Madagascar revisitée En voyage avec Françoise Raison-Jourde , livre ebook

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Publié par

Date de parution

01 janvier 2009

EAN13

9782811101749

Langue

Français

Poids de l'ouvrage

4 Mo

SOUS LA DIRECTION DE Didier Nativel et Faranirina V. Rajaonah
Madagascar revisitée
En voyage avec Françoise RaisonJourde
KARTHALA
MADAGASCAR REVISITÉE
EN VOYAGE AVEC FRANÇOISE RAISONJOURDE
KARTHALAsur Internet : http://www.karthala.com Paiement sécurisé
Couverture :Peinture de Soline ASTIER. Cliché de Stéphane HERBERT.
¤Éditions KARTHALA, 2009 ISBN : 978-2-8111-0174-9
SOUS LA DIRECTION DE Didier Nativel et Faranirina V. Rajaonah
Madagascar revisitée
En voyage avec Françoise RaisonJourde
Éditions KARTHALA 2224, bd Arago 75013 Paris
Remerciements
Cette publication a été rendue possible grâce au soutien financier du laboratoire SEDET (Sociétés en Développement : Études Transdisci-plinaires), FRE 3226 du CNRS.
Sylviane Cheminot et Isabelle Nicaise du secrétariat du SEDET ont, comme toujours, prêté leur concours à l’aboutissement du projet à l’origine de cet ouvrage.
Dominique Bois, fidèle du séminaire « Sociétés de l’océan Indien occidental », a enrichi plusieurs de ces textes par ses témoignages et ses relectures.
Entre deux articles, Corinne Renou-Nativel s’est montrée une lectrice précise et précieuse.
Marie-Christine Deleigne a mis en forme et relu de manière très attentive l’ensemble du manuscrit. Son engagement et son indéfectible enthousiasme nous ont permis de mener cette entreprise à son terme.
Nous sommes sensibles à toutes ces contributions.
Didier NATIVEL, Faranirina V. RAJAONAH Paris, février 2009
Introduction
Didier NATIVEL Faranirina V. RAJAONAH
En 1867, le missionnaire de la LMS (London Missionary Society) William 1 Ellis, revenu à Madagascar après trois précédents séjours , publiait un ouvrage 2 intituléMadagascar Revisited. Il appartient à cette catégorie deVazaha (étrangers, plus particulièrement Européens) familiers à Françoise Raison-3 Jourde, qui a travaillé sur le christianisme. Ayant bu l’eau du Manangareza , elle devait, comme lui, revenir plusieurs fois à Madagascar. Françoise a connu bien d’autres horizons, mais n’est jamais restée longtemps sans revoir Madagascar. Parmi ses collègues et amies spécialistes du Continent, plusieurs ont aussi fait le voyage de la Grande Île (Catherine Coquery-Vidrovitch, Odile Goerg, Claude-Hélène Perrot). Quant à Gabrielle Houbre, elle a souvent entendu Françoise lui parler de ce pays. C’est grâce à son époux, Jean-Pierre, des collègues, des amis, malgaches ou français, et des étudiants de l’Université d’Antananarivo que Françoise elle-même a découvert, en partie, Madagascar. C’est durant sa carrière à l’Université de Paris 7 que Françoise a achevé sa e 4 thèse d’État sur leXIXsiècle malgache , tout en restant sensible aux mutations qui ont affecté l’Île depuis son départ en 1973. Ainsi, à de nombreuses reprises, elle a revisité Madagascar sous l’angle du politique, réexaminé des thèmes laissés un moment de côté (la question paysanne, lefokonolona), étendu son champ de recherches de l’Imerina vers d’autres régions. Durant les années 1980 et 1990, son séminaire de Paris 7 fut un carrefour de savoir et un lieu de rencontres pour les personnes intéressées par le Sud-Ouest de l’océan Indien. Cet ouvrage, un témoignage d’amitié d’anciens étudiants et de collègues, est une invitation à cheminer avec elle. Il reprend des questions qui ont l’ont
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W. Ellis,Three Visits to Madagascar during the years 1853-1854-1856, including a journey to the Capital, Londres, J. Murray, XX-476 p. W. Ellis,Madagascar Revisited, describing the events of a new reign and the revolution which followed, Londres, J. Murray, 1867, XVIII-502 p. Expression courante qui marque l’attachement à l’Île de tout étranger qui y a séjourné, ne serait-ce qu’une fois. e Bible et pouvoir à Madagascar auXIXInvention d'une identité chrétienne et siècle. construction de l'État, Paris, Karthala, 1991, 840 p. Les autres références des travaux de Françoise Raison-Jourde se trouvent dans sa bibliographie qui figure après l’introduction.
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MADAGASCAR REVISITÉE
intéressée, suit des pistes qu’elle a suggérées. Aussi, 5 contributions porte sur Madagascar, son terrain de recherche .
Entre Malgaches etVazaha
l’essentiel des
Présente de 1965 à 1973 à Madagascar, Françoise Raison-Jourde s’est toujours montrée attentive aux rapports entre Malgaches etVazaha.Bible et pouvoir étudie le rôle essentiel des missionnaires, des articles plus récents reviennent sur celui des coopérants. D. Nativel et G. Roy retracent son parcours d’historienne, qui a exploré le sens de la conversion au christianisme des dirigeants du Royaume de Madagascar et, parallèlement, manifesté une grande curiosité pour la société malgache contemporaine. La première partie de l’ouvrage est consacrée à différentes figures d’Européens et leurs relations complexes avec des Malgaches. Dominique Bois e présente des voyageurs duXIXainsi que leurs intermédiaires et siècle, informateurs malgaches. CesVazaha sont les auteurs de récits souvent pittoresques contenant des informations parfois précieuses sur l’Île. Le personnage du militaire