lectures

2

EAN13

9782845867808

Langue

Français

Poids de l'ouvrage

2 Mo

Jean-Marc Ela
Travail et entreprise en Afrique Les fondements sociaux de la réussite économique
KARTHALA
TRAVAIL ET ENTREPRISE EN AFRIQUE
Ce travail a été réalisé grâce à une subvention du Centre de recherche pour le développement international, Ottawa, Canada.
KARTHALAsur Internet : http://www.karthala.com Paiement sécurisé
Couverture :
Tableau de Othéo, inLes peintres de lêestuaire, Nicolas Bissek et Karthala, 1999.
!Éditions KARTHALA, 2006 ISBN : 2-84586-780-8
Jean-Marc Ela
Travail et entreprise en Afrique
Les fondements sociaux de la réussite économique
Éditions KARTHALA 22-24, boulevard Arago 75013 Paris
DU MÊME AUTEUR
ªLa plume et la pioche, Yaoundé, Clé, 1971. ªLe cri de lhomme africain, Paris, L®Harmattan, 1980, trad. anglaise, néerlandaise, espagnole et italienne. ªDe lassistance à la libération. Les tâches actuelles de lÉglise en milieu africain, Paris, Centre Lebret, 1981, trad. allemande et anglaise. ªLAfrique des villages, Paris, Karthala, 1982. ªVoici le temps des héritiers.Églises dAfrique et voies nouvelles, en collaboration avec R. Luneau, Paris, Karthala, 1981, trad. italienne. ªLa ville en Afrique noire, Paris, Karthala, 1983. ªMa foi dAfricain, Paris, Karthala, 1985, trad. allemande, anglaise et italienne. ªFede et liberazione in Africa, Assisi, Citadella Editrici, 1986, trad. espagnole. ªCh. Anta Diop ou lhonneur de penser, Paris, L®Harmattan, 1989. ª Quand l®État pénètre en brousse... Les ripostes paysannes à la crise, Paris, Karthala, 1990. ªLe message de Jean-Baptiste. De la conversionàla réforme dans les Églises africaines, Yaoundé, Clé, 1992. ªAfrique : lirruption des pauvres. Sociétécontre ingérence, pouvoir et argent, Paris, L®Harmattan, 1994. ªRestituer lhistoire aux sociétés africaines. Promouvoir les sciences sociales en Afrique noire, Paris, L®Harmattan, 1994. ªInnovations sociales et renaissance de lAfrique noire. Les défis du «monde den bas», Paris, L®Harmattan, 1998. ªLesÉglises faceàla mondialisation. Quatre réflexions théologiques, Bruxelles, commission Justice et Paix, 2000. ªGuide pédagogique de formationàla recherche pour le développement en Afrique, Paris, L®Harmattan, 2000. ªRepenser la théologie africaine. Le Dieu qui libère, Paris, Karthala, 2003, trad. allemande.
À mon grand frère ONDOAETOAVincent, ingénieur agronome,qui m®a introduit dans l®univers des saigneurs d®Hévéa de Nye®ete.
AVANT-PROPOS
De la débrouillardise à lentrepreneuriat
Comment repenser le rapport au travail etàl®entreprise dans un tournant de l®histoire où l®État se retire des affaires enAfrique ? Telle est la question principaleàlaquelle nous voudrions apporter un essai de réponse dans l®ouvrage qu®on va lire. Pour comprendre le choix de notre objet d®étude et préciser le cadre général de notre réflexion, des obser-vations préalables sont nécessaires. Depuis les travaux initiés par le BIT au début des années 1970à l®occasion du programme mondial de l®emploi, on assisteàune«flambée des recherches » sur ce qu®il est convenu d®appeler«l®économie infor-1 melle ». Au-delàdes enjeux théoriques et conceptuels qui imposent un effort d®approfondissement et un renouvellement du regard sur ce 2 secteur , c®est l®impact et les fonctions de l®informalisation urbaine qui doivent nous préoccuper dans le cadre de cetteétude. Car, si l®on consi-dère la précaritédes conditions d®existence dans les villes d®Afrique, il faut ici mesurer les conséquences de la fin du monde enchantéde la solidaritéafricaine dans un contexte où, faceàla ville qui tendàdevenir un système de carences, chacun doit«se débrouiller » pour faire vivre les siens. On comprend tout l®intérêt des activités qui répondent aux attentes des hommes et des femmes pour lesquels vivre en ville est un défi quotidien. Van Dijk écritàce sujet :
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Pour l®essentiel, lire les casétudiés dans I. Deblé, Ph. Hugon et divers auteurs, Vivre et survivre dans les villes africaines; C. Coquery-, Paris, PUF, 1982 Vidrovitch et S. Nedelec (dir.),Tiers Monde : l?informel en question , Paris, L®Harmattan, 1997 ; B. Lautier,Léconomie informelle dans le Tiers Monde, Paris, La Découverte, 1994. Voir J. Charmes,«Une revue critique des concepts, définitions et recherches sur le secteur informel», inNouvelles approches du secteur informel, Paris, OCDE, 1990, p. 11-51.
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TRAVAIL ET ENTREPRISE ENAFRIQUE
«Nous ne saurions longtemps ignorer la multitude de ces petits métiersqui, dans un environnement urbainexcroissant, offrent des biens et services peu coûteux et adaptés aux réalités socioculturelles et aux besoins des populations. Ces entreprises [...] permettent de réaliser des revenus substantiels, de créer des emplois, de réglerquelques problèmes 3 dechômage».
