L’argent des déchets L’économie informelle à Dakar , livre ebook

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Date de parution

01 janvier 2007

Nombre de lectures

0

EAN13

9782845869219

Langue

Français

Poids de l'ouvrage

1 Mo

Oumar Cissé
L’argent des déchets
L’économie informelle à Dakar
KARTHALA - CREPOS
L’ARGENT DES DÉCHETS
Cet ouvrage a bénéficié, pour son impression, de l’appui de l’Institut de recherche pour le développement (IRD), principalement de son Département « Soutien et formation des communautés scientifiques du Sud » (DSF). Cependant, les vues qui y sont exprimées ne reflètent pas nécessairement celles de l’IRD.
KARTHALAsur Internet : http://www.karthala.com Paiement sécurisé
Couverture : « La vie moderne », détail du tableau de Blaise Bang, dansLes peintres de l’estuaire, Nicolas Bissek, Karthala, 1999.
© Éditions KARTHALAet CREPOS 2007 ISBN : 978-2-84586-921-9
Oumar Cissé
L’argent des déchets
L’économie informelle à Dakar
KARTHALA 22-24, bd Arago 75013 Paris
CREPOS BP 6333 Dakar Étoile
LE CREPOS
Le Centre de recherches sur les politiques sociales (CREPOS) est une organisation de recherches autonome créée par des enseignants et des cher-cheurs soucieux de contribuer, de manière durable, à la production et au renouvellement des savoirs sur le Sénégal et la sous-région ouest africaine. Les initiateurs de ce projet proviennent, en majorité, du groupe informel mis sur pied à la fin des années 1990 dans le cadre du programme de recherches plus connu sous l'appellation de Sénégal 2000 et dont les principaux résultats ont été publiés par les éditions Karthala (Paris). Parmi les objectifs du CREPOS, on peut citer les axes majeurs suivants : • promouvoir la recherche de très haut niveau, en particulier en produi-sant des connaissances sur les dynamiques socio-économiques, surtout celles notées depuis le début des années 1980, sous l’effet des politiques d’ajustement structurel et de la libéralisation du champ politique, • rassembler des données relatives aux politiques sociales appliquées au Sénégal et dans la sous-région et les analyser sur le plan de leur équité et de leur efficacité ; • renouveler la réflexion sur les perspectives de développement à long terme et mettre à la disposition des décideurs les outils indispensables à la compréhension des problèmes actuels à résoudre au profit de la majorité des populations. En vue de favoriser le dialogue stratégique entre les chercheurs, les décideurs publics, les dirigeants des ONG et les experts du secteur privé, un Réseau d'appui aux politiques de développement (RESAPOD) a été mis sur pied au sein du CREPOS.
CREPOS, B. P. 6333 Dakar Étoile (Sénégal)
crepos@refer.sn
REMERCIEMENTS
Cet ouvrage a bénéficié de la contribution de mes collègues de l’Institut africain de gestion urbaine (IAGU). Je voudrais particulièrement remercier Fatou-Kiné Niang, consultante de l’IAGU, qui a fait preuve d’une générosité et d’une persévérance remarquables. Je souhaiterais aussi dire un grand merci à mon directeur de thèse, le Professeur René Parenteau de l’Institut d’Urbanisme de l’Université de Montréal qui, par son encadrement méthodique et ses critiques, m’a permis de cheminer dans un programme doctoral. Ousseynou Faye, Ibou Diallo, Charles Becker et surtout Momar-Coumba Diop ont fait des commentaires et suggestions qui ont permis d’améliorer ce document. Je remercie le Centre de recherches pour le développement International (CRDI) du Canada qui a soutenu financièrement les enquêtes de terrain effectuées dans le cadre de ma thèse de doctorat. Les travaux de recherche dont les principaux résultats sont exposés dans ce livre ne furent possibles qu’avec le soutien discret et la compré-hension de mon épouse et de mes enfants. Je tiens à leur renouveler mon affection.
Introduction
Une littérature considérable a été consacrée aux villes africaines, celles de l’Afrique subsaharienne en particulier. Des approches variées ont été élaborées pour rendre compte des ancrages culturels, économiques et sociaux de ces espaces de la créolité et faciliter ainsi la lecture des mutations dont ils font l’objet. Dans le cadre de la production de ces 1 savoirs, on observe, depuis le milieu des années 1970 , la multiplication 2 des études portant sur le secteur dit informel dont le développement soutenu a accompagné la mise en œuvre des programmes d’ajustement structurel. Les villes sénégalaises n’ont pas échappé à cette tendance car des populations, de plus en plus nombreuses, s’inscrivent dans des logiques de survie adossées au secteur informel. L’approche des villes uniquement en termes de dysfonctionnement et de crise ne met pas en évidence le fait que les populations ne sont pas restées inactives face à des conditions de vie de plus en plus difficiles. Elles ont appris à se débrouiller. L’objectif central de cet ouvrage est de proposer un meilleur éclairage des pratiques et logiques de survie, en particulier en étudiant un aspect spécifique des économies urbaines, celui de la récupération et de la valorisa-
