L’agriculture du Gabon Entre décolonisation et ajustements structurels (1960-2000) , livre ebook

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Publié par

Date de parution

01 janvier 2005

Nombre de lectures

1

EAN13

9782845866508

Langue

Français

Poids de l'ouvrage

2 Mo

Viviane Magnagna Nguema
L’agriculture du Gabon
Entre décolonisation et ajustements structurels (1960-2000)
Préface de Jean-Marc Boussard
KARTHALA
L’AGRICULTURE DU GABON
Cet ouvrage est publié avec le concours d’Elf-Gabon
KARTHALAsur Internet : http://www.karthala.com Paiement sécurisé
Couverture: Plantation agricole en zone périurbaine (ph. : V. Magnagna-Nguema)
© Éditions KARTHALA, 2005 ISBN : 2-84586-650-X
Viviane Magnagna Nguema
L’agriculture du Gabon
Entre décolonisation et ajustements structurels (1960-2000)
Préface de Jean-Marc Boussard Membre de l’Académie de l’agriculture de France
Éditions Karthala 22-24, boulevard Arago 75013 Paris
A mes deux pères défunts, Victor Magnagna et son cadet, Albert Keba, véritables exemples d’amour et de travail ; qu’ils trouvent ici le fruit de leur investissement.
REMERCIEMENTS
A toutes les personnes m’ayant accompagnée dans la finition et l’édi-tion de cet ouvrage, qu’elles trouvent, ici, l’expression de ma profonde gratitude. Je remercie infiniment l’Ambassade de France au Gabon, avec Jean-François Gilon Meixner et Patricia Gentilhomme, qui ont œuvré active-ment pour que les finitions de cet ouvrage aient lieu dans un contexte scientifique, au sein du laboratoire de politiques économiques de l’INRA. Je remercie l’Institut national de recherches agronomiques de Nogent-sur-Marne (INRA/France), particulièrement Monsieur Jean-Marc Boussard, membre de l’Académie de l’agriculture de France. Merci pour cette aventure enrichissante de la recherche que j’ai vécue dans votre laboratoire. Je remercie vivement : – le Ministre Paul Toungui, Ministre d’État, Ministre de l’Économie, des Finances, du Budget et de la Privatisation ; – le Ministre Émile Doumba, Ministre de l’Économie forestière, des Eaux et de la Pêche ; – Monsieur Pierre Moussavou, Directeur du Cabinet du Ministre de l’Économie forestière ; – Monsieur Mbomoh Upiangu, Secrétaire général du Ministère de l’Économie forestière ; – Monsieur Paul Bongue Boma, Directeur général de l’Économie ; – Monsieur Luc Oyoubi, député, ancien Directeur général de l’Économie ; – tous mes collègues de la Direction générale de l’Économie, pour leur apport en statistiques ; – Monsieur Patrice Otha de l’Université Omar Bongo, à Libreville ; – Monsieur Alphonse Moussavou-Doukaga, Directeur de la Communication et des Relations extérieures de la société ELF-Gabon, pour son écoute et son soutien actif à l’édition de cet ouvrage ; – Monsieur Nicolas de Vito, de l’Union européenne à Libreville, pour ses encouragements et son immense contribution ;
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– Madame Angèle Gindrat du centre EGIDE à Paris ; – le docteur Josette Nomsy, de la Direction de l’Élevage et du projet PACE à Libreville ; – Monsieur Lucien Assoumou, chef de service des Statistiques agri-coles, au Ministère de l’Agriculture, de l’Élevage et du Développement rural, à Libreville ; – la Cellule des statistiques de la pêche et de l’aquaculture du Ministère des Eaux et Forêt, à Libreville ; – le Docteur Temgoua Nanda Eudoxie, amie et sœur, pour ses remarques et observations, à Paris ; – Madame Iboutsi Elisabeth, de l’Ambassade du Gabon en France ; – mon époux, Jean Léonard Nguema Ondo, de l’École normale supé-rieure de Libreville, pour ses longues corrections. Je remercie chaleureusement tous mes frères et sœurs, les Magnagna et les Keba, pour le soutien moral, affectif et financier qu’ils m’ont apporté. Merci à Clotilde, à Pamphile, à Christian, à Patricia, à Prisque, à Monsieur Kundia Kubandza, à Raïssa Bitchoughou, à Hugues Sorel Ongollo.
Je remercie tous mes enfants, neveux et nièces, pour m’avoir permis de retrouver le sourire dans mes moments de découragement.
Préface