D®après le rapport du BIT sur l®emploi en Afrique,«Le secteur non structuréfournit ju% de l®emploi dans la plupart des payssqu®à 60 d®Afrique, parfois davantage,comme au Bénin 95 %, au Burkina 73 %, au Niger etàKumasi 65 %. Il représente 55 % dans les zones urbaines au 4 Congo et 50 %àLuzaka, Loméet Lagos». Pour le BIT, le secteur informel « est et demeurera la seule ou principale source d®emplois et de revenus pour une proportion importante de la population des pays en 5 développement». Ces données statistiques peuvent impressionner l®observateur préoc-cupépar les problèmes posés par le marchédu travail et la pauvretéen 6 Afrique subsaharienne . Elles ne sauraient masquer les limites de l®éco-nomie populaire. En cequiconcerne l®accèsàl®emploi, remarquons la discrimination sur laquelle repose le système derecrutement de la main-d®œuvre de cetteéconomie. Comme on peut le vérifier dans les diffé-rentes branches du secteur informel, il faut apparteniràla tribu ou au village pourêtre intégrédans une unitéde production ou de service dont le«patron»est un membre de la famille. Michel Agier fait remarquer à ce sujetque le marchédu travail est en même temps un marchéde la 7 relation sociale . Alain Morice parle de«l®étroite confusionqui prévaut en Afrique entre le milieu du travail et le milieu familial, entre la sphère 8 de la production et la sphère de la reproduction». Pour Philippe Engelhard, « l®entrepreneur est d®abord un chef de famille»et « en fait, les entreprises du secteur traditionnel sont des familles insérées dans un tissu social moléculaire oùil est plus important de gérer des relationsque
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Van Dijket al.,Le secteur informel à Dakar, Paris, 1987. BIT,Le rapport sur lemploi en AfriquePenouil et, 1989. Lire aussi M. J.-P. Lachaud,Le secteur informel et le marché du travail en Afrique noire francophone, BIT, 1988. BIT,op. cit. J.-P. Lachaud (dir.),Pauvreté et marché du travail urbain en Afrique subsa-harienne, BIT, Genève, 1944. M. Agier, « Un secteur informel très structuré », RevueAutrement, hors série n° 9, octobre 1984, p. 80. A. Morice, « Ceuxqui travaillent gratuitement : un sal aireconfisqué »,in M. Agier. J. Copans et A. Morice,Classes ouvrières dAfrique noire, Paris, Karthala, 1987, p. 45-76.
AVANT-PROPOS
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9 des biens y compris le temps». Dès lors, tous les candidatsàl®emploi informel extérieurs aux réseaux sociaux lignagers ou néo-claniques sont écartés d®office. Leurs profils ne correspondent pasàun système où l®accès au travail etàl®argent est lié àune organisationqui, à tous les niveaux, tente deconcilier les valeurs socioculturelles et les processus économiques. Pour les jeunes qui voient leur avenir dans le salariat, les portes sont fermées par les filières de productionqui traduisent la diversité des systèmes de références enracinés dans les cultures du terroir. À travers uneéconomiequi se base sur le fonctionnement d®« une société 10 en grappe»travailleurs, le recrutement des « »ne dépend pas d®abord des capacités de rendement ou du niveau dequalification mais des relations de famille ou de voisinage. Les tentatives d®intégration dans l®économie populaire sontbloquées pour des personnes venant d®horizons différents et soumises à d®autres logiquessociales et culturelles. Certaines activités ne peuvent absorber sans difficultédeséléments «étrangers». En Afrique de l®Ouest, l®organisation de métierscastés telsque les forgerons et bijoutiers illustrentce type d®unités de production. Il faut aussi signaler les célèbres Nana-Benz dans les capitales africaines. Il reste àsavoirquelle est lacapacitéde ces dernièresàoffrir des emplois aux jeunes fillesétrangères au lignage et tentées d®investir leur corps dans la prostitutionmoment oùqui tendent à devenir une stratégie de survie. Au les diplômés des universités risquent de mourir d®inutilité dans les États contraints par les bailleurs de fondsàne plus recruter, il faut bien cons-tater les limites du secteur informel. Ce secteur met enœuvre les ruses de l®imaginaire oùse déploie la culture du pauvre, marquée dusceau de la précaritéet de la fragilité. Desenquêtes montrent que 70 % des petites entreprises qui secréent dans l®économie informelle succombent dans les trois ansqui suivent leurcréation. Bien plus, les possibilités offertes par l®informel ne sont pas indéfinies. En fait,«les entreprises informelles ne peuvent pas s®étendre, elles ne peuvent pas grandir : c®est leur nombrequi augmente. L®informel semble ainsi se nourrir de lui-même et se déve-lopper sansentrachanger de nature et sans îner un développement de 11 l®économie officielle». Il faut bien reconnaîtrequ®un grand nombre des activités informelles ne dépassent pas le stade de l®artisanat. Cela nous
9. P. Engelhard,«Quelques remarques sur l®artirissi ou lcle de Ali El Id ®économie d®Adam Smith sous les tropiques»,Annales 1987-1988du laboratoire de gestion etcultures, p. 51-59. 10. E.S. Ndione,Dynamique urbaine dune société en grappe. Le cas de Dakar, Enda, 1987. 11. Voir G. Hénault et R. M®Rabet (dir.),LEntrepreneuriat en Afrique francophone : Culture, financement et développement, Paris, Libbey Eurotext, 1990, p. 325.
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