1. Dans son célèbre rapport sur le Kenya élaboré en 1972, dans le cadre du Programme mondial de l’emploi, et publié en 1975 en français, le Bureau international du travail (BIT) indiquait que les métiers du secteur informel ne se limitent pas à des emplois à la périphérie des grandes villes, à des occupations et à des activités économiques spéci-fiques. Ils représentent une façon d’accomplir les choses caractérisée par la facilité d’accéder aux métiers en question, le recours aux ressources locales, la propriété familiale des entreprises, l’échelle restreinte des opérations, des techniques à forte intensité de main-d’œuvre et adaptées, des qualifications qui s’acquièrent en dehors du système scolaire officiel, des marchés échappant à tout règlement et ouverts à la concurrence. BIT (1975 : 7-8). Des études ultérieures ont relativisé certaines de ces caractéristiques, en particulier la facilité d’accès, le recours aux ressources locales et la non-réglementation des marchés. 2. Ces travaux accompagnent un débat intense relatif à la définition du secteur informel ainsi que ses significations économiques, sociales et politiques.
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L’ARGENT DES DÉCHETS
tion des déchets solides. Notre ambition est ainsi de rendre intelligible une partie des économies dites réelles. Nous le faisons en suivant à la trace, en identifiant et en nommant les individus, groupes ou organisa-tions qui agissent de manière relativement autonome ou dissidente par rapport au pouvoir central. Pour bien analyser ce monde de la vie, cet ouvrage tentera, en tournant le dos à des généralisations abusives ou à des hypothèses élaborées à la hâte, d’observer les acteurs impliqués dans ces activités en vue de déterminer leurs règles du jeu et pratiques, en rapport, bien entendu, avec leurs systèmes de représentation. Il est aussi et surtout question de caractériser les mutations ou réorientations repérables dans les formes de la citadinité et les nouveaux rapports à la ville. Nous tentons de dire ou de lire la ville et son tempo et surtout de rendre appa-rente la ville invisible aux yeux des comptables publics et des théoriciens qui, parce qu’ils sont obsédés par l’État, ne peuvent pas voir le « monde de la vie » tel qu’il se déroule à l’intérieur du secteur informel.
La dynamique des activités informelles : subsistance ou croissance ?
Les analyses qui considèrent l’informel comme un secteur homogène éprouvent des difficultés à déterminer, avec exactitude, son trait expli-catif. Après une revue minutieuse de la littérature consacrée à la question, Sethuraman (1981) a mis en évidence l’ambiguïté des définitions du secteur informel qui privilégient la simple énumération de ses caractéris-tiques. Selon cet auteur, l’informel est composé de petites unités de production et de distribution des biens et services dont la finalité essen-tielle est la création d’emplois et de ressources qui sont limitées sur le plan du capital, matériel ou humain, et sur celui du savoir-faire. Inscrites dans une perspective économique, ces définitions reposent sur une vision dicho-tomique car les caractéristiques du secteur informel sont déterminées par opposition à celles du secteur formel « moderne ». Les critères retenus s’inspirent généralement de la théorie classique de la concurrence (atomi-cité et fluidité du marché des produits et des facteurs de production). 3 Les critiques de l’analyse « dualiste » sont essentiellement fonction-nelles. Selon Archambault et Greffe (1984), qui soutiennent la thèse de
3. L’approche dualiste instaure une dichotomie entre les secteurs informel et formel ; les caractéristiques du premier sont définies par opposition à celles du second. Les thèses dualistes sont contestées par les structuralistes et les fonctionnalistes qui mettent en évidence des liens et relations structurels entre les différents systèmes de production et de distribution. Ils perçoivent l’économie urbaine en termes de continuum d’activités de production (Moser 1978).
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