S’il est un pays en Afrique disposant de formidables atouts écono-miques, c’est bien le Gabon. Il a du pétrole, du manganèse, du bois, de la terre en abondance, un climat agréable... tout ce qu’il faut en fait comme ressources naturelles pour nourrir une croissance exceptionnelle. Pourtant, le livre qu’on va lire est terrifiant : alors que le pétrole s’épuise et que le bois se vend mal, l’agriculture s’effondre, au point de nécessiter l’importation de l’essentiel de la nourriture. De la sorte, à brève échéance, quand les sources de devises seront taries, il faut s’attendre à une véritable clochardisation de ce pays d’abondance, sans exclure la possibilité de la famine pour certains ménages. Comment a-t-on pu en arriver là ? L’ouvrage qu’on va lire tente de répondre à cette question. C’est évi-demment important, non pas pour pleurer sur les difficultés du présent et blâmer les erreurs du passé : une telle attitude serait stérile. Tout au contraire, c’est l’optimisme et le souci de l’avenir qui a poussé à réaliser cette étude. En effet, on ne pourra progresser vers l’avenir qu’à la condi-tion de ne pas retomber dans les mêmes ornières que celles déjà rencon-trées. Pour éviter cela, il faut analyser ce qui s’est passé et en tirer les leçons. Cela doit se faire sans acrimonie mais de façon méthodique. C’est exactement ce que fait Viviane Magnagna Nguema dans cet ouvrage. Deux périodes ont caractérisé l’histoire de la politique agricole au Gabon depuis l’indépendance. Dans un premier temps, on a cru que l’avenir serait dans « l’agriculture industrielle », l’édification d’usines à produits agricoles, dans lesquelles des systèmes de type « taylorien » seraient mis en œuvre pour produire à base de capital des denrées ali-mentaires bon marché. Dans un second temps, les usines en question se révélant bien moins rentables que prévu, tandis que la nouvelle mode était à l’ajustement structurel et au libéralisme, on a laissé mourir ces entreprises « parasta-tales », dans l’espoir tout aussi fallacieux que le marché susciterait spon-tanément de nouvelles formes d’exploitation mirobolantes que personne ne
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L’AGRICULTURE DU GABON
pouvait encore imaginer, mais dont on attendait avec confiance la généra-tion spontanée par la grâce de la dévaluation du franc CFA. Pour des raisons différentes, aucune de ces méthodes n’avait de chance de succès. Les « agro-industries » d’abord n’ont, en fait, jamais fonctionné dans aucun pays du monde, même si l’idée a fait l’objet de nombreux tests en grandeur nature, des kolkhozes soviétiques aux «feed lot» californiens. La raison en est que cette idée repose sur l’existence « d’économies d’échelle » qui n’existent pas, ou très peu en agriculture. De la sorte, l’entreprise industrielle ne détient aucun avantage par rap-port à l’« exploitation artisanale ». En revanche, elle présente un désavan-tage bien réel, lié à la difficulté de surveiller convenablement la progres-sion du processus industriel de production et de faire face aux imprévus. De ce point de vue, l’entrepreneur individuel a l’énorme avantage de se surveiller tout seul et d’être naturellement attentif à tout ce qui pourrait compromettre son élevage ou sa récolte. Ce n’est pas le cas du salarié de l’agro-industrie, à qui sa paye est due quoi qu’il arrive, dès l’instant qu’il a respecté les consignes qui lui ont été données. Or, ces consignes, par défini-tion, ne peuvent prévoir l’imprévu. Et en agriculture, l’imprévu est toujours présent... Cette circonstance explique les médiocres résultats des grandes entreprises en agriculture et la vanité des espoirs mis dans les « agro-industries ». En pra-tique, à moins d’établir un système de surveillance très coûteux ou d’utili-ser les effets de la terreur, comme le faisaient les grandes plantations escla-vagistes, les grandes exploitations collectives ont de très gros problèmes dès que le nombre d’employés dépasse quelques dizaines. Si on a cherché à les développer, c’est qu’on a cru que la « grande entreprise » était seule capable de mettre en œuvre des techniques « inten-sives en capital ». Or, celles-ci sont nécessaires pour pouvoir payer des salaires élevés qui supposent une forte productivité du travail. Personne ne peut nier les bienfaits des