français des premiers temps de la colonisation que Claude Bavoux campe ici dispose d’un réel talent pour mettre en scène ses sujets. Mais l’appareil photographique, que les Malgaches de l’élite ont connu à partir des années 1860 grâce aux Européens, notamment le missionnaire e William Ellis, est encore au début duXXsiècle l’un des attributs de pouvoir de ceux qui viennent d’annexer Madagascar. Ce n’est que plus tard que des Merina vont s’approprier ce nouvel instrument, tout comme ils utiliseront l’écriture en caractères latins, introduite également par les Européens dans la deuxième e décennie duXIXsiècle, pour annoncer la mort de proches, au lieu de recourir à la seule oralité. Étudiant les faire-part de décès pendant la période coloniale, Soline Astier constate ainsi l’intégration d’usages occidentaux par des familles de notables d’Antananarivo. Ces derniers n’en manifestent pas moins un respect profond pour des codes sociaux qui restent étrangers à des Européens. Pourtant, d’après Malanjaona Rakotomalala, il doit être possible d’arriver à une meilleure intercompréhension entre Malgaches etVazahaune plus grande attention par portée aux valeurs des uns et des autres. Ainsi, chez les Malgaches, les gestes les plus anodins doivent être mis en rapport avec leur conception d’un certain ordre social et cosmique. Cet attachement à leurs normes est d’autant plus fort 6 qu’ils vivent à l’étranger (andafy). Pour J.-C. Rabeherifara, les Malgaches en diaspora dans l’ancienne métropole ont un mode de vie spécifique dans lequel les paroisses jouent un rôle fondamental, presque identique à celui des fiangonan-drazana(églises fondées et/ou fréquentées par des ancêtres). De fait, elles ont été créées à l’initiative des Malgaches et ont échappé au contrôle de
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On trouvera parfois, d’un texte à l’autre, des variations dans l’orthographe des noms de lieux et de groupes sociaux (Antananarivo ou Tananarive, Maroseraña/ ou Maroseragna etc.). Ceci traduit la variété des usages en cours à Madagascar ou dans le monde de la recherche. Littéralement : « au-delà des mers ».
INTRODUCTION
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missionnaires, contrairement à presque toutes les communautés chrétiennes de la Grande Île avant l’Indépendance.
Médiateurs du religieux en contexte de mutations
Pendant plus d’un siècle, les sociétés missionnaires ont fait preuve, avec plus ou moins de succès, d’un certain dirigisme tant auprès des fidèles que de leurs envoyés et de leurs auxiliaires dans les champs d’évangélisation. Marie-Pierre Ballarin le rappelle de manière détaillée à propos de la CMS (Church e Missionary Society) à Rabai au Kenya, dans la deuxième moitié duXIXsiècle. En effet, la mission britannique critique l’engagement trop prononcé, au service des Africains, de deux de ses employés. Ces derniers, aux profils atypiques, une jeune missionnaire et un affranchi devenu évangéliste, avaient pourtant suscité des conversions parmi des esclaves libérés et des fugitifs de plantations zanzibari. Entre 1865 et 1876, à Ambohipo dans les environs d’Antananarivo, les jésuites ont également eu du succès auprès d’un groupe de personnes de statut servile et de notables, malgré la position marginale de l’Église catholique dans le Royaume de Madagascar où les dirigeants ont opté pour le protestantisme. Parlant des adhésions à cette paroisse proche de la capitale, Gabriel Rantoandro évoque les « malentendus constructifs » sur les raisons réelles des conversions et retrace les stratégies des jésuites qui recourent à des personnages-relais, notamment des femmes. Dans leur station de Masinandraina au Vakinankaratra, les missionnaires luthériens norvégiens ont commencé par former des instituteurs et des évangélistes, intermédiaires indispensables pour mener à bien leur travail dans une région périphérique où l’évangélisation se heurtait à de multiples obstacles : insécurité, concurrence catholique et vitalité des cultes ancestraux. À travers des archives norvégiennes peu connues, Sophie Blanchy découvre combien, au cours des années 1870-1880, l’appui de Rasolomona et surtout celui de l’ancien devin Rajoela furent précieux pour le missionnaire Lars Vig. La contribution de notre collègue anthropologue se situe dans la ligne d’une recherche d’abord menée avec Malanjaona Rakotomalala et Françoise Raison-Jourde dansLes ancêtres au quotidienet poursuivie, entre autres, avec Philippe 7 Beaujard . Dans son étude sur le Sud-Est de l’Île, celui-ci s’intéresse justement aux devins-guérisseurs. Ces médiateurs du religieux qui, en garantissant la fertilité ainsi que le succès des entreprises individuelles et collectives par le biais de rituels appropriés dans lesquels l’écrit tient une part importante, jouissent d’une forte légitimité. Mais si dans le monde très stratifié des Antemoro, les connaissances restent le privilège de groupes précis, chez les Tanala, où les structures sociales sont moins rigides, depuis quelques années, le
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S. Blanchy, J.-A. Rakotoarisoa, P. Beaujard & C. Radimilahy (dir.),Les dieux au service du peuple. Itinéraires religieux, médiations, syncrétisme à Madagascar, Paris, Karthala, 2006, 536 p.
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