Voyage à la Martinique Contenant diverses observations sur la Physique, l’Histoire naturelle l’Agriculture, les Mœurs et les Usages de cette Isle suivi de Moments perdus ou Sottisier (manuscrit inédit) , livre ebook

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Date de parution

01 janvier 2004

Nombre de lectures

0

EAN13

9782845865242

Langue

Français

Poids de l'ouvrage

2 Mo

Jean-Baptiste Mathieu Thibault de Chanvalon
Voyage
à
la
Martinique
Contenant diverses observations sur la Physique, l’Histoire naturelle l’Agriculture, les Mœurs et les Usages de cette Isle
suivi deMoments perdus ou Sottisier(manuscrit inédit)
Édition présentée et annotée par Monique Pouliquen
KARTHALA
VOYAGE A LA MARTINIQUE
MOMENTS PERDUS, OU SOTTISIER
KARTHALAsur Internet : http://www.karthala.com Paiement sécurisé
Couverture :
Nymphalide (Junonia evarete), Papillon, dessin aquarellé.
Éditions KARTHALA, 2004 ISBN : 2-84586-524-4
Jean-Baptiste Mathieu Thibault de Chanvalon
Voyage à la Martinique 1751-1756
Contenant diverses observations sur la Physique, l¿Histoire naturelle, l¿Agriculture, les Murs et les Usages de cette Isle
Suivi de Moments perdus ou Sottisier Manuscrit inédit
Édition présentée et annotée par Monique Pouliquen
Éditions KARTHALA 22-24, boulevard Arago 75013 Paris
REMERCIEMENTS
Madame L. Allorge, Muséum national d²Histoire naturelle (Phanérogamie) Madame M. Desoutter, Muséum national d²Histoire naturelle (Ichtyologie) M. J. Dion, Centre des Archives d²Outre-mer, Aix-en-Provence M. J. Pierre, M.N.H.N. (Entomologie) M. et Mme Ph. Rossignol, « Généalogie et Histoire de la Caraïbe» M. Cl. Sastre, M.N.H.N. (Phanérogamie) M. et Mme Voisin, M.N.H.N. (Oiseaux) Le personnel de la Bibliothèquecentrale du Muséum d²Histoire naturelle Le personnel du CARAN, Centre historique desArchives nationales Le personnel de la Bibliothèque de l²Arsenal
PRÉSENTATION
La famille Thibault s²était installéeàla Martinique dès les débuts de lacolonisation et, d²après les recherches deJacques 1 Petitjean-Roget et Eugène Bruneau-Latouche , son ascension avait étérapide : le recensement de 1664 mentionne dans la Compagnie Levassor un Simon Thibaut, dit La Montagne, né àChâteau-Thierry en 1639, sa femme et leur fille ; un«torqueur»de tabac et neuf nègres constituaient leur personnel. En 1671, ilsétaient recensés au Cul-de-Sac Marin (actuellement, le Marin) ; leur propriétés²étendait sur 800 pas de large et 2 500 pas de longueur, comprenant sucrerie et moulinàbœufs, et se composait de cultures de canneàsucre et de vivres ; leur revenu annuel,évalué à80 000 livres, les classait parmi les«habitants»aisés. On les retrouve en 1680, assistés d²un commandeur d²esclaves, blanc, et de 20 nègres. Leur fils Jean-Baptiste, néen 1667 au Marin, devint conseiller au Conseil supérieur. Il reçut en 1720 une subdélégation de l²intendant de la Martinique Bénard, pour rendre la justice dans le quartier du Marin, Rivière-Pilote et Sainte-Luce ; il avaitépouséen 1691 Marie Leroux, fille d²un notaire de Case-Pilote. Ils eurent dix enfants ; trois de leurs fillesépousèrent des colons martiniquais. Le 9 novembre 1722 furent enregistrés les titres de noblesse des 2 Thibault au Conseil supérieur de la Martinique .
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2
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Jacques PETITJEAN-ROGET, Eugène BRUNEAU-LATOUCHE,Personnes et e familles à la Martinique auXVIIsiècle, Paris, 2000. Liliane CHAULEAU,Le Conseil souverainde la Martinique, 1712-1791, inventaire analytique, Fort-de-France, Archives départementales de la Martinique, 1985.
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VOYAGE A LAMARTINIQUE
Jean-Baptiste Thibault de Chanvalon, fils du précédent, né au Marin en 1695, docteur en droit de l²Université de Paris, futàson tour Conseiller au Conseil souverain. Ilépousa en 1722 Luce Prunes, fille de Mathieu Prunes, habitant sucrieràBasse-Pointe, et Élisabeth Dorange, issue de Guillaume Dorange, l²un des premiers colons installésàla Martinique, après avoir séjourné à Saint-Christophe avec L²Olive. De ce mariage naquitàRivière-Pilote, le 23 mars 1723, un 3 troisième Jean-Baptiste, Mathieu Thibault de Chanvalon , l²auteur de l²ouvrage que nous présentons. Son père décéda peu après, le 22 mai 1724,àl²âge de 29 ans ; la jeune veuveépousa en secondes noces Ignace Lée, armateuràSaint-Pierre, dont elle eut trois enfants ; l²un d²eux fut plus tard chargéde la gestion des biens de son demi-frère et intervint pour obtenir sa réhabilitation.