salaires élevés. Il est donc souhaitable de mettre en œuvre des techniques intensives en capital. Mais – spécialement en agri-culture – il est possible à de très petites entreprises de le faire. C’est ce que montre l’exemple des exploitations agricoles des pays développés, les-quelles sont très généralement de « petites structures », au moins par rap-port à la majorité des entreprises locales. C’est en particulier sur ce raisonnement que se sont appuyés les orga-nismes internationaux pour promouvoir « l’ajustement structurel » en Afrique et singulièrement au Gabon – lequel, dans le secteur agricole, s’est traduit par la liquidation des entreprises agro-industrielles, des « canards boiteux » étatiques, notamment au niveau de l’élevage. Ce choix-là était tout à fait justifié, permettant ainsi d’améliorer l’équilibre budgétaire de l’État. Mais ce faisant, on a commis une autre erreur, parallèlement à la pre-mière, celle de ne rien faire d’autre que de s’assurer de l’équilibre des
PRÉFACE
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comptes macroéconomiques. Or, pouvait-on sérieusement espérer que le marché ferait naître spontanément de petites structures artisanales capables de couvrir les besoins alimentaires du pays lorsqu’on sait que plus de 90 % des besoins en viande sont couverts par des importations ? C’était faire preuve de beaucoup de naïveté que de le croire. En fait, seul un encadrement adapté aux paysans permettrait de produire des résultats. En Europe ou aux États Unis, les exploitants agricoles individuels ont en effet réalisé des merveilles, au point que ce n’est plus la pénurie, mais la surproduction qui constitue dans ces pays le sujet des débats de poli-tique agricole. Mais cela ne s’est pas fait spontanément. Les agriculteurs ont été encadrés et aidés par des politiques adéquates. On a d’abord construit des infrastructures de communication, routes ou chemins de fer, condition sine qua non d’accès au marché et que la concur-rence à elle seule ne peut susciter, parce que ces investissements relèvent de la théorie du monopole naturel. On a aussi créé une législation abondante qui régit les rapports entre producteurs et commerçants, et entre produc-teurs eux-mêmes, ainsi que des établissements d’enseignement et des ser-vices de vulgarisation. Enfin et surtout, on a accordé des garanties de prix pour les produits de base. De la sorte, les agriculteurs ont pu emprunter auprès de banques qui, elles-mêmes, acceptaient de prêter, parce qu’elles ne prenaient pas de risques excessifs liés à l’instabilité des marchés. C’est grâce à ce mécanisme que, en deux ou trois générations au maxi-e mum, au cours du XX siècle, les agricultures occidentales ont pu passer d’un régime de quasi-autarcie à l’agriculture « commerciale » que nous connaissons aujourd’hui. Il n’y a aucune raison pour que les agricultures africaines ne puissent en faire autant. Mais il est exclu que cela se fasse par la seule vertu de l’équilibre des comptes macroéconomiques, comme le croient encore beaucoup trop d’« ajusteurs structurels ». Ce livre est la parfaite illustration de ce qui précède. On y trouvera racontée par le menu, de façon à la fois vivante et précise, la longue et triste épopée des agro-industries au Gabon. On y trouvera aussi une vision très concrète des problèmes de terrain, tels que les vivent les « agriculteurs traditionnels » qui ne peuvent arriver à vendre leurs régimes de banane ou leur volaille, faute de trouver un intermédiaire pour les acheter et les revendre sur les marchés urbains. Le lecteur pour-ra enfin, à la lecture des abondantes statistiques tirées des publications officielles, mais qui n’avaient pas fait l’objet d’une présentation d’ensemble synthétique, mesurer l’ampleur du désastre humain et finan-cier de l’agriculture gabonaise. Une telle situation est à déplorer. On ne peut accuser ici ni l’insuffi-sance des ressources naturelles, ni le manque de moyens financiers, mais seulement la mise en œuvre de pseudo-théories économiques jamais véri-fiées (le développement agricole par la construction des agro-industries)
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