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Un ouvrage didactique qui incorpore les dernières avancées de la recherche dans les domaines abordés.
Depuis trois décennies, les flux financiers ont été fortement affectés par le processus de déréglementation et de mondialisation des économies. L’abandon des contrôles des changes et de la plupart des contraintes qui pesaient sur les marchés de capitaux, le renforcement de la concurrence et les exigences de rentabilité dans un contexte de forte volatilité des cours et des taux ont radicalement transformé la gestion des risques et des financements internationaux.
Organisé en trois parties, cet ouvrage décrit à la fois le fonctionnement des marchés des changes et marchés de capitaux et leur utilisation par les banques et les trésoriers d’entreprises afin de mieux gérer le risque de change et de rationaliser les financements. D’importants développements ont été consacrés aux produits dérivés et de nombreux exemples illustrent les mécanismes présentés.
L'ouvrage s'adresse principalement aux étudiants de Master d'économie et de gestion, des écoles supérieures de commerce et de gestion, aux professionnels de la banque et de la finance et d'une manière générale à tous les lecteurs désirant acquérir une formation aux techniques de la finance internationale.
Gestion financière internationale
Christian DESCAMPS
Le logo qui figure sur la couverture de ce livre mérite une explication. Son objet est d’alerter le lecteur sur la menace que représente pour l’avenir de l’écrit, tout particulièrement dans le domaine du droit, d’économie et de gestion, le développement massif du photocopillage.
Le Code de la propriété intellectuelle du 1 er juillet 1992 interdit en effet expressément la photocopie à usage collectif sans autorisation des ayants droit. Or, cette pratique s’est généralisée dans les établissements d’enseignement supérieur, provoquant une baisse brutale des achats de livres, au point que la possibilité même pour les auteurs de créer des œuvres nouvelles et de les faire éditer correctement est aujourd’hui menacée.
© Éditions EMS, 2006
Nous rappelons donc qu’il est interdit de reproduire intégralement ou partiellement sur quelque support que ce soit le présent ouvrage sans autorisation de l’auteur, de son éditeur ou du Centre français d’exploitation du droit de copie (CFC) 3, rue Hautefeuille, 75006 Paris (Code de la propriété intellectuelle, articles L. 122-4, L. 122-5 et L. 335-2).
9782847690743
Sommaire
Page de titre Page de Copyright INTRODUCTION PREMIÈRE PARTIE - LES MARCHÉS INTERNATIONAUX
chapitre 1 - les banques et le marché international des capitaux à court terme chapitre 2 - le marché des changes chapitre 3 - les marchés dérivés
DEUXIÈME PARTIE - LA GESTION DU RISQUE DE CHANGE
chapitre 4 - déterminants et prévision des taux de change chapitre 5 - l’évaluation de la position de change et les techniques internes de couverture chapitre 6 - les techniques externes de couverture
TROISIÈME PARTIE - LES FINACEMENTS INTERNATIONAUX
chapitre 7 - le financement des exportations chapitre 8 - le recours aux marchés internationaux de capitaux
BIBLIOGRAPHIE INDEX THÉMATIQUE
INTRODUCTION
Plus que tous les autres, les flux financiers sont depuis trente ans particulièrement affectés par le processus de mondialisation des économies. La vague de déréglementation, née aux Etats-Unis au début des années 1980, s’est propagée à la plupart des places financières, ce qui a permis la modernisation de structures souvent archaïques et intensifié la concurrence. Toutes les contraintes surannées qui entravaient la distribution du crédit, la circulation des capitaux et la négociabilité des titres sont abolies - ou en voie de l’être - d’où procède l’émergence d’un phénomène de globalisation du marché financier et l’intensification vertigineuse des opérations qui s’y déroulent. A ceci se superpose l’explosion des innovations financières (options, futures , swaps …) qui, n’étant pas brevetables, se diffusent et donnent lieu à une certaine surenchère sur les marchés des produits dérivés.
Cette combinaison de déréglementation et d’innovations sur les marchés financiers comporte beaucoup d’avantages dont cet ouvrage tentera de rendre compte (réduction des coûts de financement, possibilité de gestion plus fine des risques), mais elle suscite aussi bien des interrogations :
– en premier lieu, le développement spectaculaire de l’activité financière ne s’effectue-t-il pas aux dépens de l’activité économique réelle qui serait ainsi « vampirisée » par la finance ? Celle-ci ne détourne-t-elle pas trop d’argent et d’énergie hors de l’appareil productif ?