Le jeune Thibault de Chanvalon fit desétudesàBordeaux, confié àses grands-parents, revenus en France. Il fut reçu avocat dès 1742, il n²avait alors que 19 ans, maisàépoque pour exercer cette profession, il fallaitêtre âgéd²au moins 16 ans etêtre titulaire de la licence en droit. Il se rendit ensuiteàParis pour yétudier les sciences auprès de Réaumur et d²Antoine de Jussieu. IlépousaàBassens (Gironde), le 14 mai 1748, Thérèse Saint-Félix, fille de Jean Saint-Félix, né; elle luigociant de Bordeaux donna cinq enfants, dont deux moururent très jeunes. Leur fils Jean-Baptiste Charles Laurent, néen 1751, servit dans la Marine, et devint commissaire généralàBourbon, puisàl²Ile de France. MathieuÉdouard néen 1753, décédaàSainte-Lucie en 1778. Charles Louis Ambroise, néen 1756, choisit les ordres.
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G. DUCAUNES-DUVAL,Jean-Baptiste Thibault de Chanvalon intendant des colonies, dansRevue historique de Bordeaux, 1942, p. 18. Émile HAYOT,Les Officiers du Conseil souverain de la Martinique, articles Thibaut Jean-Baptiste, et Thibault de Chanvalon, dansMémoires de la Société dhistoire de la Martinique, n°1, 1964. DictionnaireDESORMEAUX, art. Chanvallon (Jean-Baptiste Mathieu Thibault de). Monique POULIQUEN,Jean-Baptiste Mathieu Thibault de Chanvalon et «laffaire de Kourou», dansGénéalogie et Histoire de la Caraïbe, n°144, janvier 2002.
PRÉSENTATION
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Dès 1748, Thibault de Chanvalon futélu membre, puis directeur de l²Académie de Bordeaux. Il devint en 1754 corres-pondant de Réaumuràl²Académie des sciences de Paris (classe de physique et mathématiques) et en 1757, correspondant d²Antoine de Jussieu. Il adressaàcette sociétéun mémoire sur la boussole, et un autre sur l²introduction des nègres dans les colonies ; le dossier 4 le concernant aux Archives de l²Acadécontientmie des sciences un long texte sur le baromètre, oùil expose trente et une expé-riences sur cet appareil. L²abbéNollet, membre de l²Académie, avait critiquéen 1751 une lettre de ChanvalonàRéaumur sur ce sujet. Il s²intéressait beaucoupàce thème, qu²il reprend dans le présent ouvrage. Il quitta Paris pour la Martinique en 1751, et y demeura cinq ans. Il formait le projet d²écrire un ouvrage important sur la Martinique,àla fois de géographie, d²histoire, d²étude des groupes humains, d²agronomie, d²histoire naturelle, de météilorologie ; projetaitégalement d²en lever une carte plus précise que celle qui faisait autorité àl²époque, dressée par Jean Nicolas Bellin. Il dirigeait, en même temps, son habitation de Rivière-Pilote, héritée de son père, ce qui lui permit d²être confrontéen chef d²exploi-tation aux problèmes agricoles etàceux du commandement d²un atelier d²esclaves. Comme son père et son grand-père, il fut nomméseptembreconseiller au Conseil souverain, assesseur le 5 er 1752, titulaire le 1 février 1753 par provisions accordées par le 5 roi, enregistrées au Conseil le 5 janvier suivant . De 1751à1756, il accumula de nombreux documents, expéri-menta des techniques de culture ; entre autres, il fit pousser des mûriers, essayant sans succès d²élever des versàsoie (c²était une des nombreuses idées proposées pour la métropole par les Physiocrates). Il tentaégalement des essais d²acclimatation du cirier, arbre de Louisiane, produisant une cire. Il fit des recherches approfondies et patientes sur les animaux, en particulier les insectes, dont les Antilles possèdent des variétés extrêmement nombreuses. Le titre deVoyage à la Martiniquese justifie, car il n²avait guère séjournédans l²Ile depuis l²enfance, et la voyait donc
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Archives de l²Académie des sciences, dossier Thibault de Chanvalon. L. CHAULEAU, ouvr. cité.
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VOYAGE A LAMARTINIQUE
