43
pages
Français
Ebooks
2009
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Publié par
Date de parution
15 décembre 2009
Nombre de lectures
72
EAN13
9782359302127
Langue
Français
Poids de l'ouvrage
1 Mo
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15 décembre 2009
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EAN13
9782359302127
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PROFESSEUR BELPAIN
COMMENT SE DÉFENDRE
DE SON PROPRE AVOCAT
COMMENT SE DÉFENDRE DE SON PROPRE AVOCAT
Droits réservés
ISBN : 978 - 2 - 35930 - 193 - 9
©Les points sur les i
16 Boulevard Saint-Germain
75005 Paris
wwwi-editions.com
Un unique conseil aux avocats : on raconte des blagues sur les avocats non seulement parce qu’elles sont drôles mais aussi parce qu’on pense qu’elles sont vraies. A vous de prouver le contraire !
Fuyez-le comme la peste !
« Cito, Longe, Tarde » [ « (Pars) vite, loin et (reviens) tard » ] : aucun autre meilleur conseil n’aurait pu être donné par les médecins de l’antiquité face au fléau que représente votre propre défenseur dans l’hypothèse, malheureusement très fréquente, où c’est un incompétent et arrogant « ténor du barreau » présumé. Ne sous-estimez pas non plus les « sopranos du barreau » qui, du haut de leurs talons aiguilles et derrière leur Smartphone à l’affût des derniers développements jurisprudentiels sur… Facebook, ne sont pas moins ravageuses. La fuite serait alors probablement le seul remède efficace pour éviter de voir empirer certaines situations.
Vous vous êtes laissé impressionner par le nom à particule, le prénom à rallonge, les dents – à rayer le parquet – en véritable Limoges ; vous vous êtes laissé emporter par sa grandiloquence (à vrai dire vous ne serez même plus capables de reproduire une seule des phrases qu’il a prononcées, mais vous vous souvenez des pauses qui parsemaient son élan oratoire et lui donnaient un air si… intelligent) ; vous avez été ébloui par la magnificence de son bureau entre Empire ou Design ou… plutôt Star-wars (sur le moment vous n’avez pas pensé à quelle pièce de sa collection contribueront les honoraires) ; vous avez été étonné par les titres repris en lettres dorées sur la plaque à l’entrée de l’immeuble, sur la boîte aux lettres, dans l’ascenseur, sur la porte du cabinet, sur la carte de visite translucide en papier de luxe qu’il vous a balancée de son trône pivotant à l’autre bout de l’immense table en acier et cristal (il est vrai que ses diplômes étaient accrochés très haut et très loin, impossible de lire où et avec quelle mention ils furent décrochés, si encore ils étaient les siens) ; vous avez été stupéfait par l’aisance avec laquelle il vous a promis de vous sortir de l’impasse en un tour de passe-passe tout en vous demandant un acompte qui selon ses dires serait largement suffisant… pour commencer.
N’ayez pas honte de l’avouer. Vous pensiez que les effets spéciaux et les tours de magie étaient réservés au cinéma et au cirque. Cette catégorie inclut malheureusement des acteurs, des illusionnistes, des incantateurs et parfois aussi des escrocs, à côté du prototype, en voie de disparition, de l’avocat des veuves et des orphelins.
Les seuls avocats qui ne discutent jamais argent sont ceux… d’Hollywood !
Dans les séries télé : Perry Mason, Matlock, Maître da Costa, Ally Mcbeal, L.A.Law ; Un cas pour deux, Avocats et Associés, The Good Wife.
Au cinéma: Gregory Peck dans To kill a mocking bird (Du silence et des ombres); Katherine Hepburn et Spencer Tracy dans Adam’s Rib (Madame porte la culotte); James Stewart dans Anatomy of a murder; Paul Newman dans Verdict; Al Pacino dans And Justice for all; Jessica Lange dans Music Box; Tom Hanks et Denzel Washigton dans Philadelphia; Keanu Reeves dans The Devil’s Advocate; Emma Thompson dans In the name of the Father. Julia Roberts agit comme avocat mais sans l’être dans Erin Brockovitch et L’affaire Pélican.
Et en littérature, juste des exemples : Le procès de Kafka (porté à l’écran par Orson Welles et interprété par Anthony Perkins) ; La chute d’Albert Camus ; et parmi les ouvrages de George Simenon, Les inconnus dans la maison et En cas de malheur.