– en second lieu, la présence de nouveaux produits n’engendre-t-elle pas des mouvements anormaux des prix des actifs financiers, des taux d’intérêt et des taux de change ? Dans sa Théorie Générale , rédigée il y a soixante dix ans, J.M. Keynes montrait déjà comment les comportements grégaires des intervenants sur les marchés financiers, chacun cherchant à deviner les intentions des autres plutôt qu’à découvrir ce que devrait être la véritable valeur d’un titre (ses « fondamentaux » ), pouvaient transformer les baisses en effondrements 1 . Les yoyos du dollar, les bulles engendrés par le mimétisme des comportements et la volatilité des taux de change constituent aujourd’hui des manifestations tangibles d’un tel risque. Au surplus, l’extraordinaire enchevêtrement des opérations financières conduit à redouter qu’une défaillance en un point quelconque du circuit, en se propageant, exerce des effets macro-économiques dévastateurs que décrivent H. Minsky et d’autres théoriciens du risque systémique 2 ;
– en troisième lieu enfin, avec l’abandon de la fixité des taux de change mise en place au lendemain de la guerre, il y a lieu de s’interroger sur l’incidence que pourraient exercer l’incertitude sur les changes et la volatilité des cours sur les flux commerciaux internationaux eux-mêmes. Si l’argument des effets négatifs du risque de change sur le volume des échanges a servi aux hommes politiques pour justifier sur notre continent la création du SME puis celle de l’euro, les résultats des études empiriques sont ambigus et dépendent des périodes : l’impact des fluctuations de change sur le commerce international apparaît beaucoup plus modeste dans la décennie 1990 qu’au cours des années 1970 3 . Ce résultat pourrait être dû à l’utilisation plus massive de dispositifs de couverture au cours de la période la plus récente : non seulement de nouvelles techniques sont apparues au bénéfice des importateurs et exportateurs (notamment sur les marchés dérivés), mais la réglementation sur les changes s’est considérablement assouplie et autorise leur usage sans restriction dans de nombreux pays. Cette conjecture reste cependant discutée et, selon l’analyse de Wei (1999), les pays ne disposant pas de moyens performants de couverture ne paraissent pas plus handicapés par les fluctuations de change que les pays qui en bénéficient 4 .
Cet ouvrage d’initiation n’a pas pour objet de proposer des réponses exhaustives à l’ensemble de ces questions, mais de fournir les principales clés de lecture des activités financières internationales dont le contenu a été profondément transformé depuis trente ans. Aussi, l’objectif poursuivi ici sera-t-il de montrer comment, la fonction financière des entreprises étant devenue internationale, le trésorier doit gérer ses risques et s’assurer des meilleurs financements afin d’épauler les fonctions traditionnelles, c’est-à-dire techniques, commerciales et humaines de l’entreprise.
A cette fin, l’accent a d’abord été mis sur l’analyse et le fonctionnement des marchés internationaux (première partie) et notamment des marchés dérivés dont la forte croissance et les quelques faillites retentissantes qu’ils ont provoquées révèlent la nature ambivalente, puisqu’ils sont des marchés efficaces lorsqu’il s’agit de gérer des risques mais potentiellement dangereux lorsqu’ils servent à la spéculation. On examinera ensuite (deuxième partie) les techniques d’endiguement du risque de change, la volatilité des cours rendant indispensable une telle gestion pour les firmes ayant une activité de commerce international ou effectuant des investissements à l’étranger. Enfin, on étudiera les financements des agents ayant une activité internationale (troisième partie), qu’il s’agisse de financements liés à des opérations commerciales internationales ou de levées de capitaux sur les euro-marchés. En revanche, la gestion du risque de taux d’intérêt n’étant pas une activité spécifiquement internationale, ce point ne sera pas traité et le lecteur est invité à se reporter à l’abondante littérature sur le sujet 5 .
Les développements théoriques occuperont dans l’ouvrage une place réduite, mais ils ne seront pas occultés, l’analyse permettant bien souvent de clarifier des événements que la seule observation des faits rend inintelligible. Ce manuel est toutefois accessible à des lecteurs ne disposant au préalable d’aucune connaissance particulière de la matière. Des encadrés mettront en exergue des points particuliers. Un index permettra enfin de se reporter rapidement aux principaux termes utilisés.
PREMIÈRE PARTIE
LES MARCHÉS INTERNATIONAUX
chapitre 1
les banques et le marché international des capitaux à court terme
La partie de l’activité des banques qui consiste à prêter et à emprunter des fonds en devises, à court terme (de 24 heures à un an) aux entreprises ou aux autres établissements financiers, constitue les opérations du « dépôt ». Ce sont des transactions quantitativement très importantes puisque, pour s’en tenir aux banques françaises, on estime que les opérations en devises qu’elles réalisent représentent plus de la moitié de leur bilan consolidé, les trois-quarts au moins étant réalisés avec d’autres banq