d²un œil neuf : à l²époque, contrairementànos déplacements modernes, les voyagesétaient de longues expéditions, s²étendant sur plusieurs années. L²ouvrage n²est qu²une introduction généraleàdesétudes particulières, principalement d²histoire naturelle, qu²il se proposait de publier par la suite, et que lesévénements ultérieurs de son existence mouvementée ne lui permirent pas de rédiger. Les Archives du Muséum d²histoire naturelle conservent trois manuscrits, se rapportantàces investigations, deux d²entre eux contenant de longues listes et de minutieuses descriptions de plantes et d²animaux, le troisième, de très précis etélégants dessins établis pour ce projet. LeVoyage à la Martiniqueindique tous les phénomènes météorologiques, relevés avec un soin méticuleux, du 7 juillet au 28 décembre 1751. Mais l²ouragan de la nuit du 12 au 13 septembre 1756 détruisit l²habitation de Chanvalon, ainsi que toutes ses collections et la plupart de ses notes. On comptaàla Martinique de nombreuses victimes, morts ou blessés, les dégâtsétaient considérables. Cet événement l²incitaàregagner la métropole ; en route, le navire qui le ramenait, fut pris par les Anglais, il fut fait prisonnier, mais semble avoir assez rapidement regagnéla France. En 1761, il lut devant l²Académie des sciences le texte du présent ouvrage, qui reçut l²approbation de cette institution. Il s²employaitàle faire paraître, lorsqu²il se trouva, soudainement, appelé àdes fonctions qui bouleversèrent sa vie de tranquille chercheur ; il ne put corriger lesépreuves, d²oùun nombre important de coquilles dans l²édition originale.
Il est impossible d²évoquer sa vie sans mentionner la tentative de colonisation de Kourou, en Guyane. Après la perte du Canada et de la Louisiane, imposéeàla France en 1763 par le traitéde Versailles, Choiseul, ministre de la Guerre et de la Marine, exerçant en fait les fonctions d²un Premier ministre, veut recentrer la politique coloniale de la France sur les Antilles et Saint-Domingue. La Martinique et la Guadeloupe,« îlesàsucre», prises par les Anglais au cours de la Guerre de Sept ans et restituées en 1763, sont, contrairement au Canada, considérées comme riches et
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surtout comme fournissant à la métropole, avec Saint-Dom ingue, une part importante de son activité commerciale et industrielle. A côté de ces fleurons, la Guyane, pauvre et lointaine, semble pouvoir servir de base arrière pour défendre et approvisionner les Antilles, dont elle est moinséloignée que l²Europe. Elle paraît riche de potentialités encore inexploitées, par sa superficie importante et par la fertilitésupposée de son sol. De nombreux mémoires qui en vantent les avantages sont adressés depuis des années au Bureau des Colonies du ministère de la Marine, tant par les administrateurs locaux que par des voyageurs ou des colons. Un lieutenant des troupes de Marine de la Guyane, Jean Antoine Bruletout de Préfontaine, soumetàChoiseul en septembre 1762 un projet pour le développement de l²agriculture et du commerce dans la colonie. Il y propose la mise en valeur du territoire situé àl²est du Maroni, par l²installation de vingt-cinq colons antillais et de vingt-cinq autres venus de France, avec leurs familles et leur personnel, soit environ 300 personnes ; 600 esclaves noirs seraient employés aux travaux agricoles ; cetétablissement nécessiterait une subvention de 300 000 livres. Très vite, le projet fait son chemin, en se modifiant et en s²amplifiant. Choiseul et son cousin Choiseul-Praslin, alors ministre des Affairesétrangères, demandent au roi des concessions de terrains dans la future colonie. Il est pratiquement impossible de savoir de qui est née l²idée de fonder une colonie uniquement avec des Blancs. Anne-Robert Turgot, intendant du Limousin, le futur ministre de Louis XVI, le ChevalierÉtienne François Turgot, son frère, s²y intéressent, de même que Trudaine, alors intendant, Accaron, chef du Bureau des Colonies au ministère de la Marine, et M. de Bombarde, financier allemand, parent de Choiseul. Le Chevalier Turgot, officier de cavalerie, désire lui aussi investir dans une«habitation»; il est nomméen février 1763 gouverneur général. Tout ce groupe s²inspire des théories des Physiocrates, hostilesàl²esclavage, qui commenceàêtre vivement mis en cause dans les milieux«éclairés»: l²abbéPrévost, Montesquieu, Voltaire, Buffon le stigmatisent ; quelques années plus tard, ce seront les Encyclopédistes et l²abbéRaynal.
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