Malheureusement ils ne sont pas les seuls à exceller dans ces arts : dans un souci du politiquement correct, il faudrait y ajouter, en rigoureux ordre alphabétique d’apparition, médecins, notaires, politiciens, prêtres, psychologues, et tout dispensateur de conseils, qu’il soit à domicile, en foire ou par téléphone, qui ne relèveraient pas de leur sphère de compétence ou d’incompétence, selon le cas. Dans un souci d’efficacité, on s’attaquera dans ce petit manuel à un seul des malheurs à la fois, en vous souhaitant de ne jamais avoir affaire au Vicaire judiciaire dans un procès canonique en annulation devant la Sacra Rota…
« Comment reconnaître un avocat qui ment : il bouge les lèvres » disait un écrivain. On pourrait constituer plusieurs tomes avec des blagues plus ou moins irrespectueuses d’une profession qui était, autrefois, honorée. Au XIX e siècle, en France, sa rigoureuse déontologie se fondait alors sur l’honneur qui incluait un code d’habillement strict à la ville comme au Palais, de multiples incompatibilités, l’interdiction d’apposer un panneau à sa porte ainsi que la gratuité des plaidoiries pour les pauvres. A compter de 1875, la France connaît aussi « la république des avocats » : de nombreux présidents de la République (9), présidents du Conseil (42), ministres, députés furent des avocats. Le Barreau réunissait alors les dirigeants de la France. En Italie, à la fin des années 90 et au début 2000, plus d’un élu sur dix au Parlement était inscrit au Barreau, mais on s’en souviendra comme « république des avocats… de Berlusconi » (plus d’une dizaine de ses propres avocats furent élus dans le rang de son parti).
Henri de Montherlant écrivait que « Notre grande erreur est de croire que le médecin, l’avocat et le prêtre ne sont pas des hommes comme les autres. »
Malheureusement en toute médisance il y a un fond de vérité et aussi en ce qui concerne la pratique du droit, bien que, comme d’habitude, la généralisation nuise à ceux qui exercent honnêtement leur profession ou qui en font une vocation. L’action d’« Avocats sans frontières » est remarquable mais son but est d’assister des personnes vulnérables dans des pays où le risque de ne pas avoir un procès équitable est équivalent au risque de mourir de faim, d’être trucidé avec sa famille, de ne pas pouvoir exprimer son opinion librement, de ne pas jouir des libertés et droits fondamentaux. Ce petit manuel ne convient pas dans un tel contexte. L’avocat des veuves et des orphelins existe peut-être encore dans nos contrées soi-disant développées (surtout si la veuve ou l’orphelin ont une grosse fortune à la clef ou mieux encore de la notoriété…). Dans tout autre cas de figure, vous devrez payer les services de l’avocat comme ceux d’un quelconque prestataire de services exclusifs et haut de gamme (prenez un plombier, par exemple, pour rester dans des contextes comparables également en termes d’efficacité et de cupidité). Si, moyennant une bonne dose de patience et de persévérance, la plomberie est accessible au commun des mortels, pour le droit, les choses se compliquent davantage en raison de la complexité de la matière, reflet de la complexité de notre société moderne. Cependant ce manuel vous donnera un ou deux tuyaux quand même !
L’adage valable pour les médecins peut être transposé aussi dans le domaine du droit : il n’y a pas pire avocat que l’avocat de soi-même. C’est toujours difficile, hormis la connaissance des procédures qu’on peut acquérir, de garder la juste distance et l’objectivité qui permettent à un moment donné de vous dire « arrêtons », « acceptons ce compromis », « ça ne vaut plus la peine ».
Les avocats craignent comme la peste – eux aussi ? – l’arrivée de nouveaux acteurs qui viendraient empiéter sur leurs platebandes. Il suffira de citer l’effet boomerang de la poursuite de la part de « l’Ordre des avocats de Paris » et du « Conseil national des barreaux » contre les promoteurs des sites « SaisirPrud’hommes.com » et « DemanderJustice.com » pour avoir « sans être régulièrement inscrits au barreau », « assisté ou représenté des parties devant les juridictions ou organismes juridictionnels en mettant en place… » des sites internet « destiné(s) moyennant rémunération à réaliser les formalités de saisine de ces juridictions ».
Le Tribunal de Grande Instance de Paris a donné raison… aux sites : leur activité de renseignements et d’aide n’est pas contraire au droit quand il s’agit de